dimanche 15 décembre 2024

Toulouse - ASSE, 2-1 (Stassin)

C'était mieux, mais c'était trop tard


Nouvelle défaite pour les Verts, la dernière de Dall'Oglio, mais après un match plus cohérent tactiquement que les précédents...

On ne change pas une équipe qui perd, surtout une qui n'a pas existé contre Marseille une semaine plus tôt - le staff stéphanois a aligné les mêmes joueurs à Toulouse. Mais dans un dispositif différent :


Contre Marseille on avait vu une vraie défense à 5, avec Abdelhamid à son centre et Ekwah qui a retrouvé enfin un poste au milieu du terrain. Mais Bouchouari s'était retrouvé excentré à droite du milieu, poste qui n'est pas le sien - ça a été corrigé à Toulouse, où les Verts ont évolué avec 3 milieux axiaux, Bouchouari - Ekwah - Mouton. Et Davitashvili a été placé en soutien de Stassin, dans un système qui ressemblait à un 5-3-2...


... mais qui en réalité proposait plutôt un losange au milieu, avec Davitashvili à sa pointe haute et Ekwah en bas. Quatre milieux de terrain, techniques, c'est un système qui est fait pour avoir la possession. Et, une fois n'est pas coutume, les Verts ont gardé le ballon beaucoup plus que leurs adversaires. On oublie les ballons balancés loin devant, les contrôles et passes ratés, les Stéphanois ont montré qu'ils étaient moins embêtés avec le ballon que ce que les dernières prestations le laissaient penser. 

Dans cet exemple qui commence à la 24e minute avec une attaque toulousaine, on voit bien le 5-3-2 stéphanois, avec une défense qui doit gérer 5 offensifs :


Le ballon est envoyé à la droite de l'attaque, où Petrot et Cornud doivent défendre en 2-contre-2. Mais au contraire des deux dernières rencontres, quand le jeu revient dans l'axe, devant la défense, les offensifs adverses n'ont plus beaucoup d'espace :


Ekwah et Mouton sont en soutien de leur défense, et si le premier n'arrive pas à couper la passe, le deuxième l'intercepte. Les Verts peuvent vite partir en contre...


... mais ils sont presque tous trop bas, alors Bouchouari, trouvé à gauche, temporise et joue en arrière avec Cornud. Non, les Stéphanois ne sont pas seulement une équipe de contre, ils peuvent construire des actions :


Cornud joue avec Mouton, qui passe le ballon dans la défense, laissant le temps aux deux équipes de se mettre en place. Abdelhamid se retrouve ainsi premier relanceur et ses coéquipiers lui offrent des solutions :


Ekwah, Mouton et Bouchouari se placent tous devant lui, Davitashvili étant un cran plus haut. L'expérimenté défenseur stéphanois ne risque pas une passe verticale, mais préfère décaler à gauche...


... jusqu'à Cornud. Les 4 milieux stéphanois sont très mobiles et offrent des solutions. Mouton est trouvé et il décale parfaitement Ekwah vers le côté opposé. Davitashvili s'approche en soutien...


... et via lui et Batubinsika, le ballon est envoyé jusqu'à Appiah à l'aile droite. Davitashvili et Ekwah continuent de bouger pour ne pas le laisser isolé dans le couloir :


Du jeu en petit périmètre avant d'essayer de trouver Stassin, pas avare d'efforts, mais pas toujours bien servi - sur cette action la passe d'Ekwah n'est pas assez précise et il ne peut pas bien contrôler le ballon. Les Verts n'ont pas été si dangereux que ça, leur premier tir du match étant l'ouverture du score en 2MT - mais rien que le fait de ne plus laisser des grandes espaces dans le bloc et ensuite de faire circuler le ballon et maîtriser le milieu du terrain représentait un énorme progrès par rapport à ce qu'ils avaient montré auparavant.


Conclusions


Malheureusement ce mieux dans le jeu n'a pas été suivi par un bon résultat - le manque de concentration et d'expérience a encore une fois fait la différence. Et cette dixième défaite de la saison (en quinze match) a été la dernière de Dall'Oglio à la tête des Verts. On ne peut pas savoir ce que son successeur arrivera à obtenir du groupe actuel, ni à quel point ce groupe sera ou pas renforcé en janvier - mais ce match a au moins permis de voir qu'il y a quand même des bons joueurs de foot dans l'effectif et qu'ils arrivent à produire des prestations assez cohérentes une fois mis dans les bonnes conditions...

lundi 9 décembre 2024

ASSE - Marseille, 0-2

Toujours impuissants


Il existe parfois des défaites frustrantes, quand il y a la place pour mieux faire - la nouvelle contre-performance des Verts n'en est pas une, car ils ont été largement inférieurs à leurs adversaires...

Une fois n'est pas coutume, le staff stéphanois a fait des choix tactiques forts pour ce match : ne plus utiliser le 4-1-4-1 avec Ekwah la sentinelle qui recule en défense centrale, donc un 5-4-1 en phase défensive (ce qui arrive approximativement 70% du temps en moyenne). Mais démarrer directement en 5-4-1 avec un libéro qui est un vrai défenseur central, Abdelhamid :


Une vraie défense à 5, avec Appiah et Cornud en latéraux (on n'emploie pas le terme piston pour des joueurs qui ne font que défendre), Petrot étant utilisé comme défenseur central gauche. Devant eux, une ligne de 4 avec Ekwah placé comme un vrai milieu axial à côté de Mouton, et Bouchouari qui se retrouve excentré en milieu droit.

Le 5-4-1 utilisé à Rennes une semaine plus tôt avait péché par une très grande distance entre les lignes et les deux milieux offensifs adverses (dans un 3-4-2-1) avaient été facilement trouvés. Leçon presque apprise par les Verts, qui ont resserré un peu le bloc contre Marseille (aussi dans un 3-4-2-1), mais malheureusement pas assez. Dans un premier exemple en début de match...


... on voit bien le 5-4-1 stéphanois et les 4 milieux axiaux marseillais, deux devant la ligne des milieux, deux derrière cette ligne. Et les Verts n'ont pas su comment les gérer :


Les défenseurs et milieux combinent en dehors du bloc des Verts, à l'intérieur duquel les deux offensifs s'y trouvent. Un est pris par Batubinsika, qui sort de l'alignement, pendant que l'autre n'est pris par personne, même si Louis Mouton fait des signes derrière lui pour que ça soit le cas.


Le jeu est envoyé d'abord vers la droite de l'attaque, dans une tentative de contourner le bloc, et ensuite le ballon revient dans la défense. De nouveau un échange défenseur-milieu...


... et cette fois-ci c'est Davitashvili, dans la zone d'un milieu offensif, qui demande qu'il soit pris au marquage - Petrot sort un peu de l'alignement. Les Marseillais continuent de combiner tranquillement dans le rond central...


... et le jeu est envoyé vers la gauche. Tout le bloc coulisse vers ce côté et les milieux adverses se déplacent pour proposer des solutions :


Un milieu offensif s'excentre, suivi par Ekwah, un autre milieu fait un appel dans la zone libérée et l'autre offensif se trouve toujours libre entre les lignes, Davitashvili faisant encore une fois un appel de la main pour qu'il soit pris. Le bloc stéphanois se reforme...


... et ça sert à rien, car la ligne de 4 milieux se fait facilement transpercer, les deux milieux offensifs adverses étant libres devant la défense. Celui à gauche est recherché, Appiah réussi à intercepter et dégager... jusque dans les pieds du deuxième, qui se présente devant la défense. Heureusement, sa tentative de lancer l'avant-centre dans la surface est repoussée par Abdelhamid.

Trois minutes plus tard, même style d'attaque marseillaise, avec cette fois-ci les milieux offensifs toujours entre les lignes stéphanoises, mais les deux à droite :


Toujours cette préparation de l'attaque devant la ligne des milieux stéphanois, et parfois même dans la ligne, pendant que les défenseurs ne savent pas s'ils doivent combler l'espace entre les lignes ou pas :


Et encore une fois, une simple passe verticale élimine complètement la moitié des Verts, car il y a assez d'espace entre les lignes pour recevoir le ballon :


5 Marseillais contre 5 Stéphanois, avec une défense qui doit courir vers son propre but et des milieux offensifs qui ont le jeu devant eux et peuvent orienter comme ils veulent :


Dans cette action le ballon est envoyé à gauche de l'attaque, où le piston adverse arrive lancé, élimine Appiah et entre dans la surface - heureusement, Batubinsika dévie son tir en corner.


Il a fallu attendre plus d'une heure de jeu et le deuxième but adverse pour voir des changements tactiques et de joueurs côté stéphanois :

Si le remplacement de Stassin par Sissoko a été du poste pour poste, une fois Cornud sorti, Petrot est passé latéral gauche dans une défense à 4. Et comme Aïki est entré à l'aile droite, Bouchouari a glissé milieu axial, à côté de Mouton, puis Amougou, et Ekway a joué dans un vrai rôle de sentinelle entre les lignes dans un 4-1-4-1 classique.


Conclusions


En conférence de presse après sa 9e défaite en 14 matchs cette saison, Olivier Dall'Oglio explique comment ce match avait été abordé : "le plan initial c’était d’être solide face à cette équipe très technique. De pouvoir récupérer des ballons, je pensais qu’on serait capable d’en récupérer plus que ça et de savoir les bonifier. Pour exister il faudra être beaucoup plus agressifs et plus précis techniquement". Raté, les Verts ont été tout sauf solides, mais c'est difficile à dire ce qui est le plus inquiétant, par contre. Le décalage entre ce qu'il pense que ses joueurs peuvent faire et ce qu'ils font réellement (même si Sissoko explique que "le coach, c'est une idée de jeu qu'il nous demande, on va la laisser au vestiaire. On va essayer d'appliquer ce qu'il demande, tout simplement") ? Ou bien le fait qu'il n'y a rien de surprenant proposé aux entraîneurs adverses, qui n'ont qu'à placer des joueurs entre les lignes stéphanoises, là où ils sont facilement trouvés et où personne défend ?

dimanche 1 décembre 2024

Rennes - ASSE, 5-0

Auto-sabotage


Les Verts ont pris une nouvelle gifle, en rendant le match très facile pour des Rennais qui ne s'attendaient pas être la seule équipe sur le terrain...

Avec les joueurs absents sur blessure (Maçon, Nadé, Boakye, Old), le seul choix que le staff stéphanois avait à faire c'était l'avant-centre à titulariser. Et c'est Sissoko qui a été préféré à Stassin dans le système habituel :


Ça ne surprend plus personne, les Verts défendent en 5-4-1 avec Ekwah entre la paire des centraux, Abdelhamid et Batubinsika. Comme Rennes joue en 3-4-3, les 5 défenseurs stéphanois peuvent ainsi gérer la largeur, les latéraux prenant les pistons adverses. Ce qui a été choquant, par contre, c'est le positionnement du bloc stéphanois : haut sur le terrain et avec une énorme distance entre les deux lignes. Et les attaquants rennais ont pu largement en profiter - par exemple, dans la suite de l'action, les ailiers sont complètement libres dans cet espace :


Il suffit d'une passe qui casse le premier rideau et les Verts sont complètement déséquilibrés. La défense est à peu près bien alignée, mais sur la ligne médiane et Abdelhamid et Batubinsika sont loin de leurs adversaires directs.

Les images ci-dessus ne sont pas une exception, les offensifs adverses ont vraiment eu beaucoup d'espace entre les deux lignes stéphanoises et, en plus, ils ont régulièrement y été trouvés :


Un ballon par dessus la ligne des milieux trouve l'ailier gauche rennais. Il choisit de ne pas attaquer (à 5-contre-5), mais de jouer en arrière avec un milieu :


Les Rennais combinent devant les milieux stéphanois, le bloc entier recule un peu, mais toujours avec cette grande distance entre les lignes. Qui dévient encore plus grande quand le ballon et joué avec le gardien adverse...


Le "pressing" stéphanois ne sert à rien, les Rennais combinent et écartent à leur droite. En défense, les Verts ne savent pas comment gérer ce genre de situation. Batubinsika et Ekwah sort de la ligne pour chercher les attaquants qui ont décroché, pendant que Petrot et Abdelhamid restent plus loin des leurs. Et c'est l'avant-centre adverse, dans la zone d'Abdelhamid, qui est trouvé...


... et qui lance en première intention son piston droit, parti lancé. Sans surprise, les défenseurs stéphanois ont du mal à la course, la vitesse n'est absolument pas leur point fort :


Abdelhamid est loin derrière son adversaire, Petrot n'arrive pas à rattraper le sien. Ekwah coupe la course du piston rennais et arrive à toucher le ballon - heureusement, car Batubinsika défendait contre trois adversaires qui attendaient le centre...

Pour la première fois de la saison les Verts ont joué en infériorité numérique, ce qui nous permet de voir le système utilisé par le staff dans cette situation - un 4-4-1 : 


Ekwah a quitté la défense et il est monté dans la ligne des milieux, où à droite Wadji a joué l'intégralité de la deuxième période. D'autres changements ont été effectué à l'heure de jeu...


... en préservant le même système. Stassin en pointe et une ligne de milieux Wadji - Bouchouari - Moueffek - Amougou. Une ligne qu'on remarque sur cette image beaucoup plus proche de la défense... mais les Verts avaient déjà encaissé 5 buts.


Conclusions


La dernière heure du match nous a permis d'observer deux choses : le manque de caractère des Verts, mais aussi le fait qu'ils ont vraiment du mal à gérer les couloirs dans une défense à 4. Avant cela, le tournant du match a évidement été la combo penalty et carton rouge de Cafaro, qui, désabusé de voir qu'il n'y arrive pas offensivement, a pensé se convertir en gardien. Mais même sans ce fait de jeu, la partie était mal embarquée pour les protégés de Dall'Oglio, car ce qu'ils proposaient tactiquement était complètement inadapté. Les offensifs adverses se sont fait plaisir avec autant d'espace entre les lignes. Et surtout, quand on connaît le manque de vitesse des défenseurs stéphanois, défendre si haut sur le terrain est suicidaire...

dimanche 24 novembre 2024

ASSE - Montpellier, 1-0 (Bouchouari)

C'était pas beau, mais on prend


La réception de Montpellier était un match qu'il fallait surtout pas perdre, et si les Verts ont été timorés par l'enjeu, ils ont néanmoins réussi à s'imposer...

Sans surprise, le staff stéphanois a continué d'aligner son 4-1-4-1 / 4-3-3, avec Abdelhamid qui a retrouvé une place de titulaire, profitant de la blessure de Nadé et avec Sissoko préféré en pointe à la place de Stassin :


Au milieu, l'habituel triangle pointe basse avec Ekwah derrière Mouton et Bouchouari. Enfin, sur papier, car sans ballon les Stéphanois basculent toujours dans un 5-4-1, avec Ekwah entre Batubinsika et Abdelhamid. Cette défense à 5 permet aux Verts de gérer les couloirs et les montées des latéraux adverses - Appiah ou Petrot peuvent sortir et chercher un adversaire plus haut dans le couloir sans déséquilibrer la défense. Mais c'est tellement connue comme approche que les adversaires peuvent trouver des failles :


Dans cette attaque montpelliéraine après 6 minutes de jeu, le ballon va d'abord à gauche, jusqu'au latéral, sur lequel Appiah sort. Le reste de la défense à 5 est en place, avec Batubinsika et Ekwah qui ont un ailier le milieu offensif adverse, pendant que l'avant-centre se trouve dans la zone d'Abdelhamid et Petrot. Enfin,  les deux paires de milieux axiaux se neutralisent réciproquement. Le ballon circule dans la défense adverse pour changer de côté :


Et le bloc stéphanois coulisse, avec Petrot qui sort maintenant pour chercher son joueur de couloir, l'ailier. Le milieu axial montpelliérain plonge dans le dos du latéral vert, suivi par Mouton. Et l'avant-centre adverse décroche à sa place :


Et comme Abdelhamid et Mouton avaient suivi cet appel dans le dos de Petrot, Bouchouari se trouve maintenant seul au milieu contre deux adversaires. Dans cet exemple ils ne sont pas recherchés, le jeu est envoyé de nouveau vers la gauche. Mais très souvent en 1MT les adversaires des Verts avaient beaucoup d'espaces pour combiner dans l'axe... 

Et la réponse stéphanoise après la pause est intervenue surtout par un changement d'attitude. Selon Mouton, les consignés du coach stéphanois ont été de jouer à fond de la reprise : "il va falloir attaquer fort". Et c'est ce que les Verts ont fait :


Dès l'entame de la 2MT, les protégés de Dall'Oglio ont mis le pied sur le ballon, qui part de la droite pour arriver jusqu'à Abdelhamid. Ses coéquipiers sont devant lui, dans le bloc adverse...


... mais Mouton décroche pour servir de point d'appui, avant que Petrot soit lancé en profondeur dans son couloir. Il est accompagné par Davitashvili...



... mais aussi par Bouchouari. Et les trois Stéphanois combinent dans cette zone, permettant à Petrot d'être à nouveau lancé dans le couloir, en position de centrer :


Son centre à ras de terre au premier poteau est repris par Sissoko...


... mais son tir est contré. Bouchouari reprend, contré, Boakye récupère le ballon et le donne à Mouton, qui voit son tir dévié en corner. Il tire ce corner, les Montpelliérains partent en contre, mais Bouchouari récupère le ballon dans les pieds d'un adversaire, avant de se retrouver à la retombée du ballon après un centre de Mouton dégagé par la défense.

Les Verts ouvrent le score avec presque 100% de possession après le retour des vestiaires. Et ils continuent leurs attaques, même si certaines sont beaucoup plus simples :


La "construction" classique stéphanoise, une remise en jeu d'un défenseur pour Larsonneur, qui dégage loin à destination de Sissoko. Simple, mais efficace :


L'avant-centre lit bien la trajectoire du ballon et dévie de la tête à destination de Boakye, qui lance en profondeur Davitashvili, qui se présente en surface, mais rate son face-à-face avec le gardien. Le premier quart d'heure de la 2MT a été un gros temps fort des Verts, qui ont attaqué, qui se sont procuré des occasion et qui ont eu 59% de possession pendant ces 15 minutes. Ensuite, pour le reste du match, ils n'ont eu plus que 22% de possession...


Conclusions


Ce n'était clairement pas la meilleure prestation des Verts cette saison. Mais lors de ce match de la peur, l'important c'était vraiment les 3 points. Et s'ils ont perdu des matchs en jouant bien sans être efficaces, ils ont gagné celui si en subissant, mais en sachant appuyer fort au bon moment. Un résultat important dans la course au maintien, mais un résultat difficile à reproduire si les protégés de Dall'Oglio continuent à avoir autant de mal à garder le ballon comme dans la dernière heure de jeu. En tout cas, mieux jouer n'est possible que si les joueurs sont en confiance et cette victoire, aussi petite soit elle, était plus que nécessaire...

lundi 11 novembre 2024

Lyon - ASSE, 1-0

Ça va nous booster ?


Les Verts sortent frustrés de ce derby, car malgré la défaite il y avait la place pour ramener des points, surtout vu leur prestation après la pause...

Sans surprise, le système utilisé par Olivier Dall'Oglio a été un 4-1-4-1 avec Ekwah en sentinelle entre deux lignes de 4 :


Enfin, ce genre de capture d'écran du bloc stéphanois est assez rare, car Ekwah a passé le plus de temps entre les deux défenseurs centraux, Batubinsika et Nadé, dans le désormais classique 5-4-1 stéphanois :


Même système, même onze de départ, même solidité défensive qu'une semaine plus tôt contre Strasbourg. Mais si à la maison les Verts ont fait la différence sur un CPA, c'est aussi sur une phase arrêtée qu'ils ont concédé l'ouverture du score chez les Vilains. Et s'ils ont quand-même concédé quelques occasions dans le jeu, le visage affiché par les protégés d'ODO est clairement plus solide défensivement, rien à voir avec les prestations à Brest ou Nice, par exemple. Par contre, offensivement, il y a clairement des améliorations à faire - mais avant cela, le bloc stéphanois après les changements effectués en 2MT mérite une petite mention :


Le 5-4-1 a été préservé, avec Wadji aligné en milieu droit (Cafaro étant suspendu et Old blessé). Moueffek à la place de Mouton, Sissoko à celle de Stassin et Appiah à celle de Maçon ont été des changements poste pour poste. Avec 3 purs avant-centres dans le groupe, la seule possibilité d'en voir 2 en même temps sur le terrain a été donc d'excentrer un...


Pour revenir à l'animation offensive des Verts, les deux mi-temps ne se ressemblent absolument pas. Les Stéphanois n'ont quasiment rien proposé en 1MT, mais ont dominé leur adversaire après la pause. Voici deux exemples de comment les Verts ont construit leurs actions en première période :


Une remise en jeu à 6m, avec Nadé et Batubinsika qui s'écarte dans la surface, les deux latéraux et deux milieux étant plus haut. Le bloc adverse en (4-1-)4-1 est assez haut et le jeu stéphanois est d'une simplicité absolue : Nadé remet à Larsonneur...


... qui dégage loin devant, où le ballon passe au dessus de Stassin, quasi-inexistant dans ces duels. Il existe plein d'exemple de cette "construction" des Verts, qui ont parfois essayé autre chose, comme par exemple juste avant la pause :


Larsonneur joue avec Batubinsika, qui a plusieurs coéquipiers devant lui, les 3 milieux et les latéraux. Il avance un peu avec le ballon, Ekwah recule...


... et les deux stéphanois échangent des passes. Malgré le fait qu'à gauche Davitashvili et Petrot sont libres, le jeu n'est jamais envoyé vers ce côté / Nadé. 


Malgré deux adversaires dans cette zone, Batubinsika s'appuie sur Bouchouari, qui lui redonne le ballon, et ensuite le défenseur stéphanois joue en arrière avec Larsonneur...


... qui dégage loin devant, où Stassin perd son duel aérien. 


Il est difficile à croire qu'il s'agit de la même équipe quand on regarde le jeu proposé en 2MT, le circuit des passes et les décalages créés, comme dans cet long exemple à la 53e minute :


Une touche stéphanoise, Petrot joue avec Ekwah, qui lui remet le ballon. Le latéral des Verts joue de nouveau avec la sentinelle...


... et dans 3 passes rapides le jeu est envoyé au côté opposé, où Maçon est libre et peut avancer balle au pied. Pas de long dégagement, pas de passe au gardien, juste une circulation normale du ballon. 


Le latéral droit stéphanois essaie de déborder son adversaire direct, n'y arrive pas et revient en arrière, le ballon arrivant jusqu'à Ekwah. A gauche, Petrot se trouve à la même hauteur, Davitashvili plus haut...


... mais quand Ekwah ouvre le jeu de ce côté, les deux joueurs de couloir se trouvent dans la même zone, contre un seul adversaire. Davitashvili se sert de l'appel du latéral pour piquer vers l'axe et se fait faucher dans le coin de la surface adverse avant de pouvoir frapper. Le coup franc ne donne rien et une minute plus tard se sont les Lyonnais qui attaquent :


Les Verts sont en place et Nadé dégage de la tête une tentative de combination dans la surface. Le ballon arrive... 


... à Davitashvili, qui voit Mouton se décaler devant lui pour lui ouvrir l'angle de passe. Le milieu stéphanois est servi, les Verts peuvent partir en contre, mais comme ils étaient tous en défense sauf Stassin, il n'y a pas beaucoup d'options. Mouton attend donc un peu...


... le temps que ses coéquipiers remontent le terrain. Petrot est servi à gauche et il donne un très bon ballon pile dans la course de Davitashvili, plein axe. L'ailier stéphanois monte balle au pied...


... avant de décaler le jeu vers la droite, où Bouchouari et Maçon accompagnent parfaitement cette transition. Le latéral droit entre ainsi dans la surface, élimine son adversaire pour s'ouvrir l'angle de tir...


... et rate complètement sa frappe du gauche, le ballon étant facilement dégagé par un défenseur. La touche est rapidement jouée, les Verts essaient de profiter de leur temps fort :


Bouchouari joue avec Ekwah, qui ouvre de nouveau vers la gauche, dans la course de Petrot. C'est le latéral gauche qui se retrouve dans la surface avec le ballon...


... et cette fois-ci Davitashvili se sert de l'appel de Stassin pour pouvoir ouvrir son angle de tir. Mais sa frappe n'est pas assez puissante non plus et le gardien capte facilement le ballon.


Conclusions


Ce n'est pas la première fois cette saison que les Verts montrent un tout autre visage après la pause, et souvent c'est insuffisant pour rattraper la première période - Nantes étant l'exception. Il est difficile de savoir si c'était le plan de jeu de rien construire en 1MT et balancer des longs ballons - si c'est le cas, pourquoi avoir aligné Stassin, et pas Sissoko, en pointe ? En tout cas, ce qu'ils montrent défensivement depuis deux matchs devrait vraiment les rassurer sur leur capacité à exister dans ce championnat. Et leur entraîneur pense que ce qu'ils ont proposé offensivement en 2MT contre une équipe du haut de tableau devrait booster leur confiance pour le reste de la saison. Il manque plus qu'à jouer tout un match comme cela, pas juste une période, et accessoirement être bien plus tueurs devant le but...