vendredi 8 juin 2018

Les blessures vertes (3)

Pour la première fois depuis plusieurs années, les Verts ont disputé une saison allegée en nombre de matchs. Est-ce que l'absence de la Coupe d'Europe a eu un impact sur le nombre de blessés dans l'effectif ? 

L'effectif stéphanois a subi des nombreuses blessures musculaires lors des deux saisons précédentes. Le fautif évident a été la participation à la Coupe d'Europe, surtout avec des tours préliminaires, donc une préparation plus courte et des matchs tous les trois jours d'août à décembre. Les précédents passages en revue des blessures stéphanoises (2015-16 et 2016-17) ont bien mis en évidence l'impact de ces absences sur l'effectif, les joueurs les plus "fragiles" et la rotation "subie" (des matchs importants ratés par des cadres).

La saison qui vient de finir est intéressante, car elle très différente des autres. Elle contient un nombre limité de matchs, avec des staffs techniques et des méthodes de préparation différents et avec un effectif qui a beaucoup changé. Quelles ont été donc les différences en terme de blessures pour l'ASSE ?

Le tableau récapitulatif


Comme une image vaut mille mots, on essaye d'illustrer l'utilisation des principaux joueurs stéphanois lors des deux périodes distinctes, en 2017 et en 2018. La légende est simple : vert pour un joueur titulaire, jaune pour un joueur sur la feuille de match, gris pour un joueur qui n'était pas au club et blanc pour un joueur au club, mais pas dans le groupe pour des différentes raisons (suspendu, choix de l'entraîneur, etc.). Et bien sûr, rouge pour une blessure - on a fait le choix de considérer les absences ponctuelles suite à des maladies (une grippe, une gastro, etc.) par une case blanche, pas rouge - même si la cause est médicale, ça n'est pas une blessure.

Pour les 20 premiers matchs de la saison, jusqu'à Noël :



Et pour les 21 autres matchs, en 2018 :


La différence est clairement visible entre les deux périodes, il y a beaucoup moins de rouge lors de la phase retour. Et cette période Gasset est aussi plus uniforme, il y a moins de rotation dans le groupe.

Il existe clairement une corrélation entre le changement de staff à la trêve hivernale et la réduction des blessures. Mais l'apport des recrues de janvier ne peut pas être négligé non plus : non seulement ils n'était pas fragiles (Ntep étant l'exception), mais en plus leur professionnalisme a eu un effet positif sur les autres, si on croit Jean-Louis Gasset.

Les joueurs


Ensuite, si on regarde joueur par joueur, on peut identifier clairement ceux qui ont été les plus fragiles. Le pourcentage ci-dessous représente le nombre de matchs ratés sur blessure par rapport aux matchs où le joueur était réellement disponible (si le joueur est suspendu ou ne fait pas partie des plans de l'entraîneur, le fait qu'il soit blessé ou pas n'est pas relevant). Ainsi, les joueurs qui ont manqué sur blessure plus de 20% de leurs matchs possibles sont :
  • Pogba - 59% suite à une grosse entorse à la cheville en amical et une blessure à la cuisse avant Noël
  • Perrin - 30% suite à des blessures musculaires, au mollet et deux fois aux ischios
  • RPG - 27% suite à une blessure au mollet, une aux ischios, mais aussi une tendinite, une lombalgie ou un coup sur le tibia...
  • Silva - 26% suite à des blessures aux ischios, au mollet et une entorse au genou en fin de saison
  • Pajot - 26% suite à une blessure musculaire contractée avant le début de la saison, à une autre (adducteurs) en fin de saison, mais aussi à un choc à la tête
  • Hamouma - 22% suite à deux blessures musculaires en 1e partie de saison, au mollet et une déchirure derrière la cuisse lors d'un corner lors d'un triste soir de novembre...
  • Cabella - 20% suite à une fracture d'un orteil en 1e partie de saison et une fracture d'un meta-tarse en tout fin de saison (et probablement début de la saison suivante)
Pas toutes les blessures sont musculaires, bien sûr. C'est le mollet qui a été le muscle le plus touché, presque exclusivement en première partie de saison. En plus des joueurs ci-dessus, Diony, Selnaes, Maïga et MBengue y ont été touchés aussi. Un total de 8 joueurs différents qui ont souffert du mollet cette saison...

A l'opposé, il y a des joueurs beaucoup plus fiables : Ruffier, Janko, Debuchy, Subotic, Lacroix, Hernani, Bamba et Beric n'ont raté aucun match sur blessure cette saison ! Et Moulin, MBengue, MVila et Söderlund un seul. La moitié de l'équipe-type de la bonne période se trouve dans cette liste... et une bonne partie de cette équipe qui a surperformé à partir de janvier se trouvait souvent à l'infirmerie lors de la première moitié...


Conclusions


Il n'y a pas besoin d'une analyse très approfondie pour comprendre influence toujours importante des blessures sur les résultats des Verts cette saison. Même sans Coupe d'Europe, on a réussi à plomber la phase aller avec des nombreuses blessures musculaires (un gros problème avec les mollets), des joueurs importants absents et l'impossibilité d'aligner toujours la même équipe. Il est évident que l'apport du duo Gasset-Printant et des recrues n'a pas été seulement dans le domaine tactique, technique ou de la confiance... il a été aussi dans le domaine physique. Et pour une troisième année consécutive on se dit qu'on aurait pu mieux faire si on avait eu moins de blessés... mais pour la première fois, ça concerne qu'une moitié de la saison. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire