Enfin !
Trois mois et douze matchs après leur dernière victoire, les Verts ont enfin retrouvé le gout de la victoire en s'imposant à Bordeaux.
Ce succès est la suite logique des matchs précédents, qui ont vu une montée en puissance des Stéphanois, passant d'abord par une solidité défensive avant de se lâcher de plus en plus offensivement. Et il est mérité, comme l'admet Jean-Louis Gasset ("la défaite est logique") et comme se félicite Claude Puel: "cette victoire est méritée (...) Les points, on va les chercher avec un super état d'esprit et une belle cohésion".
Côté stats, on remarque quelque chose qu'on n'avait plus l'habitude de voire du côté de l'ASSE : 19 tirs, dont 8 cadrés. Et si on regarde les chiffres de possession, on se rend compte qu'il y a eu deux périodes distinctes dans le match. Bordeaux a eu la possession en 1MT, surtout dans les premières 30 minutes (61%), conclues avec une grosse occasion et un tir sur le poteau, pendant que les Verts ont préféré agir en contre. Par contre, les rôles se sont inversés après la pause : 58% de possession jusqu'au but de Neyou pour les protégés de Claude Puel, qui explique les raisons du changement : "en seconde période (...) je pense que les Girondins ont essayé de développer un jeu direct, en tentant des contres. Mais on a été vigilants. Dès qu'on a récupéré le ballon, on les a fait courir". Voici quelques exemples de ces périodes.
Première période
Même s'ils ont plutôt défendu pour jouer en contre, les Verts n'ont pas fait le choix d'un bloc très bas ou trop serré, comme on peut le voir dans cet exemple qui commence à la 13e minute :
... et il est immédiatement serré par Nordin et Boudebouz. Sous la pression, il tente une passe en arrière, bien lue par Bouanga, qui se trouve en 1-contre-1 avec le dernier défenseur. Il n'arrive pas à l'éliminer, le ballon rebondit dans les pieds de Boudebouz, qui rate sa passe en profondeur pour Bouanga...
Les Girondins peuvent donc construire une nouvelle attaque, pendant que les Stéphanois restent haut, en (4-)2-3-1 :
Comme ils ne récupèrent pas le ballon, ils reculent pendant que le jeu est de nouveau envoyé sur le côté droit :
Bien positionnés, les Verts ont empêché les attaques adverses se développer dans l'axe, là où le maître à jouer adverse se trouvait le plus souvent. Bordeaux s'est d'ailleurs montré dangereux en 1MT seulement quand celui-ci s'excentrait ou sur du jeu direct, pas construit. Quant aux contres, les Stéphanois ont eu plusieurs occasions, mais n'ont pas exploité quelques-unes bien plus simples et dangereuses que celle dans cet exemple...
Deuxième période
Un changement de physionomie a été clairement visible dès le retour des vestiaires, quand les Bordelais n'ont pas vu le ballon pendant plusieurs minutes. Les Verts se sont procurés moins d'occasions franches que les face-à-face de Bouanga en 1MT, mais ils ont globalement maîtrisé les débats. Plus frais que leurs adversaires, ils ont beaucoup dézonné pour créer des décalages, comme dans cet exemple à la 58e :
Les entrants ont apporté de la fraîcheur, mais aussi un léger changement tactique. Si Hamouma, Khazri et Zaydou ont remplacé poste pour poste Bouanga, Boudebouz et Nordin respectivement, l'entrée de Gourna Douath à la place de Aouchiche a fait monter Neyou en "10", en soutien de Hamouma :
Et ce positionnement plus haut a porté ses fruits, comme on peut le voir dans cet exemple qui commence à la 75e avec un dégagement de Moulin qui trouve un défenseur adverse :
Dans ces deux exemples, les deux milieux relayeurs sont allés sur le côté où l'attaque est construite, pour apporter des solutions. Avec l'aide du latéral, de l'ailier et d'un autre attaquant (le "10" ou l'avant-centre), ça fait du monde... et ça libère de l'espace à l'opposé.
Conclusions
A la fin de l'analyse du précédent match, on remarquait une progression constante dans le jeu à partir du match contre Lille, une progression qui avait une suite logique, enfin gagner un match. Et les Verts ont réussi à le faire, avec la manière et l'état d'esprit, même s'il y a encore plein de choses à améliorer dans le jeu. Il faut savoir convertir les occasions franches créées et surtout arriver à gommer les erreurs de relance, de placement et d'inattention qui sont toujours présentes et qui peuvent coûter très cher. Cette victoire représente une bouffée d'oxygène, mais elle a maintenant besoin d'être confirmée. Idéalement dès dimanche, avec la réception de Nîmes, un concurrent direct...
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