La manière, pas seulement les points
Après deux défaites consécutives, les Verts continuent leur sans faute contre les mal classés en s'imposant contre Annecy et s'approchant ainsi à un seul point du premier non-relégable
Troisième match en 7 jours pour les Stéphanois, qui s'étaient inclinés dans le temps additionnel contre Sochaux avant de se faire manger dans l'impact à Bastia. Ils se devaient de montrer un tout autre visage devant leur public et la mission a été accomplie. En mettant les bons ingrédients, comme le souligne leur entraîneur : "ce sont les qualités mentales et morales qu'on a mis dans le match, on a mis aussi beaucoup d'intensité". Et il aurait pu ajouter la dimension tactique, qui a été très importante lors de ce match.
Tout d'abord, par le système. Les Verts ont démarré en ce qui ressemblait fortement à un 3-5-2, avec Appiah - Sow - Petrot en défense, Cafaro et Nkounkou en pistons et un triangle pointe basse au milieu, Monconduit - Moueffek - Bouchouari :
Il n'est pas inhabituel pour un 4-3-3 de se transformer en 3-4-3 avec le ballon. Les latéraux montent et la sentinelle descend au niveau des défenseurs centraux pour offrir une assise défensive solide, avec 3 joueurs. D'habitude la sentinelle descend entre les deux centraux, mais à l'époque de Gasset M'Vila se positionnait à gauche de la charnière, pour mieux orienter le jeu. Enfin, c'était une autre époque, quand les Verts rataient de peu la qualification pour la Ligue des Champions. Maintenant, cinq ans plus tard, ils jouent le maintien en Ligue 2... et innovent tactiquement. Car les deux "latéraux" Appiah et Petrot ne montaient pas, ils formaient avec Sow le trio défensif en phase de possession. Et la sentinelle Monconduit descendait au niveau des défenseurs sans le ballon, pour former un vrai bloc équipe en 4-4-2.
Cette dynamique de changement de système a permis aux Stéphanois d'être assez solides défensivement, tout en produisant de belles actions offensives. Et c'est encore l'entraîneur stéphanois qui explique l'animation mise en place avec le ballon : "aujourd'hui on a changé de système, on savait qu'il fallait aussi jouer par-dessus la défense, notamment dans les couloirs car on savait qu'Annecy défendait très bien dans l'axe du terrain".
Il existe un nombre impressionant d'exemples où les Verts lancent leurs pistons / ailiers dans le dos des latéraux adverses. En voici deux, à vingt minutes du début et de la fin du match, respectivement :
... et trouve Krasso seul au point de penalty, mais qui ne frappe pas assez bien pour inquiéter le goal adverse. Si sur le premier but stéphanois c'est Nkounkou qui fait la passe en profondeur (à destination de Wadji), sur les deux autres c'est à chaque fois un jeu dans le dos de son adversaire suivi par un centre de sa part, qui permet à Cafaro de signer une passe décisive et un but d'anthologie.
Conclusions
C'était encore un match à ne pas perdre, et comme depuis un mois maintenant, une victoire stéphanoise contre une équipe qui joue le maintien. Comme les deux matchs précédents le montrent, les Verts ne vont pas tout gagner sur la phase retour. Mais ils montrent qu'ils peuvent mettre les ingredients mentales et d'intensité nécessaires. Ils montrent qu'ils sont vraiment derrière leur entraîneur. Qui montre à son tour qu'il peut prendre le dessus tactiquement sur son adversaire. Et même s'ils ne sont pas encore sortis de l'affaire, ce genre de prestation est rassurante pour la suite, même si loin d'être parfaite.
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