Déplacement chez le Racing 92, un des principaux candidats aux titres cette saison... mais pas le déplacement qui compte, pas le match à élimination directe. Dans un Top 14 où les 6 premiers sont connus, ce match, avant la réception de Clermont et surtout avant le quart de finale de Champions Cup, n'est pas si important d'un point de vue comptable.
Alors le RCT a aligné des joueurs en manque de temps de jeu, prêts à s'illustrer. Et le résultat à surpris tout le monde, la victoire, avec une pénalité à la sirène, étant vraiment pas prévue par grande monde. Quant à la manière, c'est exactement à quoi on pouvait s'attendre, avec une grosse domination du Racing - mais une domination bien stérile:
- 66% de possession et 60% d'occupation pour le Racing, le RCT n'a jamais été si dominé pendant un match!
- Les toulonnais ont du effectuer 156 plaquages (leur moyenne est sous la centaine) - mais des plaquages réussis à 84%, tout à fait raisonnable et dans leur moyenne habituelle. Ils ont donc choisi de défendre, mais ils l'ont bien fait, même si le combat au sol a été perdu: 14% de leur rucks perdus (trois fois de plus que leur moyenne), 5% des rucks adverses gagnés (deux fois de moins que leur moyenne)
- Et quand ils récupéraient le ballon, ils le dégageaient au pied bien deux fois plus souvent que d'habitude (13,8% des ballons)
Dans ces conditions, comment ils ont fait pour gagner? Tout simplement, en jouant les contres à fond, en serrant les dents et, même s'ils ont craqué physiquement après la 70ème minute, ils ne l'ont pas fait mentalement, en allant chercher cette pénalité de la gagne à la dernière minute...
Et si on veut regarder de plus près une des contres toulonnaise, le deuxième essai, celui de Belan, illustre parfaitement le manque d'idée en attaque pour le Racing, la bonne défense du RCT et l'envie de s'illustrer de nos minots. Attaque placée du Racing, sur la ligne médiane:
Bloc défensif en place pour le RCT, le 9 sort le ballon pour Carter (jouant en 12 mais souvent placé en demi d'ouverture) qui saute le premier bloc d'avants pour jouer avec les 3/4 sur l'extérieur. La défense de Toulon glisse, le 15 du Racing passe toujours vers l'extérieur et son "centre" (le 10 dans ce cas):
Et là, tout bascule. Au lieu de jouer vers l'extérieur ou de défier la deuxième ligne toulonnaise, celui-ci redonne le ballon au 15, qui se trouve bien pris par la troisième ligne du RCT, ainsi que le pilier Boughanni (3), qui a eu des stats dignes d'un 3ème ligne international dans ce match. La pression de la défense sur le ruck qui se forme est tellement forte que le ballon sort sur le côté, où il est ramassé par le 8 toulonnais, Ollivon:
Ollivon n'a pas peur de s'engouffrer dans la défense, il élimine deux joueurs et passe dans la course de Belan (12) qui n'est pas du tout embêté, vu que la défense de Racing n'est pas en place, il n'y a ni de rideau défensif, ni de couverture (le 15 étant dans le ruck).
Une phase d'attaque mal préparée par le Racing, une transition attaque-défense mal négociée et un opportunisme parfait des toulonnais, voilà comment on peut résumer le dernier match des rouges et noirs. A répéter en Champions Cup!
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