Est-ce que un nul en Allemagne est un bon ou un mauvais résultat pour les Verts ? Il est difficile à dire - vu le contexte du match, en déplacement chez un inconnu, survolté par son premier match européen de l'histoire, vu qu'on a égalisé dans les dernières minutes, on dirait que c'est un bon point de pris. Par contre, vu le niveau de l'adversaire, les Verts auraient du faire mieux. Quand une équipe finit un match à domicile avec 60% des passes réussies, on est en droit de se dire que l'ASSE aurait du gagner.
Mais au delà du résultat, ce qui interpelle c'était l'incapacité des Verts de prendre le jeu à leur compte, de faire mal à l'adversaire. Enfin, jusqu'à l'ouverture du score sur corner, à la 57ème. A partir de ce moment les Verts ont été dominateurs - équipe à réaction ? changement de schéma tactique (de 4-3-3 à 4-2-3-1 et après à 4-4-2) ? Peut-être un peu des deux, mais surtout l'inexpérience allemande, les joueurs adverses ont fait un pas en arrière dès qu'ils ont marqué un but. Et à partir de là, les Verts ont bien dominé, avec plus de 67% de possession de balle. Le but de l'égalisation est arrivé logiquement et l'impression était que si le match continuait encore 10 minutes, on aurait pu gagner.
Le pressing de Mainz
Comment ont fait les Allemands pour empêcher les Verts de développer leur jeu et d'asseoir leur domination avant l'ouverture du score ? Assez simple, grâce à un bon pressing qui avait comme but d'empêcher une relance propre et pas forcement de récupérer le ballon :
Le circuit de relance stéphanois en 4-3-3 est en général simple : gardien - Perrin - Selnaes qui distribue ensuite vers ses milieux relayeurs ou les latéraux. Alors les Allemands ont décidé de presser à 4 : deux joueurs, l'avant-centre et le "10", coupaient les angles de passe entre les centraux et Selnaes. Rien que par leur positionnement, ils ont empêché une relance propre. Ce qui forçait un circuit de passe stéphanois vers un de nos latéraux. Et les deux ailiers adverses se positionnaient pour couper les passes vers l'intérieur (donc vers Selnaes ou un autre milieu), nous forçant ainsi de jouer le long des lignes de touche.
Pour pousser le vice encore plus loin, de temps en temps le "10" adverse faisait une montée quand le ballon était dans les pieds de Perrin, mais quasiment jamais quand c'était KTC qui l'avait. Le but était d'empêcher notre capitaine de faire une longue relance et de nous forcer la faire avec le défenseur moins à l'aise dans ce registre. KTC a fini ainsi le match avec deux fois plus des longues passes que Perrin.
Cette première ligne de défense à 4 nous a bien gêné et on a eu du mal à construire en partant de derrière. Jusqu'à l'ouverture du score et l'arrêt du pressing allemand. A noter quand même que Galtier avait déjà prévu une solution tactique pour s'en sortir, le passage à deux milieux défensifs, Selnaes et Lemoine/Veretout, pour ouvrir plus des possibilités de passe pour nos défenseurs.
A la fin ça a marché, mais dans le futur il faudra un peu plus de mouvement sans ballon pour se sortir de ce type de défense censée nous empêcher de construire. L'exemple type est un milieu relayeur qui descend à la hauteur de Selnaes pour recevoir le ballon et distribuer le jeu à la place du Norvégien - chose que Lemoine et Dabo ont fait que trop rarement lors de la première période. Et quand ils l'ont fait, c'était pour redonner le ballon en arrière, à un défenseur central, donc on repartait avec le même problème, comment dépasser proprement cette première ligne de quatre.
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