jeudi 31 mars 2016

ASSE vs Gazelec, pre-match (02/04)

Dans le long entretien donné aux Poteaux-Carrés, le coach du Gazelec disait que le déclic pour son équipe est survenu après le match à Saint-Etienne, quand ils se sont remis en cause. En effet, ils ont passé dans un 4-4-2 en losange, avec Lemoigne en pointe basse et Larbi en pointe haute du milieu. Le premier est suspendu contre nous et c'est une assez bonne nouvelle. Le deuxième est leur meilleur marqueur, 7 buts (dont 6 à domicile). Les pointes (Zoua et Boutaib) à 5 buts chacun sont assez efficaces eux aussi. 

En conférence de presse, Galtier faisait la remarque qu'on gagne pas facilement là-bas. En effet, depuis octobre, Nice, Lyon ou Caen ont perdu, Marseille et Rennes ont pu faire seulement match nul. Par contre, Troyes et Montpellier ont gagné en Corse - signe peut-être d'un problème de concentration de nos futurs adversaires? Même si ça serait le cas, ils seront très concentrés contre nous, ce qui ne nous arrange pas. Les statistiques montrent qu'ils sont à l'aise à domicile: ils concèdent seulement 9 tirs par match et ils en tirent 15,5, ce qui est nettement mieux que ce que nous proposons, à la maison ou à l'extérieur. 

Tout ça pour dire qu'on n'aura pas un match facile, loin de là.

Je me demande quel système sera choisi par Galtier pour ce match. Le 4-4-2 en losange des Corses peut nous pousser vers un 3-4-3 ou 3-5-2, pour avoir un défenseur central de plus que leurs attaquants et pour étirer le losange sur les côtés. Une composition comme Ruffier - KTC, Perrin, Pogba - Malcuit, Lemoine, Cohade, BAE - KMP, Roux, Eysseric peut être intéressante. Ou Eysseric va au milieu et une attaque à deux Roux, Söderlund...

Mais je ne crois pas que Galtier essayera un coup comme ça. La présence d'Eysseric en conf de presse, la blessure de Tabanou, le programme avec leur sélection des norvégiens et de Tannane, tout ça me fait penser plus à: Ruffier - KTC, Perrin, Pogba, BAE - Clément, Lemoine - KMP, Eysseric, Bahebeck - Roux. Avec éventuellement Cohade à la place de Clément ou Lemoine en titulaire, même si ça signifierait trop des risques défensifs pris...

Bref, on a plusieurs options. Et vu les mots de Galtier, nos joueurs sont en pleine forme physique et psychologique. Plus d'excuses maintenant!

mardi 29 mars 2016

Le RCT contre les gros et les petits

A la fin de la phase de poules de la Champions Cup 2015-16, nous avons analysé le style de jeu du RCT selon plusieurs critères statistiques. Depuis, les Rouges et Noirs ont joué six autres matchs, la moitié à la maison, pour lesquels on a pu trouver les même données statistiques - à l'exception du déplacement à Bordeaux. Comparons donc les deux sets des matchs pour voir les différences en termes d'adversaires, résultats et statistiques:
  • D'un côté, des adversaires de calibre, tous au moins quart-finaliste de Champions Cup l'année dernière. De l'autre, équipes qui ne joueront pas les phases finales du Top 14 à l'exception probable de Bordeaux.
  • 20 points pris en Champions Cup: 5 victoires sans bonus et une défaite. 21 points pris en Top 14: 3 victoires bonifiées, une sans bonus et deux défaites avec bonus. Le RCT ferait-il les mêmes résultats contre des gros et des petits?
  • Beaucoup des données statistiques sont presque identiques entre les deux séries: plaquages effectués (95 - 93), défenseurs battus (20-18), offloads (13-12), rucks gagnés (9.5-9.4%), touches et mêlées gagnées...
  • D'autres données diffèrent, même si pas de beaucoup. On peut notamment remarquer qu'en Top14 il y a moins de turnovers concédés  (15, pour 19 en Champions Cup), plus des plaquages réussis (89,2%, pour seulement 83%). Signe probablement des adversaires légèrement plus faibles individuellement. 
  • La seule grosse différence vient de l'utilisation du ballon: si dans les deux cas le pourcentage des passes faites est identique (52%), en Top 14 le RCT fait moins des courses qu'en Champions Cup et préfère le jeu au pied (9,4% dans le premier cas, contre seulement 6,6%)
Cette comparaison est assez surprenante, compte tenu de la différence de niveau des équipes rencontrées. Finalement, le RCT semble être une équipe assez mature pour gagner quand ils veulent / quand il leur faut.  Ils savent adapter la tactique à l'adversaire et hisser leur niveau suffisamment haut pour obtenir le résultat qu'ils veulent, sans faire trop d'efforts inutiles. Cette maturité, cette maîtrise, est non seulement impressionnante, mais aussi très prometteuse pour la suite: ils devront de nouveau passer dans le mode "adversaires difficiles" pour les matchs suivants...

mercredi 23 mars 2016

RCT vs Bordeaux, 12-15

Un match en avance (de cinq semaines) d'une journée de Top 14 décalée de 2 mois, en plein Tournoi de 6 nations. Bienvenue dans le monde du rugby professionnel en France.

Match délocalisé dans le nouveau stade de Bordeaux, un match de gala pour lequel le RCT a fait jouer les stars, la meilleure équipe possible compte tenu des blessés et des sélectionnés en équipe nationale. Un temps pourri, terrain gras, une équipe bordelaise bien motivée par le contexte de gala, une équipe toulonnaise assez fatiguée et pas vraiment dedans.

Ça s'est donc traduit dans un match haché, sans essais marqués, beaucoup des pénalités et une victoire avec une pénalité de l'UBB, 2 minutes avant la fin du match, 15-12. Pas grande chose à retenir de ce match, si ce n'est que même les titulaires du RCT ne font pas un grand match s'ils n'ont pas la tête à ça. Malheureusement, cette impression ne peut pas être soutenue par des statistiques, elle en manquent pour ce match.

Mais bon, à la fin c'est un point de pris chez un concurrent pour les phases finales. Avec une pauvre copie rendue, c'est vrai, mais parfois l'important, c'est le résultat.

mardi 22 mars 2016

ASSE vs Montpellier, 3-0 (Roux, Tannane, Eysseric)

Nous avons su être patients


Nolan Roux, homme du match contre Montpellier, analyse ainsi la performance des Verts qui se sont imposés avec trois buts marqués entre la 74ème et la 84ème minute. L'attente fut longue et donc la délivrance encore plus forte - voici quelques éléments pour mieux comprendre ce qui s'est passé.

Les systèmes de jeu


Pour ce match, les Verts sont revenus à un système 4-2-3-1, avec Clément et Lemoine en milieux défensifs et Eysseric en "10". De leur côté, Montpellier à innové avec une équipe sans véritable avant-centre de métier, dans un système qui peut être vu comme un 4-1-2-1-2 (442 en losange) ou un 4-3-3, tout dépendant de la position de leur "10", Boudebouz:


Peu importe comment on appelle ce système, leur plan de jeu a été évident dès le début du match: des éléments offensifs très mobiles ayant comme but de déstabiliser le bloc stéphanois en phase de possession de balle et de presser très haut pour empêcher les relances propres dès la perte du ballon. Si offensivement ça n'a pas trop fonctionné, la défense Verte étant solide, défensivement ça a très bien marché, les stéphanois étant incapables de sortir avec des ballons propres de ce pressing. A noter que, de ce point de vue, l'absence de Perrin et Cohade (voir même Selnaes) a été préjudiciable. Et que, pour un souci de relance plus propre, c'est souvent Lemoine qui s'est placé en premier relanceur (descendant au niveau de la charnière centrale pour chercher le ballon) et Clément montait un cran plus haut:

Voilà pour le plan de jeu de Montpellier, mais intéressons nous plutôt à nos Verts, eux aussi ont suivi un plan de jeu.

User et abuser des longs ballons


Le pressing de Montpellier et le positionnement haut d'Eysseric ont fait que notre équipe était coupée en deux en phase de relance. Une solution à cette situation est de jouer avec des ballons longs, pour passer au dessus de ce pressing. Tout le monde a pu remarquer que les stéphanois ont abusé de ce type de ballons - mais est-ce que c'est seulement en réponse à la tactique montpellieraine? L'interview de Clément à la reprise de la deuxième période semble nous faire penser que c'était une décision du coach de jouer ainsi: "à nous d'insister, faire des courses vers l'avant, jouer dans le dos de la défense, c'est là où on est le plus dangereux".

Même si "balancer des longs ballons" n'est pas un joli spectacle, ça peut être une tactique basée sur des points faibles identifiés chez l'adversaire, comme par exemple les espaces laissés libres sur les côtés entre les latéraux et leurs ailiers ou la faible présence sur les deuxièmes ballons (ceux qui ont été repoussés par la défense). Comme nous allons le détailler plus tard, les buts sont survenus sur ces points faibles de l'adversaire, même si c'était assez tard dans le match. Mais il fallait être patient, et nos joueurs ont su l'être - on peut même penser que ça faisait partie du plan de jeu, un des joueurs déclarant après le match qu'ils savaient que Montpellier prend beaucoup des buts dans le dernier quart d'heure...

Le côté droit


Mais avant de parler des buts, analysons un autre point faible de Montpellier, le côté gauche de leur défense, surtout en deuxième période. Tout a basculé vers la 50ème minute. Peut-être suite au changement de latéral gauche à Montpellier (49ème), peut-être une fatigue de BAE moins actif sur notre gauche ou peut-être même une demande explicite de Galtier à la pause. On ne le sait pas, mais en tout cas, regardez les endroits où nos ailiers (Bahebeck, KMP et Tannane) ont fait des passes jusqu'à la 52ème (en haut) et après la 52ème (en bas) - on attaque de gauche à droite :
 

Et ça devient même mieux si aux trois ailiers on rajoute les milieux (Clément, Lemoine, Eysseric et Pajot), voilà les endroits d'où ils ont fait des passes après la 52ème minute:


Ce genre de situation ne peut pas être le fruit du hasard. Notre équipe a su appuyer là où ça fait mal et surtout, a su être patiente en attendant que ça paie.

La délivrance


Et ça a fini par payer en insistant sur le côté droit de l'attaque et en utilisant des longs ballons. Une touche de KTC jouée en retrait sur Sall, passe latérale vers la gauche à Pogba (P) et... longue passe de celui-ci pour KTC dans le dos de son adversaire direct - l'ailier gauche (AG) :

A noter la position haute de Clément (C), Lemoine étant chargé de la relance. Le défenseur gauche adverse, qui était au marquage de KMP, doit couvrir le côté, ce qui libère de l'espace dans la surface. L'intention de passe de KTC est pour Eysseric (E), libre de tout marquage:


Cinq minutes plus tard, une remise en jeu à 6m pour Ruffier, long ballon dégagé de la tête par un adversaire, repris par Clément, dégagé par la tête par un autre adversaire, repris par Lemoine (jusqu'à là le ballon n'a pas touché le sol!) et faute sur KMP. Coup franc joué rapidement vers l'avant par Clément, sur le côté droit, pour Roux. 2-0, suite à un long ballon et une bonne présence sur les deuxièmes ballons, ceux renvoyés par la défense.

Et encore cinq minutes plus tard, coup franc pour Ruffier à 25m de son but, long ballon repoussé par un défenseur, repris par Lemoine (toujours sans toucher le sol) pour Eysseric pour le 3ème but. À remarquer que KTC était de nouveau prêt à aller dans le dos de la défense au moment du coup franc:


Conclusions


La patience et le jeu axé sur les points faibles de l'adversaire ont fini par payer. Au delà de la manière - débattable d'un point de vue spectacle - et des trois points - cruciaux dans la course à l'Europe, il faut surtout retenir que ça faisait 6 matchs consécutifs qu'on n'avait pas gagné. Et il est certain que les buts pris dans les arrêts de jeu en février nous avaient fait mal à la tête. Mais s'il y a des éliminations et des buts qui font mal, il y a aussi des victoires qui redonnent le morale. Et celle-ci, avant la trêve internationale, à ce moment du championnat, risque de nous faire beaucoup de bien. Pas seulement aux joueurs et au staff, mais aussi aux supporters.

vendredi 18 mars 2016

RCT vs Grenoble, 38-8

La réception de Grenoble est toujours le moment de se rappeler du fameux épisode Cardona d'il y a quelques années, la victoire surprise de Grenoble à Mayol, sur la sirène. Dépuis, à chaque fois que le RCT accueille cette équipe, le score est lourd, comme pour bien leur expliquer qu'il fallait pas nous fâcher. 

Et c'est fut le cas cette fois-ci aussi, après un match sans suspense et 6 essais marqués par les toulonnais. Ce qui fait un total de 17 points pris sur le bloc de 5 matchs, deux points de plus que l'objectif annoncé - de quoi se reposer tranquillement avant de commencer une série des matchs contre des adversaires plus difficiles. 

En ce qui concerne les stats du match indiquent un style de jeu peu habituel pour un match à Mayol:
  • comme on s'y attendait, la possession a été largement toulonnaise (60%), en grande partie suite au nombre des passes faites - 54,7% des ballons joués, le plus haut mesuré jusqu'à maintenant. Et, etonnament, très peu des courses ballons en main faites, seulement 35,9% des ballons joués, le plus petit mesuré
  • par contre, les courses ballon en main ont été très efficaces, avec 31 (!) défenseurs battus et 21 passes après contacts - des records de nouveau
  • par contre, le RCT a fait un grand nombre de plaquages, très efficaces (91%, record), ce qui semble indiquer une défense bien en place... avant de récupérer le ballon et faire des courses dans une équipe grenobloise désorganisée
D'ailleurs, sur les six essais marqués, si deux ont été marqués sur du jeu au large (comme d'habitude) et un suite à une mêlée à 5m, trois essais ont été marqués suite à des longues courses avec plusieurs défenseurs battus:

Nonu à la 14ème minute a concrétisé une belle course de Drew Mitchell. Un ballon cafouillé par l'attaque toulonnaise a fait penser au grenoblois qu'ils ont une chance de le récupérer, mais la dextérité de Juan Smith (6) l'a fait parvenir dans les bras de Drew (11):
Après une fente de passe pour Nonu (12), il a pris le trou, a éliminé un défenseur, puis a fixé le dernier pour jouer un 2 contre 1 parfait avec son centre:


Vermeulen à la 19ème minute a concrétisé une autre belle course de... Drew Mitchell. Un ballon dégagé dans l'axe de leurs propres 22m par les grenoblois a été récupéré par Steffon (7), et son frère Delon (15), Mitchell (11) et Vermeulen (8) sont déjà prêts pour la contre-attaque:

Et même si la ligne défensive se met en place pour un 3 contre 3, le timing de passe de Delon pour Mitchell, ainsi que l'intérvale pris par celui-ci sont parfaits.

Et de nouveau Mitchell se retrouve à jouer un 2 contre 1 avec le dernier défenseur, qu'il fixe pour décaler Vermeulen:

Mitchell à la 51ème minute a décidé de marquer son essai tout seul cette fois-ci, profitant d'un ballon sorti d'un ruck grenoblois. Mais on peut lui pardonner le manque de symètrie avec les essais précédents, il n'avait aucun défenseur à battre ou à fixer...

Marquer autant d'essais en contre c'est plutôt étonnant comme tactique contre un "petit" à domicile, mais ce RCT montre une palette de jeu de plus en plus complète, motif d'espoir pour les grosses échéances à venir.

jeudi 17 mars 2016

ASSE vs Montpellier, avant-match (19/03/16)

Prochain adversaire des Verts, Montpellier. Une équipe mal classée, avec seulement 3 points de plus que le premier relégable, qui vient en plus de perdre son dernier match à la maison. Autrement dit, ils seront là pour chercher des points.

Et le plus inquiétant pour nous, c'est qu'ils sont dans une spirale positive. Depuis janvier 2016, Montpellier est la 4ème équipe à l'extérieur et ils restent sur 4 matchs à l'extérieur en Ligue 1 sans défaite. Quant à l'ASSE, nous sommes.... avant-derniers à la maison en 2016 (certes, on a joué OL, PSG, Monaco et Caen). Et nous restons sur 5 matchs consécutifs sans victoire en championnat.

Donc il n'y a pas des raisons pour être trop optimiste. On a nos chances et on se doit de gagner si on ne veut pas finir le championnat tranquillement dans le ventre mou. Mais rien n'est fait, ça ne sera pas une balade dans le parc.

Quant au style de jeu de nos adversaires, ils jouent en 4-2-3-1 avec Boudebouz en "10", qui est déjà à 7 passes décisives cette saison. Par rapport à nos adversaires récents (Caen, Angers, Guingamp), cette équipe ne joue pas beaucoup en contre - ils ont marqué 0 buts sur contre, comme nous. Ils ont une maîtrise correcte du ballon et... ont le plus de buts marqués sur CPA en championnat, 14, à égalité avec Monaco (Angers est à 13 buts, nous sommes à 12). Donc il va falloir faire très attention.

Pour la composition d'équipe, vu que Cohade est absent, la seule question qui se pose est si on reste en 4-3-3 ou on revient au 4-2-3-1 de 2015. Si Clément et Lemoine semblent être sûrs de leur place, le choix du troisième milieu sera assez déterminant. Pajot - garanties défensives, mais aucun créateur au milieu. Selnaes - technique, mais il risque d'être perdu à cet endroit du terrain. Eysseric/Corgnet - créateurs, mais on prend des risques défensifs et on ne sait jamais dans quel jour ils sont ces deux-là.

J'espère seulement que cette fois-ci, Galtier ne se trompera pas encore sur qui sont les joueurs en forme et qui peut apporter ce petit plus offensif dont on a besoin.


mercredi 16 mars 2016

Seville, un modèle à suivre?

Prenons un club de foot, dans un autre pays que la France.

Depuis 2001, l'année de sa dernière remontée dans la première division de son pays, il a fini le championnat à la position : 8, 10, 6, 6, 5, 3, 5, 3, 4, 5, 9, 9, 5 et 5 - cette saison encore, à l'heure actuelle, il est 5ème du championnat. Ces résultats sont assez concordants avec son budget, depuis 2010 (la flemme de regarder avant cette année) il a tous les ans le 5ème ou le 6ème budget du championnat.

Le championnat dans lequel il évolue est ultra-dominé par deux monstres sportifs et financiers avec qui il y a rarement de compétition. Les battre une fois, c'est une exploit, finir devant eux - ça n'arrive pas.

Ça vous semble familier? 

Voilà un autre élément similaire avec nos Verts: leur entraîneur est du même pays, n'a pas été un grand joueur, n'a pas une expérience internationale digne de ce nom, etc. Et pourtant, avec lui ce club a gagné les deux dernières Ligues Europa. Parce que oui, le club en question c'est bien le FC Seville.

Pourquoi cette mini-analyse? Parce la réussite de FC Seville peut être un objectif pour l'ASSE, dans un contexte similaire. Ça ne veut pas dire qu'il faut faire tout pareil, mais il y a forcément des choses qui peuvent nous inspirer dans l'histoire récente du club espagnol.

Et la première qui me vient en tête, c'est la taille et la gestion de l'effectif.

Cette saison, Seville est à 47 matchs déjà (29 championnat, 10 Europe, 8 coupes nationales) et finira la saison avec plus de 58 matchs, comme les années précédentes. Les Verts, ils sont à 47 matchs aussi (30 championnat, 12 Europe, 5 coupes nationales) et finiront la saison à 55 matchs. Donc un calendrier plutôt similaire.

La différence vient du nombre des joueurs utilisés (en championnat et Europe, j'ai pas les données pour les coupes nationales). Pour Seville, 21 joueurs ont joué au moins 5 matchs et 6 autres joueurs ont joué 2 ou 3 matchs. Pour l'ASSE, 27 joueurs ont joué au moins 5 matchs et 4 autres joueurs ont joué moins.

Je deviens ainsi persuadé que la différence des résultats relatifs des deux équipes vient du fait que les joueurs de Seville peuvent enchaîner des matchs sans trop de blessures et sans baisse de régime. Si le recrutement stéphanois est bien fait, un groupe de 21-22 pros peut être suffisant, enrichi de quelques jeunes qui pointent le bout du nez. Par contre, il va falloir rajouter un autre ingrédient. 

Éviter les blessures musculaires - on ne peut rien contre une blessure aux croisés ou une fracture, mais les pépins physiques réguliers chez nous doivent disparaître. Une meilleure équipe de préparateurs physiques peut être LE truc qui nous fera passer un cap?

mardi 15 mars 2016

ASSE vs Guingamp, 0-2

Complètement absents


C'est ainsi que Galtier a décrit son équipe après la défaite 2-0 à Guingamp. Et pour tous ceux qui ont vu le match, difficile de lui donner tort. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait (ou plutôt pas fait) les Verts pour donner cette impression ? Voilà quelques éléments de réponse.

Pourquoi on n'a pas marqué ?


Les Verts ont clairement dominé la partie, avec 66% de possession et 84% des leurs passes réussies, des chiffres très supérieures à leur moyenne cette saison. Et ils ont tiré 13 fois, ce qui reste tout à fait correct. Et donc, pourquoi cette large domination ne s'est pas traduite en des buts marqués? Un premier élément de réponse: seulement deux de ces tirs ont été cadrés. Et pour avoir la réponse complète, il suffit de regarder les passes faites par les stéphanois (en bleu passes réussies, en rouge ratées, en bleu clair passes qui ont été suivies d'un tir):

C'est bien beau de se faire des passes et de les réussir quand on reste loin de la surface adverse - malheureusement les Verts en ont tenté trop peu dans les derniers 20m - et ils les ont raté presque toutes...

Pourquoi on a pris deux buts ?


La réponse simpliste à cette question peut être résumée par cette capture d'écran:

Sur le premier but, le jeune RPG ne suit pas son adversaire direct suite à un un-deux - au fait il décide de le suivre, mais avec du retard, pour se jeter et se faire ensuite mangé par une feinte de centre. Sur le deuxième, il n'est pas bien aligné et couvre l'attaquant qui fait un appel dans le dos de la défense. Et ensuite il rate de nouveau le début de la course d'appel de cet attaquant au deuxième poteau... Des erreurs de jeunesse, mais qui nous coûtent cher.

Même si ces deux buts pris assez tôt dans le match ont probablement changé le cours de la partie, le non-match des Verts a été plus profond qu'une incapacité de se créer des occasions ou des erreurs individuelles. Pour l'illustrer, on prend un exemple assez parlant des manques stéphanois pendant ce match et de leur exploitation par les adversaires.

Quoi faire quand on perd le ballon ?


Mais tout d'abord, le contexte. En première période, le bloc défensif stéphanois a été configuré en 4-1-4-1 pour ce match, avec Selnaes (S) entre les deux lignes de quatre, Tannane (T), Pajot (P), Eysseric (E) et Corgnet (C) formant la première de ces lignes. 

En deuxième période les choses ont changé avec le passage en 4-4-2 avec l'entrée de Söderlund, puis de nouveau en 4-1-4-1 avec la sortie de Maupay. Pajot et Selnaes ont changé de rôle aussi. Mais focalisons nous sur la première période et un type d'action qui est souvent la clé des matchs: le passage entre la phase offensive et la phase défensive. Autrement dit, quoi faire quand on perd le ballon?

Si on prend par exemple une phase de jeu à la 13ème minute, les Verts ont le ballon, Pajot (P) est descendu pour être le premier relanceur, donc Selnaes (S) est monté à sa place:

Pajot passe le ballon à Tabanou (T) sur la gauche. Eysseric (E) fait un appel sur cet aile et Corgnet (C) repique vers l'intérieur - en phase d'attaque ce genre de mouvement est plus que habituel, il est nécessaire pour déstabiliser une défense. Bref, le long ballon de Tabanou (T) et remisé de la tête pour Maupay (M):

Et là, c'est le drame: le milieu défensif de Guingamp récupère le ballon. Ça arrive, ce n'est pas grave: le bloc défensif stéphanois n'est pas en place, mais les deux défenseurs centraux ont un seul attaquant à gérer (on ne les voit pas à l'écran), l'autre attaquant est serré par la sentinelle - Pajot (P) dans ce cas - et 9 des 10 joueurs adverses sont dans leur propre moitié du terrain.

Mais tout se joue dans les deux secondes qui suivent. Quand une équipe perd le ballon, elle a le choix entre presser haut pour le récupérer vite (à la Barça et ses 5-6 secondes max pour le récupérer) ou de remettre le bloc défensif en place pour gérer l'attaque adverse comme il faut. Si on choisit la deuxième option, il faut gagner du temps pour remettre le bloc en place: faire une faute tactique, faire un mini-pressing pour empêcher une relance rapide, etc.

Malheureusement, nos Verts n'ont rien fait de ce type. Maupay (M) ne fait pas de faute, Selnaes (S) - le mieux placé pour le faire - ne fait pas de pressing sur le joueur adverse qui hérite du ballon:


Et le pire c'est que Pajot (P), bien discipliné, se remet à sa place dans le bloc défensif, sur la droite... pendant que son adversaire, Briand, fait l'appel dans l'autre direction. Sauf que le bloc n'est pas encore en place, Eysseric et Corgnet étant bien haut. Bien évidemment, Briand fait le bon appel dans ce vide au milieu, il reçoit très vite le ballon et - bien aidé par l'appel de son attaquant qui empêche Perrin (P) de remonter - se trouve maintenant dans une situation de surnombre sur le côté gauche de notre défense:


La suite de l'action n'est pas importante (centre dangereux devant le but de l'ailier - qui a bien reçu le ballon de Briand). Mais on peut clairement voir comment nos deux milieux défensifs ont failli cette transition entre une phase offensive et une défensive. Eysseric et Corgnet n'étaient pas à leur place, ce qui est normal vu le jeu - c'est sur ça qu'une équipe qui joue les contres se base. Mais Selnaes et Pajot y étaient. Et entre le premier qui ne presse pas le porteur du ballon et qui ne se déplace pas vers sa gauche pour couper l'angle de passe vers Briand et le deuxième qui se replie à sa place désignée sans se soucier de son adversaire, le trou est fait. Et une équipe qui passe le ballon vite vers l'avant adore ce genre de mauvais repli défensif. 

Conclusions


"En plus d'être inoffensifs, on n'a pas défendu" - toujours Galtier, toujours en conférence de presse après le match. C'est assez bien résumé et il n'y a pas grande chose à rajouter. Ce sont deux aspects très importants à corriger pour les matchs qui suivent, qui seront eux aussi contre des équipes qui défendent et qui nous attendent en contre. Mais, pour positiver, souvenons nous d'un non-match similaire en fin de saison dernière, à Bastia. Ça nous avait servi d'électrochoc et les bons résultats par la suite nous avaient permis d'être européens cette saison. Espérons donc un réveil similaire après ce non-match, il faut y croire! 


dimanche 13 mars 2016

RCT vs La Rochelle, 14-19

Après deux victoires bonifiées, le RCT se déplace à La Rochelle, un terrain plutôt hostile pour les visiteurs. L'objectif du club était de prendre 15 points sur le bloc de 5 matchs, avec 11 pris sur les 3 premiers, la victoire dans ce 4ème  match n'était pas obligatoire, mais les toulonnais ont essayé de quand même de le gagner.
Pour ceux qui ont regardé le match, il y a clairement eu deux mi-temps différentes, avec des toulonnais qui sont plus-ou-moins restés aux vestiaires, tellement ils ont été dépassés dans le combat après la pause. Malheureusement, on n'a pas des stats détaillées par mi-temps pour illustrer cette impression, mais les chiffres sur tout le match peuvent être assez parlants aussi:
  • la possession a été rochelaise, (44% pour le RCT), probablement suite à un très grand nombre de ballons joués au pied par les toulonnais, 11,4% (seulement 6,6% en moyenne). Et s'ils ont dégagé au pied, c'est surtout pour ne pas le porter: seulement 36,5% de courses effectuées (40,7% en moyenne), ce qui explique aussi le faible nombre de défenseurs battus, 8 (20 moyenne)
  • si les chiffres ci-dessus donne l'impression d'une équipe sous pression, le nombre de plaquages effectués (114, jamais plus de 100 avant) en offre la certitude - le RCT a plutôt défendu, même s'il l'a bien fait (90% de plaquages réussis). Mais ils ont clairement perdu la bataille au sol, perdant 8% de leurs rucks et en gagnant seulement 5% des adverses (5% et 9,5% d'habitude)
  • Si les touches ont été dans la moyenne, la mêlée toulonnaise a de nouveau montré sa supériorité: 40% des mêlées rochelaises ont été gagnées par le RCT, qui n'a perdu aucune des siennes!
Et comme par hasard, le seul essai toulonnais vient suite à une mêlée, jouée sur les 40m du RCT à la sirène. Une longue action, de 1:30, avec une quinzaine de phases de jeu pour remonter tout le terrain. Les rochelais étaient clairement cuits, les percussions des avants toulonnais faisait vraiment mal, les ballons étaient un peu ralentis dans les rucks, mais aucune chances pour les hôtes de les contester. Et comme en plus le RCT a balayé le terrain de gauche à droite et de retour à gauche, sans surprise un grand surnombre a été créé pour l'essai du bonus défensif:



Quand on voit cette démonstration de force et de maîtrise on ne peut pas s'empêcher de se dire que la victoire n'était pas loin, il fallait juste la vouloir assez. Mais bon, à la fin c'est un point de pris, le RCT suit calmement sa feuille de route qui l’amènera tranquillement vers d'autres phases finales...

jeudi 10 mars 2016

ASSE vs Guingamp, avant-match (12/03/16)

Prochain adversaire des Verts, l'En-Avant de Guingamp. Une formation en plein doute, dans une série de 5 matchs sans victoire, à seulement 2 points du premier relégable. Pire, une formation qui a pris 13 buts sur les 4 derniers matchs (tout en marquant 8 buts en même temps). Mais une formation qui voudra vendre cher sa peau, devant son public.

Guingamp joue d'habitude dans un 4-4-2 plutôt classique, l'équipe probable est:
Lossl - Jacobsen, Kerbrat, Sorbon, Pereira - Salibur, Sankhare, Mathis, Giresse - Briand, Erding

En gras, les joueurs avec plus des 20 titularisations déjà cette saison - Pereira et Erding sont aussi des titulaires, mais ont rejoint cette équipe seulement en janvier. Jacobsen est le titulaire à droite, il joue à gauche depuis l'arrivée de Pereira. La charnière centrale est leur point de stabilité, même s'ils ont pris 4 buts il y a un mois contre Bordeaux avec eux titulaires. Au milieu, Sankhare est l'élément central à faire déjouer - en plus, il est déjà à 8 jaunes et 2 rouges cette saison et Salibur est très présent en attaque.

En conférence de presse, Galtier estime que "le match sera engagé, intense" et Perrin que "ça va être un combat, comme souvent à Guingamp, qui est une équipe qui joue avec ses valeurs". Plusieurs options s'ouvrent alors à nos Verts:

Les endormir
Guingamp est une des pires équipes de Ligue 1 en terme de possession du ballon. Il faut le confisquer et imposer le rythme du match. Ils peuvent vouloir mettre toute l'intensité du monde, sans le ballon et sans le rythme, ils se calmeront vite. Et plus les minutes passeront, plus le doute s'installera. 

Subir
Les Verts peuvent entrer sur le terrain prêts à subir l'intensité et l'engagement breton. Si parfois cette tactique ne nous réussit pas contres des bonnes équipes, la qualité de l'adversaire est moindre et c'est raisonnable d'espérer qu'on peut subir sans rompre dans ce match.
 
Les surprendre
Et si c'est l'ASSE qui met d'entrée une forte intensité et renverse une équipe bretonne déjà en plein doute défensif? Un but marqué vite par les Verts et tout le monde sera calmé. 

Probablement que nous pourrons voir les trois options mises en place pendant le match de samedi soir, et tout dépend de l'évolution du score. Si, par exemple, les Verts ouvrent le score, ils vont être ensuite dans la gestion, essayant d'endormir l'adversaire... pour finir en subissant contre une équipe qui joue dos au mur, à domicile. En bon coach, Galtier préparera ces joueurs à plusieurs scénarios possibles, c'est sur. 

Moi, j'ai hâte de voir le début du match pour voir le plan de jeu initial de Galtier. On subit, on contrôle ou on leurs marche dessus?

Projections pour la fin du championnat

Il reste donc 9 matchs à jouer avant la fin de ce championnat, le sprint final est lancé. Quelle sera la place finale occupée par nos Verts? Est-ce qu'ils arriveront à se qualifier de nouveau pour une compétition européenne? Si oui, laquelle?

Première simulation


Des éléments de réponse peuvent être donnés en regardant le calendrier de la Ligue 1 et en faisant une simulation très simple, en considérant le classement actuel comme jauge de la qualité relative de chaque équipe. Ainsi, on suppose qu'une équipe mieux classée gagnera quand elle reçoit et elle fera match nul quand elle se déplace contre une équipe moins bien classée. En plus, on suppose que tout le monde perd contre le QSG et gagne contre Troyes.

Résultat des courses?

Les Verts finissent le championnat à la 4ème place, avec 60 points, avec 18 points pris sur 27 possibles, une seule défaite, à Nice. Mais ce qui est surtout intéressant, c'est les résultats des autres équipes, voilà le classement donné par cette simulation (en parenthèses les points pris sur les 9 dernières journées):

2. Monaco   69p (18)
3. Villains    60p (15)
4. ASSE      60p (18)5. Caen       59p (16)
6. Rennes    58p (14)
7. Nice        57p (13)
8. Angers    57p  (18)


Dans cette simulation, les Verts finiront ainsi une nouvelle fois au pied du podium - les Villains passeront devant avec le même nombre des points mais avec une différence de buts en leur faveur. La suite du classement est extrêmement serrée aussi, avec la 8ème place à seulement 3 points du podium. Autrement dit, le moindre écart par rapport à cette simulation (genre une victoire à l'extérieur et pas un match nul) peut changer beaucoup des choses.

Deuxième simulation


Une autre simulation peut être faite en divisant les équipes en trois catégories qualitatives: A (Monaco, Villains, Nice, Rennes, ASSE), B (Caen, Nantes, Angers, Bastia, Lorient, OM, Bordeaux, Lille) et C (Montpellier, Guingamp, Reims, Ajaccio, Toulouse). Comme dans le premier cas, on suppose qu'une équipe meilleure gagne à domicile et fait match nul à l'extérieur contre une équipe dans une catégorie inférieure. Par contre, dans ce cas, on suppose que s'il y deux catégories d'écart la meilleure équipe gagne toujours (même à l'extérieur) et qu'un match au sein de la même catégorie sera toujours un match nul. Comme avant, on suppose que tout le monde perd contre le QSG et gagne contre Troyes.

Résultat des courses?

Les Verts finissent le championnat à la 3ème place, avec 65 points, avec 23 points pris sur 27 possibles, invaincus. Mais ce qui est surtout intéressant, c'est les résultats des autres équipes, voilà le classement donné par cette simulation (en parenthèses les points pris sur les 9 dernières journées):

2. Monaco   69p (18)
3. ASSE      65p (23)4. Villains   64p (19)
5. Nice        60p (16)
6. Rennes    60p (16)
7. Angers    54p  (15)
8. Caen       53p (10)

Dans cette simulation, les Verts finiront ainsi sur le podium devançant d'un petit point les Villains. La suite du classement est moins serrée qu'avant, donc une place européenne est plus facile à chercher dans cette configuration. Par contre, l'hypothèse de base est que les Verts sont une équipe de la première catégorie. S'ils faisaient partie de la deuxième, ils seront 6èmes seulement à la fin du championnat.

La feuille de route est définie, à nos Verts maintenant de la suivre!

mercredi 9 mars 2016

2016, mieux ou pire que 2015?

Une saison est faite des cycles et pour un club comme ASSE, qui essaie de jouer plusieurs compétitions à fond, les résultats et le style de jeu peuvent différer d'un cycle à l'autre. Si on regarde d'abord la Ligue 1 (L1), les 38 matchs peuvent être divisés dans 4 tranches égales de 9-10 matchs chacune. Et si on rajoute le nombre de matchs joués en Ligue Europa (C3) et en Coupes nationales (de France et de la Ligue), voilà la distribution des matchs de cette saison pour les Verts:

Maintenant que la troisième tranche de matchs est finie, on peut analyser les performances de l'ASSE sur les trois premières, tout en gardant à l'esprit que la quatrième sera la plus aérée, avec nettement moins de matchs que les autres, faute à l'élimination en C3 et dans les deux Coupes nationales.

Les résultats


En terme de points pris, il n'y a pas une grande différence entre les trois premières tranches de cette saison. En sachant que le calendrier cette année a été structuré pour que l'ASSE joue les gros noms en 2ème et 3ème tranche, le fait d'avoir pris seulement 3 points de moins en championnat à ce moment par rapport à la 1ère, c'est un bon exploit. Ensuite, la 1ére et la 3ème tranche contiennent des matchs de coupe (d'Europe la 1ère, de France la 3ème) contre des adversaires plus faibles, pour 8, respectivement 10 points de pris. Les 8 points pris en phase de poule de C3 pendant la 2ème tranche deviennent ainsi un bel exploit.

Ça dépend des adversaires ?


Si on veut une preuve que les adversaires de la 2ème et 3ème tranche ont été plus forts, il faut regarder quelques statistiques faites seulement sur la base des matchs de Ligue 1: la possession moyenne de l'ASSE pendant ces matchs, le pourcentage des passes effectuées dans les 30m adverses, le nombre de grosses occasions procurées ou le nombre de buts marqués par tir:

 

La qualité du jeu


Tout semble indiquer que les Verts ont eu plus de mal pendant les deux dernières tranches, avec un affaiblissement légèrement plus prononcé dans la dernière. Et si on regarde les deux points faibles qu'on a pointé du doigt à Noël (donc après la 2ème tranche), les passes réussies et les tirs cadrés, on note une baisse de régime très nette pendant la 3ème tranche des matchs:

La cause est probablement complexe. En plus de la qualité des adversaires et la fatigue et les blessures générées par la répétition des matchs, le changement de schéma tactique (un match en 4-2-3-1, deux en 3-4-3, le reste en 4-3-3) et l'arrivée de trois recrues (quatre si on compte Tabanou) y sont pour quelque chose aussi.

Conclusions


Il existe deux possibilités de lire ces données, le verre à moitié plein ou à moitié vide. Dans le deuxième cas, si on a bien démarré la saison, on a sombré par la suite et la tendance semble nous indiquer une fin de saison bien triste. Dans le premier cas, il faut prendre en compte tous les facteurs négatifs qui ne sont plus présents: plus de répétition de matchs, un seul objectif qui reste, effectif quasiment au complet, recrues intégrées et suffisamment de temps pour assimiler le schéma tactique. Bref, il y a des raisons pour croire que les Verts peuvent inverser la tendance - la réponse dans deux mois!

ASSE vs Angers, 0-0

Le premier nul vierge de la saison pour les Verts - et c'est un résultat auquel tout le monde s'y attendait avant le match. Et avec lequel les deux équipes sont plutôt contentes - les Verts ayant mis ainsi fin à une série de trois défaites consécutives toutes compétitions confondues. 

Ça a été un vrai bon 0-0, donc il n'y aura pas grande chose à dire sur ce match, juste quelques stats pour illustrer sa pauvreté. 7 tirs de chaque côté... mais seulement un seul cadré pour chaque équipe. Et si celui des stéphanois a représenté une grosse occasion manquée par KMP, l'autre a été un coup franc de 30m... D'ailleurs, suite à des actions construites, les Verts se sont procuré seulement deux tirs (la grosse occasion et un largement à côté) et Angers un seul, bloqué dans la surface. Et pour finir en beauté, pendant toute la deuxième mi-temps on a pu compté seulement deux tirs pour les hôtes et un seul pour les stéphanois.

Les Verts ont dominé le match (57.5% de possession) et ont eu les plus grandes occasions (les seules...) d'ouvrir le score en première période. Ils étaient par contre trop émoussés après la pause pour insister et, honnêtement, dans leurs têtes ils étaient bien satisfaits par ce résultat. D'ailleurs, leurs possession en deuxième est de plus de 60% - ils se sont ainsi contentés de gérer sans menacer et sans être menacés non plus.

Voilà, ce triste match est derrière maintenant, le sprint final de 9 matchs commence - un maximum de points les envoie en Ligue de Champions, une bonne moyenne (2 points / match) en Ligue Europa, moins que ça et c'est le ventre mou. Mais il faut le prendre match par match, en commençant avec le premier, déplacement à Guingamp: la parfaite occasion de mettre fin à la série de 4 matchs sans victoire en championnat...

samedi 5 mars 2016

ASSE vs PSG, 1-3 (Eysseric)

Avant le match contre le PSG, on s'était posé la question du quel dispositif tactique sera choisi par Galtier pour les contrer. Il avait choisi la troisième option, celle du 3-4-3 qui impose un pressing haut, quasiment du un-contre-un et qui coupe leur milieu en deux, assurant ainsi le surnombre stéphanois:

Malheureusement pour les plans des Verts, ça a été déjoué très simplement par Pastore. Il était censé être un ailier, mais souvent il allait en position de "10", transformant ainsi le 4-3-3 parisien en 4-1-2-1-2 (4-4-2 en losange). Son défenseur direct (Pogba) ne pouvant pas le chercher au milieu, le surnombre parisien dans l'entre-jeu était retrouvé et avec lui, le danger:


Le dispositif tactique inhabituel des parisiens, les deux buts pris rapidement, la fatigue, le morale en berne, on aurait pu croire que l'addition sera très corsée. A leur honneur, les Verts ont su réagir pour revenir à 1-2 à la mi-temps. Et même s'ils n'ont pas égalisé, ils ont passé la deuxième période à contrôler le match et à dominer (un petit) PSG.

Sortis des deux coupes nationales par le PSG pour la deuxième année de suite, il n'y a pas de honte à avoir, mais ça sera sympa de les battre de temps en temps. Pour positiver, il faut aussi se dire qu'il ne reste plus que le championnat à jouer et que dans un rythme d'un match par semaine contre des adversaires plus faibles, les Verts pourront faire quelque chose d'intéressant. A voir sur les 10 prochaines semaines...

RCT vs Brive, 44-15

Grosse pluie à Toulon en ce samedi, le match contre Brive a failli être annulé. Tout le monde s'attendait donc à un match haché, un match de "gros". Le résultat est tel que les journaux ont titré "RCT tout terrain", tellement la maîtrise toulonnaise a été impressionnante malgré les conditions de jeu.

Si le score final est flatteur, on préfère comparer les stats de ce match à la moyenne des 6 matchs de Coupe d'Europe, pour évaluer ainsi ce match contre Brive:
  • comme attendue, une grosse possession toulonnaise, 61% - par rapport à une moyenne de 53%. L'occupation du terrain est partagée (50%), fait expliqué par le vent fort
  • vues les conditions, beaucoup plus des ballons joués au pied (10,1%) que d'habitude (6,6%)
  • les stats semblent suggérer que le soutient toulonnais n'était pas souvent bien placé, le RCT faisant la moitié des offloads et perdant presque le double des rucks que par rapport à leur habitude 
  • si la maîtrise des touches a été dans la moyenne toulonnaise (85,7% touches propres gagnées et 10% touches adverses par rapport à 82,5% + 12,8%), la belle surprise vient des mêlées. Si tout le monde s'attendait a une grosse mêlée briviste, elle a tout simplement explosé, le RCT gagnant 33% des mêlées adverses - résultat pas négligeable vu le grand nombre d'en-avant dans ce match...
Et pour le fait divers, revenons aux touches, point fort de lancement du jeu toulonnais. A la 74ème minute (73:52 pour être plus précis), le RCT bénéficie d'une touche sur le côté droit dans les 22m adverses. Alignement complet avec le 9 en relayeur, on s'attend à une action construite comme d'habitude. 


Et ça commence comme il faut, le 9 trouve le 10, qui passe à un centre qui crée un point de fixation. Ça semble familier? Ben, la suite ne l'est pas. Le 9 sort le ballon, renverse la direction de l'attaque, le 10 ... tape en touche directement. Touche briviste sur leurs 22m, ballon caffouillé, sorti finalement par les toulonnais et une autre attaque se met en place, comme si rien n'y était:
Un centre qui glisse, le 9 qui fait une passe acrobatique, le jeu arrive de nouveau sur le côté droit, où tout a commencé, un toulonnais fait une passe presque directement en touche, la maîtrise que les toulonnais affichent normalement sur leurs actions construites n'est pas au rendez-vous. Mais ça a le mérite de désorganiser la défense et quand finalement le ballon arrive au 10, une belle situation de surnombre se présente sur la largeur:




Passe au pied pour l'ailier Drew Mitchell et essai. Comme toujours, suite à une touche dans les 22m, un essai marqué par l'ailier sur l'aile opposée. Avec juste un peu plus de variation que d'habitude...

ASSE vs Caen, 1-2 (Eysseric)

Sortis de la Ligue Europa suite à un très cruel scénario, les Verts doivent enchaîner contre Caen, une équipe réputée pour son jeu en contre. Et au vu des compositions, il n'y avait pas de doute: les normands étaient venus pour défendre en 5-4-1, donc bien bétonner et espérer que la fatigue des joueurs stéphanois fasse le reste:









Cette défense à 5 a été surprenante pour Galtier, qui ne s'y attendait pas. Sans le temps de préparer le match comme il faut, avec le moral en berne et des joueurs émoussés physiquement, c'est difficile de bouger un tel bloc. D'ailleurs, il y a très peu des mouvements possibles pour le déstabiliser. 

Décrochages des milieux


Une option, qui marche toujours contre les bloc bas, est d'avoir ses propre milieux reculer, décrocher pour chercher le ballon. Le bloc adverse est tellement dense qu'on peut pas se retrouver facilement, donc on sort de là pour organiser le jeu:

Le surnombre Vert en dehors du bloc implique une bonne conservation du ballon, ce qui peut servir pour attendre les mouvements et les appels sans cesse des attaquants - en général une faille dans le bloc finit par se créer. Cependant, ce type d'attaque nécessite une bonne condition physique (des décrochages continus des milieux, des appels sans cesse des attaquants) et une patience et une sérénité pour attendre le bon moment. Ces deux ingrédients manquaient clairement à nos joueurs ce jour là...

Créer un décalage sur le côté


Tout part du calcul défenseurs / attaquants. Comme les Verts jouent avec trois attaquants, Caen a en théorie besoin de seulement quatre pour les marquer, laissant un cinquième libre de défendre où il y a besoin. Ceci peut être déjoué par les Verts, s'ils penchent le jeu sur un côté:

Un ailier attire un défenseur latéral vers la ligne de touche, la pointe et l'autre ailier se déplacent dans la même direction, attirant 3 autres défenseurs. Le même mouvement est repris dans la ligne médiane, les deux lignes de quatre étant ainsi attirées sur un côté et laissant le côté opposé libre pour le défenseur latéral B. Ceci laisse le défenseur latéral opposé (A) avec un choix difficile:
  • S'il monte sur B pour fermer le côté, il laisse de l'espace dans son dos et l'ailier vert peut faire un appel
  • S'il serre dans la ligne avec les autres défenseurs, il laisse le couloir au défenseur B

Ce type de mouvement a été utilisé par les stéphanois plusieurs fois dans le match (d'ailleurs la capture d'écran ci-dessus montre exactement les deux types de situation avec les milieux qui décrochent et avec KTC libre dans son couloir). Mais ça s'est vu que ce n'était pas un mouvement répété souvent et ça demande aussi beaucoup de mouvement et d'avoir la tête claire.

On n'a pas pu mettre les ingrédients nécessaires pour gagner ce match, faute de la fatigue, physique mais surtout mentale, mais aussi de l'adversaire qui a su nous mettre en doute. Une défaite de plus après seulement 3 jours, ça fait mal à la tête, mais ça ira mieux bientôt, j'en suis sur.