dimanche 26 mai 2019

Castres - RCT, 16-25 (Ikpefan x2, Belleau)

L'avant-match


C'est le dernier match du RCT cette saison, et nombreux de ses supporters sont contents qu'elle soit enfin finie. Les derniers matchs ont ouvert la porte à de l'espoir pour la saison prochaine, mais il est difficile d'oublier les tristes prestations tout au long de la saison, à domicile, mais surtout à l'extérieur. Bref, il n'y a pas d'attente spéciale pour ce dernier déplacement avant les vacances...

Le match...


... commence avec des Toulonnais qui subissent la possession castraise, qui défendent bien et ne concèdent que 3 points dans le premier quart d'heure, avant d'encaisser un premier essai après une mêlée à 5m. La forte présence dans les rucks leur permet de marquer un premier essai et le jeu au pied de Belleau un deuxième - le RCT passe devant à la demi-heure de jeu.

La deuxième période commence avec un gros volume de jeu toulonnais et une pénalité de Belleau qui donne 7 points d'écart au score. Et même si la conquête (surtout en touche) laisse toujours à désirer, le RCT arrive à construire des attaques, mettre les adversaires à la faute et marquer un 3e essai en force à la 55e. Isa confirme que les Toulonnais ne peuvent pas finir un match sans prendre de carton, mais leur belle défense permet de rester devant, malgré un essai castrais dans les dernières minutes. 

L'action


On joue depuis une grosse demi-heure et après un début plus poussif, le RCT se montre de plus en plus dangereux. Belleau (10) est à la reception d'une jeu long adverse à l'entrée de ses 22m :


Il monte 10 mètres avec le ballon avant de taper une chandelle à son tour. Il a à côté de lui des trois-quarts (Dridri - 14, Cottin - 9) et des avants (Chiocci - 1, Ollivon - 6), mais c'est son arrière, Ikpefan - 15, qui arrive lancé et suit réellement le ballon. Sa course est parfaite et il arrive en pleine vitesse à la tombée du ballon, à l'entrée des 40m adverses :


Belleau (10) et Ollivon (6) avaient suivi aussi et ils continuent de suivre l'arrière qui franchit jusqu'à l'entrée dans les 22m adverses, où il est plaqué par un ailier. Mais il peut quand-même passer les bras...


... et il a du soutien. Belleau et Ollivon (les seuls joueurs du RCT qui y ont cru et qui sont présents sur cette image) son à ses côtés, c'est le demi-d'ouverture, au départ de l'action, qui récupère le ballon. Et il ne peut plus être arrêté, marquant ainsi le 2e essai des Toulonnais, qui passent devant au score pour la première fois du match. Et ils y restent jusqu'à la fin, pour enfin une belle victoire à l'extérieur.


La suite


On entre dans les phases finales du championnat, mais pour la première fois depuis de nombreuses années, les joueurs du RCT les regarderont à la télé. Place maintenant aux vacances et ensuite à la préparation de la saison prochaine, avec des gros changements dans l'effectif et, espérons le, la mise en place d'une équipe qui joue de nouveau au rugby. Comme celle des dernières semaines, mais avec plus de discipline et maîtrise en touche et mêlée.

samedi 25 mai 2019

Angers - ASSE, 1-1 (Nordin)

Clap de fin


Le match à Angers restera dans les souvenirs des Stéphanois, mais pas par son résultat, surtout qu'il n'y avait plus d'enjeu sportif.


Ce match marque donc la fin de la saison 2018-19, une belle saison finie avec au bout la 4e place. Mais aussi la fin de l'aventure stéphanoise pour Jean-Louis Gasset, entraîneur qui a marqué les esprits pendant les 18 mois passés à la tête de l'équipe.

Si même le résultat n'était pas important, les considérants tactiques le sont encore moins. Mais par souci d'exhaustivité, voici le dernier "autre résumé" de la saison.

Le système de jeu utilisé par les Verts a été classique, un 4-2-3-1 / 4-4-2 :


Cabella a joué a une place moins habituelle, milieu axial à côté de M'Vila. Fofana a remplacé Saliba (blessé) en défense centrale et Moulin a fait aussi une apparition cette saison. Déjà qu'avec lui, Perrin, Fofana et Nordin il y avait plusieurs joueurs formés à l'ASSE sur le terrain, la fin du match a été encore plus intéressante de ce point de vue :


La ligne de 4 offensifs a été composé dans les dernières minutes par Ghezali et Abi comme ailiers et Khazri et Gueye en avant-centres. La relève est là.


Animation offensive


Les Verts ont eu du mal à poser le jeu dans le premier quart d'heure, subissant la pression adverse, mais peu à peu ils ont pris le contrôle du match. Ils ont maîtrisé le rythme du match et ils ont préféré de faire circuler le ballon comme à leur habitude, en cherchant une faille dans le bloc adverse. Par exemple, à la 22e, Moulin joue avec Fofana :



Cabella et M'Vila sont les milieux axiaux chargés de construire le jeu - le premier descend, reçoit le ballon de Fofana, et lance ensuite son compère plus haut. M'Vila peut donc monter balle au pied...


... avant de s'appuyer sur Hamouma, qui décroche pour lui proposer une solution et qui joue en retrait avec Fofana. Cabella reçoit de nouveau le ballon...


... et avec une belle passe il casse la ligne des milieux adverses pour trouver Khazri. Qui combine avec Beric :


Il n'y a d'attaquant stéphanois dans la ligne adverse, Khazri, Hamouma et Beric se trouvant tous les trois entre les lignes. Le dernier lance Debuchy dans le couloir droit, qui centre en première intention :


Il y a une très faible présence stéphanoise dans la surface et le ballon est facilement dégagé par un défenseur, jusqu'à Perrin :


Via Fofana, le ballon arrive à M'Vila, qui le garde un peu en attendant que ces coéquipiers se replacent. Il joue ainsi en retrait avec le jeune défenseur central...


... qui trouve Cabella, qui élimine avec une talonnade un milieu adverse et lance Hamouma entre les lignes. Trente secondes plus tard, le même genre d'action se met en place :


Debuchy est lancé dans son couloir et les Verts se projettent dans la surface. Sauf que maintenant le centre n'est pas immédiat, le latéral droit combinant d'abord avec Khazri :


Ça laisse le temps à leurs coéquipiers de faire les bons appels, Beric au premier poteau, Hamouma au deuxième - à la réception du centre, d'où il remet en arrière pour Nordin. Malheureusement, sa frappe est déviée en corner.



Si, au delà du premier quart d'heure, la première période a été plutôt équilibré, le retour des vestiaires a marqué un gros temps fort stéphanois. Les Verts ont tout simplement asphyxié leurs adversaires, avec 90% (!!!) de possession dans les premières 5 minutes après la pause. Et ça a continué jusqu'à l'ouverture du score, une petite vingtaine de minutes avec 84% de possession et 5 tirs à 0 en faveur de l'ASSE. Quant à l'animation offensive pendant cette période, du classique.  Par exemple, à la 58e, Moulin joue avec Perrin :



Il combine avec M'Vila avant de faire la même chose avec Cabella :


Ce dernier échange des passes avec Fofana - les Verts combinent tranquillement dans leur moitié de terrain, sans être embêtés par des Angevins qui préfèrent attendre bas :


Cabella pour M'Vila, pour Fofana, pour Perrin, rien ne bouge dans le bloc adverse en 4-1-4-1 qui attend sagement. Cabella reçoit de nouveau le ballon et décide de verticaliser :


Nordin avait décroché, il est trouvé et monte un peu vers la gauche. Il échange des passes avec Kolo...


... redonne à Cabella, qui décide de jouer en arrière. Le bloc angevin reste compact et les trois offensifs autre que Cabella se trouvent tous un à côté de l'autre, dans l'axe. Perrin reçoit la balle...


... et Kolo est de nouveau trouvé dans son couloir. Il monte un peu balle au pied, avant de trouver Nordin :


Les offensifs stéphanois sont toujours proches et leur maîtrise technique favorise le jeu en petit périmètre. Nordin élimine un adversaire et passe à Khazri, qui évite un autre...


... et lève la tête. 9 adversaires se trouve dans cette zone du terrain, ce qui veut dire que Debuchy est complètement libre à l'opposé. Il est parfaitement trouvé, contrôle le ballon...


... et au moment du centre, quatre coéquipiers sont prêts à le recevoir. Mais ni Hamouma, ni Beric, Nordin ou Khazri ne sont à la réception - même si pas visible sur cette image, Kolo vient de son côté, lit parfaitement le centre et sa reprise de la tête au point de penalty passe au dessus de la barre. Quelques minutes plus tard, les Verts ouvrent le score, une suite logique de leur large domination après la pause.



Conclusions


C'était visible dès sa première demi-saison en Vert, mais ça a été encore plus évident cette saison. Les joueurs de Jean-Louis Gasset ont une vraie identité dans le jeu, il y a toujours une envie de bien construire, d'être patient, maîtriser et chercher ou attendre la faille. Le ballon circule bien, les séquences de passes sont généralement réussies. Et les résultats ont logiquement suivi, ce ne pas tous les ans que l'ASSE finit à la 4e place. Et c'est la première fois dans leur histoire récente que les Stéphanois se qualifient directement dans les groupes de la Ligue Europa. Ils pourront ainsi faire une préparation estivale normale, ce qui sera malheureusement un souci pour un autre entraîneur que Jean-Louis Gasset. Mais qui sait, peut-être que la relève est déjà en place et l'identité de jeu sera conservée ?



jeudi 23 mai 2019

RCT - Clermont, 32-11 (Pietersen, Webb, Isa, Nakosi)

L'avant-match


Pour le dernier match à domicile, les Toulonnais ont prévu de faire la fête, de dire au revoir aux joueurs qui ne seront plus là, Bastareaud en tête. Mais pour cela il faudra d'abord gagner le match, et l'adversaire est un des deux ogres du championnat, Clermont. Récents vainqueurs de la petite Coupe d'Europe et assurés de finir 2e, c'est un sacré morceau qui est proposé au RCT et une victoire aurait encore plus de saveur.

Le match...


... a été un festival de touches ratées ou volées, des deux côtés, et de mêlées perdues par le RCT. Ce sont quand-même les Toulonnais qui ont su s'adapter aux problèmes dans les lancements de jeu. Des pénalités jouées vite par Webb leurs ont permis de marquer deux essais en première période et d'entrer aux vestiaires 17 à 11, les Clermontois ayant profité d'une mauvaise passe pour marquer un essai sur un turnover.

La 2MT a été complètement différente. La possession adverse a été stérile et ce sont toujours les Toulonnais qui ont marqué, un 3e essai en force après une touche à 5. Et à partir de là, c'est devenu n'importe quoi. Une générale, un rouge pour R.Taofifénua, 3 jaunes pour Clermont, puis 1 jaune de chaque côté dans les dernières 10 minutes - du jeu très haché et un rugby inexistant. Chacune des équipes a évolué avec deux joueurs en plus pendant plusieurs minutes, mais sans marquer. Et en tout fin de match, quand la victoire était acquise avec 16 points d'écart, le RCT décide d'envoyer de nouveau du jeu : une pénalité sur la ligne médiane jouée vite, une dizaine de temps de jeu, une autre pénalité obtenue à 5m et du jeu au large en première main pour marquer l'essai du bonus. Et pouvoir ainsi faire la fête comme il se doit. 

L'action


On joue la 8e minute et le RCT bénéficie d'une touche à 5m :


Le lancer de Guirado (2) est à destination d'Ollivon (8), mais il est intercepté par l'alignement adverse et les Clermontois dégagent loin...


... jusqu'à Pietersen (15). La ligne de trois-quarts toulonnais est prête pour la relance, mais l'arrière du RCT essaye de franchir seul. Il est plaqué, la libération de Webb (9) est rapide...


... et Alainu'uese (4), accompagné de S.Taofifénua (1) et Isa (7) fixe la défense. Qui se met à la faute et l'arbitre siffle une pénalité... vite jouée par Webb (9) :


Il est mis au sol sur la ligne des 22m, Isa (7) sort le ballon et est plaqué à son tour, Guirado (2) sort pour R.Taofifénua (5) qui fixe encore plus la défense. Et l'attaque des trois-quarts toulonnais peut démarrer :


Alainu'uese (4) et Monribot (6) fixent la défense, Belleau (10) reçoit et lance Trihn-Duc (12) et le ballon circule vite vers l'aile :


Monribot (6) fixe l'avant-dernier défenseur dans la ligne clermontoise, ce qui ouvre une petite porte à Fekitoa (11). Qui passe après contact...


... à Pietersen (15), le décalage est fait et le premier essai de la partie est pour le RCT. Après une action qui illustre parfaitement le jeu toulonnais : mauvais en conquête, mais du jeu rapide, des initiatives et des belles combinaisons.


La suite


Après cette belle victoire, ces beaux hommages et la fête qui clos la saison à Mayol, il ne reste plus qu'un match à disputer avant les vacances. Une équipe qui n'a quasiment jamais gagné à l'extérieur et qui n'a plus rien à jouer se déplace chez une une qui absolument besoin de gagner pour jouer les barrages du Top 14. Autrement dit, il n'y a pas grand chose à attendre du match à Castres...

dimanche 19 mai 2019

ASSE - Nice, 3-0 (Beric x2, Hamouma)

Objectif atteint !


Avec leur large victoire lors du dernier match à domicile, les Verts sont désormais certains de finir quatrièmes du championnat et retrouver ainsi la Coupe d'Europe.

Après la défaite à domicile de la semaine dernière, il y avait beaucoup de pression pour ce dernier match à Geoffroy-Guichard. Une victoire était obligatoire pour confirmer une future campagne européenne, mais aussi nécessaire pour bien fêter la fin de cette saison devant ses supporters. Et même si le score est large, ce succès n'a pas été facile à se dessiner. Les Stéphanois n'ont pas fait leur jeu habituel et les statistiques sont sans appel, à l'opposé de ce qu'ils produisent d'habitude. Par exemple, 32% de possession et seulement 75% de passes réussies (quand leur adversaire en réussissait 91%) entre les deux buts de Beric. Et ce n'est rien comparer à la dernière demi-heure, avec 25% de possession et 2 passes ratées sur 5 !

Et ce n'est pas seulement une question de possession et passes, mais aussi des tirs. On peut se poser des questions quand on concède 19 tirs à domicile, mais si on regarde en détail, c'est un peu plus nuancé. Le deux équipes se trouvent à égalité concernant les tirs effectués dans le jeu (pas suite à des CPAs) sur les montants (1 chaque) ou cadrés (2 chaque, dont 2 buts pour les Stéphanois). C'est là où la différence a été faite, les Verts ont su concrétiser leurs occasions. Ou, comme le dit l'entraîneur adverse, "la différence, c’est l’expérience qu’il y a entre les deux équipes".


Avant de regarder l'opposition tactique entre les deux équipes, la composition des Verts mérite le détour, surtout dans le contexte des suspensions et blessures (dont une après 20 minutes de jeu). En absence de Khazri et Cabella, c'est Hamouma qui a joué en soutien de Beric et Yannis Salibur a pris une place à l'aile :


Et en absence de Debuchy, Saliba a démarré le match en latéral droit. La blessure musculaire rapide de Polomat a changé la défense : Fofana est entré à droite pour sa première apparition en Ligue 1 et Saliba, Perrin et Kolo ont tous glissé d'une place vers la gauche :


Après le but du 2-0, Salibur est sorti pour laisser sa place à Vada, qui est entré en "10", en soutien de Beric, excentrant ainsi Hamouma à droite. Ce dernier a été remplacé par Ghezali pour les dernières minutes, du poste pour poste.


Sortir du pressing adverse


Si le système de jeu stéphanois a été donc du classique, 4-2-3-1 (4-4-2 en phase défensive), l'absence de certains titulaires a été visible dans l'animation offensive. Ou plus précisément, dans son absence : les Verts ont abusé des longs ballons qui ont sauté le milieu et ils ont produit très peu d'attaques placées basées sur une grosse séquence de possession, comme à leur habitude.

Par exemple, à la 5e minute Ruffier remet le ballon en jeu avec un long dégagement :


Le bloc stéphanois est haut (on voit bien les lignes de 4 et 2). Beric perd le duel de la tête et le ballon est récupéré par les Niçois :


Ils combinent dans un petit périmètre avant de lancer l'ailier gauche dans son couloir. L'animation offensive de Nice étant basée principalement sur la qualité de dribble des offensifs (les deux ailiers et l'avant-centre), un duel en un-contre-un dans le couloir est exactement ce qu'ils recherchent à mettre en place. Sauf que dans cet exemple Polomat arrive à récupérer le ballon et jouer en arrière :


Ruffier écarte de l'autre côté et on peut s'attendre à voir enfin une construction propre de la part des Verts. Saliba cherche des solutions et subit le pressing adverse...


... avant d'écarter à gauche, avec Kolo. Il y a une forte présence niçoise dans cette moitié du terrain et les Verts ont du mal à sortir :


Hamouma et Nordin décrochent pour proposer des solutions, Polomat est déjà haut, mais M'Vila, qui reçoit le ballon de Kolo, est tout de suite pris par un adversaire. A 5-contre-5 dans leurs 30 mètres, les Verts doivent passer par Ruffier. Qui garde un peu le ballon...


... avant de dégager loin, sans autres solutions. Beric perd de nouveau le duel aérien, mais ses coéquipiers sont vite montés et Aït Bennasser récupère, avant de lancer Hamouma. Le milieu a été sauté, mais le ballon est stéphanois, dans les 30 mètres adverses :


Hamouma avance balle au pied avant de décaler Yannis Salibur à droite. Les 4 offensifs de l'ASSE se trouvent à leur place, mais les 6 défensifs de Nice aussi. L'ailier stéphanois doit donc attendre du soutien...


... qui arrive avec Aït Bennasser, qui essaye de combiner avec Nordin, venu de l'aile opposée. M'Vila et Polomat étaient aussi montés haut, mais trois autres adversaires avaient suivi à leur tour - les Verts ne sont toujours pas assez nombreux et il n'y a pas de décalage, ni du jeu posé pour en créer. Nordin perd le ballon et Nice part dans un contre qui se finit par un tir juste au dessus de la transversale.


Il n'y a rien d'innovant à faire du pressing pour empêcher l'adversaire de construire proprement - ce qui est surprenant c'est de voir l'adversaire des Verts jouer comme eux ils ont l'habitude de le faire. Par exemple, à la 30e, la remise en jeu du goal adverse est courte :


Et malgré une très forte présence stéphanoise (7 joueurs dans les 30 mètres adverses !), le ballon circule bien. D'abord à droite, pour attirer les Verts de ce côté...


... avant d'écarter de l'autre côté pour se défaire définitivement du pressing et pouvoir aller vers l'avant :


Aït Bennasser se fait éliminer par le milieu adverse qui avance balle au pied et la défense est un peu en déséquilibre, le bloc défensif n'étant pas en place à cause du pressing haut :


Heureusement, les Niçois ralentissent un peu, le ballon est échangé entre l'avant-centre (qui avait décroché) et les milieux, ce qui laisse le temps aux Verts de se replacer :


Sauf qu'ils sont tous très axiaux et l'ailier droit adverse a un boulevard dans son couloir. Il est bien lancé et - animation offensive niçoise standard - il élimine Kolo avant d'entrer dans la surface et tirer, heureusement à côté du cadre.

Surtout en première période, il y a une équipe qui balançait souvent devant pour éviter le pressing adverse et une autre qui savait s'en défaire, construire et créer des décalages. Et ce ne sont pas les Verts qui ont joué leur rôle habituel...


Se nourrir des ballons récupérés


Après la pause, les Stéphanois ont continué à ne pas construire grande chose, laissant la possession à leurs adversaires. Mais ils ont arrêté le pressing haut, préférant les attendre sur la ligne médiane et se projeter vite vers l'avant sur chaque ballon récupéré. Par exemple, à la 64e, les Niçois jouent une touche qui passe par le gardien...


... avant que le ballon soit remonté sur le côté opposé. Le latéral gauche passe à son ailier, qui se retourne et cherche à dribbler Fofana :


Que ça soit Saliba les premières 20 minutes ou Fofana ensuite, le latéral droit de l'ASSE a eu beaucoup de mal à défendre en un-contre-un... jusqu'à la pause. Le jeune défenseur stéphanois, fêtant sa première apparition en Ligue 1, a ensuite commencé à prendre le dessus peu à peu sur son adversaire direct et dans cet exemple, de le déposséder :


Il lance Yannis Salibur, qui joue plus haut avec Hamouma, qui joue en retrait avec Aït Bennasser. Le milieu stéphanois cherche une solution...


... et elle est de nouveau à droite. Les deux offensifs y sont restés et comme c'est une phase de transition, le bloc niçois n'est pas en place, il y a seulement les 4 défenseurs et la sentinelle, dans l'axe. Le deux-contre-un dans le couloir est très bien joué par Salibur, qui porte le ballon...


... avant de lancer Hamouma dans le dos du latéral, qui centre en première intention pour Beric, qui n'arrive pas à passer devant le défenseur central. Le goal adverse récupère et relance immédiatement :


Le ballon est vite remonté par un milieu, qui écarte de nouveau à l'aile où Fofana doit défendre contre son adversaire direct en un-contre-un :


Et il gagne encore une fois son duel (!) avant de se permettre même de monter un peu et lancer Yannis Salibur plus haut :


Comme dans l'exemple précédent, la défense niçoise propose une ligne de 4 et une sentinelle, et la suite est identique. Salibur fixe le latéral avant de lancer Hamouma dans le couloir...


... sauf que cette fois-ci, Beric passe devant son défenseur et converti le centre pour son deuxième but de la soirée.

Et comme le 3e but stéphanois est aussi issu d'une récupération sur la ligne médiane, on peut clairement dire que l'approche tactique de la 2MT a été très bien choisie.




Conclusions


Certes, ça n'a pas été la meilleure prestation produite par les Verts cette saison. Il y a des facteurs qui ont clairement eu leur impact, comme les nombreuses absences, l'enjeu ou le résultat du précédent match. En plus, les Niçois ont bien joué, à un point que c'est plutôt eux qui ont produit le jeu habituel de l'ASSE, avec une large possession et une construction propre malgré le pressing adverse. Mais il y avait une différence de niveau et d'expérience entre les deux équipes et finalement le dernier match à domicile de la saison s'est soldé par une large victoire. Et pour que la fête soit totale, les Stéphanois ont ainsi validé leur quatrième place, synonyme de Coupe d'Europe l'année prochaine - l'objectif que le club s'était fixé en début de saison a été atteint. Il reste un match, sans enjeu, avant que les joueurs puissent profiter des vacances et que les supporters puissent stresser suite aux rumeurs du mercato estival.