dimanche 24 juin 2018

Mercato d'été 2018 (1)

Le mercato d'été s'annonce très actif du côté de Saint-Etienne, même si les deux derniers exercices ont aussi vu des nombreux mouvements, dans les deux sens. La volonté des dirigeants est claire : s'appuyer sur ce qui a marché lors des derniers mois, avec une staff reconduit (Gasset-Printant) qui demande des vrais renforts, qualitatifs, pas quantitatifs. Mais aussi une volonté de réserver des places pour les jeunes issus du centre de formation.

L'effectif fin juin


Ruffier, Moulin, Cremillieux
Perrin, Subotic, Lacroix, Cabaton, Nadé
Debuchy, Silva, Pierre-Gabriel, Janko, MBengue, Polomat
M'Vila, Selnaes, Diousse, Maïga, Souici, Pinheiro, Rocha, Camara, Martin-Pichon
Hamouma, Tannane, CabellaNordin, Vagner, Chambost, Ghezali
Beric, Diony, Baghdadi

En italique les joueurs à un an de la fin de leur contrat (ou déjà en fin de contrat, mais avec des propositions claires de la part du club).


L'équipe-type, le groupe, les jeunes pour compléter


Pour une autre saison sans Coupe d'Europe, le staff stéphanois n'aura pas besoin d'un groupe très étoffé. Il ne faut clairement pas avoir deux équipes de pros, surtout dans l'optique de réserver des places pour les jeunes. Ainsi, en se basant sur l'équipe-type des derniers mois, on peut en supposer :

Equipe-type
Ruffier - Debuchy, Perrin, Subotic, Silva - M'Vila, Selnaes - Hamouma, Cabella, Recrue - Recrue

Remplaçants
Moulin, RPG, Recrue, Diousse, Maïga, Nordin, Diony

Jeunes pour compléter
Cremillieux - Cabaton, Nadé - Souici, Rocha, Camara - Vagner, Chambost, Ghezali - Baghdadi

Départs ou pas utilisés
Lacroix, Janko, MBengue, Polomat, Pinheiro, Tannane, Beric

Prolongations
Subotic, Cabaton, M'Vila, Rocha, Nordin

Signatures
Debuchy, Cabella, ailier, avant-centre, un troisième central


D'un point de vue financier


Il ne sera pas facile pour l'ASSE de réussir ce mercato, vu qu'il n'y a pas eu d'entrée au capital. Trois recrues, dont deux offensives pour être titulaires, il n'y a probablement pas d'argent pour ça, surtout avec une explosion de la masse salariale (Debuchy, Cabella, M'Vila) et l'achat de Cabella. Rien que dans cette logique, garder Beric (en le prolongeant) et peut-être Lacroix (?!?) pourrait avoir du sens. A moins qu'une grosse vente (Selnaes, Diousse, RPG) vienne remplir les coffres, mais créant le besoin d'une recrue supplémentaire.


Bref, on se dirige vers un mercato mouvementé et un groupe melangé entre joueurs très forts et expérimentés et jeunes. En espérant que la mayonnaise prenne...



samedi 23 juin 2018

RCT, Coupe d'Europe ! (2018-19)

Comme la saison dernière, le tirage au sort de la future Coupe d'Europe a été clément avec le RCT. Placés dans la groupe 5, ils affronteront Montpellier, Newcastle et Edinburgh.

Montpellier a fini premier du Top 14 après avoir été un solide leader durant toute la saison... mais ils ont perdu en finale contre Castres. C'est une équipe en constante progression les dernières années (3e et éliminé en barrages la saison précédente) et qui n'a pas encore la maturité des compétitions européennes. Ils ont fini 3e de leur poule de Champions Cup, derrière Leinster et Exeter, avec seulement deux victoires.

Newcastle a fini quatrième du championnat anglais, à égalité des points avec le 5e, et a perdu séchement (36-5) en demi-finales contre Exeter. C'est déjà mieux que la saison précédente, finie à la 8e place. Du coup lors de la saison 2017-18 ils ont joué la petite coupe d'europe, où ils ont fini premiers de leur poule (6 victoires sur 6) en se hissant ensuite jusqu'à en demi-finale, perdue contre Gloucester.

Edinburgh a fini troisième de sa poule du Pro 14, ce qui l'a qualifiée pour les phases finales, où elle a perdu d'entrée contre le Munster. C'est déjà mieux que la saison précédente, finie à la 9e place (sur 12). Du coup lors de la saison 2017-18 ils ont joué la petite coupe d'europe, où ils ont fini premiers de leur poule (5 victoires sur 6) en se faisant ensuite éliminés dès le quart par Cardiff, futur vainqueur. 


Bref, une poule dans laquelle le RCT se disputera normalement la première place avec Montpellier. Quand on sait que lors de leurs trois sacrés ils avaient fini premiers en poules et lors des trois saisons suivantes ils ont fini meilleurs deuxièmes et éliminés dès les quarts par la suite, l'objectif devrait être clair pour les Toulonnais...

dimanche 17 juin 2018

Les buts verts 2017-18

Les Verts nous manquent - voici quelques statistiques pour faire passer le temps en attendant la reprise de l'entraînement dans moins de deux semaines...

Types de buts


Il y a eu 51 buts marqués et 52 encaissés par l'ASSE lors des 41 matchs (toutes compétitions confondues) disputés lors de la saison 2017-18. Certains de ces buts ont été inscrits dans le jeu, d'autres suite à un coup de pied arrêté (CPA) et d'autres sur penalty ou des buts contre son camp. On différencie les buts inscrits dans le jeu entre ceux qui ont découlé d'une action construite (par exemple une relance qui part du gardien) et ceux qui ont suivi la récupération du ballon de l'adversaire (un contre, une récupération haute, etc.). Comme les Verts ont montré deux visages complètement différents lors des deux moitiés de la saison, les chiffres qui suivent sont aussi présentés en deux parties, pour les matchs avant et après la trêve hivernale.

En ce qui concerne les buts encaissés :


Il n'y a rien à dire, la différence défensive entre les deux périodes de la saison est énorme, quasiment  deux fois plus de buts encaissés lors de la première. La proportion des buts pris dans le jeu a baissé un peu après Noël, mais pas significativement. Par contre, si les buts qui ont suivi une action construite par l'adversaire ont le même poids, l'ASSE a encaissé une proportion plus faible des buts suite à ses pertes de balle - la maîtrise technique a été d'un autre niveau à partir de janvier.

Quant aux buts marqués par les Verts :


 Il y a de nouveau une différence quantitative significative entre les deux périodes, pour faire simple : la différence de buts a été de -15 avant Noël et +14 après... Mais ce n'est pas juste la quantité qui a changé, c'est aussi le type des buts inscrits par les Verts. Sous Garcia et Sablé, l'attaque stéphanoise s'est surtout montrée efficace sur des phases statiques, surtout sur penalty (25% des buts !). Sous Gasset, c'est le jeu qui est devenu important, 75% des buts étant marqués suite à une action construite ou une phase de transition. D'ailleurs, si on regarde seulement ce type de buts (donc des contres, des récupérations hautes, des erreurs adverses), la différence de buts est -5 avant Noël et +9 après. Ce n'était plus les adversaires qui profitaient des erreurs des Stéphanois, c'est devenu l'inverse...


Contribution des joueurs


Pour regarder les joueurs qui ont le plus contribuer offensivement du côté de l'ASSE, il ne faut pas se limiter au nombre de buts marqués ou à ce qu'on appelle passe décisive. Pour chaque but on prend en compte "l'avant-dernier" joueur, mais aussi d'autres qui ont été "impliqués" dans l'action, juste avant le but (par exemple, avant-avant dernier stéphanois qui joue le ballon). Pour prendre quelques exemples parmi les derniers matchs, contre Bordeaux, KMP sert Beric dans la surface, qui obtient une faute et le penalty est transformé par Cabella. Le but est pour le dernier, mais Beric est compté en tant qu'avant-dernier et KMP comme impliqué dans le but - s'il n'y avait pas faute, ça aurait été un but pour Beric et passe décisive pour KMP. Contre Lille, lors du premier but, Selnaes (impliqué) fait une belle passe en profondeur pour Hamouma (avant-dernier), qui tire et sa frappe est repoussée dans les pieds de Bamba, qui marque. Lors du dernier but du même match, Bamba (impliqué) et Tannane (avant-dernier) combinent et éliminent les défenseur, la frappe du dernier étant repoussée dans les pieds de Malcuit - but csc.

Même si cet exercice est plus difficile à effectuer - il faut regarder les images, non seulement les chiffres secs - on considère qu'il est plus relevant pour la vraie contribution offensive des joueurs. Ainsi, les Stéphanois ayant contribué à au moins 5 buts lors de cette saison sont :


Le podium est constitué sans surprise du trio offensif Bamba - Cabella - Hamouma. Beric est a joué seulement à partir de janvier - avec une saison pleine sur les bases de la 2e moitié, il serait dans le même ordre de grandeur que les trois autres, constituant ainsi le meilleur quatuor offensif des Verts. 

D'autres joueurs ont contribué aux buts stéphanois (inscrits, avant-dernier, impliqué) : quatre chacun pour Hernani (4,0,0), Pajot (2,2,0), Silva (1,2,1), trois chacun pour Subotic (2,1,0), Diousse (1,0,2), KTC (0,1,2), deux chacun pour Maïga (2,0,0), Ntep (1,0,1), Tannane (0,2,0), Perrin (0,1,1) et un seul pour MBengue (0,1,0), Söderlund (0,1,0), RPG (0,0,1).

On remarque avec surprise que Janko et M'Vila ne sont pas présents dans cette liste, malgré leur gros temps de jeu lors de la première (pour le latéral) et la deuxième moitié de saison (pour le milieu). La qualité des centres du premier y est pour quelque chose et le deuxième paye le fait que seulement les dernières contributions à l'action sont prises en compte : il oriente le jeu bas, mais la suite de l'action ne dépend plus de lui.




La quantité et le type des buts marqués et encaissés montrent clairement la différence de qualité dans le jeu entre les deux moitiés de la saison. On ne peut que se réjouir si l'ASSE continue sur les mêmes bases (staff technique, projet de jeu) que les derniers mois. Par contre, sur les 5 joueurs les plus importants offensivement, 3 ne sont plus sous contrat avec le club et 1 n'a plus qu'un an de contrat - il ne faut pas se rater lors du mercato...

vendredi 8 juin 2018

Les blessures vertes (3)

Pour la première fois depuis plusieurs années, les Verts ont disputé une saison allegée en nombre de matchs. Est-ce que l'absence de la Coupe d'Europe a eu un impact sur le nombre de blessés dans l'effectif ? 

L'effectif stéphanois a subi des nombreuses blessures musculaires lors des deux saisons précédentes. Le fautif évident a été la participation à la Coupe d'Europe, surtout avec des tours préliminaires, donc une préparation plus courte et des matchs tous les trois jours d'août à décembre. Les précédents passages en revue des blessures stéphanoises (2015-16 et 2016-17) ont bien mis en évidence l'impact de ces absences sur l'effectif, les joueurs les plus "fragiles" et la rotation "subie" (des matchs importants ratés par des cadres).

La saison qui vient de finir est intéressante, car elle très différente des autres. Elle contient un nombre limité de matchs, avec des staffs techniques et des méthodes de préparation différents et avec un effectif qui a beaucoup changé. Quelles ont été donc les différences en terme de blessures pour l'ASSE ?

Le tableau récapitulatif


Comme une image vaut mille mots, on essaye d'illustrer l'utilisation des principaux joueurs stéphanois lors des deux périodes distinctes, en 2017 et en 2018. La légende est simple : vert pour un joueur titulaire, jaune pour un joueur sur la feuille de match, gris pour un joueur qui n'était pas au club et blanc pour un joueur au club, mais pas dans le groupe pour des différentes raisons (suspendu, choix de l'entraîneur, etc.). Et bien sûr, rouge pour une blessure - on a fait le choix de considérer les absences ponctuelles suite à des maladies (une grippe, une gastro, etc.) par une case blanche, pas rouge - même si la cause est médicale, ça n'est pas une blessure.

Pour les 20 premiers matchs de la saison, jusqu'à Noël :



Et pour les 21 autres matchs, en 2018 :


La différence est clairement visible entre les deux périodes, il y a beaucoup moins de rouge lors de la phase retour. Et cette période Gasset est aussi plus uniforme, il y a moins de rotation dans le groupe.

Il existe clairement une corrélation entre le changement de staff à la trêve hivernale et la réduction des blessures. Mais l'apport des recrues de janvier ne peut pas être négligé non plus : non seulement ils n'était pas fragiles (Ntep étant l'exception), mais en plus leur professionnalisme a eu un effet positif sur les autres, si on croit Jean-Louis Gasset.

Les joueurs


Ensuite, si on regarde joueur par joueur, on peut identifier clairement ceux qui ont été les plus fragiles. Le pourcentage ci-dessous représente le nombre de matchs ratés sur blessure par rapport aux matchs où le joueur était réellement disponible (si le joueur est suspendu ou ne fait pas partie des plans de l'entraîneur, le fait qu'il soit blessé ou pas n'est pas relevant). Ainsi, les joueurs qui ont manqué sur blessure plus de 20% de leurs matchs possibles sont :
  • Pogba - 59% suite à une grosse entorse à la cheville en amical et une blessure à la cuisse avant Noël
  • Perrin - 30% suite à des blessures musculaires, au mollet et deux fois aux ischios
  • RPG - 27% suite à une blessure au mollet, une aux ischios, mais aussi une tendinite, une lombalgie ou un coup sur le tibia...
  • Silva - 26% suite à des blessures aux ischios, au mollet et une entorse au genou en fin de saison
  • Pajot - 26% suite à une blessure musculaire contractée avant le début de la saison, à une autre (adducteurs) en fin de saison, mais aussi à un choc à la tête
  • Hamouma - 22% suite à deux blessures musculaires en 1e partie de saison, au mollet et une déchirure derrière la cuisse lors d'un corner lors d'un triste soir de novembre...
  • Cabella - 20% suite à une fracture d'un orteil en 1e partie de saison et une fracture d'un meta-tarse en tout fin de saison (et probablement début de la saison suivante)
Pas toutes les blessures sont musculaires, bien sûr. C'est le mollet qui a été le muscle le plus touché, presque exclusivement en première partie de saison. En plus des joueurs ci-dessus, Diony, Selnaes, Maïga et MBengue y ont été touchés aussi. Un total de 8 joueurs différents qui ont souffert du mollet cette saison...

A l'opposé, il y a des joueurs beaucoup plus fiables : Ruffier, Janko, Debuchy, Subotic, Lacroix, Hernani, Bamba et Beric n'ont raté aucun match sur blessure cette saison ! Et Moulin, MBengue, MVila et Söderlund un seul. La moitié de l'équipe-type de la bonne période se trouve dans cette liste... et une bonne partie de cette équipe qui a surperformé à partir de janvier se trouvait souvent à l'infirmerie lors de la première moitié...


Conclusions


Il n'y a pas besoin d'une analyse très approfondie pour comprendre influence toujours importante des blessures sur les résultats des Verts cette saison. Même sans Coupe d'Europe, on a réussi à plomber la phase aller avec des nombreuses blessures musculaires (un gros problème avec les mollets), des joueurs importants absents et l'impossibilité d'aligner toujours la même équipe. Il est évident que l'apport du duo Gasset-Printant et des recrues n'a pas été seulement dans le domaine tactique, technique ou de la confiance... il a été aussi dans le domaine physique. Et pour une troisième année consécutive on se dit qu'on aurait pu mieux faire si on avait eu moins de blessés... mais pour la première fois, ça concerne qu'une moitié de la saison.