lundi 25 décembre 2017

RCT - Oyonnax, 49-25 (Pietersen, Clerc, Mathewson, vdMerwe, Manoa, Nonu)

L'avant-match


Le dernier match de la phase aller est important pour le RCT, une victoire le replaçant dans les premiers 6. Et comme l'adversaire est Oyonnax, dernier du Top 14, il y a raison d'espérer que la fête sera belle à Mayol à deux jours de Noël.

Le match...


... commence parfaitement pour les Toulonnais, avec un 1er essai de Pietersen dès la 1e minute. Mais les joueurs d'Oyonnax ont ensuite mis la main sur le ballon et ont multiplié les phases de possession dans la moitié du RCT. Même si la conquête et le jeu au pied ont été plutôt à l'avantage de Toulon, même si la défense Toulonnaise a été plutôt efficace, les longues attaques adverses ont fini par arriver au bout deux fois et à la 25e le RCT mène seulement 13 à 12. Et un dégagement contré de Belleau offre même un 3e essai à Oyonnax et les sifflés commencent à descendre des tribunes de Mayol, surtout que la possession et l'occupation continuent à être pour les adversaires. 

Si en début de saison le RCT connaissait un trou d'air juste avant et après la pause, ça a été l'inverse lors de ce match, avec deux essais faits par Mathewson (voire plus bas). 3 partout aux essais à la 42e, même si le RCT mène de 6 points, le point de bonus offensif envisagé avant la rencontre n'est plus d'actualité. Sauf que les Toulonnais sont revenus vraiment transformés des vestiaires, ils gardent le ballon et multiplient les temps de jeu dans le camp adverse. Un 4e essai de van der Merwe (après une autre inspiration de Mathewson) et le RCT se dirige tranquillement vers une victoire sans bonus avec 10 points d'avance à l'entrée des dernières dix minutes. Et c'est là qu'Oyonnax craque physiquement, un essai de Manoa conclut un long pilonnage Toulonnais et une interception de Fekitoa sur la ligne médiane offre un essai à Nonu et le bonus offensif au RCT.

Les actions


On approche la mi-temps et le RCT et mené de 6 points, 3 essais à 1, et à du mal à s'approcher de l'en-but adverse. Une longue attaque dans les 22m d'Oyonnax reste stérile, les Toulonnais ont du mal à franchir et balayent gauche-droite sans idées :



Une fois que Pietersen a été mis au sol, Mathewson (9) change de direction avec Guirado (2) pour un point de fixation, puis avec Lakafia (6) pour un autre avant de continuer à jouer vers le large :


Belleau (10) reçoit le ballon, avec Ashton (11) et Bonneval (15) à sa gauche, mais il n'y a pas de surnombre. Voyant l'appel de son arrière, il essaye une passe au pied, mais le ballon sort en touche. Heureusement l'arbitre avait signalé un avantage et les Toulonnais ont une pénalité à 5m dans l'axe - de quoi réduire l'écart, mais ils choisissent la mêlée.

La première mêlée est à refaire, la deuxième aussi, la troisième aussi... le temps passe et les trois-quarts attendent toujours de pouvoir lancer leur attaque :


La quatrième mêlée finit par s'effondre aussi, et maintenant l'arbitre accorde une pénalité au RCT. Et c'est là que l'inspiration du demi de mêlée fait tout :


Mathewson (9) joue vite et contourne la mêlée pour aller du côté de Bonneval (15) et Clerc (14). Il passe à son arrière qui négocie parfaitement le 2-contre-2...


... en fixant les deux défenseurs avant d'offrir d'une chistera un essai tout fait à son ailier.


C'est la pause et le RCT revient à seulement 1 point (transformation ratée par Belleau). Et dès le coup d'envoi de la 2MT, les Toulonnais gardent le ballon dans les 40m adverses et multiplient les temps de jeu :


C'est un jeu d'usure, à une passe, avec les gros, en cherchant à déplacer le bloc adverse, mais sans trouver de faille. Après un point de fixation de Delboulbès (1), Guirado (2) et Vermeulen (8), Mathewson (9) envoie un autre trio d'avants Setiano (3), Rebbadj (4) et Manoa (5) pour fixer encore. Et cette fois-ci la défense commet une erreur :


Tout le monde glisse vers la droite de l'attaque Toulonnaise, sauf qu'un des avants d'Oyonnax est trop court, ce qui ouvre une porte au demi de mêlée du RCT :


Et Mathewson (9) en profite, il passe entre les deux 3e ligne adverses, tous les autres adversaires autour du ruck sont des avants qui ne peuvent pas le reprendre à la course. Il y a seulement les deux ailiers qui essayent - un est éliminé par un crochet, l'autre plaque le Toulonnais sur la ligne d'essai, trop tard pour l'empêcher d'aplatir.

Et grâce à ces deux inspirations de Mathewson juste avant et après la pause, le RCT marque 12 points qui lui permettent de repasser devant au score et de construire sereinement sa victoire bonifiée.

La suite


Le contrat est rempli, victoire avec bonus et une place dans le Top 6 à la fin des matchs aller. Pour la manière, il faudra revenir.. ou au moins oublier la 1MT, largement dominée par Oyonnax. Paradoxalement, c'est le 1er essai de RCT, dès la première minute, qui les a fait sortir du match, ils ont levé le pied en croyant que ça sera facile. Ça le sera clairement moins lors des deux prochaines rencontres, à l'extérieur, surtout que les Toulonnais seront obligés de se rassurer dans le contenu avant la double confrontation européenne de janvier.

samedi 23 décembre 2017

L'aventure européenne du RCT... (2)

... a des vraies chances de continuer, malgré la défaite à Bath. Dans le groupe 5, le RCT a 13p et il accueille Trévise, le bonus offensif étant une obligation.

Tout dépend ensuite du match Bath - Scarlets programmé vendredi 12 janvier. Une victoire de Bath et la 1e place du groupe est normalement pour eux - l'idéal serait que Scarlets ne prenne aucun point dans ce cas. Ainsi, lors de la dernière journée, le match Scarlets (12p) contre RCT (18p) aura un intérêt seulement pour les Toulonnais, assurés de la 2e place et à la recherche de quelques points pour être parmi les meilleurs 2e.

Une victoire de Scarlets, par contre, signifie que le match Scarlets - RCT sera un véritable 8e de finale - si le RCT gagne, il sera 1er avec 22p, s'il perd, il ne sera pas qualifié.


Donc le RCT a deux options :
  • victoire de Bath contre Scarlets : une 2e place à chercher avec 18p + les points pris à Scarlets lors du dernier match
  • victoire de Scarlets contre Bath : une qualification (1ere place - 22p) à obtenir par une victoire à Scarlets lors du dernier match

Et les autres poules ?


Comme d'habitude en Coupe d'Europe, la qualification et l'éventuel quart à domicile dépendent des autres équipes. Voici les matchs intéressants pour le RCT lors de la prochaine journée :

Poule 1 : Ulster - La Rochelle (samedi 14h)
  • Avec une victoire, La Rochelle finirait 1er avec 24p, la 2e place sera autour de 18-19p
  • Avec une défaite (bonus), La Rochelle finirait 1er avec 20p, la 2e place sera autour de 19p

Poule 2 : Ospreys - Saracens (samedi 20h45)
  • Une défaite des Sarries et ils sont éliminés, Ospreys finirait 2e avec 17-18p
  • Une victoire des Sarries et ils finiraient 2e avec 20p
  • La 1e place est clairement pour Clermont, largement au delà des 22-23p
Poule 1 : Exeter - Montpellier (samedi 16h15)
  • L'équipe qui gagne finira 2e, derrière un Leinster intouchable qui finira 1er avec plus de 23p
  • Exeter ne dépasserait pas les 18p, Montpellier pourrait passer la barre des 21p ou rester à 17p
Poule 4 : Racing - Munster (dimanche 16h15)
  • Une victoire du Racing et les deux équipes finiraient autour des 19-21p chacune
  • Une victoire du Munster et ils finiraient 1er avec 24p, le 2e aura 17p au maximum

Le match Bath - Scarlets du vendredi 12 janvier soir sera déterminant pour savoir quelle place le RCT peut chercher et dans quelles conditions. Par la suite, ceci nous permettra d'espérer certains résultats dans ces autres matchs, qui nous donneront donc la chose à espérer pour le RCT lors de la dernière journée.

Le tout partant du principe que le RCT gagne avec le BO contre Trévise...

jeudi 21 décembre 2017

Guingamp - ASSE, 2-1 (Hernani)

La trêve, enfin !


Le dernier match des Verts en 2017 s'est soldé par encore une défaite, mais avec un scénario plus cruel que les précédentes.

Il y a eu trois parties très différentes dans le match de l'ASSE à Guingamp : le carton rouge de Söderlund en milieu de la première période a bien sûr changé des choses, mais il faut dire que les Verts n'avaient pas bien commencé le match de toute façon. Et un changement tactique judicieux à la pause aurait pu s’avérer payant, mais la chance ne sourit clairement pas Stéphanoise depuis quelques mois. 

A 11 contre 11


A la 15e, après une faute de Söderlund sur le même milieu central qu'il a essayé de casser quelques minutes plus tard, Guingamp bénéficie d'un coup franc dans sa propre moitié, joué dans le couloir gauche : 


Sur cette image on peut observer que Diony défend dans le couloir droit, mais Cabella ne se trouve pas à gauche, il marque un milieu central - l'ASSE défend dans un 4-4-1-1. Le latéral gauche adverse lance son avant-centre en profondeur, mais il est bien suivi par la défense, largement en sur-nombre. 


Le bloc Stéphanois reste bien organisé et, sans solutions, l'avant-centre revient vers son propre camp, pendant que le latéral et l'ailier de ce côté font des appels dans l'autre sens...


... et ils ne sont suivis par personne ! Cabella se trouve toujours à côté de son adversaire direct, MBengue surveille l'ailier de son côté, KTC et Lacroix gardent entre eux le milieu offensif qui avait pris la place d'attaquant... et Diony, Gabriel Silva et Dabo s'intéressent seulement au porteur du ballon, et non aux deux adversaires dans leur dos.  


Tabanou, le latéral adverse, est lancé en profondeur - c'est Gabriel Silva qui fait l'effort de revenir, Diony (pourtant son adversaire direct) ne fait même pas un geste pour le suivre, il l'accompagne du regard. Et c'est la même chose pour Cabella, qui regarde tout simplement son adversaire direct partir. Centre en retrait et passe pour ce milieu qui tire, heureusement à côté.

La deuxième moitié de la première période


Après le rouge pris par Söderlund, l'ASSE a effectué un leger changement tactique - Dabo et Cabella ont eu comme consignes de bloquer les couloirs. Sauf que les Verts ont tellement reculé sous la possession adverse, que le bloc défensif prenait des formes bizarres :


Sur cette image on dirait que les Stéphanois défendent en 6-2-1, Cabella et Dabo se trouvant sur la même ligne que les quatre défenseurs qui n'ont aucun adversaire entre eux. Et pour faire encore mieux, Diony descend aider son milieu (on voit comment Pajot lui indique où se placer) :


Le "bloc" défensif Verts est maintenant positionné en 6-3-0...

La deuxième période


Le vrai changement tactique intervient après la pause, avec la sortie de Diony et l'entrée de Janko. On trouve un vrai bloc défensif, en 5-3-1, avec des lignes claires :


Le choix de placer Cabella en avant-centre est judicieux. Aucun de nos avant-centres n'est capable de garder le ballon pour permettre au bloc de remonter. Cabella peut le faire et sa qualité de passe peut générer des contres intéressants.

Par exemple, à la 65e, Hernani (entré en jeu à la place de Diousse) déclanche un pressing sur la ligne médiane :


Il coupe la ligne entre deux milieux, ce qui oblige un d'entre eux de forcer la passe, qui arrive dans les pieds de Dabo. Il combine avec Hernani...


... qui cherche tout de suite Cabella, qui avait fait un appel excentré, pour ensuite chercher en profondeur... 


... Dabo, qui avait fait l'appel en profondeur qu'il fallait, mais qui marche sur le ballon aux abords de la surface.

Même pas 2 minutes plus tard, Hernani déclanche de nouveau un pressing sur le milieu adverse :


Et de nouveau celui-ci panique et passe directement à Pajot. Celui-ci joue avec Cabella...


... qui lance en profondeur Hernani, pour l'ouverture du score.

Malheureusement, ça n'a pas suffit et une nouvelle défaite vient clore l'année 2017.


Conclusions


Si on regarde les statistiques, c'est clair et net, on s'est fait marcher dessus, ça a été un non-match de la part des Stéphanois, qui dans leurs meilleurs moments ont seulement bien défendu. Si on regarde le match, on voit des joueurs nerveux, clairement pas en confiance, qui paniquent vite et qui perdent leur football dès que quelque chose ne se passe pas comme prévu. Et pourtant, on sent que l'équipe est capable d'une réponse tactique pertinente et qu'un tout petit peu de réussite peut faire basculer la balance de l'autre côté. Espérons que ça sera le cas en 2018.

mardi 19 décembre 2017

Bath - RCT, 26-21 (Mathewson, Manoa)

L'avant-match


Après la courte victoire de la semaine dernière, le match retour du RCT contre Bath ne s'annonce pas facile. Le sans faute européen jusqu'à maintenant fait que les Toulonnais peuvent éventuellement se permettre un faux pas, mais une victoire serait préférable. Ça ouvrirait la perspective d'un quart de finale à domicile et ça permettrait d'aborder les matchs de fin d'année avec plus de confiance. Mais il n'est clairement pas évident pour le RCT de s'imposer à l'extérieur (2 victoires en 7 matchs) et Bath n'est pas Trevise ou le Stade Français...

Le match...


... commence très mal pour le RCT, qui encaisse un essai au bout de 48 secondes, ratant la réception du coup d'envoi Anglais. Les Toulonnais encaissent 3 autres points sur une pénalité et la remise en jeu est de nouveau exploitée par Bath qui transperce la défense de Toulon, qui arrive quand même à les arrêter sur les 5m après plus de 20 temps de jeu. Le réveil Toulonnais intervient à la 16e (voire plus bas) avec un essai de Mathewson. Un long temps fort plus tard (touche et mêlée à 5) se conclut par une pénalité, 13-10... et le RCT encaisse un 2e essai suite à la remise en jeu Anglaise ! Les attaques Toulonnaises sont longues, mais ne vont pas jusqu'au bout et chaque perte de balle les renvoie dans leur camp, d'où ils ont du mal à se dégager, comme à la 37e, quand le dégagement au pied offre une relance pour les Anglais qui marquent leur 3e essai après un long temps de jeu.

Menés de 10 points à la pause, les Toulonnais reviennent avec des intentions et marquent un essai par Manoa après même pas 2 minutes, sans pause après le coup d'envoi (décidément...). La transformation est ratée, comme une pénalité 4 minutes plus tard, ce qui aurait permis au RCT de revenir à égalité au score. Cette différence de 5 points au tableau d'affichage restera jusqu'à la fin du match, malgré plusieurs très longues attaques Toulonnaises, comme à la 50e ou en tout fin de match, avec plus des 20 temps de jeu à 0 ou 1 passes, mais qui finissent toujours par un ballon perdu. Un essai aurait amené le match nul, même la victoire si transformé, mais un drop aurait amené le RCT à seulement 2 points, un meilleur résultat que dans le match aller, ce qui peut avoir une importance. 

L'action


On joue la 16e et les Toulonnais sont déjà menés 13 à 0. Bath bénéficie d'une touche sur les 50m, un maul est formé, mais il n'avance pas :


Le 9 sort le ballon pour le demi d'ouverture, accompagné de ses deux centres et un ailier. L'attaque est très simple, le 13 fixe les gros, le 11 est servi et il essaye de franchir entre Trihn-Duc (10) et Nonu (12). Plaqué, il passe les bras et sert dans le mouvement le 12 qui profite de l'espace entre les deux centres Toulonnais. Il dépose Ashton, mais se fait attraper par Mathewson (9) sur la ligne des 22m et finalement le RCT récupère une pénalité au sol. C'était le tournant du match, un 2e essai Anglais à ce moment aurait probablement plié la partie.

La pénalité est jouée en touche et c'est maintenant le RCT qui a un lancé sur la ligne médiane :


Les arrières sont disposés sur la largeur, mais la combinaison est annoncée, Ashton (11) est déjà dans les starting blocs. Le lancé de Guirado (2) est capté par Fernandez-Lobbé (6), qui sert Mathewson (9), qui tape une chandelle à l'entrée des 22m. Malgré l'arrière et un ailier adverses, c'est bien Ashton qui récupère le ballon. Il sert après contact Trihn-Duc (10), qui avait suivi, mais qui se fait attraper juste avant la ligne d'essai. Sa passe après contact pour Guirado est mal assurée, le ballon est récupéré par les Anglais, qui dégagent en touche.

Le RCT se trouve maintenant sur la ligne des 22m et la combinaison préparée pour cette touche est différente :


L'alignement est complet, c'est de nouveau Fernandez-Lobbé (6) qui récupère le ballon lancé par Guirado (2). Le détail de la combinaison est visible dans la manière dont Fresia (1) amène son vis-à-vis vers le regroupement :


Ce qui libère une porte pour Mathewson (9), qui a un deux-contre-un à jouer dans le couloir des 5m avec Guirado. Il y va tout seul et marque le premier essai Toulonnais du match. Dans l'espace de quelques minutes, on est passé d'un possible 20-0 pour Bath à 13-7 et le match est relancé.

La suite


La parenthèse européenne du mois de décembre est finie, la double confrontation contre Bath a été très équilibrée. L'avantage revient aux Anglais, ils ont gagné avec 5 points d'écart et ont perdu avec 4... en cas d'égalité de points à la fin, c'est eux qui passeront devant. Les matchs ont été disputés, mais cette capacité du RCT à offrir des points aux adversaires grâce à une défense fébrile devient frustrante. Une fois ce détail gommé, les Toulonnais pourront enfin devenir très difficiles à battre...

dimanche 17 décembre 2017

ASSE - Monaco, 0-4

Avec de la rage


Les matchs se suivent et se ressemblent pour l'ASSE qui enchaîne les larges défaites et les signes de révolte se font de plus en plus rares.

Le match a très bien été résumé par l'entraîneur adverse : "L'adversaire ne nous a pas beaucoup contrarié dans notre jeu, je m'attendais à plus d'opposition. Depuis 4 ans que nous venons jouer ici, je connaissais un stade plein, une ambiance magnifique, une équipe avec de la rage. Aujourd'hui c'était évidemment plus tranquille, et nous avons su en profiter."

Une analyse juste, mais qui fait très mal. Si la différence de niveau entre les équipes est évidente, même à l'époque quand l'ASSE jouait mieux, il n'y pas eu match vendredi soir. Le staff stéphanois a aligné un 4-2-3-1 avec des intentions assez offensives, un triangle pointe haute au milieu avec Pajot, Hernani et Cabella. Mais les Verts n'ont pas eu la possibilité d'emballer le match, se faisant marcher dessus dès son entame. Les stats parfois disent plus que les images : sur les 12 premières minutes, 66% de possession pour Monaco, qui a tiré 7 fois - aucun tir pour l'ASSE. Surtout, les Monégasques ont touché 6 ballons dans la surface adverse, contre 0 pour les Verts... qui ont touché un seul ballon dans les 40m adverses !

Un but encaissé rapidement, puis un deuxième à la demi-heure de jeu, le match était plié. Et pourtant, il y a encore du caractère dans cette équipe de l'ASSE. Les joueurs sont sortis des vestiaires complètement transformés et on a pu assister à un début de 2e période totalement différent : 62% de possession pour les Verts, plusieurs ballons dans et aux abords de la surface adverse, des dégagements en catastrophe des Monégasques... quelques minutes de révolte Stéphanoise qui méritent être revues.

Juste après la reprise du jeu, Hernani récupère un ballon au centre du terrain. Il joue en retrait avec Gabriel Silva...


... et via MBengue et KTC, le ballon arrive à Ruffier, qui joue long :


Sur cette image on remarque le (4-)4-2 Monégasque et le 4-3-(3) Stéphanois, avec un Hernani pointe basse qui demande le ballon, sans être servi. C'est Pajot qui est recherché par son gardien, il gagne son duel de la tête, mais un défenseur adverse dégage en touche.


Maïga effectue la remise en jeu pour Vagner, qui remet en retrait à Cabella, qui donne à Hernani...


... qui change de côté via MBengue jusqu'à Gabriel Silva. Sur cette image on remarque que Monaco est passé dans un 4-1-4-1, avec un milieu axial entre les lignes, au marquage de Cabella. Silva redonne le ballon à Hernani...


... qui cherche avec un long ballon un des trois attaquants Stéphanois. C'est Diony qui gagne le duel, en sortant du marquage et en lançant Maïga dans son couloir. Le milieu improvisé latéral peut centrer ...


... et ses coéquipiers sont présents dans la surface, Cabella, KMP et Vagner étant en 3-contre-3 avec les défenseur (un 4e étant sorti avec Diony). C'est KMP qui reprend de la tête le centre, mais pris entre deux défenseur il n'arrive pas à cadrer.

La remise en jeu est longue, Pajot gagne le duel aérien et le ballon arrive à Ruffier :


Un autre jeu long se prépare. Hernani descend chercher le ballon, Cabella se met dans la défense adverse positionnée haut, mais c'est Pajot qui est cherché par la longue passe du gardien. Il gagne de nouveau son duel...


... et il dévie jusqu'à Diony, qui lui remet en première intention. Sous le pressing adverse, Pajot joue en retrait avec KTC, qui joue en retrait...


... avec Ruffier, qui passe à MBengue. L'ASM est de nouveau en 4-4-2, MBengue joue long pour un appel en profondeur de Diony, un défenseur met le ballon en touche.


La touche est très vite jouée par Gabriel Silva pour Hernani, qui combine avec Cabella...


... avant de chercher Vagner sur le côté opposé. Le jeune ailier Stéphanois anticipe mal la trajectoire du ballon qui est facilement gagné par le défenseur latéral...


... qui se plante complètement sur sa remise, donnant à Vagner un super ballon. Malheureusement, avant qu'il puisse armer sa frappe, il est rattrapé par un adversaire.

Le jeu devient un peu plus haché et il est même interrompu pour une blessure de Pajot, victime d'une semelle sur la cheville. Comme les Monégasques avaient mis le ballon en touche, MBengue leur rend la possession :


Cabella entame une longue course pour presser le défenseur, puis le gardien adverse, qui est obligé de jouer long...


... et le ballon est bien sûr gagné de la tête par Pajot. Sa remise est imprécise et se dirige vers un adversaire, mais Hernani surgit et lui pique le ballon...


... avant de lancer Diony en profondeur. L'avant-centre excentré lève la tête avant de centrer :


Il cherche Cabella dans la surface, mais le meneur de jeu laisse passer le ballon pour KMP dans son dos. Malheureusement l'ailier est encore loin et finalement la défense se dégage en catastrophe.

Une minute plus tard, contre Monégasque qui donne un face-à-face remporté par le gardien Stéphanois, qui dévie au dessus de la transversale. Les Verts encaissent un troisième but suite à ce corner, Ruffier va murmurer à l'oreille de l'arbitre assistant et prend un rouge - fin de la révolte Verte et du match.


Conclusions


Les dirigeants de l'ASSE pensent que tout changera grâce au mercato qui commence dans deux semaines. Peut-être, mais il faudra d'abord réussir ce mercato, ce qui n'est jamais évident, surtout si on regarde les derniers des Verts. Mais les 3-4 recrues et les 4-5 départs ne pourront pas tout changer, il faudra aussi soigner les bobos dans l'effectif actuel. Et il ne s'agit pas seulement de l'infirmerie, mais de cette crise de confiance, de ce moral qui se trouve au plus bas, au point de ne plus avoir envie de se battre. La trêve fera du bien à la tête, le stage en Espagne aussi. Surtout, un bon résultat lors du dernier match avant les mini-vacances sera un coup de pouce énorme dans cette quête de confiance.

mardi 12 décembre 2017

Marseille - ASSE, 3-0

L'autre résumé


Une fois n'est pas coutume, on ne s'intéresse pas à des questions purement tactiques dans cette analyse du dernier match des Verts.

Il est difficile de parler tactique quand des joueurs sont si perdus sur le terrain comme les Stéphanois l'ont été à Marseille. Alors on se retourne vers l'essence même de cette rubrique qui s'appelle "l'autre résumé" : proposer un résumé du match différent de ceux qu'on voit à la télé. L'idée est donc de trouver un extrait du match qui résume au mieux le rapport des forces et le déroulement de la partie.

L'exemple pris commence à la 13e avec une attaque Marseillaise côté gauche. Leur milieu offensif se défait de Janko et il est pris par Selnaes, dans son rôle de sentinelle :


Son centre est repoussé par Pogba, jusqu'à KMP et l'ASSE a la possibilité de partir en contre :


KMP remet dans une touche de balle à Dabo et fait un appel, de même que Pajot et Bamba - on ne peut pas reprocher aux joueurs de ne pas en vouloir. Sauf que Dabo prend du temps et avec ces trois options qui lui sont proposées vers l'avant...


... il rate sa passe, interceptée par un milieu central, qui lance tout de suite l'autre milieu et le ballon arrive de nouveau au "10" adverse sur le côté gauche de l'OM.  


Le centre est de nouveau repoussé par la défense centrale, loin devant en cherchant Diony :


Malheureusement l'attaquant Stéphanois est tout seul est n'a aucune chance entre les deux centraux adverses. Les Marseillais posent le ballon et cherchent à reconstruire proprement, avec les 4 défenseurs et les deux milieux axiaux : 


Le bloc Stéphanois est assez visible sur cette image, avec Selnaes devant la défense, Diony seul devant pour presser les défenseurs et une ligne de 4... un peu cassée par le marquage individuel que Dabo fait au milieu axial organisateur du jeu. Le jeu est envoyé d'abord sur un côté...


... puis sur l'autre, avec des passes précises dans les pieds. Il est plutôt simple pour les Marseillais de faire circuler le ballon, ils placent 6 joueurs en dehors du bloc Stéphanois, seulement Diony faisant un pressing et Dabo surveillant de près un milieu (ce qui ne l'empêche pas de participer au jeu). A noter que si le milieu offensif de l'OM cherche à proposer une solution, Selnaes le suis de près. 


De la gauche vers la droite et de nouveau vers la gauche, la possession est Marseillaise, mais aucun décalage n'est fait, le bloc des Verts coulisse bien. Diony ne court pas, il se replace presque en marchant - son pressing manque clairement de conviction. De toute façon, tout seul il ne peut pas faire grande chose. Sauf qu'en coulissant d'un côté à l'autre, la ligne des milieux de l'ASSE recule :


Les deux systèmes de jeu (4-1-4-1 vs 4-2-3-1) sont très explicites sur cette image - on peut aussi voir Dabo bien replié, sans faire de marquage individuel comme avant, et Diony qui ne peut pas couper les circuits de passe. Et l'attaque que l'OM a préparé tranquillement dans sa moitié est enfin déclenchée :


Dabo sort sur les milieux adverses, mais trop tard (et tout seul contre deux). Le milieu offensif se place dans la zone libérée, ce qui aspire Selnaes. Un ailier décroche dans la zone de Pajot, ce qui aspire RPG aussi et dans deux passes toutes simples le décalage est créé dans le dos de RPG et KMP, là où le latéral droit adverse fait un appel. 


Son centre est repoussé de nouveau par la défense centrale, mais récupéré de suite et maintenant c'est l'ailier droit, pas le latéral qui est lancé en profondeur. Son centre (le 4e depuis le début de l'action) est capté par Ruffier.

Le gardien Stéphanois prend son temps avant de dégager - 13 secondes ! - pour permettre à son équipe de souffler et de monter haut. Par contre, son long ballon est facilement contrôlé par un défenseur central... 


... qui s'écarte (en dribblant Diony !) et qui change de côté via son gardien. Maintenant les Verts ont fait le choix d'un pressing haut, pas d'un bloc dans leur moitié :


KMP sur le latéral, RPG sur l'ailier, Dabo sur le même axial qu'avant, Pajot et Selnaes pas loin des autres milieux, Diony et Bamba coupant les possibilités de sortie de ce coin du terrain. Chose que les Marseillais n'essayent même pas : le latéral s'appuie sur l'ailier avant de faire un appel, le ballon circule entre l'ailier, le milieu et le défenseur central. Ce jeu dans un petit périmètre est risqué...


... et Selnaes arrive même à déposséder le latéral adverse, mais le ballon finit dans les pieds d'un milieu, qui lance tout de suite ses coéquipiers en profondeur, dans le dos des Stéphanois.


Heureusement, Pogba est le premier sur le ballon et il joue en retrait avec Ruffier - les quatre offensifs Marseillais avaient suivi, mais pas les Verts - il y avait seulement les trois défenseurs qui ne faisaient pas de pressing. D'ailleurs, on ne voit que Selnaes et RPG en train de revenir. Ruffier joue long et trouve Pajot...


... mais sa remise en retrait pour Pogba est imprécise. Sur cette image on remarque que Janko suit de près son adversaire direct, que Selnaes s'était replacé au marquage du milieu offensif, mais pas RPG, qui revient en marchant. La passe de Pajot remet donc les adversaires en position d'attaque :


RPG est toujours loin, l'ailier de l'OM est pris par Pajot qui cherche à se rattraper. Chaque adversaire est surveillé par un Stéphanois, mais ça ne suffit pas. L'avant-centre fait un appel au 2e poteau (suivi par KTC), l'ailier fait l'appel complémentaire au premier (suivi avec un peu de retard par Janko). Il arrive ainsi à couper le centre et Ruffier réalise un magnifique arrêt sur la ligne, repoussant le ballon dans les pieds de l'avant-centre (hors-jeu)... pour faire un autre arrêt dans la foulée.


Sur cette action de plus de deux minutes, les Verts ont touché le ballon... 10 fois, à chaque fois pour chercher à se dégager - ils ont enchaîné deux passes une seule fois, pour une des deux pertes de balle dans leurs 30m. Le plan défensif a marché tant que l'OM n'a pas trop accéléré et dès que les Stéphanois ont essayé autre chose (comme un pressing haut), ils se sont mis en danger et c'est Ruffier qui les a sauvé. Le résumé du match dans une action...