mercredi 31 janvier 2018

RCT - Bordeaux, 36-12 (Radradra x2, Ashton, Lakafia, Tuisova, Krüger)

L'avant-match


La phase des poules de la Coupe d'Europe est finie, le RCT est qualifié, une longue trêve arrive pour faire place au Tournoi, mais un match reste avant celà, la réception de l'UBB. Les Toulonnais se doivent de gagner, à domicile, s'ils veulent passer des vacances tranquilles.

Le match...


... commence très bien pour le RCT, avec un bel essai au large de Radradra après une touche et un 2e, dans la foulée, d'Ashton après une chandelle adverse et une course de 50m. 12-0 à la 7e, le rythme baisse un peu, les deux équipes se valent en touche et en mêlée, la possession change assez souvent, mais le jeu n'est pas rapide. Jusqu'à la 23e et une touche rapide jouée par les Toulonnais, qui enchaînent les temps de jeu dans la moitié adverse jusqu'à trouver la faille par Lakafia. Les joueurs du RCT sont présents dans le combat, ils défendent bien les mauls adverses et marquent un 4e essai en force avec Tuisova après une double touche à 5. Le match semble plié avant même la pause, mais à la 33e, un plaquage à la tête de Tuisova lui vaut un rouge - en plus les Bordelais marquent un essai dans la foulée suite à la mêlée à 10. Plus d'une mi-temps à 14 contre 15, les adversaires commencent à revenir au score, il y a de quoi s'inquiéter, mais Kruger marque le 5e essai du RCT avant la pause après une combinaison en touche.

5 essais à 1, mais un joueur en moins, le but des Toulonnais a été clair lors de la 2e période : préserver le point de bonus. Ils arrivent à marquer un 6e essai en force par van der Merwe, mais il est réfusé à la vidéo - les Bordelais écoppent quand-même d'un carton jaune et Radradra réalise le doublé dans la foulée. Et même si le UBB marque un autre essai après une touche, les 20 dernières minute passent assez calmement pour les Toulonnais, qui se contentent de garder le ballon et de tenir leurs adversaires loin et finir ainsi le match avec 4 essais d'écart.

L'action


On joue la 4e minute et le RCT bénéficie d'une touche sur la ligne des 40m adverses :


Le lancer d'Etrillard (2) est capté par Kruger (4) et un maul est formé. Le ballon est tombé, le talonneur le récupère et est mis au sol, un premier ruck est formé. Escande (9) sort la balle :


Les trois-quarts toulonnais sont disposés sur la largeur, mais la défense y est aussi, alors le choix est fait de fixer un peu plus. Chiocci (1), puis Escande même et ensuite Vermeulen (8) font le travail :


La défense est toujours bien disposée sur la largeur, les trois-quarts du RCT aussi, la décision de la charnière toulonnaise est de leur donner le ballon. Trihn-Duc (10) passe à Nonu (12)...


... et Radradra (13) prend son élan. Servi pile dans la course par Nonu, il passe tellement vite entre deux défenseurs qu'ils n'essaient même pas de le plaquer. L'arrière qui cherchait à fermer dans le couloir de Tuisova est aussi pris de vitesse et le premier essai toulonnais est marqué. Le ton du match est donné.

La suite


Partir en vacances après une large victoire, ça fait du bien à la tête. Surtout après une victoire maîtrisée, large, malgré plus d'une mi-temps en infériorité numérique. Si la période du Tournoi, avec ses doublons et ses internationaux à mettre au repos, est bien négociée, le RCT pourra attaquer la dernière partie de la saison à pleine vitesse. Psychologiquement on les sent prêts et la trêve aidera physiquement.

mardi 30 janvier 2018

ASSE - Caen, 2-1 (Ntep, Bamba)

À l'usure


Malgré un début de match difficile, les Verts ont continué leur sans faute à domicile en 2018 avec une victoire contre Caen.

Le début du match n'a clairement pas été à l'avantage de l'ASSE, qui a encaissé un but rapidement, qui a concédé d'autres occasions et qui a été incapable de s'en procurer à son tour. Par contre, les Stéphanois ont commencé à être de plus en plus dangereux au fil du match et ils ont fini par prendre le dessus sur leurs adversaires - le but de la victoire a été marqué à la 78e et Caen n'a tiré même pas une fois vers la cage de Ruffier ensuite.

Quelques chiffres décrivent bien cette situation. La maîtrise a toujours été stéphanoise (84% de passes réussies en 1MT et 83% en 2MT), la possession aussi (56% en 1MT, 63% en 2MT). Mais le rapport des tirs a été en faveur de Caen dans la première demi-heure (8-2 !) et en celle de l'ASSE la dernière demi-heure (6-1). Mais au delà des chiffres, c'est la déclaration du coach stéphanois qui décrit le mieux le plan de jeu : "Il fallait avoir la maîtrise du jeu et fatiguer notre adversaire.". Et c'est exactement ce qui s'est passé, comme on le verra lors de quelques exemples. Mais avant, la théorie :


Alignés dans un 4-2-3-1 contre une équipe en 5-3-2, les Verts allaient évidemment passer par les côtés, où ils étaient en supériorité numérique. Pour compenser cette situation, les milieux axiaux de Caen devraient aider dans les couloirs, mais comme ils étaient seulement 3, ils avaient du mal à coulisser d'un côté à l'autre. Des changements répétés de côté allaient forcément les user, les fatiguer, et créer des espaces au fur et à mesure de la rencontre.

En début du match

Lors d'une attaque stéphanoise à la 15e, le ballon se trouve côté gauche dans les pieds de Gabriel Silva :


On voit bien les 4 éléments offensifs des Verts, situés dans une défense à 5, ainsi que les 3 milieux axiaux de Caen qui ont glissé pour qu'un d'entre eux puisse bloqué le latéral de l'ASSE. Les images suivantes vont toujours mettre en évidence les deux lignes adverses de 5 et de 3, l'espace entre ces deux lignes, ainsi que le positionnement de l'avant-centre plus en retrait (Rodelin).

M'Vila envoie le jeu du côté opposé, où il trouve Janko :


Les milieux et la défense glissent vers ce côté. Janko essaie de combiner avec KMP, le ballon est perdu, dégagé loin devant, où Perrin gagne son duel avec l'avant-centre adverse et les Stéphanois attaquent de nouveau, côté gauche :


Gabriel Silva, M'Vila, Diousse et finalement Cabella : les Verts ont la maîtrise du ballon et cherchent à contourner le bloc adverse. Le meneur de l'ASSE combine avec Beric :


... qui sert Janko dans le couloir droit :


Les 5 défenseurs et les 3 milieux coulissent vers ce côté, laissant peu d'espace entre les lignes, mais beaucoup plus côté opposé. KMP joue en retrait avec Diousse, qui envoie tout de suite le ballon côté gauche :


Ntep le récupère et combine avec Gabriel Silva. Les milieux et la défense doivent de nouveau coulisser vers ce côté :


Et quand le un-deux entre les deux joueurs de couloir de l'ASSE fonctionne et le latéral est lancé en profondeur, c'est un défenseur central qui doit sortir pour le prendre, laissant 3 Stéphanois contre 2 défenseurs dans la surface. Gabriel Silva ne parvient pas à centrer, l'action se finit, mais elle a bien illustré les tactiques respectives des deux équipes. Côté Caen, défense à 5 et 3 milieux qui coulissent sans cesse d'un côté à l'autre, sans laisser de l'espace entre les lignes. Côté l'ASSE, du jeu dans les couloirs, alternant gauche-droite tout le temps, pour chercher le décalage... ou pour attendre l'erreur ou la fatigue.

En fin de match


Une heure plus tard, à la 75e, les Verts avaient introduit trois joueurs frais, Selnaes, Bamba et Hamouma, sans rien changer au système de jeu ou à la tactique. Caen, par contre, n'avait effectué aucun changement et ses joueurs avaient longtemps couru après le ballon. Une relance propre part de Ruffier :


Subatic, Diousse, Perrin, le jeu part vers la gauche :


La défense à 5 est toujours là, comme la ligne de 3 milieux. Mais il y a de l'espace entre les lignes maintenant et Cabella s'y place. Le 2e avant-centre, qui en 1MT était tout le temps plus haut que les milieux, se trouve maintenant sur la même ligne - on peut dire que Caen défend en 5-4-1, non seulement sur cette action, mais depuis un moment déjà. Les Verts n'ont pas changé de tactique, de la gauche, le ballon part vers la droite via les milieux axiaux et Hamouma est cherché par Diousse :


Janko lui apporte du soutien et ils se trouvent à 2 contre 1 dans le couloir, les 3 milieux sont trop loin, le 4e (l'attaquant) est trop fatigué pour courir et couper les angles. Le latéral est lancé dans le couloir et il choisit de piquer vers l'axe :


Il a raison de le faire, il trouve un boulevard entre les deux lignes défensives de Caen. Cette action ne donne rien (mésentente entre Janko et Beric), mais à peine 3 minutes plus tard c'est Bamba qui profite de ce grand espace entre les lignes, dans l'axe, pour armer la frappe du 2-1.


Conclusions


Même si menés très tôt, même si bousculés pendant la première demi-heure, les Verts ont su être patients, garder la tête froide, insister avec leur plan de jeu basé sur les changements de côté. Et ça a fini par payer, la fatigue adverse créant les failles nécessaires. Certes, ce n'était pas un match référence pour l'ASSE, mais il donne de l'espoir, tant cette maîtrise et cette confiance ont fait défaut aux Stéphanois les derniers mois. C'est toujours le coach stéphanois qui le résume très bien : "Il y a un mois, je pense qu’on aurait perdu ce match, on a dû être patient."

vendredi 26 janvier 2018

Troyes - ASSE, 1-1 (4-3 tab) (Maïga)

Sur les côtés


Le troisième match à l'extérieur pour l'ASSE en 2018 (consécutif, en plus), et toujours pas de victoire. Certes, les Verts ont joué avec les remplaçants, ils n'ont pas perdu, mais ils ne se sont pas qualifiés non plus. Dans le jeu, ils ont montré une bonne maîtrise, surtout après la pause, mais ils ont eu du mal à conclure. L'explication dans deux exemples :

Tout de suite après l'égalisation, les Stéphanois sont de nouveau présents dans le camp de Troyes, qui défend dans un 4-4-2 :


Les Verts sont haut sur le terrain, avec une forte concentration des joueurs à gauche. Un jeu en triangle sur ce côté, avec Selnaes, Hernani et MBengué et le décalage est créé :


Malgré un 2-contre-1 dans le couloir, Hamouma y va aussi et il est servi en profondeur par MBengue. Entre temps, dans l'axe, Maïga se projette dans la surface à côté de Söderlund. Et il a bien fait, sinon l'avant-centre stéphanois aurait été le seul joueur de l'ASSE dans la surface : 


L'appel de Söderlund au premier poteau et le centre de Hamouma sont très bons, mais il était très difficile pour l'attaquant de réussir sa frappe entre autant de défenseurs. La faible présence stéphanoise dans la surface (Selnaes, Hernani ne sont pas visibles, Bamba est resté sans rien faire dans le couloir) a rendu le décalage difficile à exploiter.


Pendant la deuxième période des prolongations, les Verts sont de nouveau haut dans la moitié adverse :

MBengue et Hernani ont inversé leurs positions, le ballon circule au milieu dans l'axe avant que Selnaes trouve Chambost (rôle d'ailier) entre les lignes très serré. Le jeune Stéphanois lance Maïga (rôle de latéral) dans son couloir, le décalage est créé. Par contre, si on regarde la présence dans la surface :


C'est la même chose, Söderlund se trouve tout seul avec les défenseurs, seulement Vagner Diaz Goncalves y entre timidement. Aucune projection des milieux, ni de l'autre ailier - c'est un miracle que le centre de Maïga trouve l'avant-centre.


Les remplaçants et les jeunes Stéphanois n'ont pas démérité à Troyes. Mais ils ont montré les mêmes lacunes que les titulaires : il manque toujours cette conviction, cette détérmination dans la surface. 

mercredi 24 janvier 2018

Scarlets - RCT, 30-27 (Vermeulen, Ashton)

L'avant-match


Les résultats des matchs disputés avant le dernier match de poule du RCT sont très favorables aux Toulonnais, qui savent parfaitement à quoi ils peuvent s'attendre : un petit point les qualifie en quarts et une victoire leur permet de jouer un quart à domicile. 

Le match...


... commence très mal pour les Toulonnais, qui encaissent un essai rapidement, après avoir passer les premières 3 minutes à défendre dans leurs 22m. Mais la réaction est très rapide et Vermeulen marque un essai après une combinaison en touche. Le RCT se met à la faute, mais quand les temps de jeu s'enchaînent, il y a une certaine maîtrise. Et à la 17e Ashton intercepte une passe et sprinte sur 80m pour marquer le 2e essai Toulonnais et mettre le RCT devant au score... pour que 2 minutes plus tard Belleau offre un essai aux Gallois avec un coup de pied contré. Le RCT produit des belles actions, toujours finies par un en-avant, pendant que les Scarlets se montrent plus réalistes et marquent un 3e essai après une touche à 5.

Le bonus défensif est assuré à la pause, 27-21 et toute la 2MT sera une course poursuite, avec le RCT cherchant toujours à rester dans le bonus. Les mauls toulonnais sont très efficaces, poussant à chaque fois les Gallois à la faute. Mais un détail vient toujours contrarier les attaques des Toulonnais, qui manquent cruellement de réalisme. Et, comme un symbole, une énorme attaque du RCT dans les dernières minutes, avec plus de 25 temps de jeu, se finit par un drop raté par Trihn-Duc sur la sirène.

L'action


A la 61e, le RCT bénéficie d'une touche à l'entrée des 40m adverses. Le lancer de Guirado (2) est capté par Kruger (4) :


Un maul se forme, mais il est vite mis au sol. Mathewson (9) sort pour un point de fixation de Setiano (3), puis pour un autre de Chiocci (1) :


Une solution vient avec le demi de mêlée qui s'échappe en bord du ruck et avance jusqu'à la ligne des 22m. C'est Trihn-Duc (10) qui sort le ballon pour Guirado (2)...


... et ensuite pour Vermeulen (8), avant que ça soit de nouveau Mathewson pour Isa (7) :


Tous les trois-quarts Toulonnais se dirigent vers la gauche, où la défense est en sous-nombre, mais ils ne sont pas servis. Quand il le sont, les défenseurs avaient bien glissés, alors on change de sens avec Trihn-Duc (10), Nonu (12) et Radradra (13) :


Isa pour un nouvel point de fixation vers la droite, puis Kruger et Chiocci pour deux autres, mais de nouveau vers la gauche et après 11 temps de jeu, on commence à avoir des espaces dans la défense :


Mathewson sert donc Radradra (13) qui arrive lancé et qui franchit - il est mis au sol à 10m de l'en-but, il cherche à servir après contact Trihn-Duc (10), qui avait suivi, mais la transmission n'est pas bonne et le RCT commet un en-avant.

Une des nombreuses attaques des Toulonnais, assez longues et maîtrisées... mais pas jusqu'au bout.

La suite


Le RCT est qualifié, mais ne jouera pas un quart à domicile. La faute à pas grand chose, la rencontre a été équilibrée, les deux équipes ont fait des cadeaux... les Toulonnais auraient pu concrétiser leur domination en fin de match, mais ils ne l'ont pas fait et se retrouvent donc obligés de nouveau de disputer un quart de coupe d'Europe à l'extérieur. Et quand on connaît le faible taux de réussite hors de Mayol, probablement la campagne européenne de cette saison se finira comme les précédentes, début avril.

lundi 22 janvier 2018

Nice - ASSE, 1-0

Une défaite pleine de promesses


Malgré une deuxième défaite consécutive en championnat, les Verts se sont un peu rassurés lors du match à Nice, surtout défensivement.

Il est difficile de positiver après une défaite, surtout pour une équipe en manque de points. Et pourtant, comme les Stéphanois ont subi une vingtaine des tirs lors de chacun des derniers matchs, c'est rassurant de perdre seulement 1-0, en concédant très peu d'occasions à l'adversaire. Encore mieux, c'est l'ASSE qui s'est montrée plus dangereuse et la défaite est plus la conséquence du manque de réalisme offensif que de la fébrilité défensive aperçue lors des derniers matchs.

Cette capture des ballons touchés, faite sur le site whoscored.com, montre très bien quelle équipe a été présente dans la surface adverse lors de la première période :


Les Verts (en bleu) attaquaient de droite à gauche - Nice (en orange) a touché seulement deux fois le ballon dans la surface stéphanoise... et pourtant le score à la mi-temps était 1-0 dans leur faveur.


L'inhabituelle solidité défensive montrée par les Verts mérite qu'on la regarde plus en détail. Pour y arriver, le staff stéphanois n'a pas fait le choix de mettre plus des défenseurs (défense à 5). Plus que ça, l'ASSE n'a même pas utilisé une sentinelle, un joueur entre les deux lignes de 4, prêt à combler les espaces. Le système de jeu a été un 4-2-3-1 on ne peut plus classique, qui se transforme dans un 4-4-2 en phase défensive :


La clé de la défense des Verts a été dans le rôle partagé par Beric et Cabella. Comme l''organisateur du jeu niçois était le milieu défensif (leur sentinelle), il fallait l'empêcher de jouer : le bloc de deux lignes de 4 Stéphanois a fait le reste. Pour mieux comprendre, un exemple qui commence à la 16e :


Les défenseurs Niçois combinent et cherchent le milieu défensif. La ligne de 4 milieux stéphanois est en place, Beric et Cabella n'en font pas partie, ils pressent le milieu qui envoie en catastrophe vers son gardien. La relance se fait avec un défenseur central...


... vers lequel Beric court pour le presser. Pendant ce temps, Cabella prend en charge le milieu défensif :


Le jeu de Nice ne peut pas avancer dans l'axe, ni avec le latéral de ce côté, pris par Ntep, alors le ballon est de nouveau renvoyé au gardien, qui relance avec l'autre central :


C'est Cabella qui y va pour le presser, pendant que Beric court pour marquer le milieu défensif. Ainsi, quand le latéral niçois reçoit le ballon... 


... Beric est juste à côté de l'adversaire et l'oblige à dégager de nouveau en catastrophe vers l'arrière. Le ballon est récupéré par les défenseurs... 


... et Beric et Cabella échangent de nouveau leurs rôles : le premier va au pressing et le deuxième à côté du milieu défensif. Ainsi, quand le latéral droit est de nouveau servi...


... la seule option qu'il a c'est le jeu long, en profondeur pour l'avant-centre. Qui perd son duel contre Lacroix, comme pendant tout le match. 


Une grosse discipline tactique pour les Verts, qui ont laissé le ballon aux adversaires, tout en les empêchant de développer leur jeu - notamment en ne laissant pas le milieu de jouer vers l'avant. Le choix tactique a été pertinent, mais ce n'est pas une surprise avec le staff stéphanois. Ce qui est surprenant, par contre, c'est son application par les joueurs, qui se sont montrés impliqués et qui ont tout simplement fait ce qu'il fallait faire. Rassurant pour la suite.

jeudi 18 janvier 2018

Metz - ASSE, 3-0

L'art de se mettre en danger (2)


Deuxième match consécutif contre une équipe mal classée et de nouveau l'ASSE a concédé de très nombreuses occasions à l'adversaire. 

La conclusion de l'analyse du match précédent, contre Toulouse, a malheureusement été prémonitoire : "à force de se mettre tout seuls en danger, les adversaires finiront par en profiter". Et Metz a donc profité du non-match des Verts...


Pour commencer, le staff stéphanois a fait le choix du turnover, seulement trois joueurs de champ commençant à Metz au même poste que 3 jours plus tôt contre Toulouse : Perrin, Dabo et Bamba. D'autres joueurs étaient titulaires lors des deux matchs (KTC, Cabella, Hamouma), mais pas au même poste. Le changement est aussi intervenu dans le système de jeu, le 4-2-3-1 a été abandonné pour un 4-1-4-1 avec Cabella à l'aile et Hamouma en pointe :


Le staff stéphanois n'a pas attendu la pause pour faire les changements nécessaires et passer dans un 4-2-3-1 avec des joueurs à leur vrai poste (Hamouma sur aile, Cabella en 10, Beric en pointe), mais le mal était déjà fait et une équipe avec le moral de l'ASSE ne peut pas revenir de 2-0...


Pour comprendre comment les Verts sont arrivés à être menés 2-0 après un quart d'heure de jeu, il suffit de regarder le positionnement des deux équipes sur le terrain quand l'ASSE essayer de relancer. Par exemple, à la 3e, Moulin capte un centre et donne le ballon à son capitaine :


Les joueurs de Metz sont haut et font un marquage individuel, l'avant-centre sur Perrin, les trois milieux axiaux sur M'Vila, Diousse et Dabo. Comme c'est important de garder un défenseur en plus en couverture, ça veut dire qu'un joueur doit prendre deux Stéphanois : dans ce cas, l'ailier gauche surveille KTC et RPG. Malgré le marquage adverse, Perrin et M'Vila sont servis et la nouvelle sentinelle Verte passe à KTC :


Pour compenser le manque d'un joueur au pressing, le latéral gauche adverse monte sur RPG, tout en surveillant Bamba. Sans solutions de passe, KTC redonne le ballon à Moulin, Perrin est de nouveau servi. Les deux centraux sont très écartés, pour étirer au maximum les attaquants qui pressent. Ça ne marche qu'à moitié, l'avant-centre ne bouge pas de la zone de Perrin et le milieu axial suit M'Vila partout. Ça ouvre quand-même un grand espace dans l'axe, dans lequel Diousse fait un appel, sans être servi. Le circuit de passe centraux-gardien est de nouveau utilisé :


Cette fois-ci, c'est Bamba qui décroche pour proposer une solution dans la zone libre, et il est servi. Le marquage individuel de Metz continue, c'est donc le latéral gauche qui se retrouve entre deux Stéphanois, RPG et Bamba. Cette situation aspire un Messin de plus : 


Le milieu axial qui surveillait Dabo monte sur Bamba et c'est un défenseur central qui prend sa place. Sans solution de passe, dans un petit périmètre dans leur propre moitié, Bamba et RPG jouent en arrière avec le gardien, via KTC. C'était la chose à faire, parce qu'après cette possession dans leur propre moitié, les Verts ont réussi à créer un déséquilibre : Cabella et Hamouma se retrouvent dans le rond central en deux-contre-deux avec les défenseurs. Moulin trouve le premier d'entre eux... mais il rate complètement son contrôle et le ballon est récupéré par Metz dans la moitié adverse. Et à chaque fois que c'est arrivé, ça a donné une attaque dangereuse pour les Lorrains.


Malgré un pressing adverse haut et un marquage individuel, surtout sur Perrin et M'Vila, les Verts ont essayé de combiner dans leur propre moitié avant de chercher des solutions par un jeu long. Sauf que ça a été doublement dangereux. Sans être en confiance, avec des lacunes techniques, des nombreuses passes ou contrôles ont été ratés dans les propres 30m. Et le jeu long de Moulin (ou les réceptions de ses partenaires, si on veut...) a été très imprécis, ce qui revenait à la même chose : ballon perdu et phase de transition bien exploitée par l'adversaire. 

Après un quart d'heure de jeu, une autre longue phase de possession basse pour les Verts : on ne la détaillera pas, mais on regarde la fin :


Sevré des ballons, Cabella descend pour participer au jeu - sa place sur l'aile gauche est prise par Diousse. La série des passes stéphanoises produit le même déséquilibre dans la défense adverse, trois-contre-trois. La sentinelle messine a donc le choix de suivre son adversaire direct (Dabo dans ce cas) ou descendre aider sa défense si les Verts jouent long. Finalement le choix n'est pas nécessaire, Moulin garde le ballon dans ses pieds...


... pendant 18 secondes (!) avant de jouer long. Tout le monde est bien en place, Bamba est cherché par la passe, mais il ne va pas au duel. Le ballon est récupéré par Metz et en deux passes l'avant-centre (qui colle toujours à Perrin !) est cherché en profondeur. Le capitaine de l'ASSE gagne le duel, mais rate sa passe pour KTC, ballon récupéré de nouveau, décalage, et but. Du côté de Metz, ça ne peut pas être plus simple : être présents sur les longs ballons, presser et attendre l'erreur stéphanoise, qui arrive avec une régularité impressionnante.


Conclusions


De nouveau, les Stéphanois se sont illustrés par les munitions qu'ils ont offert à leurs adversaires. Et si lors du match précédent la réussite à été verte, ça n'a pas été le cas à Metz. L'ASSE semble être encore très loin de pouvoir produire du jeu sans se mettre en danger. En essayant, en travaillant, ça va finir par arriver... espérons avant que ça ne soit trop tard. 

mercredi 17 janvier 2018

RCT - Treviso, 36-0 (Belleau, Tuisova x2, Bastareaud, Bonneval)

L'avant-match


Ne pas prendre le bonus offensif à domicile contre une équipe Italienne est synonime d'une terrible contre-performance. De plus, les résultats dans les autres matchs de la Champions Cup sont plutôt favorables aux Toulonnais - une victoire leur permettra de jouer un huitième de finale la semaine suivante à Llanelli. Mais Trevie essayera de vendre cher sa peau et il faudra faire preuve de beaucoup de sériosité du côté du RCT pour ne pas transformer ce match dans un piège...

Le match...


… commence très bien pour le RCT, avec un 1er essai marqué par Belleau dès la 7e après une touche à 5m. Malgré la pluie, les Toulonnais sont présents, proposent du jeu et attaquent sans cesse. Ainsi, à la 20e, le RCT affiche 91% d’occupation du terrain (!), mais le score reste 7-0, malgré une présence soutenue dans les 5m adverses. La 2e partie de la 1MT voit enfin les Italiens sortir de leur moitié, mais sans être vraiment dangereux. Et comme les Toulonnais n’ont pas pu capitaliser pendant leurs temps forts, ils font le choix des 3 points juste avant la pause, pour se mettre à l’abri, 10-0.


La 2MT commence avec le RCT de nouveau dans les 22m adverses, mais la touche est volée – ce qui est arrivé plusieurs fois pendant le match. Tuisova remet la machine en marche, en récupérant une chandelle adverse et en passant à travers toute la défense pour marquer le 2e essai. Suivi d’un 3e 10 minutes plus tard sur un maul suite à une touche à 5. De nouveau une occupation quasi-totale pour le RCT, sauf que maintenant elle est concrétisée, avec l’essai du bonus marqué par Tuisova après une longue phase de jeu (voire plus bas). Et le 5e essai, de Bonneval, à 13 minute du terme vient conclure une performance sérieuse de la part des Toulonnais.

L'action


Tout commence par un lancer de Guirado (2) dans la moitié adverse, capté par Taofifénua (5) :


Les trois-quarts Toulonnais sont prêts, Escande (9) passe à Bastareaud (13) pour un premier point de fixation, puis Tuisova (14) s’essaye aussi, sans réussir à franchir :


C’est le tour de Vermeulen (8), puis Bastareaud (13) de nouveau, et van der Merwe (3) – les Toulonnais avancent seulement de quelques mètres, mais les libérations de ballon sont propres :


Fernandez-Lobbé (6) s’y met aussi, deux fois, Lakafia (7), Chiocci (1) et Taofifénua (5) à leur tour, le jeu est déplacé peu à peu vers la gauche et les Toulonnais avancent de plus en plus à l’impact :


Les trois-quarts sont enfin servis et même si dans un petit périmètre, Radradra (12) et Bonneval (15) arrivent à décaler Ashton (11) qui sprinte au long de la ligne de touche et est mis au sol sur la ligne des 5m. Un point de fixation de Guirado (2) et un autre de Taofifénua (5) plus tard permettent aux trois-quarts de se remettre en place, à droite :



Radradra (12), Bonneval (15) et Ashton (11) ont fait l’effort de se replacer, ce qui n’est pas le cas pour les défenseurs. Le surnombre est bien négocié par Radradra, qui, une fois servi par Belleau (10), fixe un défenseur et saute avec une passe un autre pour lancer Tuisova (14) en un-contre-un avec le dernier Italien, qui se fait piétiné. L’essai du bonus, marqué après une belle attaque de 1:40.

La suite



Le contrat est rempli, la victoire bonifiée au rendez-vous. Ça ouvre les portes d’un quart de finale pour les Toulonnais, qui ont plusieurs possibilitéspour se qualifier. Cependant, il est fort probable que les Scarlets proposent un autre niveau que Trevise et ça ne sera pas du tout facile pour le RCT de s’imposer là-bas.