dimanche 26 septembre 2021

ASSE - Nice, 0-3

Bouanga, piston droit ?


Non seulement les Verts n'ont toujours pas connu la victoire cette saison, mais ils enchaînent les défaites, celle contre Nice à domicile étant la cinquième consécutive

Toujours privé du seul défenseur droit à peu près expérimenté de son groupe, le staff stéphanois a reconduit pour ce match le système des matchs précédents, 3-4-3 (qui devient 5-4-1 en phase défensive) :


Un trio d'attaquants Khazri - Hamouma - Krasso, trois défenseurs centraux Sow - Moukoudi - Nadé et Trauco en piston gauche et Bouanga en piston droit. Enfin, pour une grosse demi-heure, avec une transition en douceur vers un autre système, probablement décidée par Bouanga plus que par le staff. Explications.

Une minute après l'image précédente, Bajic dégage loin et on aperçoit bien le 3-4-3 stéphanois, avec Bouanga dans le couloir droit...


... d'où il dévie de la tête pour Krasso, qui essaye de lui remettre le ballon. Un défenseur sort, mais le contre est favorable aux Verts, et Bouanga s'échappe vers la surface :


Il rate malheureusement la passe vers Khazri, pour la plus grosse occasion des Stéphanois, même si ce n'était pas l'action la plus construite.

Trois minutes et demi plus tard, on voit toujours le même 3-4-3, avec Bouanga très bien aligné, sur la même hauteur que Camara, Neyou et Trauco :


Un ballon niçois est récupéré par Trauco et après un échange avec Nadé, le jeu est écarté jusqu'à Moukoudi. A l'opposé, Bouanga fait un appel en profondeur...


... où il est recherché par le long ballon de Camara. Son contrôle de la poitrine dans la surface n'est pas très bon et Nice récupère la possession.

Une minute et demi plus tard, ce sont les Verts qui ont la possession, avec le 3-4-3 toujours présent, Bouanga (collé à la ligne de touche à droite), Trauco (à celle de gauche) et les trois offensifs étant à la même hauteur :


Le ballon circule entre les trois défenseurs de droite à gauche et Nadé trouve avec une passe verticale Krasso, en plein milieu du bloc adverse. La tentative de combinaison avec Khazri est ratée, les Niçois récupèrent le ballon, mais ne partent pas en contre. Trauco fait l'effort de se replacer...


... mais pas Bouanga, qui reste haut, sans presser, juste marcher. Ce qui est finalement bien joué, car sur le pressing de Hamouma et Krasso, un défenseur niçois rate sa passe, qui arrive dans ses pieds :


Il lance dans la surface Krasso, qui talonne pour un une-deux qui aurait pu fonctionner, sauf que le contrôle de Bouanga est approximatif et le ballon arrive dans les mains du gardien. Et quand le jeu reprend 30 secondes plus tard...


... si le 5-4-1 est en place, ce n'est plus le cas de Bouanga, qui est resté avant-centre, poussant Krasso à tenir le couloir droit, à la même hauteur que Trauco. Il arrive souvent que des offensifs changent leurs positions respectives, c'est plutôt rare entre un défenseur/piston et un avant-centre. Sur cette action, la défense stéphanoise récupère un peu difficilement un ballon à l'entrée de la surface...


... et les Verts se projettent vite vers l'avant, avec Khazri qui joue avec Hamouma, qui lance Bouanga à gauche, mais ce dernier est signalé hors-jeu. Le jeu reprend après 40 secondes, temps suffisant pour que tout le monde reprenne sa place...


... mais c'est toujours Krasso piston droit et Bouanga n'est plus avant-centre, il a repris sa place préférée, ailier gauche. Le ballon est joué dans le dos de Nadé, qui obtient une faute dans le coin du terrain. Bajic effectue la remise en jeu 40 secondes plus tard, encore du temps pour du replacement tactique :


Qui intervient : Bouanga garde sa place d'ailier gauche et Krasso reprend celle d'avant-centre, il n'y a plus de piston droit. La déviation du premier arrive dans les pieds du deuxième, qui combine avec Khazri, qui cherche à combiner avec Hamouma - les 4 offensifs stéphanois se trouvent dans un petit périmètre. Le ballon est perdu, les Niçois commencent une phase de transition... 


... et il n'y a plus de doute, les Verts sont passés à une défense à 4, avec Sow et Trauco en latéraux. Rien n'a plus changé dans les 5 minutes jusqu'à la pause et au retour des vestiaires ce système a été confirmé par le staff stéphanois...


... mais sans les deux "indisciplinés" tactiquement. Bouanga a été remplacé par Nordin (en tant qu'ailier) et Krasso par Boudebouz (positionné en soutien de Khazri, le nouvel avant-centre). Le système a été maintenu pour le reste du match, les autres changements étant du poste pour poste.

Voici comment les Verts sont passés en espace de quelques minutes d'un système à l'autre et les images laissent penser que c'était plutôt une initiative des joueurs (enfin, d'un d'entre eux) qu'une demande du staff.


Conclusions


Les considérations tactiques ne sont pas forcément importantes quand on observe les très nombreuses erreurs commises par les joueurs. Des mauvais choix, des gestes ratés... certains joueurs - si pas tous - sont atteints, jouent crispés et font trop d'erreurs pour que l'équipe puisse espérer quelque chose. Comme le dit Claude Puel après la rencontre, "on a senti beaucoup de fébrilité tout au long de la rencontre. Il faut soigner les têtes et récupérer pour retrouver la consistance des derniers matchs". Et pour cela, il faut absolument retrouver des bases sur lesquelles ses protégés peuvent s'appuyer. Un système de jeu simple et facile à maîtriser - surtout si préféré par les joueurs, avec un jeu moins ambitieux, car dans le contexte actuel les relances courtes ou le pressing haut se retournent souvent contre nous. Des joueurs titulaires choisis parmi ceux qui n'ont pas encore lâché et qui arrivent toujours à s'exprimer à hauteur de leur vrai niveau. C'est seulement comme ça que les Verts  parviendront à inverser la tendance, et plus ça tarde, moins ils ont des chances d'y arriver...

Perpignan - RCT, 12-9

L'avant-match


Après leur large victoire d'il y a une semaine, les Toulonnais se trouvent devant le premier tournant de leur saison : arriveront-ils enfin d'enchaîner deux victoires consécutives pour lancer une dynamique positive ? Ou feront-ils comme à leur habitude, des tristes défaites à l'extérieur parfois avec des intentions, mais plus souvent en affichant des grosses lacunes ? Le déplacement chez un promu est une excellente occasion de faire le plein de confiance, mais pour cela il faudra répondre présent dans le combat... 


Le match


... est très simple à résumer, surtout la 1MT : pendant deux tiers du temps, Perpignan a eu la possession dans la moitié toulonnaise. Et pourtant, les deux équipes sont rentrées aux vestiaires à égalité, 3 partout. Grâce notamment à une grosse défense du RCT, qui a tenu bon malgré plusieurs minutes passées dans les propres 5 mètres. Côté positif, les pénalités obtenues sur les mêlées adverses et les mauls bien défendus; côté négatif les sorties approximatives au pied, qui n'ont fait que donner des munitions de relance pour les adversaires. Vague après vague d'attaques catalanes, mais toujours défendues en première mi-temps.

La 2MT a eu une physionomie similaire, mais avec plus de pénalités. Les deux équipes se sont données coup sur sur coup et elles étaient toujours à égalité après une heure de jeu, 9-9. Par contre, à force de jouer dans leur camps, ce qui devra arriver arriva et les Toulonnais ont commis une erreur - mauvaise réception de chandelle de Luc. Ils s'en sont sortis sans essai encaissé, juste 3 points, mais pour la première fois de la partie le RCT était derrière au score. Les Toulonnais ont donc du faire le jeu et ils n'y étaient pas prêts, comme l'atteste leur énorme occasion ratée à la 68e minute. Et ils auraient même pu sortir du bonus défensif dans les dernières minutes - pénalité catalane sur le poteau...


La suite


Ce match a été perdu tactiquement : quand on joue aussi minimaliste, avec un jeu au pied pas terrible, on passe trop de temps à défendre. Et même si on le fait bien, tôt ou tard on est punis. En même temps, les Toulonnais ont été tellement approximatifs quand ils ont essayé de produire le jeu, que l'approche tactique peut se comprendre. Tout est à refaire pour le RCT, pas de victoire à l'extérieur, pas de deuxième succès consécutif. Et comme la suite est un déplacement à Castres, où ils ont pris une valise il y a quelques mois, il est plus probable que les Toulonnais enchaînent les défaites...

jeudi 23 septembre 2021

Monaco - ASSE, 3-1 (Bouanga)

La générosité ne suffit pas


Surtout quand elle est accompagnée d'un manque de réussite offensive et des erreurs défensives bêtes - la nouvelle défaite des Verts à Monaco en est le parfait exemple.  

Le staff stéphanois a choisi de reconduire le même système que lors du match précédent, un 3-4-3, mais avec plusieurs changements dans le 11 de départ :


Trauco a connu sa première titularisation cette saison, en piston gauche, et Kolo est passé dans l'axe de la défense. Camara a récupéré sa place au milieu à côté de Neyou et du trio offensif aligné contre Bordeaux, seulement Khazri a été conservé, Nordin et Krasso étant préférés à Hamouma et Ramirez. Ces plans ont du être abandonné après seulement une demi-heure de jeu, suite au carton rouge de Green :


Nordin et Nadé ont fait les frais, Bajic est entré dans les buts, et les Verts sont passés en 4-4-1, avec Camara en latéral droit et remplacé en milieu axial par Zaydou. Le reste des changements ont été du poste pour poste pour le trio offensif, Hamouma, Aouchiche et Boudebouz entrant dans les 20 dernières minutes :




Pour la suite, regardons de plus près trois actions dans ce match, qui montrent différentes facettes du jeu stéphanois.


Le bon, le mauvais et le n'importe quoi


Les Verts ont affiché des belles intentions dès l'entame du match, comme par exemple cette sortie de balle à la 9e minute :


Le bloc stéphanois est en place (le 3-4-3 devient 5-4-1 quand on défend) et Neyou intercepte une passe qui cherchait à casser la ligne des milieux. Il est bousculé, mais parvient à passer à Khazri, qui joue en arrière...


... avec Nadé. Un échange de passes avec Camara calme le jeu et montre que les Verts n'ont pas l'intention de se projeter trop rapidement. Par contre, ça permet à Monaco de mettre en place un contre-pressing, six de leurs joueurs enferment le jeu dans ce coin du terrain :


Trauco reçoit le ballon et s'appuie sur Camara, qui s'était proposé, pendant que Neyou se lève doucement. Le ballon revient de nouveau à Nade...


... qui le redonne à Trauco. Entre temps, Neyou s'est levé et propose une solution au long de la ligne de touche. Il est trouvé par la passe lobée du piston gauche et remet en arrière à Camara...


... et le jeu continue sur le côté, cette fois-ci avec un ballon lobé vers Krasso, qui remet en arrière à Neyou.  Les Verts se sont sortis du contre-pressing adverse et Khazri peut avancer balle au pied, devant une défense qui recule suite à l'appel de Nordin. Qui ouvre ainsi...


... un excellent angle de passe à Khazri, qui trouve parfaitement Bouanga. Malheureusement la suite de l'action n'est pas à la hauteur, car le piston droit stéphanois tergiverse...

... et décide d'essayer de passer par un dribble statique contre deux défenseurs. Il perd le contrôle du ballon, qui arrive finalement à Nordin, signalé hors-jeu. Ce n'était qu'une situation dangereuse, pas convertie en grosse occasion par la précipitation habituelle des offensifs Verts. Mais la maîtrise qu'ils ont affichée dans la préparation, pour ressortir proprement, valait le detour.


Si l'exemple précédent part d'une situation où les Verts ont bien défendu, voici un autre exemple, dix minutes plus tard, quand les équipes étaient toujours à égalité, numérique et au score :


Le ballon circule dans la défense monégasque de droite à gauche et arrive finalement dans les pieds du latéral, assez haut sur le terrain, car le milieu excentré était plus axial. Bouanga, en tant qu'unique joueur stéphanois dans le couloir, sort sur le latéral...


... et Moukoudi l'accompagne pour prendre le milieu excentré, car Nordin était loin. Il n'y a aucun déséquilibre créé, chacun des 5 défenseurs stéphanois surveille son adversaire, même la paire des milieux axiaux est à côté de leurs homologues. Sauf que les deux Monégasques combinent et la défense s'écroule :


Bouanga fait un signe du bras à Moukoudi de suivre le latéral qui s'était projeté pour l'une-deux, mais ne bouge pas pour compenser et suivre le Monégasque qui avait reçu le ballon. Pire, si tous les autres Verts sont toujours à côté de leur adversaire direct, Kolo, au lieu de serrer le sien...

... se laisse aspirer, pour couvrir dans le couloir aussi. La course du latéral gauche adverse à fait énormément de mal, les espaces entre les défenseurs axiaux sont énormes, surtout pour une défense à 5. Le milieu excentré à tout le temps - Camara vient de loin et Bouanga fait juste semblant -  pour préparer sa passe : plein axe, entre Nadé et Kolo, à destination de l'avant-centre. Heureusement, le contrôle de ce dernier est mauvais et Kolo se retourne et parvient à dégager.


Plusieurs petites erreurs individuelles, de placement, de regard, de course, ont suffi pour ouvrir les portes de la défense. La suite du match est connue : un but encaissé suite à une largesse défensive similaire, un carton rouge pour Green et une égalisation improbable en infériorité numérique avant la pause. Suivis d'une tactique simple dès le retour des vestiaires, bien illustrée par cette statistique : les Verts ont eu 12% de possession jusqu'au deuxième but encaissé. Qui en plus a été fait cadeau par Kolo... Et s'ils avaient touché de nouveau les montants avant ce but, ils ont eu du mal à s'approcher de la surface adverse ensuite. 


Dans ces situations, les coups de pied arrêtés peuvent être une des rares armes disponibles, mais il faut bien les jouer, pas comme lors de ce exemple à la 69e :


Corner pour les Verts, exécuté par Khazri. Cinq coéquipiers (Bouanga, Krasso, Neyou, Moukoudi et Kolo) sont dans la surface, entourés par 9 Monégasques, pendant que Zaydou est aux 20 mètres. Khazri décide de jouer court, profitant de l'appel de Camara, qui arrive lancé...


... et qui rate complètement son centre. Le ballon n'est pas levé et ne fait même pas 10 mètres avant qu'il soit intercepté par un adversaire, qui dégage loin. Trauco est à la réception...

... et toute la défense monégasque est montée. Ce qui n'est pas le cas des Stéphanois, ils sont tous à la traine - seulement Khazri avait fait l'effort de se replacer avant de replonger, mais il est parti trop tôt et lui aussi est hors jeu. Quant on a très peu d'occasions, c'est un énorme gâchis de jouer un corner si mal et tomber si massivement dans le piège du hors-jeu...



Conclusions


Comme beaucoup de supporters, Claude Puel a apprécié le visage de son équipe et regrette les erreurs commises : "on n'a vraiment pas de réussite, on paye cash la moindre de nos erreurs. (...) C’est une situation très difficile pour nous mais ça me plaît de voir mon équipe se battre. Ça ne suffit pas encore, c'est vrai, mais ce manque de réussite, il faut le faire tourner". Il est évidemment rageant de ne pas marquer plus de buts, malgré les situations créées. Mais le problème actuel des Verts vient plutôt des largesses défensives et des multiples erreurs commises dans leur moitié ou leur surface. Trop de cadeaux sont faits par les défenseurs et milieux stéphanois, régulièrement, ce qui rend la tâche très difficile. Certes, les joueurs se battent et ne baissent pas les bras, mais les Verts n'inverseront pas la tendance tant que cette situation continue. Ils ont absolument besoin de (re)trouver une vraie solidité défensive avant d'espérer autre chose...

lundi 20 septembre 2021

ASSE - Bordeaux, 1-2 (Khazri)

La tête sous l'eau


Les Verts se sont de nouveau inclinés, sur leur propre pelouse engorgée d'eau, contre la seule équipe qui avait réalisé un début de saison encore plus mauvais qu'eux.

En absence de Maçon, blessé, le coach stéphanois a décidé d'aligner pour la première fois cette saison une défense à 3, Sow - Moukoudi - Nadé, avec Bouanga et Kolo en pistons :


Deux autres nouveautés dans ce 11 de départ : la mise sur le banc de Camara et la première titularisation de Ramirez. Les plans sont tombés à l'eau avant la pause, quand Sow a du sortir après un choc à la tête : Camara est rentré au milieu et Gourna-Douath est descendu en défenseur axial droit. Le reste des changements ont été du poste pour poste, les Verts finissant le match avec Nordin et Trauco en pistons et Aouchiche et Khazri en offensifs au soutien de l'avant-centre Krasso :


Les joueurs stéphanois ont eu un sursaut d'orgueil après le premier but encaissé et ont connu un gros temps fort pendant un quart d'heure, cherchant la faille, mais ratant toujours l'avant-dernier geste...


Des centres pour Ramirez


La seule recrue du dernier mercato stéphanois a été décrite comme très efficace dans la surface, un avant-centre qu'il faut alimenter en ballons pour qu'il puisse jouer sur ses points forts. Avec le système tactique proposé, il fallait donc s'attendre à des nombreux centres à sa destination. Voici quelques-uns, avec un premier exemple qui commence après 10 minutes de jeu :


Le ballon circule dans la défense, de gauche à droite, en dehors du bloc bordelais (lui aussi en 5-2-3). Hamouma sort de la zone des milieux axiaux et propose une solution. Il est servi...


... et le jeu est dans ce couloir droit, où Bouanga fait un appel en profondeur. Il rate le contrôle, le ballon rebondit en arrière, mais il revient et parvient à le rendre à Gourna. C'est au tour d'Hamouma de prendre le couloir...


... où il est trouvé par le jeune milieu de terrain. La défense adverse est en place, avec Kolo, Khazri et Ramirez qui plongent dans la surface pour le centre :


Qui est complètement raté, le ballon n'est pas levé et le premier défenseur le dégage facilement. La touche est jouée par Bouanga avec Sow :


Le défenseur central stéphanois centre à son tour - un ballon mieux travaillé, mais qui est facilement dégagé par la défense : il y avait 6 Bordelais dans la surface, pour seulement 3 Stéphanois, les mêmes Kolo, Khazri et Ramirez. Le ballon dégagé est immédiatement récupérée par la défense des Verts :


Deux passes verticales suffisent pour casser les lignes, Moukoudi trouvant Gourna, qui trouve Khazri - ce dernier était à côté de Ramirez, mais il avait décroché pour proposer une solution. La défense est resserrée...


... et Bouanga se trouve libre dans son couloir, où il est trouvé par Khazri. Ses coéquipiers se projettent dans la surface...


... mais ce n'était pas nécessaire, le centre est complètement raté et arrive de l'autre côté du terrain.


Trois minutes plus tard, un autre exemple commence avec un long dégagement bordelais. Les Verts ont un peu de mal à contrôler le ballon, mais il finissent par le mettre à terre...


... quand Moukoudi décale Sow, qui peut monter balle au pied, avant de jouer verticalement vers Khazri :


Celui-ci a le choix de jouer à droite avec Bouanga, en profondeur avec son avant-centre, où de chercher Hamouma dans l'espace créé grâce à l'appel de Ramirez, qui fait reculer la défense. Khazri choisit la dernière option, mais un défenseur avait bien lu et parvient à dégager.


C'est Khazri-même qui effectue la touche et quand Sow lui rend le ballon, il part dans un raid solitaire sur le côté droit, sans combiner avec Bouanga. Il arrive à trouver une possibilité de centrer...


... et son centre est plutôt réussi. Ramirez avait fait un appel dans la surface - comme Kolo, mais pas comme Hamouma - mais sans attaquer le ballon, et un défenseur bordelais dégage facilement. Le ballon est récupéré par Kolo, qui joue en arrière avec Neyou.


Le milieu stéphanois joue avec Gourna, qui provoque balle au pied, avant de s'appuyer sur Ramirez. Une belle combinaison en plein bloc adverse, mais le une-deux échoue car la remise de l'avant-centre est complètement ratée. C'est pas grave, les Verts récupèrent de nouveau le ballon et déplacent le jeu à droite :


Sow joue avec Khazri, qui trouve Gourna à l'intérieur. Le double une-deux de ce dernier avec Bouanga fonctionne très bien, mais le piston droit stéphanois rate son dribble dans la surface et perd le ballon. La touche est jouée vite par Khazri pour Bouanga à l'entrée de la surface. De nouveau il essaye de passer en dribble, de nouveau il n'y arrive pas et perd la possession.  Qui est encore une fois regagnée immédiatement par la défense stéphanoise :


Moukoudi décale Sow, qui monte balle au pied à droite. Les offensifs stéphanois sont en place, tout comme le bloc adverse. Khazri se déplace vers l'axe, pendant que le piston gauche bordelais bloque l'angle de passe vers Bouanga. Ce qui ouvre la porte à Hamouma...


... qui ne se laisse pas prier et fait l'appel qu'il faut pour recevoir la belle passe de Sow dans la surface. Où il est déséquilibré par un défenseur, mais l'arbitre ne siffle pas penalty. Dommage, ça aurait une juste récompense d'un beau temps fort des Verts.

Leurs attaques à base de centres n'avaient que très peu de chances de réussite - la plupart de ces centres n'ont pas été bons, pendant que Ramirez était très statique sur le reste. Ils ont été bien plus dangereux quand ils ont cherché à combiner entre les défenseur adverses, mais les décalages créés n'ont pas été exploités proprement. Et ils ont fini la première période toujours menés au score. Le déluge venu fêter les 90 ans du Geoffroy-Guichard a complètement transformé le match après la pause - une seconde période  qui ne mérite pas d'être analysée...



Conclusions


Comme à leur habitude, les Verts ont proposé du jeu, parfois avec une belle animation, plus souvent gâché par des imprécisions. Et comme toujours, ils ont payé cash les erreurs défensives, les ballons perdus. Claude Puel trouve estime que son groupe saura relever la tête après cette entame de championnat  catastrophique : "j’ai vu une équipe mobilisée. Les joueurs sont en dette de confiance mais ce groupe ne va pas lâcher. Le staff aussi. On a du potentiel, des qualités, à nous de les exprimer". Et il a probablement raison, ses protégés ont besoin d'un déclic, d'un bon résultat, d'un match référence qui lancera réellement leur saison. Le seul problème est si ce déclic n'arrive pas rapidement, mais seulement quand le mal sera déjà fait, quand l'écart sera déjà creusé avec la ligne du maintien. Car même avec de la confiance et de la réussite, le groupe stéphanois cette saison est moyen et ne fera probablement pas une remontée fantastique comme lors de la deuxième moitié de la saison 2017-18. Bref, il faut vite engranger de la confiance, avant que ça ne soit pas trop tard...

dimanche 19 septembre 2021

RCT - Stade Français, 38-5 (Isa, Parisse, Salles, Luc, Sosene-Feagaï)

L'avant-match


Après la branlée de la semaine dernière à Toulouse, il est fort probable que des Toulonnais revanchards gagneront enfin leur premier match de la saison. A domicile, contre un Stade Français qui n'a pas encore gagné non plus, le RCT est donné clairement favori. Et même s'il y a des retours par rapport au dernier match (Nakarawa, Isa, Villière, Luc), il faudra se méfier de cette équipe, qui vendra très cher sa peau...


Le match


... commence avec les Toulonnais qui récupèrent une pénalité au sol sur une possession parisienne. Une des très nombreuses situations similaires en 1MT, où la défense du RCT a pris le dessus sur l'attaque adverse, complètement muselée. Les hôtes ont gaspillé plusieurs ballons lors de leur premier temps fort, mais l'initiative d'Isa - pénalité à 5m jouée vite à la main - a payé. Et la maîtrise sur le jeu de ses coéquipiers tout au long de la première période leur a permis de marquer un autre essai, très similaire, avant l'heure de jeu. La répétition des fautes - 12 pénalités - a obligé les Parisiens de finir la 1MT en infériorité numérique et rentrer aux vestiaires fanny, 17-0.

La 2MT a vu un RCT toujours aussi très fort défensivement, avec quasiment aucun franchissement parisien. Une très belle relance initiée par Villière a vu Salles marquer son premier essai en Top 14. L'essai du bonus, sécurisé dans la foulée après un jeu au pied de Carbonel pour Luc. 4 essais à 0, 31-0 au score, les Toulonnais s'y sont crus arrivés et sont arrêtés de jouer : plusieurs lancers en touche perdus dans les 22 adverses et finalement un essai concédé suite à un maul. Leur puissance a fait de nouveau parler dans les 10 dernières minutes - 2 pénalités en mêlée ferme, mais quatre lancements de jeu perdus dans les 22 mètres ont tout gâché. Finalement, un essai de Sosene-Feagaï sur la sirène a clos ce match à sens unique.


La suite


Une large victoire à domicile pour oublier la large défaite à l'extérieur une semaine plus tôt. Il n'y a pas eu match, les Toulonnais ont été très forts défensivement et ont su concrétiser leurs temps forts cette fois-ci. La réaction était attendue, le plus dur maintenant sera la confirmation. Deux déplacements attendent le RCT, à Perpignan et à Castres, et idéalement au moins une victoire est nécessaire pour véritablement lancer la saison...

lundi 13 septembre 2021

Montpellier - ASSE, 2-0

Une deuxième période indigne


Les Verts n'ont toujours pas connu la victoire cette saison, mais se sont inclinés pour la deuxième fois consécutive, sur la pelouse de Montpellier.

Pour ce match, le staff stéphanois a fait le choix d'un 4-4-2 à plat, avec la paire Hamouma - Khazri devant, Bouanga et Nordin sur les côtés et la paire classique Camara - Neyou au milieu :


La défense a été légèrement changée par rapport aux matchs précédents, Nadé prenant la place de Sow, qui devait observer une période de quarantine à son retour de sélection. Tous les changements effectués ont été du poste pour poste, les Verts finissant le match dans le même système :


Comme nous pouvons le voir sur cette image, Ramirez, seule recrue de l'ASSE lors du dernier mercato, est entré pour la dernière demi-heure de jeu. Avant de regarder de plus près son integration dans l'animation offensive stéphanoise, le non-match de ses coéquipiers en 2MT mérite d'être mis en évidence...


Au retour des vestiaires


Ça a été le jour et la nuit pour la prestation des protégés de Claude Puel lors des deux périodes du match, et il ne mache pas ses mots : "Il y avait matière à plier le match dès la première période (...) J’étais assez satisfait de ce qu’on a pu proposer collectivement. Après la mi-temps, je pensais qu’en continuant à proposer du jeu, on pourrait avoir des situations intéressantes. Mais on n’a pas su rentrer avec la détermination nécessaire au retour des vestiaires. On a perdu le fil. C’est vraiment du gâchis".

En effet, dès l'entame de la 2MT, la passivité des Verts a été criante, la reprise du jeu voyant leurs adversaires combinant pour traverser le bloc stéphanois et se créer une occasion sans aucun problème... On ne peut pas montrer ici tous les exemples des ballons perdus et approximations techniques dans cette période, voici seulement quelques-uns :


A la 58e minute, un long dégagement adverse est dévié dans le dos de Kolo, dans une zone sans aucun joueur de Montpellier. Les 4 milieux stéphanois sont sur la ligne médiane, la défense n'est pas en danger, Nadé couvre et récupère sans problèmes le ballon à l'entrée de la surface :


L'avant-centre montpelliérain court pour le presser, mais tous les autres adversaires sont loin. Sauf que Nadé tergiverse, prend son temps - 3 secondes avant de prendre une décision - et laisse le temps à l'ailier adverse d'y venir aussi : 


Green reçoit le ballon et prend aussi son temps - 4 secondes - avant de le donner à Moukoudi. Entre temps Camara redescend proposer des solutions, suivi par un Montpelliérain, mais il est le seul à faire l'effort :


Moukoudi reçoit donc le ballon dans la surface, mais en regardant vers son propre but et avec deux adversaires pas loin de lui. Un grand vide se trouve devant lui, où Neyou ou un des offensifs aurait pu venir proposer une solution. Le défenseur stéphanois prend lui aussi 3 secondes, le temps de se retourner et chercher quoi faire avec le ballon...


... et le dégage en panique entre les deux adversaire, dans une zone déserte. Là où arrive... le latéral adverse, qui lui avait envie de courir pour récupérer le ballon, ce qui ne semblait pas être le cas des Verts. 


Un autre exemple à la 72e minute voit les Stéphanois, menés déjà 2-0, construire avec Green et Moukoudi, qui envoye le ballon jusqu'à Nokoué à droite :


Le bloc adverse (4-2-3-1) est en place, relativement haut, mais sans exercer de pressing - Neyou est assez libre dans l'axe pour aider à la construction. C'est d'ailleurs probablement lui qui est recherché par le latéral droit...


... mais la passe est légèrement imprécise et elle passe à côté, arrivant ainsi jusqu'à Nadé. Qui a une drôle d'idée de faire une feinte et laisser le ballon passer entre ses jambes :


Sauf qu'il est trop lent à se retourner le chercher, pendant que Camara et Kolo se trouvent très loin et sont trop surpris par le geste pour aller récupérer ce ballon. Ce qui n'est pas le cas d'un milieu adverse, qui part de bien plus loin, mais qui sprinte pour intercepter et partir vers le but. Fauché ensuite par Nadé, qui rattrape son erreur tout en récoltant un carton jaune. 

Si on se pose la question où Nadé a trouvé l'inspiration de ce geste, il faut revenir à une action quelques minutes plus tôt, avec une autre construction stéphanoise :


Le ballon est d'abord remonté à gauche, avant d'arriver dans les pieds de Neyou, qui le garde et attend que ses coéquipiers se mettent en place. La paire des attaquants est formée par Khazri et Ramirez en ce moment, les deux se trouvant dans la même zone, dans le rond central.


Ils se placent ensuite chacun sur un défenseur central, mais ils sont impossibles à trouver, il y a plusieurs lignes montpelliéraines entre eux et le ballon. Le jeu doit normalement passer par les côtés, mais ça prend 10 secondes et des échanges de passes entre Neyou et Moukoudi avant que le dernier joue avec Nokoué :


Neyou fait l'appel qu'il faut, il ne reste pas statique, il propose une solution. Il est donc recherché par la passe du latéral droit, mais... fait une feinte et laisse passer le ballon entre les jambes. Récupération très facile par un milieu adverse, qui remonte 30 mètres balle au pied, avant qu'il soit fauché par le retour de Neyou, qui rattrape son erreur tout en récoltant un carton jaune. 


Jouer avec Ramirez


Le dernier exemple montre le positionnement de la recrue stéphanoise et le fait qu'il n'a pas été trouvé par ses coéquipiers. En effet, il a touché le ballon un quart d'heure après son entrée en jeu - si on ne compte pas la remise en jeu après le deuxième but, mais la première passe reçue est arrivée encore plus tard. Voici les exemples, dont le premier commence à la 75e minute :


Après une touche jouée par Nokoué, le ballon parvient à Khazri, qui avait décroché en dehors du bloc adverse. Ramirez est placé entre les deux défenseurs centraux est fait un appel en profondeur, montrant du bras son intention (zoom). Khazri choisit la passe en profondeur, mais à destination de Saban, à gauche. Le ballon est trop long, l'ailier stéphanois arrive à le garder dans l'aire de jeu, mais la possession est perdue :


Les Montpelliérains essayent de sortir proprement, mais la passe en arrière est bien lue par Ramirez, qui l'intercepte, à la limite de la surface adverse - son premier ballon du match. Qu'il ne peut pas vraiment exploiter...


... car il est vite entouré par trois adversaires, et il le perd rapidement. 

Quelques minutes plus tard, un corner montpelliérain est repoussé de la tête par un Vert et même si Saban perd son duel contre un adversaire...


... le ballon arrive dans la course de Ramirez. Qui ne lâche rien au duel contre un défenseur et se duel en force continue sur une dizaine de mètres avant qu'il puisse passer vers Aouchiche :


Sa combativité permet donc aux Stéphanois de partir en contre, et s'ils sont plusieurs à se projeter, c'est Ramirez qui est le plus déterminé, faisant un autre appel du bras pour demander le ballon (zoom) :


Sauf qu'Aouchiche ne fait aucune passe et s'enferme sur le côté, où il est dépossédé par un Montpelliérain...


Une minute plus tard - 20 après son entrée en jeu - Ramirez reçoit enfin une passe de la part d'un coéquipier, même si elle semble un peu chanceuse :


Moukoudi récupère de la tête une touche adverse, le ballon arrive dans les pieds de Neyou, qui balance sans regarder un ballon en profondeur, dans la zone de l'avant-centre stéphanois, placé entre les deux centraux. Il touche le ballon à l'entrée de la surface...


... et élimine un défenseur grâce à son contrôle orienté. Malheureusement, il est de nouveau vite entouré...


... et, bousculé, il n'arrive pas à tirer avantage de cette occasion, le ballon étant récupéré par un troisième défenseur.

  
Il était évident que son intégration dans le jeu stéphanois allait prendre du temps, mais ça ne doit pas être simple de jouer sa première demi-heure à la pointe d'une équipe qui ne propose plus rien offensivement...


Conclusions


Il est clair que ces Verts ont du potentiel, malheureusement pas exploité - leur prestation en première période en est le témoin. Le manque d'efficacité devant le but a de nouveau gâché leurs efforts et ils ne méritaient pas d'entrer aux vestiaires menés au score. Par contre, quand ils sont revenus (si on peut considérer que ça a été le cas), ils ont été transparents et ont très facilement perdu leur football. Si ce manque d'efficacité offensive est embêtant et leur a déjà coûté des points, le fait de passer tellement à côté d'une période entière est vraiment inquiétant. Pour empirer les choses, la pression du résultat commence à augmenter : la réception de Bordeaux dans une semaine n'est rien d'autre qu'un duel entre les deux derniers du championnat...