jeudi 30 janvier 2020

Monaco - ASSE, 0-1 (Bouanga)

En quarts


Les Verts ont passé les huitièmes de finale de la Coupe de France en éliminant Monaco après un match bien maîtrisé tactiquement.

L'approche tactique est bien résumée par Claude Puel : "ce n'était pas évident pour Monaco, car on a formé un bloc très resserré. On a concédé très peu d'occasions, on a très bien défendu. On a manqué d’essence pour avoir plus de maîtrise et des temps de jeu plus longs". En effet, les Stéphanois ont proposé un bloc très compact qui a empêché leurs adversaires de les mettre en danger. Ils ont procédé en contre ou sur des attaques très simples et verticales et se sont procuré plusieurs grosses occasions, la victoire aurait pu être plus large.

Sans images, il n'y aura pas d'exemples...


1MT : Gestion défensive et attaques rapides


C'est de nouveau un système 4-2-3-1 qui a été choisi par le staff stéphanois, avec plusieurs changements par rapport au match précédent et des nombreux retours: Saliba associé à Fofana dans l'axe, Gabriel Silva à gauche et Hamouma en soutien de l'avant-centre Diony.

Un bon exemple c'est l'action de défense avant le but, avec Ben Yedder placé entre Saliba et Silva. Sortie en touche et but sur une attaque rapide.

Plusieurs situations chaudes en fin de mi-temps, qui ont permis à Ruffier de faire ses deux arrêts du match. Mais les Stéphanois ont tenu, pas comme contre Nîmes, et sont entré aux vestiaires devant au score.


2MT : Bloc compact et contres


Trauco est entré à la place de Gabriel Silva après la pause : du poste pour poste, le système a été préservé. Plus tard dans la 2e période, Diony est sorti et Cabaye est entré à sa place: les Verts sont passés dans un 4-3-3 avec Hamouma avant-centre. Un système qui a encore plus resserré leur bloc, les Monégasques ne trouvant aucune faille.

Un bon exemple après l'entrée de Cabaye (69e), peut-être avec un contre ensuite.

En fin de match, Dioussé a pris la place d'Aholou au milieu.


Conclusions


Pour un match à élimination directe, le plus important c'est la qualification. Et si on peut trouver l'approche tactique assez réductrice, avec abandon total de la possession et tout miser sur les contres, elle a bien fonctionné. Non seulement les adversaires ont été impuissants, mais les Stéphanois se sont créé plusieurs occasions franches. Qualification, maîtrise, il y a de quoi être satisfait après ce match, même s'il n'a pas été spectaculaire. De plus, plusieurs joueurs ont fait leur retour après des longues absences - avec le gain supplémentaire de confiance, ce sont des éléments prometteurs pour la suite. 

lundi 27 janvier 2020

Lyon - RCT, 27-12

L'avant-match


La phase des groupes de la Challenge Cup est finie et on peut dire que le RCT a brillé, terminant la meilleure équipe de toutes les poules. C'est donc le retour du Top 14, avec un seul match avant une longue pause, pour laisser la place au Tournoi. L'effectif toulonnais en est déjà impacté, d'ailleurs, avec les absences de R.Taofifénua, Ollivon et Serin, mais c'est quand-même une équipe compétitive qui se déplace à Lyon. D'un point de vue comptable, une défaite ne serait pas importante, mais il y a quand-même une revanche à prendre après la défaite à Mayol en début de championnat...

Le match...


... commence bien pour le RCT, qui obtient une pénalité et ouvre le score dès la 2e minute. Mais ensuite c'est la puissance des Lyonnais qui prend le dessus et après une touche sur les 40 mètres, ils marquent un essai. Les Toulonnais perdent les duels, n'arrivent pas à franchir, mais poussent peu à peu leurs adversaires à la faute. Ils se nourrissent ainsi de l'indiscipline du LOU pour finir la période devant au score, 12 à 10. Avec un petit bémol, ils n'ont pas profité d'une supériorité numérique en 1MT, mais Villière a encaissé un carton jaune à son tour juste avant la pause...

Et cette infériorité numérique en début de la 2MT est fatale au RCT, qui encaisse un 2e essais assez rapidement. Le retour de l'ailier ne change rien, les Toulonnais sont privés de ballon, se mettent à la faute et ratent leurs plaquages, ce qui permet aux Lyonnais de marquer le 3e essai, celui du bonus. 17 points pris en 15 minutes, c'est un sacré coup pris au moral. La possession devient enfin toulonnaise, mais aucune solution n'est trouvée. Et dans les dernières minutes, après beaucoup de temps passé dans les 5m adverses, Villière trouve le moyen de rater complètement son match (voire ci-dessous), le score final restant inchangé, 27 à 12.

L'action


La fin de match approche et les Toulonnais cherchent à marquer un essai qui enlèverait le bonus aux Lyonnais et leur permettrait de s'approcher à une pénalité ou un drop d'un bonus défensif. Après une touche à 5m et un maul, ils obtiennent une pénalité. Ils choisissent la mêlée, obtiennent un coup franc et passent la ligne sans aplatir. Et sur la nouvelle mêlée à 5...


... les trois-quarts essayent une combinaison dans le fermé. Le "demi de mêlée" Belleau (9) sort le ballon, profite du faux appel de Savea (13) pour servir Hériteau (12), qui s'empale sur le dernier défenseur, sans servir son ailier Cordin (11) à sa gauche.

Après un point de fixation d'Ory (7), c'est les gros qui essayent :


D'abord Etzebeth (4), puis Setiano (3) plus au large :


Grâce à Gros (1) et Alainu'uese (5), le ballon arrive de nouveau dans les 5 mètres. Parisse (8) sort pour son demi d'ouverture Carbonel (10)...


... qui ne joue pas au large, avec Savea (13) et Villière (11), mais à l'intérieur avec son arrière, Moyano (15). Il perd le ballon au contact, mais en arrière, et Hériteau (12) le récupère. Il est plaqué, mais Alainu'uese (5) essaye de nouveau de passer en force est il est arrêté quasiment sur la ligne. La défense a été bien resserrée et Carbonel (10) joue enfin vers l'aile droite :


Sa passe lobe Savea (13) pour trouver Hériteau (12), pris par le dernier défenseur. Une dernière passe sur un pas et Villière (11) est trouvé et n'a plus qu'à aplatir. Sauf que sa gourmandise le fait sortir de l'en-but et les Toulonnais ne marquent pas l'essai qu'ils méritaient...

La suite


La belle série devait se finir un jour et ça a été lors de ce match à Lyon, qui devient ainsi une bête noire pour le RCT. Les conséquences au classement sont faibles, les Toulonnais restent dans le Top 6, ce qui est leur objectif de la saison. Ils n'accrocheront probablement plus les deux premières places, ils devront maintenant se concentrer pour sécuriser un quart à domicile. Mais pour l'instant ils sont en vacances - Tournoi oblige - et la compétition sera de retour seulement dans trois longues semaines...

dimanche 26 janvier 2020

ASSE - Nîmes, 2-1 (Khazri x2)

Une bonne demi-heure


Un bon debut de match a suffi aux Verts pour retrouver le gout de la victoire en Ligue 1, même s'ils ont bien souffert ensuite contre l'avant-dernier du championnat...

La première demi-heure contre Nîmes a été plutôt réussie, non seulement avec deux buts marqués, mais aussi dans l'animation, dans la qualité du jeu produit. Et  Claude Puel en conférence de presse le souligne aussi : "On a fait une bonne entame durant laquelle on a dominé notre sujet, réalisé de bons enchaînements et marqué deux buts (...) mais à 2-0, on a peut-être pensé que le match était bouclé et on s’est relâchés. Avec ce but encaissé juste avant la mi-temps, on a remis Nîmes dans le match. À partir de là, j’ai su que la seconde période serait compliquée parce qu’on n’a pas encore la confiance pour bien gérer ces contretemps".

En effet, les Stéphanois se sont inexplicablement écroulés après leur deuxième but et les chiffres sont sans appel. Jusqu'au penalty transformé par Khazri, ils avaient la possession (60%) et réussissaient 79% de leurs passes. Après ce but, ils n'ont eu plus que 33% de possession jusqu'à la pause, avec une passe sur deux ratée (53%) ! Et la 2MT a continué dans le même esprit, 44% de possession, une passe sur trois ratée.

Voici quelques exemples, surtout lors de la bonne période des Verts...

Une animation offensive retrouvée


Le staff de l'ASSE a de nouveau aligné une défense à 4, avec une paire Cabaye - Dioussé au milieu...


... et la désormais habituelle paire Abi-Khazri devant. Un 4-2-3-1 classique, avec une animation offensive qui a rappelé par des moments celle qui a bien fonctionné sous Gasset et qui a été visible dès le début du match :


Le ballon circule dans la défense de droite à gauche et Assane Dioussé décroche de l'axe vers le poste de latéral gauche. Ce qui signifie que Trauco monte plus haut dans le couloir et son ailier, Nordin, devient plus axial :


Ces deux joueurs combinent et Nordin joue en arrière, avec Perrin. Le jeu continue avec Cabaye, qui cherche une solution entre les lignes...


Elle vient de Khazri, qui est trouvé et qui cherche à lancer Abi. La défense intercepte et dégage loin, où Cabaye récupère facilement :


Il échange deux passes avec Dioussé avant de jouer long à destination de Nordin : la défense intercepte de nouveau, le ballon est donné au gardien nîmois, qui dégage loin :


Cabaye gagne le duel aérien et Perrin joue en arrière avec Ruffier. Les Verts peuvent commencer une nouvelle attaque, avec leur défenseurs :


Dioussé prend de nouveau le poste de latéral gauche, Trauco monte plus haut dans le couloir. Khazri se trouve derrière la ligne des milieux, mais il décroche un peu pour proposer une solution à son capitaine :


Perrin reçoit de nouveau le ballon et écarte à gauche avec Dioussé. Après avoir été trouvé dans l'axe, Khazri vient en soutien à gauche aussi :


Dioussé prolonge vers lui, mais un adversaire intercepte la passe à destination de Trauco et le ballon sort en touche. La remise en jeu du latéral péruvien est repoussée en touche par un défenseur... trois fois. Sur la troisième touche jouée, le centre d'Abi est bloqué et les Stéphanois bénéficient d'un corner. Qui est repoussé, mais Trauco récupère vite et lance Khazri à la limite du hors-jeu pour l'ouverture du score.


Les Verts ont proposé un jeu assez fluide, mais ils ont aussi fait preuve de beaucoup d'engagement et intensité, comme dans cet exemple à la 32e :


La touche de Debuchy dans le camp adverse trouve Abi, qui joue avec Honorat, qui remet en arrière à son latéral droit, le tout dans un petit périmètre, entourés par des nombreux adversaires. Debuchy rate sa passe, mais le Nîmois rate aussi la sienne sous le pressing de Cabaye. Le ballon arrive à Dioussé, qui cherche un coéquipier en première intention, mais la passe n'est pas précise. Le ballon est enfin dégagé de cette zone et Trauco le repousse de la tête :


Cette capture d'écran est réalisé au moment où le latéral péruvien touche le ballon : Khazri et Nordin se trouvent très loin, mais les deux font l'effort nécessaire :


Nordin est lobé, mais Khazri le récupère, élimine son adversaire et peut se projeter vers l'avant. Après avoir sprinter 30 mètres dans un sens, Nordin sprinte 40 dans l'autre...


... pour être trouvé par la remise d'Abi, qui a servi de relai. Il est fauché dans la surface et Khazri transforme le penalty.


Des erreurs et des contres


C'est à partir de ce moment que les Verts ont arrêté de jouer. Des nombreuses passes ratées, mais aussi des gros moments d'inattention, comme dans cet exemple en tout fin de la 1MT :


Le ballon est remonté par les Nîmois qui l'amènent de la droite vers la gauche, mais pas assez vite pour déséquilibrer le bloc stéphanois, qui se remet en place (c'est Abi qui sprinte pour couvrir le poste de milieu gauche dans cet exemple) :


Debuchy est excentré en suivant son ailier, un milieu se projette, ainsi que l'avant-centre, les deux suivis par Cabaye et respectivement Fofana. Des Verts bien en place et concentrés, qui récupèrent la possession, le premier relayant le ballon jusqu'à Honorat :


On aurait pu croire que l'attaque nîmoise est finie, mais Honorat s'arrête de jouer inexplicablement et perd le ballon. Une situation dangereuse, mais il n'y a qu'un seul adversaire dans la surface stéphanoise...


... ce qui malheureusement a suffi pour la réduction du score.


Ce genre de moment de flottement a été plus rare en 2MT, mais les Verts ont quand-même laissé la possession du ballon à leurs adversaires, préférant plutôt un jeu en contre. Le double changement M'Vila pour Cabaye et Bouanga pour Honorat n'a pas changé le système de jeu...


... mais a permis aux Stéphanois d'avoir des projections rapides vers l'avant, comme dans cet exemple à la 77e :


Un coup franc nîmois est repoussé de la tête par Abi jusqu'à Dioussé, qui remet dans la course de Khazri. Bouanga et Nordin se trouvent plus bas, mais ils se projettent très vite :


Malheureusement, la passe de Khazri pour le premier est interceptée et les Nîmois peuvent de nouveau attaquer :


Debuchy se trouve en difficulté dans sa zone, M'Vila essaie de combler en tant que milieu droit. Les adversaires combinent et cherchent clairement la supériorité numérique dans ce périmètre :


Sauf que Debuchy ne tombe pas dans la feinte de l'appel d'un Nîmois, et le duo formé avec M'Vila finit par récupérer le ballon...


... qui arrive à Dioussé, qui joue vers l'avant, avec Abi. Bouanga et Nordin se trouvent dans la même zone et se projettent de nouveau très vite vers l'avant :


C'est le premier qui est choisi et qui passe en vitesse balle au pied la défense et Khazri (qui ne participe pas à l'action). Malheureusement sa passe latérale dans la surface à destination de Nordin est dégagée en corner par un défenseur. Les Verts n'arrivent pas à creuser l'écart au score et se font peur en tout fin de match, réussissant néanmoins de préserver la victoire.


Conclusions


Le résultat est là, la manière seulement partiellement, pendant la première demi-heure. L'équipe a clairement besoin de retrouver de la confiance, comme le souligne Claude Puel : "tout le monde se bat avec beaucoup de solidarité, les titulaires comme ceux qui entrent en jeu. J’aime l’état d’esprit de mes joueurs en ce moment (...) On sera capables de faire de bonnes choses quand on sera en confiance". Plusieurs joueurs sont de retour de l'infirmerie, d'autres retrouvent un bon niveau, des automatismes se mettent en place et les Verts commence à produire du beau jeu. Il faut continuer et confirmer, de préférence sur un peu plus d'une demi-heure la prochaine fois...

dimanche 19 janvier 2020

RCT - Bayonne, 50-6 (Cordin, Heem, Ory, Gigashvili x2, Isa, Devaux, Villière)

L'avant-match


Les matchs des autres poules s'étaient disputés avant celui du RCT et les Toulonnais connaissaient la situation avant même de jouer : une victoire contre Bayonne, même sans bonus, leur permettait de finir la meilleure équipe de toutes les poules réunies. Un quart de finale à domicile et une éventuelle demi-finale aussi, il fallait donc assurer contre un adversaire qui n'avait plus rien à jouer et qui avait bien fait tourner pour ce match.

Le match...


... a commencé avec une longue possession adverse, les Toulonnais étant privés complètement du ballon. Mais ils ont été d'une efficacité impressionnante, exploitant parfaitement les ballons perdus par les Bayonnais et marquant deux essais après un gros quart d'heure. Le match s'est un peu rééquilibré, mais le RCT ne trouvait pas la faille, commençant même à déjouer et remettre Bayonne dans le match (14-6 à la mi-temps).

La guelante de Caïazzo pendant la pause et plusieurs changements de joueurs effectués dès le retour des vestiaires ont complètement changé la physionomie du match. Un essai sur un ballon porté à 5m, puis un festival d'essais suite à des relances. Le jeu au pied des Bayonnais, suivi de leur défense approximative, a permis aux trois-quarts du RCT de se faire plaisir. Et à la fin les Toulonnais ont marqué 6 essais en 2MT pour atteindre la barre des 50 points !

L'action


Les matchs a commencé depuis quelques minutes, mais les Toulonnais n'ont quasiment pas touché le ballon. Ils subissent les attaques adverses...


... mais ils défendent plutôt bien, même si sur cette action les Bayonnais sont dangereux à l'extérieur :


Heureusement, l'ailier adverse commet un en-avant et Heem (13), qui était monté fermer, récupère le ballon. Il le donne à Dakuwaqa (14) et il faut plusieurs Bayonnais pour le mettre à terre. Cottin (9) met un peu de temps à sortir le ballon...


... et il finit par trouver Hériteau (12). Cordin (15) et Villière (11) attendent le ballon tout au large, mais c'est Carbonel (10), en retrait, qui est préféré :


L'angle de course du demi d'ouverture toulonnais est très bon, il fixe le dernier défenseur, avant de servir son ailier dans le couloir. Villière (11) peut ainsi sprinter...


... fixer un défenseur, jouer avec Cottin (9) à l'intérieur , qui remet à Cordin (15) pour le premier essai du match. Une efficacité impressionante de la part du RCT...

La suite


Le hasard des résultats fait que le RCT recroisera la route des Scarlets, en quart de finale de la Challenge Cup. Quand on se souvient de comment la dernière réception des Gallois a été indécise, ce n'est clairement pas un match à prendre à la légère. Mais ce quart de finale est loin, dans plus de deux mois, et d'ici-là plusieurs matchs de Top 14 sont à disputer. Des matchs en période de Tournoi, donc avec un effectif réduit par les sélections et des longues semaines de pause entre deux rencontres...

Paris FC - ASSE, 2-3 (Khazri, Abi, Debuchy)

Dans la Coupe, c'est seulement la qualification qui compte. Et même si les Verts ont eu du mal contre Paris FC, ils se sont qualifiés au bout d'un match où ils ont fait preuve de caractère.  

Le système de jeu en début de match a été un 4-3-3 avec Cabaye en pointe basse d'un triangle au milieu formé avec Mahdi Camara et Jean-Eudes Aholou :


Une défense à 4 et donc seulement 3 joueurs offensifs, Abi en avant-centre et Khazri et Nordin sur les côtés. Ces attaquants ont eu du mal à se trouver, à combiner, mais ce qui a surtout marqué les esprits a été la perméabilité du bloc stéphanois dans l'axe, malgré une sentinelle :


Théoriquement, un 4-1-4-1 doit offrir des garanties défensives, surtout entre les lignes. Mais quand elles sont si distancées, quand les deux milieux axiaux ne coupent pas les angles de passe, quand la sentinelle est un peu lente... les adversaires n'ont aucun mal à percé en plein axe. Dans l'action ci-dessus Ruffier gagne son face-à-face avec un Parisien, mais il peut rien faire quelques minutes plus tard, sur une action similaire.

Le staff stéphanois a ainsi ajusté son système, passant dans un 4-2-3-1, avec Khazri axial en soutien d'Abi, Aholou excentré à gauche et une paire de milieux récupérateurs Camara-Cabaye :


Les deux milieux axiaux ont stabilité le bloc en phase défensive, et la présence de Khazri entre les lignes a augmenté la présence offensive, comme dans cette action, où Cabaye trouve Debuchy à droite, qui lance Nordin dans le couloir, qui centre et Khazri égalise.


Malheureusement, en 2e période les Verts ont de nouveau encaissé un but, plein axe, après une perte de balle et des défenseurs trop lents pour rattrapé le coup.

Comme Aholou n'apportait rien en tant qu'ailier, il a été changé avec Honorat, Nordin passant à gauche. L'animation offensive stéphanoise a continué à passer par les couloirs, où les paires Debuchy-Honorat et Trauco-Nordin ont mis à mal la défense adverse. C'est une combinaison entre les premiers qui a offert à Abi son premier but en pro et un corner de Nordin qui a permis à Debuchy de marquer le 3e but des Verts.

La suite du match a été sous le signe de la gestion, avec Dioussé qui est entré en milieu gauche à la place de Nordin et Fofana qui a remplacé Khazri en tout fin de rencontre, l'ASSE passant en 5-4-1.


Conclusions


Qualification acquise, toujours sans des retours de l'infirmerie. Saliba, M'Vila, Youssouf, Hamouma, Bouanga... 5 titulaires absents, sans compter Silva et Boudebouz. Ils manquent clairement à l'équipe, qui a du mal à trouver un équilibre, et qui est toujours très approximative défensivement...

lundi 13 janvier 2020

ASSE - Nantes, 0-2

Fade


Les Verts ont mal démarré la phase des matchs retours, concédant une défaite à domicile à terme d'un match sans spectateurs et sans rythme...


Le résultat c'est une chose, la manière ça en est une autre. Et les deux ont été décevants pour l'ASSE lors de la réception de Nantes. Et Claude Puel en conférence de presse en est parfaitement conscient : "notre performance a été insuffisante face à une équipe bien organisée (...) il manquait toujours le bon appel, la bonne passe vers l’avant. On s’est au contraire installés dans un train-train et on a manqué de tempo". Il est évident que l'absence des supporters a joué sur le manque de rythme qu'on a pu observer dans le jeu stéphanois, mais leur prestation sans relief ne peut pas avoir comme seule raison le huis clos. Bien sûr, la solidité du bloc défensif adverse en a aussi contribué, comme d'autres facteurs qui seront plus évidents dans les exemples suivants.


1MT : Passer les lignes adverses


Il est difficile d'illustrer dans une analyse tactique un manque de rythme ou de vitesse dans le jeu. On pourrait prendre comme exemple les nombreuses séquences des passes répétées entre défenseurs, incapables de trouver une solution vers l'avant, mais, pour positiver un peu, on regardera plutôt un exemple d'une des rares attaques construites proprement par les Verts.

Mais avant cela, le système tactique :


Un 4-2-3-1 classique, avec Khazri avant-centre et Boudebouz en meneur de jeu devant une paire de milieux axiaux Cabaye - Mahdi Camara. L'enjeu de l'animation offensive des Verts a été de faire remonter le ballon proprement des défenseurs jusqu'aux attaquants.

Comme par exemple à la 13e minute, quand Ruffier joue avec Perrin et via Moukoudi le ballon arrive jusqu'à Palencia :


Les deux premières lignes du bloc nantais sont visibles, les deux attaquants se sont employés à couper les angles de passe vers les deux milieux axiaux stéphanois, Cabaye et Camara. Les Verts sont donc obligés de trouver d'autres possibilités pour amener vers le but adverse - dans cet exemple, c'est Palencia qui cherche à trouver un coéquipier plus haut :


Boudebouz se trouvait entre les lignes, Khazri décroche et y va aussi. La passe de Palencia n'est pas trop précise et elle est interceptée par le latéral gauche adverse. Heureusement, Cabaye intercepte aussi la passe de ce dernier et Palencia récupère de nouveau le ballon.


Le jeu change de côté, via Moukoudi et Camara, mais les transmissions sont lentes et le bloc adverse a le temps de coulisser. Le milieu droit nantais intercepte la passe vers Trauco, mais le ballon sort en touche. Perrin reçoit le ballon sur la remise en touche et une nouvelle attaque doit être construite :


Camara et Cabaye ne sont pas trouvables, il est difficile de faire parvenir le ballon entre les lignes jusqu'à Boudebouz.. à moins qu'en espace soit créé. L'appel en profondeur de Khazri fait reculer la défense et son milieu offensif se retrouve libre :


Perrin le trouve parfaitement, mais le contrôle est approximatif et les Nantais ont le temps de revenir. Un milieu récupère le ballon dans les pieds de Boudebouz, un contre peut être lancé...


... mais Palencia lit bien le jeu et intercepte, avant de lancer Honorat à droite. L'ailier stéphanois combine avec Boudebouz, qui lui avait proposé une solution en s'excentrant...


... mais qui choisit ensuite de jouer en arrière, avec Moukoudi. Le jeu est de nouveau envoyé à gauche, via Perrin :


Trauco reçoit le ballon, mais le bloc adverse, de nouveau en place, a le temps de coulisser. Le latéral gauche s'appuie sur Camara, qui combine avec Nordin, qui retrouve Trauco. Le jeu est fermé de ce côté, alors on change :


Moukoudi reçoit le ballon, les Nantais coulissent vers leur gauche, mais pas assez vite pour fermer tous les angles de passe :


La belle passe verticale trouve Boudebouz entre les lignes, qui sert Khazri. L'avant-centre stéphanois n'est pas hors jeu (la défense avait reculé) : il dribble un défenseur, mais perd le ballon avant de pouvoir armer sa frappe.

L'action précédente est une des rares en 1MT où les Verts ont réussi à amener le ballon proprement de leur défense jusqu'aux 30 mètres adverses. La faute à un bloc adverse qui a rendu impossible le travail des milieux axiaux et à des attaquants restés en général assez haut : une équipe stéphanoise trop étirée sur la longueur en phase de construction pour y arriver facilement. Les Stéphanois ont ainsi gardé le ballon en première période, mais ils se sont rarement montré dangereux, ayant en général du mal à arriver jusqu'à la surface adverse. Ainsi, en 1MT ils ont eu la possession (63%), mais ils ont tiré moins souvent que les Nantais (4 tirs à 7).


2MT : Pas de bloc équipe


Non seulement les Stéphanois ont eu du mal à construire leurs attaques, mais en plus ils ont été approximatifs en défense. Et la différence entre le bloc proposé par les deux équipes a été évidente, comme par exemple à la 48e minute, quand les 4 offensifs déclenchent un pressing sur les défenseurs nantais :


Abi était entré après la pause à la place de Boudebouz, Khazri reculant un peu d'une position d'avant-centre à celle de milieu offensif. Honorat cherche son latéral, Khazri un central... et Abi et Nordin pressent tous les deux le même autre défenseur. Qui parvient à trouver son avant-centre, qui remet au latéral droit, qui n'a plus d'adversaire direct.


Il a donc le temps d'attendre des appels. Perrin ayant sorti avec l'avant-centre, l'autre attaquant nantais plonge dans son dos, où il est trouvé par son latéral, passant avant Moukoudi, trop lent.


Le bloc défensif stéphanois n'est plus en place. Camara a du couvrir à gauche, Moukoudi et Trauco s'y trouvent aussi. Il y a de l'espace entre les défenseurs, bien exploité par les Nantais, Cabaye étant trop loin pour empêcher l'avant-centre adverse de recevoir le ballon dans la surface. Heureusement son centre passe devant la cage de Ruffier sans être repris. Le ballon est néanmoins récupéré par le milieu gauche, qui temporise :


Honorat et Cabaye se trouvent à 2-contre-2 dans ce couloir, Palencia y va aussi, laissant ses coéquipiers à 4-contre-4 dans la surface. Ce n'est normalement pas si grave, sauf que Cabaye et Camara anticipent tous les deux une passe à l'extérieur de la surface :


Un des attaquants adverses se trouvent ainsi tout seul dans la surface, où il est trouvé et où il élimine par son contrôle un Moukoudi arrivé trop tard. Et les Verts encaissent un deuxième but, dès le début de la deuxième période...


Après l'entrée d'Abi après la pause, deux autres changements des joueurs offensifs sont intervenus au cours de la deuxième période. Rivera est entré à la place d'Honorat...


... et a pris la place de "10", pendant que Khazri s'est excentré à gauche et Nordin a changé d'aile, à droite. Ensuite, en fin de match, Edmilson est entré à la place de ce dernier...


... et les trois milieux offensifs ont de nouveau permuté, Khazri dans l'axe, Rivera à droite et le nouveau entré à gauche. Les entrants ont apporté de l'envie, de la vivacité, mais le jeu collectif des Verts a toujours été poussif et pas inspiré...


Conclusions


Sans supporters il est difficile de mettre du rythme, et sans rythme il est difficile d'avoir une animation offensive digne de son nom. Surtout quand il y a toujours de très nombreux absents dans les rangs stéphanois. Mais ce n'est pas l'absence d'animation offensive qui est la plus inquiétante, c'est le manque de rigueur défensive, comme le souligne très bien Claude Puel : "on concède des buts qu’on devrait pouvoir éviter. On doit faire preuve de plus de rigueur défensive et être plus vigilants (...) Il nous faudra faire preuve de plus rigueur collective et retrouver un niveau de performance homogène au sein de l’équipe". Et c'est maintenant le chantier prioritaire du staff stéphanois, retrouver un vrai bloc équipe, une défense sereine et solide.