mercredi 28 novembre 2018

Nîmes - ASSE, 1-1 (Beric)

Ils ont perdu gros


Pour la quatrième année consécutive le parcours de l'ASSE en Coupe de la Ligue s'arrête dès son premier match.

Le staff stéphanois a procédé à une importante rotation pour ce match, tout en gardant un système quelques titulaires habituels :


Des nombreux joueurs avec peu de temps de jeu avaient l'occasion de se montrer, notamment Polomat, Diousse et Beric, mais aussi Nordin et Salibur sur les ailes, pendant que KMP et Hamouma évoluaient dans des rôles inhabituels (latéral droit, soutien de l'attaquant, respectivement). Mais la performance de cette équipe lors de la première période a été tout simplement "déguelasse" ou "catastrophique" selon les dires de Saliba et Gasset. De trop nombreuses approximations techniques, aucune envie d'emballer le match, les Verts ont tellement rien produit que cet article n'analysera même pas cette période. L'apparition de quelques titulaires et le discours aux vestiaires a changé le visage de l'ASSE en deuxième mi-temps, période qu'on regardera plus en détail.

Ca va mieux ?


Apparemment le coach stéphanois a remonté les bretelles de ses joueurs à la pause, mais tout n'est pas devenu plus propre de suite. Pour l'exemple, on peut regarder cette action à la 57e qui commence avec un très long dégagement du coach adverse...


... qui est prolongé par Subotic dans les bras de Ruffier. L'intention des Verts est de relancer proprement, alors le gardien stéphanois joue avec Polomat, qui monte avec le ballon dans son couloir :


Il essaye de combiner avec Salibur, mais l'échange de passes n'est pas propre, la remise de l'ailier étant dans le dos du latéral, qui est obligé de se retourner :


Les adversaires sont montés pour le pressing, alors Polomat sort le ballon de ce côté, Subotic et Ruffier lui offrant des possibilités de passe :


Il choisit la direction pour Ruffier et la puissance pour Subotic, ce qui oblige ce dernier de reculé pour récupérer le ballon, mais le temps qu'il se retourne, le mal est déjà fait et le pressing adverse est très agressif :


Ruffier fait des grands gestes, mais Subotic a le dos tourné. Il ne peut pas jouer avec Saliba, M'Vila ou Polomat, alors il met le ballon en touche. Voilà un bel exemple de relance propre stéphanoise, en 2MT en plus.

Beaucoup mieux !


Mais peu à peu, les Verts ont commencé à vraiment maîtriser leur partition, les déchets techniques sont devenus presque inexistants et les failles dans le bloc adverse plus faciles à exploiter. Ainsi, l'ASSE a proposé une série d'actions très intéressantes, qui commencent à la 77e par un très long dégagement du goal adverse, directement dans les bras de Ruffier :


Le gardien stéphanois choisit de dégager au pied et sa passe est précise et trouve Cabella, qui remet de la poitrine pour KMP : 


Le latéral droit stéphanois donne le ballon à Selnaes qui se retourne, cherche une solution de passe et voit l'appel de Polomat :


Sa passe est millimétrée dans la course du latéral gauche et les deux lignes de 3 de Nîmes ont été passées, la défense se retrouvant ainsi en difficulté : 


Khazri, Beric et Salibur font les appels qu'il faut, tout le monde s'attend de voir le premier recevoir le ballon, mais c'est Cabella, resté en retrait, qui est servi. Son tir de l'extérieur de la surface passe au dessus de la transversale.

6 mètres joué long, quelques passes, touche pour Nîmes à gauche, quelques passes de plus, le jeu est déplacé à droite, centre nîmois repoussé, tir de loin écrasé dans les bras de Ruffier, qui dégage de nouveau au pied :


Beric est à la réception, mais sa remise de la tête est récupérée par un défenseur, qui joue avec son gardien. C'est le tour de Nîmes de relancer proprement : 


Cabella et Beric sont au pressing sur les défenseurs, Khazri et Salibur tiennent leurs couloirs, à côtés des latéraux adverses. Un milieu axial est trouvé et avance un peu avec le ballon. A sa gauche, il voit...


... l'appel de son latéral, complètement abandonné par Salibur, resté loin derrière (pendant ce temps Khazri fait l'effort de revenir de l'autre côté). La passe cherche à profiter de cet appel, mais Selnaes l'intercepte de la tête... 


... et le ballon arrive dans les pieds de Cabella, qui se projette de suite vers le but adverse. Khazri commence un sprint dans l'autre sens...


... et il est servi dans la course par Cabella. Il ne combine pas avec Beric, côté opposé, mais essaye de passer entre les deux défenseurs restants et frapper de loin. Son tir est repoussé, mais très vite récupéré par les Verts :


Salibur a le ballon et monte avec, puis change d'avis, revient sur ses pas et finalement tergiverse en attendant une solution. Le bloc nîmois est de nouveau en place...


... mais la maîtrise technique des Verts leur permet de jouer dans des petits périmètres. Passe en retrait pour Selnaes, qui trouve Cabella dans la surface par une passe verticale qui élimine tous les joueurs. Le meneur de jeu stéphanois écarte pour Salibur, qui centre dans la surface, où ses coéquipiers sont en surnombre : 


Khazri tire, le gardien repousse dans les pieds de Selnaes, qui remet en retrait pour M'Vila, qui voit sa frappe repoussée en corner par le gardien. Le corner ne donne rien et pour ne pas se faire contrer, le ballon est repoussé jusqu'à Ruffier :


Nouvelle relance, cette fois-ci à la main avec M'Vila. Qui s'appuie sur Cabella, qui combine avec Selnaes, qui joue en retrait... 


... avec Subotic, qui redonne à M'Vila. Ça peut sembler simple, mais ce genre de séquence n'était pas réalisable en première période. Surtout que la suite est pas mal non plus, une longue passe de M'Vila trouve KMP... 


... qui décide de partir balle au pied et avancer sur une bonne vingtaine de mètres, attirant sur lui plusieurs adversaires... 


... et comme Beric fixe la défense, Cabella est complètement libre à gauche, où il est trouvé par la passe de KMP. Tir repoussé par le gardien dans les pieds de Beric, qui ouvre le score et conclut ainsi 4 minutes pendant lesquels les Verts ont surclassé leurs adversaires.

Conclusions


Malheureusement, ça n'a pas suffit et un but encaissé à la dernière minute et la séance de tirs au buts qui a suivi ont arrêté net la campagne stéphanoise dans cette édition de Coupe de la Ligue. Comme lors de la précédente ou celles d'avant, les Verts ne sont plus une équipe de coupes. Mais au delà du résultat, frustrant, ce match est clairement plein de renseignements pour le staff, la différence de niveau entre les habituels titulaires et les remplaçants étant impressionnante. Avec ses principaux éléments présents sur le terrain, l'ASSE peut produire un football de qualité, il n'y a pas de doute, mais il manque toujours la constance, la capacité de le faire régulièrement et d'en profiter à la fin du match. 

Bordeaux - RCT, 36-25 (Bonneval, Pietersen, Trihn-Duc)

L'avant-match


Après cette longue trêve internationale, le Top 14 est de retour et avec lui les inquiétudes des Toulonnais. Toujours très mal placés au classement, toujours sans le moindre point pris à l'extérieur, les joueurs du RCT sont en quête d'un renouveau. Mais sans 4 internationaux, avec toujours autant des blessés (aucun retour lors de ces 3 semaines de pause !), ça sera dur de ramener quelque chose de Bordeaux. 

Le match...


... commence parfaitement pour le RCT, avec un bel essai de Bonneval après un exploit personnel. Mais c'était un feu de paille et l'indiscipline fait peu à peu perdre des points aux Toulonnais. Qui défendent bien les mauls adverses, mais qui se font pénalisés en mêlée et surtout au sol - 6 pénalités à 0 à la 25e minute ! Passés derrière au score, ils arrivent quand-même à produire du jeu et un autre bel essai à la demi-heure de jeu (voire plus bas), mais la suite est catastrophique. Un essai encaissé quasiment sur le renvoi, un rouge pour Taofifénua et la 8e pénalité concédée scelle le score 19-12 à la pause.

La 2MT commence mal pour le RCT, avec un 2e essai encaissé, puis un 3e à la 50e, mais aussi avec une première pénalité obtenue, à la 45e. Largués au score, les Toulonnais retombent dans leurs travers, avec des lancers perdus, des en-avants qui gâchent leurs attaquent et des mêlées régulièrement explosées. Mais presque à la surprise générale, le 3e essai du RCT permet aux Toulonnais de revenir à 8 points avec encore 10 minutes à jouer. Ils se jettent ainsi à la recherche d'une ultime pénalité, nécessaire pour le point de bonus défensif... mais bien sûr elle sera en faveur des Bordelais, qui creusent de nouveau l'écart au score et le RCT rentre de nouveau bredouille.

L'action


On joue depuis une demi-heure et après l'essai marqué en début de match, le RCT a payé son indiscipline et se retrouve mené au score. Une touche d'Etrillard sur la ligne médiane permet de lancer une attaque...


... mais le ballon est pas mal cafouillé, Rebbadj (6) dévie le lancer vers le sol, Etrillard (2) le prolonge vers son demi de mêlée, mais Escande (9) l'échappe aussi, heureusement vers l'arrière. Après avoir reculé de 10 mètres, les Toulonnais arrivent à les regagner...


... grâce à ce ballon sorti par Taofifénua (5) pour van der Merwe (3) et une passe après contact de ce dernier pour Alainu'uese (4). Le jeu est envoyé au large :


Escande (9) pour Carbonel (10), puis Trihn-Duc (12) et le ballon arrive à Messam (8), intercalé entre les trois-quarts, qui ne combine pas avec Fekitoa (13), Bonneval (15) et Pietersen (14) à sa droite, mais qui percute la défense. Trihn-Duc récupère le ballon et avance aussi un peu et le RCT se trouve sur les 40m adverses :


C'est au tour des gros de se montrer, Messam (8) reçoit le ballon d'Escande (9) et sert Fresia (1), bien entouré par Etrillard (2), van der Merwe (3) et Alainu'uese (4). En force, les Toulonnais avancent un peu, mais surtout fixent la défense. Et après un autre point de fixation de van der Merwe...


... il y a un surnombre à droite. Carbonel (10), Fekitoa (13) et Trihn-Duc (12) ont chacun un adversaire devant, Ikpefan (11) vient de son aile, mais son déplacement est suivi par un adversaire. Par contre, au large Bonneval (15), Messam (8) et Pietersen (14) n'ont que deux défenseurs devant. Encore mieux, Fekitoa sert à l'intérieur Ikpefan, qui passe dans la porte ouverte et même s'il est plaqué sur la ligne des 22m, il a attiré tous les défenseurs possibles :


Trihn-Duc (12) et Bonneval (15) sont au soutien, Escande (9) s'est vite déplacé et la sortie rapide vers Messam (8) et la passe sur un pas vers Pietersen (14) permettent aux Toulonnais de marquer leur deuxième essai. 

La suite


Mais ça n'a pas suffit et pour la 5e fois en championnat, 6e en total, le RCT revient sans rien d'un déplacement. L'indiscipline coûte très cher et d'ici la fin de la phase régulière il faudra commencer à faire des résultats à l'extérieur. Parce que le peu des points pris à domicile peut ne pas suffire, même s'ils sont très importants. A commencer par ceux que les Toulonnais doivent absolument prendre contre Grenoble dans une semaine, contre un concurrent direct pour le maintien. 

dimanche 25 novembre 2018

Lyon - ASSE, 1-0

C'était un derby ?


Le dernier match des Verts, synonyme de leur troisième défaite cette saison, a été un derby plus dans le nom que dans l'envie et la passion.

Traditionnellement, les derbys génèrent de la passion et les défaites lors de ces matchs font mal. Pourtant, cette dernière ne semble pas avoir créé beaucoup d'émotion, chez les supporters ou chez les joueurs. Certes, de la frustration, parce qu'il y avait de la place, parce qu'avec un peu plus de réussite le résultat aurait pu être différent. Mais dans la réaction des joueurs sur le terrain après avoir concédé le but et après le match on peut plutôt voir une défaite chez une quelconque équipe du haut du classement, comme on en a l'habitude cette saison. Le reste de cette analyse décrira le plan de jeu initial, ainsi que les différentes évolutions tactiques intervenues lors de ce match, mais le tout est bien résumé dans les déclarations de Gasset trouvées en début des analyses des déplacements à Paris et Lille. Troisième déplacement chez un "gros", troisième fois la même approche, troisième fois le même résultat.

1MT : neutralisation tactique


Le positionnement des joueurs juste avant le coup d'envoi est en général un bon indicateur pour le système de jeu en place, notamment pour une défense à 3 ou à 4 :


Du côté de Lyon, le 3-4-3 est évident et les Verts semblent évoluer en 4-2-3-1, avec KMP à la hauteur de Diony. Mais la réalité du match a été différente, les Stéphanois évoluant dans le même système que leurs adversaires. Une défense à 3/5, avec KMP dans le couloir droit et Gabriel Silva dans le gauche, pour contrer les pistons adverses et avec Debuchy-Subotic-Koldziejczak en défense centrale pour éventuellement marquer les 3 attaquants adverses, tous axiaux :


En plus d'illustrer les systèmes en place, l'image ci-dessus montre aussi le placement particulier des deux attaquants lyonnais. Quand ils décrochent, ils sont pris par la paire Selnaes-M'Vila. S'ils montent plus haut, ils peuvent être pris par des défenseurs. Ce qui sera aussi le cas si un des milieux axiaux passe la première ligne défensive des Verts (Diony-Cabella-Khazri) :


Bref, le système tactique des Verts a été choisi pour parfaitement contrer celui de leurs adversaires.


Mais les Stéphanois n'ont pas seulement défendu dans ce système, ils en ont aussi construit leurs attaques. En partant toujours d'une base commune avec leurs autres matchs, des passes entre les défenseurs et la paire au milieu pour passer le premier rideau adverse : 


Combiner à 5 permet de facilement passer une ligne de 3 adversaires et donc amener le ballon plus haut sur le terrain :


Cabella est dans son rôle de liant entre le milieu et l'attaque et ses coéquipiers devant attendent le ballon :


4 attaquants pour 5 défenseurs, il n'y a pas de déséquilibre, les deux systèmes se neutralisent réciproquement.


Mais les Verts ne cherchaient pas spécialement une animation offensive qui déséquilibre l'adversaire, le plan de jeu a été plus simpliste, basé sur des contres. Ainsi, ils ont abandonné la possession (37% sur la 1MT), mais en se montrant plus dangereux, 7 tirs à 2. Malheureusement ils n'ont cadré que 2 de leurs tirs (aucun pour Lyon), sans marquer. Pour un exemple de jeu en contre, voici une action qui commence à la 22e minute :


Attaque lyonnaise avec la défense à 5 en place et la paire Selnaes-M'Vila qui gère un milieu et un attaquant. Cabella est venu défendre aussi, parce que un des défenseurs adverses est là pour apporter du surnombre :


Ainsi, quand Kolo dégage le ballon lors de la première tentative d'un attaquant adverse, c'est ce défenseur qui le récupère. Les Lyonnais essayent de combiner encore...


... mais Kolo s'interpose une deuxième fois et maintenant le ballon arrive à Selnaes. Il y a 8 joueurs lyonnais dans les 30m stéphanois, les seuls joueurs qui n'apparaissent pas sur cette image sont Khazri, Diony et deux défenseurs adverses. Bref, déséquilibre dans la défense lyonnaise, surtout que Cabella est déjà plus avancé que tout le monde sur l'image et Selnaes monte balle au pied :


Un contre classique avec un surnombre stéphanois. Selnaes sert Cabella à gauche et son centre est repris par Diony de la tête pour probablement la plus grosse occasion de l'ASSE lors de cette période.


2MT : changements tactiques


Les Lyonnais ne pouvant pas se contenter de leur première période, ils ont changé des choses au retour des vestiaires. Un changement de joueur offensif poste pour poste, un repositionnement tactique d'un de leurs attaquants et surtout plus d'envie. Le résultat a été une très large domination dans le premier quart d'heure, avec 75% de possession, mais une domination dangereuse, avec 7 tirs (dont un seul cadré, le but). Dans ce gros quart d'heure, l'ASSE n'a pas vu le ballon et n'a pas tiré au but...

Pour un exemple de positionnement et envie, une action qui commence à la 53e, avec le ballon dans la défense lyonnaise :


Les 5 défenseurs stéphanois sont en place, la paire Selnaes-M'Vila surveille un milieu axial et un attaquant (les deux autres étant dans la défense). Le rôle des trois devant (Diony-Cabella-Khazri) est d'empêcher que le ballon arrive facilement vers les attaquants, mais quand un défenseur central décide de monter balle au pied, il peut facilement passer entre eux et monter une bonne trentaine de mètres sans problème :


Seul Diony fait un effort pour le suivre, mais sans pouvoir l'arrêter de décaler le jeu à gauche. La paire Selnaes-M'Vila a du serrer dans l'axe suite à cette montée, libérant ainsi leurs adversaires directs - c'est le milieu axial qui reçoit le ballon. Pendant ce temps, Cabella reste au marquage de l'autre milieu, mais ne le suit pas réellement quand il monte :


Le jeu est calmé, le rush du défenseur n'a pas eu d'incidence. Les 5 défenseurs sont en place, surveillant 2 attaquants et 2 latéraux. La paire au milieu est aussi là... mais a devant elle 3 joueurs, étant abandonnée par le trio Cabella-Diony-Khazri :


Le ballon circule latéralement de gauche à droite et retour entre ces trois lyonnais, qui cherchent une ouverture. Se retrouver à 7-contre-7 est un déséquilibre pour une défense, surtout quand les adversaires se placent intelligemment en surnombre dans une zone précise. Ayant ainsi contourné les milieux stéphanois, le milieu peut monter avec le ballon :


Debuchy et KMP sortent le bloquer, un attaquant fait un appel dans le dos du premier, mais c'est le piston gauche, libéré par le deuxième, qui est servi. Son centre (un des 13 dans ce gros quart d'heure) est repoussé en corner. Et sur un des 5 corners dans cet intervalle, les Lyonnais ouvrent le score.


Se retrouvant désormais dans l'obligation de produire du jeu, le staff stéphanois a du changer l'approche tactique. Un double changement des joueurs (Hamouma pour KMP et Salibur pour Diony) aurait pu être poste pour poste, mais le système a été changé aussi :


Défense à 4, des vrais ailiers, Cabella en soutien de Khazri, les Verts sont revenus à un système plus classique, une preuve de plus que le système initial n'était pas censé produire du jeu. Mais même ce système n'a pas duré longtemps : après que les Lyonnais sont passés à 10, les Stéphanois ont décidé de jouer le tout pour tout, passant dans un 4-2-4 avec Cabella en milieu axial à côté de M'Vila. Une tactique probablement pas trop préparée à l'entraînement, avec des attaques parfois mieux construites que d'autres.

Un bon exemple commence à la 82e avec une relance de Ruffier :


Sur cette image on voit bien la défense à 4 et les deux milieux axiaux qui cherchent à passer le premier rideau défensif formé d'un attaquant et 4 milieux. Le ballon circule dans la défense et il est envoyé à gauche, où Gabriel Silva monte dans son couloir :


Des passes simples et rapides et la ligne des milieux a été contournée :


Devant, Beric se trouve en avant-centre, Hamouma et Khazri en ailiers et Salibur en "10" entre les lignes, sans sentinelle adverse, vue l'infériorité numérique. Silva lance Hamouma en profondeur dans le couloir, les attaquants plongent dans la surface tirant la défense avec eux et laissant Salibur seul pour le centre en retraite de Hamouma :


Malheureusement, le retour d'un milieu empêche la dernière recrue de l'ASSE de frapper proprement.


C'était une attaque très simple et pourtant très bien construite. Mais les Verts ont eu du mal à en reproduire et se sont souvent compliqués la tâche, comme par exemple deux minutes plus tard :


Toujours une préparation dans la défense, les latéraux sont plus haut, c'est Khazri en "10" et Salibur sur le côté, sinon pas de différence majeure. Sauf que Cabella reçoit le ballon et le garde pendant quelques bonnes secondes, au lieu de le faire circuler rapidement comme dans l'exemple précédent. Dans sa défense, il n'est pas aidé par les mouvements devant :


Beric et Hamouma se marchent sur les pieds, Khazri est complètement masqué derrière les milieux. M'Vila lui fait signe que le jeu se trouve à droite, mais Cabella préfère revenir avec Kolo :


Khazri et Hamouma sont trop proches l'un de l'autre, le bloc défensif est resserré, M'Vila fait des grands gestes pour recevoir le ballon et écarter à droite, où Debuchy est seul. Kolo préfère de jouer dans l'axe et sa passe arrive à Hamouma, qui cherche à combiner dans un petit périmètre, sans réussite.

Néanmoins, on ne peut pas reprocher aux Verts de ne pas avoir essayé. Lors de ce dernier quart d'heure ils ont largement eu la possession (72%) et se sont montrés souvent dangereux (8 tirs, dont un seul cadré). Sans réussite...  


Conclusions


Pour résumer, les Verts ont su neutraliser tactiquement leurs adversaires en première période. Et leur plan de jeu, basé sur des contres, aurait pu être payant avec un peu plus de réussite. Par contre, ils n'ont pas su répondre à l'envie et au changement tactique lyonnais après la pause. Ils ont changé quelque chose seulement après avoir encaissé de but et ils ont réellement réagi seulement en supériorité numérique, mais c'était un peu tard. Chaque équipe a eu son quart d'heure de large domination en deuxième période, mais les Stéphanois ont manqué de réussite. Le plus frustrant reste probablement l'impression qu'il y avait de la place, qu'avec un peu plus d'envie et de risques pris, cette défaite aurait pu être évitée. Ce n'est pas la meilleure de manières pour entamer cette série des matchs tous les 3 jours et il faudra vite se reprendre pour ne pas laisser le doute s'installer.