jeudi 30 mars 2017

L'objectif des toulonnais (2)

Il est probable que la campagne européenne du RCT s'arrête ce weekend à Clermont, alors le club pourra se focaliser sur le Top 14. L'objectif minime est de finir parmi les meilleurs 6, pour être européen de nouveau la saison prochaine, l'objectif déclaré est de finir parmi les meilleurs 4, pour jouer un barrage à domicile. A quatre journées de la fin, quelles sont les chances d'y arriver ?

Les deux premiers, La Rochelle et Clermont ne peuvent pas être rattrapés. Le troisième, Montpellier, non plus : ils reçoivent 4 fois (dont trois très faciles Grenoble, Bayonne, Stade Français) sur les 5 derniers matchs - un en plus que les autres et ont déjà 3 points d'avance sur le RCT. Bref, la troisième place est à oublier. 

Le Top 6


Il est peu probable que Pau (1p derrière), Bordeaux (4p), Racing (4p, 1m en moins) ou Toulouse (6p) puissent rattraper le RCT si on a la bonne idée de gagner les réceptions de Pau et Toulouse. Pau, Bordeaux et Racing ont trois déplacements sur les 4 (5 pour Racing) matchs qui leur restent. Toulouse doit faire un parcours parfait en dehors de leur match contre nous pour avoir le même nombre des points que le RCT.

Bref, deux victoires à domicile peuvent suffire pour être dans les premiers 6 du Top 14 s'il n'y a pas trop des surprises ailleurs.

La 4ème place


Le principal concurrent du RCT pour un barrage à domicile reste Castres. Ils ont un seul point de retard, un match en plus à disputer et 3 réceptions (Lyon, Stade Français, Stade Toulousain) sur les 5 matchs qui leur restent. Heureusement il y aura un RCT - Castres qui vaudra de l'or dans cette course à la 4ème place.

Même en gagnant ses trois matchs à domicile (Toulouse, Castres, Pau), le RCT n'est pas sûr de pouvoir finir 4ème. Il faudra prendre des bonus, voire même des points à Bordeaux (à l'extérieur, hah!) ou espérer à des faux pas de Castres à domicile ou à Brive. A noter que en cas d'égalité, la différence sera faite par les points pris en confrontation directe... et lors du match aller Castres à gagné avec le BO, aucun point pour le RCT.

Bref, cette 4ème place n'est pas gagnée dans un simulation sans victoire à l'extérieur...

Conclusions


Des gros matchs attendent le RCT, contre les actuels 5ème, 6ème, 7ème et 9ème. Même si ce sont des matchs à domicile dans 3 cas sur 4, ils ne seront pas faciles. Et si on se loupe, on ne peut plus se rattraper, ça sera trop tard, surtout qu'on se loupe contre un concurrent direct. C'est là où tout se joue, on verra bien si les guerriers du pilou-pilou veulent vraiment chercher quelque chose cette saison...

mercredi 29 mars 2017

Stade Français - RCT, 17-11 (Bastareaud)

L'avant-match


Après la victoire laissé en route la semaine dernière, le RCT de Mike Ford était toujours à la recherche d'un premier succès à l'extérieur. Et avant le déplacement à Clermont, celui à Paris pouvait être LE match référence tant recherché, malgré un adversaire survolté après la fusion abandonnée.


Le match...


... peut être résumé très simplement : les mêlées ont été Toulonnaises, tout le reste, Parisien. On a tout raté en première période, entre les ballons gardés au sol, les deux jaunes pris en situations dangereuses, les chandelles ratées et l'essai tout-fait raté (en-avant en aplatissant) par Smith à la 22ème.

La deuxième période a bien ressemblé à la première, avec un gros aveu d'impuissance dès les premières minutes (voire plus bas), plusieurs plaquages ratés ensuite pour un essai Parisien, le tout compensé par une mêlée adverse complètement explosée. Quant à la fin du match, quoi dire... on revient à 7 points à 10 minutes de la fin et on est en supériorité numérique lors des 6 dernières. On part d'une mêlée à 5m de notre en-but, on gagne la pénalité, on avance, on remonte le terrain. Et après une grosse faute d'anti-jeu Parisien à la 77ème, on ne trouve pas la pénal-touche qui nous aurait probablement permis d'arracher le match nul. Qu'on ne méritait pas, de toute façon.

L'action


A la 42ème, après plusieurs temps de jeu à hauteur de la ligne médiane, le ballon est donné à Trihn-Duc (10) qui réussi un très bon coup de pied dans le dos de la défense :


Une belle touche trouvée dans les 22m adverses, enfin un jeu intelligent de la part de notre ouvreur. La touche est vite jouée, mais le ballon dégagé ensuite et on arrive à une touche pour le RCT à hauteur des 30m adverses - l'occasion parfaite pour lancer le jeu. Ça commence par un ballon porté qui n'avance pas, mais le ballon est sorti par Tilous-Borde (9) :


Et après pas moins de 9 temps de jeu et une minute passée, l'attaque Toulonnaise fait ce qu'elle sait le mieux : rien. Aucun avancement, alors le ballon est sorti pour Trihn-Duc qui arme son drop... et rate.


Une conclusion qui illustre très bien le jeu d'attaque du RCT, mais ce n'est pas tout. Le renvoi aux 22 est vite joué...


... et c'est seulement sur nos 40m qu'on arrive à mettre les adversaires au sol :


Le jeu se poursuit et après avoir remonté 40m sans être gênés, les Parisiens entrent dans nos 22m après seulement 4 temps de jeu :


Oui, là où nos joueurs n'avancent pas, les adversaires le font, et même facilement. Cerise sur le gâteau, sur le ruck qui suit on se met à la faute et on fait cadeau une pénalité en face des poteaux. On est ainsi très vite passé d'une belle touche trouvée, d'une bonne rampe de lancement d'une attaque, à un drop essayé et raté et trois points offerts aux adversaires. Comme un résumé du match.


La suite


Après ce énième non-match, on fait une petite pause du Top 14 pour faire la place à la Coupe d'Europe et au gros match qui attend le RCT à Clermont. Vu le niveau affiché par les Toulonnais cette saison, surtout les derniers mois à l'extérieur, il n'y aura pas de match. Gagner là-bas ne sera pas un exploit, mais une contre-performance de Clermont, en jouant sérieusement ils gagneront facilement contre une équipe qui ne sait plus produire du jeu et qui ne fait que subir. Le plus vite ce match sera passé, le plus vite on pourra se concentrer vers ce qui reste le dernier objectif possible pour le RCT 2016-17 : finir dans le six premiers du Top 14.

vendredi 24 mars 2017

Grenoble - RCT, 23-23 (Taofifénua, Delboulbés)

L'avant-match


Après la belle victoire contre Bayonne, le RCT devait confirmer et se replacer proprement dans la course pour les phases finales. Cette course passe par des victoires à l'extérieur, chose qui n'est pas arrivé sous Mike Ford, et comme Grenoble reste sur 3 victoires consécutives à domicile (Toulouse, Paris et Racing), c'est loin d'être évident. Surtout en comptant pas moins de 11 joueurs absents, et pas les moindres: Guirado, Halfpenny, Gorgodze, Ollivon, Trihn-Duc, Mitchell, Tuisova, Giteau, Orioli, Pélissié, Clerc - avec saison terminée pour les 3 ou 4 derniers...

Le match


Quelles premières 30 minutes de la part du RCT ! Dominateurs en touche, en mêlée, avec des relances de nos 22m, avec des péna-touches prises à la place des 3 points, avec certes des attaques avortées suite à des en-avants ou des ballons gardés au sol, mais avec des attaques, et avec deux essais marqués. Un peu moins de pression de la part des Toulonnais lors des 10 dernières minutes de la 1MT, mais une forte présence quand-même, comme par exemple cette belle défense sur un maul adverse à la 36ème. Et puis, en supériorité numérique, on prend un essai après la sirène, par faute d'inattention - pénalité jouée vite par les Grenoblois.

Ça a été le début de la fin, en 2MT on ne joue plus, on est trop approximatifs, on défend bien, mais sans faire plus. On choisit les 3 points, pas les touches, on rate nos lancés. Entre la 24ème et la 64ème on a encaissé un 16-3 et on a pris un carton jaune. Mais avec 7 points d'avance avec 10 minutes qui restent, avec une nouvelle supériorité numérique dès la 74ème, la première victoire à l'extérieur depuis des mois se profile bien. Et à la 78ème on rate une pénalité et on encaisse un essai de 80m, transformé grâce à un poteau rentrant. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas...

L'action


Pas une action, mais deux, les deux avec des Toulonnais en supériorité numérique et sur la sirène. Le premier essai Grenoblois :


Pénalité jouée vite vers l'extérieur, mais défense bien en place, en surnombre même. Sauf que le centre adverse slalome entre Kruger (4) et Bastareaud (13), en évitant aussi le retour de Manoa (6) - grosse faute de concentration de nos joueurs, qui marque le point d'inflexion du match, on a arrêté de joué après.

Et pour le deuxième exemple, attaque Grenobloise de leurs 22m, ils sont bien distribués sur la largeur, tout comme la défense :


Müller (14) et Tilous-Borde (9) montent vite pour fermer l'extérieur, on se retrouve à défendre en un contre un, tout en gardant Habana (15) en couverture :


Sauf qu'on a des avants en face des trois-quarts et Fresia (1) et trop court, le centre adverse passe dans le dos de Nonu (12) et file à l'essai - il est arrêté par Habana, mais pas avant d'avoir pu faire un passe à l'extérieur. On remarque aussi le mauvais positionnement du corps de Fresia et Nonu qui ouvre la porte à l'adversaire.


La suite


Un match nul à l'extérieur est mieux qu'une défaite, mais le déroulement du match nous laissait espérer un autre résultat. On a l'impression que le RCT est une équipe qui peut, mais qui n'a pas trop envie. La course pour les phases finales du Top 14 est très disputée, ce genre des points laissés en route peuvent nous coûter très cher. Les deux matchs suivants sont à l'extérieur, contre un Stade Français sur-motivé après les histoires de rachat et un Clermont quasi-inabordable par ce RCT qu'on a vu là. Si les Toulonnais n'élèvent pas leur niveau rapidement, dans deux semaines on sera sorti de la Coupe d'Europe et on sera mal-barrés en Top 14. Bref, ça urge et il est vraiment temps de sortir un match référence.

mercredi 22 mars 2017

Dijon - ASSE, 0-1 (Veretout)

Temps forts


Un retour riche en images sur la dernière victoire des Verts, à Dijon, marquée par une capacité d'appuyer là où ça fait mal, quand ça fait mal.

La victoire était importante et elle a été obtenue. Non par hasard, mais grâce à une capacité des Verts de produire des temps forts à certains moments clés, mais surtout à leur capacité de varier leurs attaques lors de ces temps forts. Il est quasi-impossible de dire "les Verts ont joué comme ci ou comme ça à Dijon". En réalité, ils ont beaucoup alterné entre plusieurs styles de jeu lors de ce match, ce qui montre une maîtrise tactique assez intéressante, qu'on essayera d'illustrer par la suite.

Déroulement du match


Il y a toujours une dynamique relative lors d'un match, une équipe ne peut pas dominer de la même manière pendant toute la partie. Pour mieux identifier les temps forts et faibles des deux équipes lors de ce match, on a regardé la possession, le pourcentage des passes réussies et le nombre des tirs. Ce n'est pas complet, ça ne couvre pas tous les aspects d'un match, mais ça donne une idée (les Verts en ... vert) :
On a divisé le match en fonction de quelques moments clés : le dernier quart d'heure de la 1MT, le changement de Saivet par Corgnet et le but. Si on regarde attentivement le graphique, on remarque (sans surprise) qu'on a beaucoup souffert après l'ouverture du score, en ayant 40% de possession, à peine plus de 50% passes réussies et en subissant 5 tirs (pour 0 effectués). Mais on remarque aussi que les Verts ont eu deux périodes quand ils ont été beaucoup plus dangereux que leurs adversaires, avec beaucoup plus des tirs effectués. Le dernier quart d'heure de la première période, avec une large possession (inversant totalement le déroulement du match jusqu'à là) et 5 tirs à 0. Et aussi après l'entrée de Corgnet, 12 minutes qui ont fini par payer, avec moins de déséquilibre dans la possession (quasiment 50-50), mais avec 7 tirs à 1. Et dans les deux cas, les Verts ont réussi 80% de leurs passes, ce qui est une moyenne honorable... si ce n'était pas le reste du match, passé parfois à 60%, voir 50%. Bref, ces deux quarts d'heure ont été les temps forts Stéphanois, pendant lesquels on a dominé, on a poussé l'adversaire à la faute, on a tiré et on a fini par marquer. Regardons en détail à quoi ressemble un temps fort Stéphanois.

Une possession étouffante


Il est impossible de décrire en captures d'écran l'énorme domination Verte, surtout après la 33ème minute - quasiment tous les ballons étaient Stéphanois, vague après vague d'attaque. A titre d'exemple, quelques images en ordre chronologique (regarder le chrono, le temps passé entre les captures). A la 37ème, après une longue possession (MBengué, KMP, Selnaes) à gauche, le ballon part vers la défense et un long ballon de KTC cherche KMP dans la surface :


Ballon repoussé par deux défenseurs, mais le milieu qui le reçoit est tout de suite pressé par MBengué et Selnaes et le reperd. Ballon envoyé à gauche et 30 secondes plus tard, centre de MBengué : 


Ballon repoussé par la défense... jusque dans les pieds de Veretout. Ballon envoyé sur la droite et 10 secondes plus tard, centre de RPG :


Ballon repoussé par la défense jusqu'à Selnaes - à noter sur cette image que tous les joueurs de champ de Dijon sauf un sont dans leurs 20m et que celui qui manque est pris par Perrin et KTC (pas sur l'image). On est haut, on ne les laisse pas sortir. 20 secondes plus tard, passe en profondeur de Selnaes pour KMP :


Ballon repoussé par la défense jusqu'à un milieu, qui, pressé par Selnaes, le dégage loin devant, facilement récupéré par Perrin. On garde le ballon dans notre moitié pendant 20 secondes, ce qui laisse les adversaires monter un peu, mais on prépare une autre attaque placée :


Veretout lance Hamouma dans son couloir, Beric vient l'aider, le un-deux échoue et Beric finit par perdre le ballon :


Dans un essai désespéré de garder un peu la possession, les Dijonnais se font plusieurs passes dans un petit périmètre...


... ce qui est une erreur, ils perdent le ballon après 5 secondes, Beric le subtilisant à un adversaire, en profitant du superbe positionnement de ses coéquipiers - on voit sur l'image précédente comment ils sont tous placés pour couper tous les angles de passe et isoler l'adversaire. Beric réalise un un-deux avec Selnaes et il est servi dans l'axe :


Il essaie de combiner avec Saivet, mais celui-ci rate son contrôle. Le ballon est récupéré par un adversaire, qui le dégage vite... jusqu'à Veretout, qui lance MBengué à gauche :


MBengué lance Beric en profondeur, dans le dos du latéral qui cherchait à marquer KMP. Décidément dans tous les coups, après la perte et la récupération du ballon, Beric fait un deuxième un-deux et sert MBengué dans la surface, malheureusement son tir est contré et obtient seulement un corner.

Certes, on n'a pas marqué lors de cette action qui a duré plus de 5 minutes (on n'a pas tout décrit), mais on a rarement vu les Verts si présents dans la moitié adverse, étouffant leurs adversaires et balançant des nombreux ballons dans la surface.

Un jeu direct


Si le premier temps fort Stéphanois a été basé sur une grosse possession et une récupération de balle haute et rapide, le deuxième, à partir du changement de milieu offensif, a été différent. Il peut être caractérisé par un jeu rapide vers l'avant, dès qu'on récupérait le ballon dans notre moitié, sans pourtant parler des vrais contres.

Un premier exemple, qui part d'une attaque Dijonnaise qui se finit par une passe ratée et interceptée par Ruffier :


Notre goal relance très vite, plein axe, pour Veretout, qui lance très vite aussi Hamouma - il ne s'agit pas de construire calmement à partir du gardien, mais de profiter de l'absence de bloc défensif :


Hamouma est pris par son adversaire direct, le latéral, mais Corgnet fait un très bon appel sur le même côté, aspirant ainsi avec lui un défenseur central. Et Beric fait un très bon appel dans le dos de celui-ci, bien servi par Hamouma :


Beric et Corgnet combinent dans le couloir et le dernier entre avec le ballon dans la surface - il ne s'agit pas d'un contre proprement dit, les adversaires sont en supériorité numérique, tous les défenseurs sont là... 


... mais leur équipe est quasiment coupée en deux et nos joueurs se sont vite projetés vers l'avant, à l'image de Selnaes qui est bien servi par Corgnet, crochète un adversaire et tire :


Sa frappe est repoussé par le gardien dans les pieds de KMP qui tire aussi, mais il est contré, le ballon arrive à Corgnet, qui tire à son tour pour être contré aussi et le ballon finit dans les gants du goal. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, mais il faut remarqué les 6 Verts dans la surface, pour seulement 4 joueurs de champ adverses...

Ceci n'a pas été la seule fois du match quand les Stéphanois se sont vite projetés vers l'avant dès qu'ils ont récupéré le ballon dans leur moitié - les exemples les plus marquants en dehors de ce temps fort ont été la remontée de RPG et Hamouma dans leur couloir droit à la 27ème, action finie par un tir de KMP, ou la grosse remontée individuelle de RPG à la 42ème, finie par son tir cadré. Mais le jeu peut être encore plus direct et plus vite passé de notre moitié à la surface adverse, comme l'attestent ces deux autres exemples lors du même temps fort. 67ème, jeu long d'un défenseur central adverse, relance immédiate de la tête de MBengué pour Beric :


Si Beric est dans le couloir avec le ballon, il est suivi par son défenseur et KMP fait un appel entre les centraux, bien servi dans la course par le Slovène :


Centre en retrait pour Corgnet, sa frappe est déviée et sort :


Ce n'était donc pas un hasard si on a fini par punir l'équipe adverse suite à un jeu long approximatif de leur côté - 10 minutes plus tard, dégagement du gardien pour la tête de MBengué de nouveau :


Le ballon arrive à Veretout, Corgnet est démarqué et donc le même défenseur central va le chercher...


... alors c'est Veretout qui fait l'appel dans son dos et le un-deux avec KMP le lance bien en profondeur, pour finir l'action avec un pointu très efficace.

On a été dangereux lors de ce deuxième temps fort, mais d'une manière très différente du premier. On s'est toujours basés sur une récupération du ballon, mais cette fois-ci basse, dans notre moitié, suivie d'un jeu très rapide et parfois très direct vers l'avant. Ça a fini par payer, et c'est le plus important.

Conclusions


Comme toutes les équipes, les Verts ont eu des temps forts et faibles lors de ce match - et la victoire a été obtenue parce qu'ils sont enfin réussi à concrétiser un de ces temps forts, tout en sachant faire dos rond lors du temps faible qui a suivi. Le plus surprenant ne reste pas ce genre des moments lors d'un match, ni de les concrétiser (quoi que...), mais de voir la différence tactique entre les deux temps forts, entre les deux manières de dominer. Que ça soit via une domination totale due à une récupération haute, ou via un jeu direct et rapide plus en contre, les Verts ont su le faire et quand le faire - et ceci dénote une certaine maturité tactique rassurante pour le reste de la saison. Ce n'était pas le match de l'année, mais la victoire était très importante, à la fois pour rester bien placés dans la lutte pour l'Europe, mais aussi pour le moral, pour pouvoir entamer la longue trêve sereinement. Tout reste possible, avec de la confiance, de la fraîcheur physique et mentale et surtout avec ce genre de maturité dans le jeu. 

mardi 14 mars 2017

ASSE - Metz, 2-2 (Beric, Perrin)

Une innovation tactique contrariée


Le plan tactique des Verts contre Metz comportait quelques éléments innovants, malheureusement contrariés par une maladresse technique trop importante.

Depuis mi-janvier les Verts ont commencé à jouer dans un système en 4-2-3-1 avec un "10" en soutient de l'avant-centre et donc une défense en deux lignes de 4 sans sentinelle entre elles (4-4-2). Depuis son retour de la CAN, en commençant donc par le Derby, Saivet a démarré tous les 8 matchs possibles avant celui-ci en position de "10". Il a toujours été accompagné par le même ailier gauche, l'increvable KMP (qui a démarré tous les 13 matchs de 2017), mais les deux autres éléments offensifs, l'ailier droit et l'avant-centre, ont varié en fonction des blessures. Hamouma a déjà démarré 3 fois à l'aile droite quand Saivet était le "10" (Derby, Nice, retour contre Manchester), alors c'était une petite surprise de voir leurs rôles inversés contre Metz.

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L'idée est donc de comprendre quelle a été l'animation offensive dans ce 4-2-3-1 maintenant classique, mais avec Hamouma en "10" et Saivet en ailier droit. Le problème est que c'est difficile de comprendre une animation offensive quand elle est sans arrêt gâchée par des mauvais contrôles ou des passes ratées. Et quand Hamouma, censé être meneur de jeu, touche seulement 15 ballons en première mi-temps, le moins de tous les Stéphanois (même Beric en a touché plus), c'est vraiment dur de comprendre son rôle.

Néanmoins, on peut trouver quelques exemples, comme à la 22ème, quand Selnaes reçoit le ballon de Perrin et le porte vers l'avant en passant entre le premier rideau de deux (Metz défendait en 4-4-2) :


On voit bien comme Beric se trouve entre les deux centraux, KMP mord la craie en vrai ailier, Hamouma se place entre les lignes en vrai "10" et Saivet... se place entre les lignes aussi, comme un deuxième "10", aspirant ainsi le défenseur latéral. Ce n'est pas une révolution, c'est une animation offensive assez courante d'avoir un ailier qui fait un appel dans l'axe, libérant le couloir pour son latéral. Un des meilleurs exemples Verts cette saison a été contre... Metz à l'aller. Mais à l'époque de Tannane qui allait dans l'axe, on jouait sans "10". Dans tous les cas, le but est de chercher Malcuit dans le couloir droit, ce que Selnaes fait, mais sa passe est trop en retrait - Malcuit arrive à récupérer le ballon, mais il est obligé de repasser par la défense :


Sauf qu'en ce moment, nos deux "meneurs de jeu" ne décrochent plus, ils se placent sur la même ligne que Beric, dans la défense. La même chose pour KMP, sauf qu'au moins lui est excentré. Une telle présence dans la défense demande un jeu long, mais celui de KTC n'est pas très précis et/ou Hamouma n'est pas assez fort de la tête contre un central. Saivet finit par récupérer le ballon et l'action ne donne rien à la fin, mais ce n'est pas important. 

Le but de l'exemple était de montrer l'animation offensive que les Verts ont voulu mettre en place avec Hamouma en "10" et Saivet dans un rôle de faux-ailier, qui entre dans l'axe et qui laisse le couloir à Malcuit. L'intention était là, la réalisation, moins. D'ailleurs, il a fallu attendre la 56ème minute de jeu pour voir un jeu collectif produit par nos éléments offensifs ensemble, des combinaisons de passes entre plusieurs de nos attaquants. C'est parti d'une relance de Ruffier pour RPG, qui remet dans l'axe pour Selnaes :


Comme avant, le Norvégien avance avec le ballon entre les deux premiers adversaires et cherche un partenaire démarqué : 


KMP est toujours près de la touche, Beric avec la défense centrale, Hamouma entre les lignes. Malcuit était resté haut sur l'action précédente, donc Saivet et lui avaient inversé. Le ballon parvient jusqu'à Saivet via le relais Veretout, Malcuit se replace et on a une attaque contre deux lignes de 4 bien en place :


Via le relais Veretout, Hamouma est trouvé entre les lignes, où il doit être cherché par un défenseur (Metz n'a pas de sentinelle). Beric fait l'appel qu'il faut dans le dos de ce central qui monte sur Hamouma, mais celui-ci combine avec Saivet qui avait repiqué dans l'axe depuis son couloir. Saivet adresse une merveille de passe enroulée pour KMP, bien libre dans son couloir :


KMP tergiverse et attend la montée de RPG, ce qui permet aux deux joueurs de couloir adverses de se replacer. Il choisit de combiner avec Hamouma pour réaliser un bel un-deux dans la surface, suivi d'une frappe trop molle pour inquiéter le goal adverse :


Certes, on n'a pas marqué sur cette action, mais ça a été une des très rares dans ce match où nos joueurs offensifs ont joué ensemble, où ils ont combiné, sans déchet technique, avec des appels, des un-deux, tout ce qu'il faut. Dans tous les cas, il semble évident que les Verts étaient censés attaquer dans un espèce de 2-3-4-1, avec deux "10" entre les lignes et un Malcuit qui prend le couloir droit. Que ça n'a pas marché, c'est une autre histoire.

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Comme la possibilité d'une association Beric - Söderlund a été mentionnée en conférence de presse avant le match, on pouvait s'attendre à une équipe Stéphanoise en 4-4-2. Ça n'a pas été le cas dès le départ, probablement le Norvégien n'était pas encore prêt pour démarré un match, mais à partir de la 66ème il est entré en jeu à la place de Saivet. Malheureusement, ce système n'a pas survécu plus de 10 minutes, à la 76ème RPG a du sortir sur blessure et les Verts sont passé dans un 3-5-2. Cependant, on peut essayer de regarder ces 10 minutes pour comprendre si cette association peut marcher.

Les chiffres sont très nets : pendant 10 minutes à 50% de possession, Söderlund n'a touché aucun ballon, (mais il a fait une faute) et Hamouma en a touché 1 (et un autre en étant hors jeu). Voilà pour la pertinence de l'association Beric-Söderlund... Mais pour comprendre quand-même comment ça aurait du marcher, on regarde un exemple, qui démarre à la 73ème avec une autre relance de Ruffier pour RPG, qui remet comme toujours dans l'axe pour Selnaes :


Comme dans les exemples précédents, le Norvégien monte avec le ballon pour passer le premier rideau des deux et cherche une solution. Dans ce 4-4-2, Hamouma ne joue plus en "10", mais en ailier - par contre, le même type que Saivet avant, un qui fait des appels dans l'axe entre les lignes, laissant son couloir à Malcuit. Comme le latéral adverse doit serrer dans l'axe pour aider ces centraux contre Beric et Söderlund, le couloir est vraiment libre : 


Sauf que, probablement pas mis en confiance par le nombre de ses passes ratées ou pas assez précises, Selnaes ne donne pas le ballon directement à Malcuit, il passe par la défense, via Perrin et KTC :


Le ballon arrive enfin dans le couloir droit, mais le bloc adverse a eu le temps de coulisser. De plus, Hamouma avait quitté ce côté, donc Malcuit ne peut pas vraiment combiner dans le couloir, même si Söderlund essaie de lui proposer quelque chose, suivi par le latéral. L'action se finit par une combinaison ratée entre Malcuit et Veretout, sans arriver à faire parvenir le ballon jusqu'aux attaquants. 

C'était un exemple type de l'animation offensive des Verts en 4-4-2, pendant 10 minutes trop courtes pour être vraiment représentatives. Par contre, si on veut déduire un plan de jeu, dans cette configuration les Verts attaquaient en 2-4-1-3, avec un excentré au même niveau que les deux avant-centres, un autre entre les lignes, et les deux latéraux au niveau des deux axiaux. Assez intéressant, mais il faut un minimum de justesse technique pour que le ballon passe du milieu à l'attaque.

Conclusions


Il ne faut pas oublier que tous les joueurs censés construire le jeu reviennent de blessure (Hamouma, Malcuit, Selnaes) ou ont démarré trop des matchs consécutifs (KMP - 13, Saivet - 8, Veretout - 8). Et qu'on a une équipe en manque de confiance (6 matchs consécutifs sans victoire, 2 victoires sur les 10 derniers matchs) et qui en plus démarre le match menée au score. Dans ce contexte là, le staff peut préparer tactiquement le match comme il le désire, ça ne suffira pas. Et c'est particulièrement dommage lors de ce match, parce qu'on a pu apercevoir des idées innovantes (pour les Verts de cette saison), comme un 4-2-3-1 mais avec deux "10" ou un 4-4-2 avec un "10" en soutien de deux avant-centres. Mais ces idées, potentiellement prometteuses, ne peuvent pas marcher en pratique avec des joueurs qui ne sont pas en forme ou en confiance. La solution est pourtant simple : une victoire à Dijon pour la confiance avant la longue trêve pour la remise en forme. Il n'y a plus qu'à.

dimanche 12 mars 2017

RCT - Bayonne, 82-14 (Gill x2, Habana x2, Smith x2, Müller x2, Bastareaud, Lobbé, Chilachava)

L'avant-match


Après le non-match de la semaine dernière, le RCT devrait se racheter devant ses propres supporters. Et l'adversaire du jour, bon dernier du Top 14 se présentait en victime idéale, même en période de doublon.

Le match...


... quel match ? Comme le disait un supporter Bayonnais en tribunes, la branlée, je veux bien, mais voir les journaux voler dès la 20ème minute, ça fait mal. En effet, la première période a été à sens unique, avec pas moins de 7 essais (contre 1) marqué par les Toulonnais, surtout au large, avec des trois-quarts très en jambes. Le match a été un peu plus calme après la pause, mais quand-même 5 autres (contre 1) essais ont été marqués pour conclure une des plus larges victoires du championnat. Il faut dire que la domination Toulonnaise a été totale, avec des nombreuses touches volées, des mêlées enfoncées (donnant même un essai de pénalité) et des trois-quarts qui cassaient des nombreux plaquages, soit en force (Bastareaud), soit en crochets (Müller).

L'action


Parmi les nombreuses attaques Toulonnaise, on regarde celle du deuxième essai. Après un point de fixation dans les 22 adverses, le ballon est sorti à l'extérieur :


La défense adverse est bien en place et en surnombre, même si le RCT avait placé 6 joueur au large. Bernard (10) choisit une passe sauté qui élimine pas mal des défenseurs : 


Kruger (4), à la réception du ballon, le donne vite à Nonu (12). Ce groupe de trois toulonnais (avec Gill - 7) aspire tous les défenseurs, laissant plus ou moins les 3 autres Toulonnais sans adversaire direct au large :


Un de ces trois, Bastareaud (13) fait un appel qui fixe un dernier défenseur, mais la passe sautée de Nonu vise les deux autres, Mitchell (15) et Habana (11). Deux défenseurs essaient de glisser rapidement, mais deux trois-quarts Toulonnais en jambes, lancés, ne peuvent pas être arrêtés. 

La suite


Belle et très large victoire, 12 essais marqués, tout est oublié ? Probablement pas, ça fait du bien de voir l'attaque Toulonnaise si en réussite, mais probablement la faible opposition y est pour quelque chose. Il faudra donc rééditer cette prestation, notamment à l'extérieur. Le déplacement prochain à Grenoble, avant-dernier du classement, est donc l'occasion idéale pour la première victoire loin de Mayol des troupes de Mike Ford.

jeudi 9 mars 2017

Il faudra dégraisser

La fin de la saison approche vite et il est temps de se pencher sur l'évolution de l'effectif de l'ASSE pour la saison prochaine. 

Temps de jeu et valeur


Cette saison, pour les 45 matchs officiels disputés jusqu'à maintenant, l'ASSE a eu besoin d'utiliser pas moins de 32 joueurs différents, auxquels on peut rajouter deux autres qui ont été sur la feuille de match sans entrer en jeu et encore 2 qui sont sous contrat avec le club, mais prêtés ailleurs et qui n'ont pas du tout jouer en match officiel. A noter quand-même que sur les 32 joueurs, seulement 23 ont joué plus de 10% du temps de jeu possible. Pour chaque joueur, on indique les minutes jouées (toutes compétitions confondues), le pourcentage que ça représente du temps total de jeu possible et la valeur marchande du joueur selon Transfermarkt. A noter que cette valeur est purement indicative, elle ne correspond presque jamais au vrai coût de transfert d'un joueur (qui dépend de trop des facteurs), mais elle peut nous donner une idée de la valeur du groupe. 

Gardiens
Ruffier (2925' - 72%, 7M), Moulin (895' - 22%, 300K), Maisonnial (260' - 6%), Guendouz (0' - 0%)

Défenseurs
Perrin (3086' - 76%, 7,5M), KTC (3089' - 76%, 4M), Malcuit (2547' - 62%, 1,25M), Pogba (2163' - 53%, 3M), Lacroix (1800' - 44%, 3,5M), MBengue (1220' - 30%, 2M), Polomat (1210' - 30%, 1,25M), RPG (690' - 17%), Karamoko (151' - 4%), Maiga (90' - 2%)

Milieux
Selnaes (2604' - 64%, 3M), Veretout (2856' - 70%, 8M), Pajot (1773' - 43%, 2,5M), Lemoine (1179' - 29%, 3M), Dabo (1103' - 27%, 4M), Clement (260' - 6%, 1M)

Milieux offensifs
KMP (3039' - 74%, 2,5M), Hamouma (2093' - 51%, 4M), Saivet (1920' - 47%, 5M), Tannane (1751' - 43%, 3M), Nordin (621' - 15%), Jorginho (333' - 8%), Keyta (228' - 6%), Saint-Louis (129' - 3%), Kenny (87' - 2%), Corgnet (134' - 3%, 1M)

Avant-centres
Beric (1480' - 36%, 4M), Söderlund (953' - 23%, 2M), Roux (1895' - 46%, 3M), Aulagnier (0' - 0%)

En prêt sans avoir joué avec l'ASSE cette saison
Bamba (0' - 0%, 600K), Maupay (0' - 0%, 1,5M)


En italique, les joueurs qu'on considère comme non-confirmés, c'est-à-dire soit trop jeunes (nés en 1996 ou après), soit légèrement plus agés (22-23 ans) mais avec très peu des matchs en pro (Saint-Louis, Jorginho, Keyta, Karamoko). Pour ces joueurs il n'y a pas de valeur marchande indiquée, sauf les deux prêtés (Bamba, Maupay), qui ont pas mal des matchs pro à leur actif (50, resp. 100), malgré leur jeune age.


Les groupes


Pour chaque match le staff doit établir une liste de 11 titulaires et 7 remplaçants, ce qu'on appelle ici le groupe restreint. Bien évidemment, un club a besoin de plus de 18 joueurs lors d'une saison, pour faire face aux blessures, suspensions et méformes - on appelle ici les autres joueurs le groupe élargi. Et quand il y a trop d'absents, on fait participer des joueurs de la réserve ou des équipes de jeunes. Voici les groupes de l'ASSE lors de cette saison :

Groupe restreint
Ruffier, Moulin - Perrin, KTC, Malcuit, Pogba, Lacroix, MBengue - Selnaes, Veretout, Lemoine, Pajot - Hamouma, Tannane, KMP, Saivet, Beric, Söderlund

Groupe élargi
Polomat, Dabo, Roux, Jorginho

Réserve / jeunes


Clement, Corgnet, Maisonnial, RPG, Maiga, Nordin, Keyta, Kenny

Ils n'ont pas joué et/ou ils ont été prêtés
Guendouz, Aulagnier, Karamoko,  Saint-Louis, Bamba, Maupay 

La distinction entre le groupe restreint et celui élargi est faite par rapport au temps de jeu, en essayant de garder un équilibre en fonction des profils. Le choix a été fait de mettre Roux et Dabo en dehors du groupe restreint, pour être cohérent au choix du staff technique Stéphanois. Les 12 joueurs du groupe élargi et la réserve représentent en moyenne 15% du temps de jeu possible. Est-ce que c'est peu, normal, ou trop d'avoir utilisé autant des joueurs autant des fois ? Difficile à dire, il faudra comparer avec d'autres clubs, mais il est clair que les nombreuses blessures ont poussé à une utilisation d'un groupe plus élargi que le normal.

La valeur (transfermarkt) du groupe restreint est de 65,5 M et on remarque pas moins de 5 joueurs confirmés (pas en italique) en dehors du groupe restreint et à eux 5 ils représentent 10 M - cette somme est énorme par rapport à la valeur totale de l'effectif. L'ASSE cette saison a donc utilisé 23 joueurs confirmés. Sans regarder un autre club, on peut quand-même prendre le point de vue que c'est une mauvaise chose pour un club de notre standing d'avoir autant des joueurs confirmés (et chers) qui ne font pas partie du groupe restreint. L'argent doit aller dans le 18 titulaires et remplaçants, pas sur la réserve, surtout en considérant le salaire élevé de ces joueurs.

La saison prochaine


On ne va pas discuter de mercato per se, quel joueur est le meilleur à son poste, ni quel joueur vendre ou acheter. Déjà, ce n'est pas un jeu vidéo et il y a trop des facteurs qui rentrent en compte : des propositions que le club reçoit, la volonté des joueurs de partir ou rester, qui dépend d'autres clubs, du coach, du projet sportif et financier. Bref, trop d'inconnues pour jouer à ce jeu, mais on peut néanmoins regarder les directions à prendre pour dégraisser un peu.

Ce qu'on sait clairement, c'est qu'il y aura des départs parce qu'ils sont en fin de contrat avec nous (Veretout, Saivet, Corgnet) et des retours parce qu'ils sont toujours sous contrat avec nous (Karamoko, Saint-Louis, Bamba, Maupay). En supposant que Dabo et Jorginho intègrent le groupe restreint à la place de Veretout et Saivet, on obtient donc :

Groupe restreint
Ruffier, Moulin - Perrin, KTC, Malcuit, Pogba, Lacroix, MBengue - Selnaes, Dabo, Lemoine, Pajot - Hamouma, Tannane, KMP, Jorginho, Beric, Söderlund

Groupe élargi
RPG, Maiga, Bamba, Maupay

Réserve / jeunes
Maisonnial, Guendouz, Nordin, Kenny, Aulagnier, Souici, ...

A définir
Polomat, Clement, Roux, Karamoko, Saint-Louis, Keyta

Comme on peut le remarquer, on n'a pas le besoin quantitatif de recruter - 3 départs pour 4 retours. Mais il y a éventuellement un besoin qualitatif pour le faire - la valeur du groupe restreint a régressé de 8M pour atteindre seulement 57M. La composition du groupe changera très probablement : des joueurs voudront partir, on recevra des offres intéressantes pour d'autres, on voudra remplacer ceux qui n'ont pas donné satisfaction, etc. - toute projection dessus restera purement subjective et c'est à chacun de se faire son propre mercato en attendant celui réel, du club.

Par contre, on peut regarder les joueurs restés en dehors des 18 et faire quelques projections pour aller dans le sens de dégraisser l'effectif et de laisser la place aux jeunes. Le centre de formation devrait être le principal fournisseur des joueurs supplémentaires (Maisonnial, Souici, Kenny, Nordin, Aulagnier, ...), et il y a 4 joueurs qui sortent du lot par rapport à leur age (Maiga) ou leur expérience (RPG, Bamba, Maupay). On se retrouve aussi avec 3 joueurs confirmés (Polomat, Clement, Roux) qui n'entrent pas dans les plans du staff et 3 autres (Karamoko, Saint-Louis, Keyta) qui peinent à confirmer. Ça serait une bonne idée d'un point de vue financier de dégraisser et trouver une porte de sortie à ces six joueurs.



En faisant ces mouvements, on obtient un groupe de 22 joueurs pour une valeur totale de 60M :

Ruffier, Moulin - Perrin, KTC, Malcuit, Pogba, Lacroix, MBengue, RPG - Selnaes, Dabo, Lemoine, Pajot, Maiga - Hamouma, Tannane, KMP, Bamba, Jorginho, Beric, Söderlund, Maupay

Il faudra donc se concentrer plutôt sur le recrutement qualitatif, comment améliorer la "valeur" de ce groupe de base - en partant donc du principe que si un des 22 part, il doit être remplacé par un joueur du niveau équivalent ou plus. Est-ce que c'est assez ou pas ? Tout dépend des blessures et du nombre des matchs à disputer. Cette saison, européenne, les blessures ne nous ont pas épargné et on a seulement utilisé 23 joueurs à plus de 10% de temps de jeu - 22 devraient suffire. Une saison avec moins des blessures ou moins des matchs signifiera tout simplement qu'on aura moins besoin de faire appel à des jeunes U19 pour dépanner, ce qui n'est pas une mauvaise chose. 

Brive - RCT, 15-5 (Habana)

L'avant-match


Un match important, pour lequel même si le RCT enregistre le retour de Trihn-Duc, il manque quelques joueurs clé, internationaux (Guirado, Halfpenny) ou blessés (Bastareaud, Giteau, Tuisova). Une première victoire à l'extérieur devient urgente, surtout suite au bonus raté à domicile il y a deux semaines, mais Brive n'est pas un terrain facile - seulement Clermont a réussi s'y imposer. 

Le match...


... n'a pas eu lieu. Au moins, celui des Toulonnais, qui n'ont rien essayé. Ils se sont contenter de défendre, effectuant pas moins de 179 plaquages, le plus haut total sur un match du RCT depuis le début de la saison. C'était encore plus flagrant en début de match, avec pas moins de 41 plaquages toulonnaises pour seulement ... 6 pour Brive à la 23ème minute. Même si la défense a plutôt bien tenu, elle s'est mise à la faute de temps en temps et le premier acte s'est fini 6-0.

Après la pause ça a été presque pire. Déjà, 3 points encaissés à la 51ème et puis, le coup d'envoi est direct en touche, on est pénalisés sur la mêlée qui suit et 3 points de plus. Et surtout le RCT a essayé de garder un peu plus le ballon, mais seulement pour montrer la stérilité de ses attaques, sans cerveau, sans envie, sans rien. Habana a marqué un essai à 6 minutes de la fin, mais de la seule manière possible dans ce match, après une passe interceptée et une course de 60m de son demi de mêlée

L'action


A la 27ème, Trihn-Duc fait un plaquage offensif sur l'arrière adverse et le conteste au sol de Habana est récompensé par une pénalité. Bernard trouve une touche à la hauteur des 25m adverses et on se dit qu'on pourra voir enfin une attaque placée Toulonnaise :


Alignement complet, les trois-quarts disposés sur la largeur, défense en place. Escande (9) lance une première percussion avec Habana (11), mais il est repoussé et on passe par le sol, tout en avoir reculé jusqu'aux 40m :


La sortie de balle est ralentie, mais Escande y arrive et lance un autre bloc des gros (Etrillard 2, Fernandez-Lobbé 7 et Taofifénua 5) pour fixer la défense. Gorgodze (4) agit en garde de corps d'Escande, l'accompagnant debout, sans participer aux rucks, sans lui proposer des solutions :


En tout cas, Escande sort le ballon de ce ruck à hauteur de 35m adverses, central, avec la ligne de trois quarts bien disposée sur la largeur :


Pas de point de fixation supplémentaire, malgré la présence d'un autre bloc d'avants, mais jeu direct pour le demi d'ouverture Bernard (10). Et pas de jeu avec les trois-quarts au large, mais... chandelle. Plutôt bien tapée, elle atterrit juste avant les 22, mais l'arrière adverse est dessous, bien avant les trois Toulonnais montés (Trihn-Duc 13, Nonu 12, Tuilagi 14) :


Une possibilité de lancer une attaque complètement abandonnée, avec le choix d'une chandelle après seulement deux temps de jeu. C'est comme si on voulait même pas essayer... Mais quand ton demi d'ouverture touche en moyenne un ballon toutes les 5 minutes et sur les 15 ballons joués, 8 ont été au pied et seulement 6 passes ont été faites, on ne peut pas vraiment dire qu'on a essayé de jouer au rugby. 

La suite


Une triste, très triste, performance des Toulonnais. Rien n'est fait dans la course pour les phases finales, mais le niveau de jeu est désastreux, ça servira à rien de se qualifier si on continue de jouer comme ça. Bien sûr qu'il y aura une réaction d’orgueil lors du prochain match, mais malheureusement ce n'est pas le premier match indigne du standing du club. Perdre contre un plus fort, oui, il faudra accepter que le RCT n'est plus le club qui dominait tout le monde. Perdre sur un fait de jeu, sur des événements défavorables, ça arrive. Mais perdre sans rien proposer, c'est inacceptable et il ne faut pas que ça arrive de nouveau.

lundi 6 mars 2017

Bastia - ASSE, 0-0

Des situations, pas des occasions


Le déplacement à Bastia restera dans la mémoire à travers le choc à la tête de Pajot ou les cartons rouges et non grâce aux occasions des buts, quasiment inexistantes.

Un des objectifs de ces analyses tactiques est (d'essayer) de deviner comment le match a été abordé tactiquement par les Verts, quel a été le plan de jeu prévu, le montrer par des exemples, éventuellement en essayant d'identifier ce qui a mal tourné. C'est assez difficile de le faire dans des matchs avec plusieurs cartons rouges - la supériorité ou l'infériorité numérique change drastiquement le plan de jeu d'une équipe.

Si on regarde donc le match à Bastia dans son ensemble, les chiffres donnent une domination nette et sans appel des Verts. Non spécialement en terme de possession de balle - 63% pour nous - mais surtout en terme de dangerosité. Si on regarde les tirs effectués dans le jeu (et non suite à des CPA) par les deux équipes (l'ASSE en bleu, Bastia en orange) :


On voit clairement que dans le jeu courant les Corses ne se sont pas procurés des occasions franches (seulement des tirs de loin) et que les Stéphanois ont été assez présents dans la surface. Mais est-ce que c'est seulement du à la période passée en supériorité numérique ?

20 minutes en supériorité numérique


Les Verts ont joué 20 minutes en supériorité numérique, les 20 premières de la 2ème période - on ne compte volontairement pas les minutes passées avant la pause, quand tout le monde avait en tête autre chose que le foot - sauf Pajot, peut-être. Perrin le déclarait après match que c'est seulement aux vestiaires qu'ils ont pu se reprendre. Cependant, après la pause, on a assisté à un match d'une équipe ayant besoin d'une victoire, en supériorité numérique contre une équipe qui avait déjà joué 3 jours plus tôt, presque tout un match à 10 contre 11. Mais si ces facteurs peuvent faire croire à quelqu'un que cette équipe a emballé le match, a imposé un rythme élevé pour faire craquer des adversaires perdus et sans jus, alors ce quelqu'un n'est pas un connaisseur des Verts. On a assisté plutôt à une domination totale des Stéphanois pendant 20 minutes : 71% de possession, un seul ballon touché par Ruffier (en dehors de sa surface, une passe). Mais complètement stérile, comme à leur triste habitude, avec seulement 13 ballons touchés dans la surface et seulement 2 tirs dans le jeu (dont un de loin) et 1 sur corner.

Il faut dire que Bastia a défendu très bas (on voit bien le 4-4-1 adverse contre notre 4-3-3) :


Les Stéphanois étaient haut, donc ils récupéraient le ballon très rapidement, comme par exemple plusieurs fois d'affilé entre la 55ème et la 56ème. Les rares fois que le bloc adverse avait un peu plus d'espace entre les lignes, Saivet y a été trouvé, comme par exemple deux fois de suite à la 54ème. Mais le reste du temps, c'était un jeu de handball, avec un ballon qui circulait d'un côté à l'autre en passant par les défenseurs... et aucun décalage digne de ce nom n'a été créé.


Plan de jeu initial


Si la période en supériorité numérique n'a pas donné grande chose, il faut essayer de comprendre comment le match a été abordé, quel a été le plan de jeu initial. Par rapport à la semaine dernière, cette fois-ci l'adversaire avait été étudié et des points faibles identifiés, selon Galtier en conférence de presse. La tactique Stéphanoise a été basée sur une bonne possession accompagnée d'une récupération rapide et parfois très haute, ainsi que des tentatives de déjouer le hors-jeu recherché par la défense Corse (avec de la réussite pour KMP, beaucoup moins pour Beric). Mais le point faible adverse n'était pas là, il était sur le positionnement des milieux axiaux adverses lors des centres

Un premier exemple dès la 9ème minute, avec un dégagement du goal adverse, ballon récupéré par RPG et donné de suite à Veretout dans l'entre-jeu :


Saivet fait un appel sur l'aile droite, pendant que Jorginho croise et en fait un vers l'axe. Veretout choisit le couloir, mais le latéral adverse revient bien et oblige Saivet à revenir :


Via les défenseurs le ballon et vite envoyé sur l'autre côté, où Maiga avance un peu et cherche à combiner avec KMP : 


KMP garde le ballon, pendant que Maiga lui offre une solution et que Pajot se projette dans le couloir en ailier, mais il finit par rejouer avec Perrin en arrière. Le ballon est de nouveau remonté via Veretout jusqu'à Maiga dans le couloir :


Et maintenant Pajot et revenu au milieu et KMP fait un appel dans le dos de la défense, bien servi dans sa course par son latéral. Cette phase de préparation n'est pas directement liée au point faible adverse qu'on a mentionné plus haut, mais elle montre bien les appels sans ballon, les courses croisées de nos joueurs, la recherche constante de proposer des solutions. Pendant ce temps, Saivet était soit entre les lignes (deux images plus haut), soit à la hauteur de la ligne des milieux adverses (image précédente)...


... pour se projeter de nouveau entre les lignes, pas suivi par ses adversaires. En effet, l'appel dans le dos de la défense de KMP a aspiré un central, donc Beric et Jorginho se retrouvent pris par seulement deux défenseurs dans la surface. Saivet fait l'appel pour un centre en retrait, absolument pas suivi par les milieux, mais cette situation de décalage créé n'est pas concrétisée, le centre de KMP allant au 3ème poteau. Le ballon est récupéré par Jorginho, RPG fait un dédoublement et le jeu des passes et courses sans ballon continue, comme illustré par ce beau schéma :


La passe de RPG pour Jorginho est interceptée, mais le dégagement Corse aussitôt repris par la défense, qui recommence une attaque de l'autre côté : 


Entre temps, le bloc adverse a bien remonté, mais Saivet trouve la place entre les lignes et KMP profite d'un alignement approximatif de la défense pour déjouer de nouveau le piège du hors-jeu : 


La longue passe de Pajot est parfaite pour sa course et KMP se retrouve de nouveau en position de centrer :


L'appel de KMP et de Beric a bien fait reculer les quatre défenseurs, mais les milieux n'ont pas suivi, laissant ainsi beaucoup de place pour un centre en retrait. Malheureusement, le tir de Saivet est raté et passe à côté du cadre.

Un exemple similaire peut-être observé à la 24ème, même si dans un contexte de contre. Veretout se positionne bien pour une passe en retrait, la défense est aspirée et les milieux ne suivent pas, le centre en retrait est précis, la reprise non. On comprend mieux pourquoi Galtier râlait en conférence de presse après le match - malheureusement notre équipe a l'air trop limitée pour se créer des tonnes de situations de ce type. Alors quand une faille est identifiée, il faut l'exploiter à fond, c'est-à-dire au moins en cadrant les frappes pour transformer un beau décalage créé (performance collective) dans une occasion ou un but (performance individuelle).

Conclusions


On a pris du retard dans la course pour une place européenne en prenant qu'un point lors des 3 derniers matchs de Ligue 1, surtout contre des adversaires de la deuxième moitié du tableau. Il faudra donc vite se reprendre, sinon plus tard dans la saison, les matchs contre des concurrents directs dans cette course ne compteront plus pour grande chose. Il est difficile de révolutionner les aspects tactiques maintenant, même si les semaines complètes entre les matchs aideront, ainsi que la grosse trêve dans 2 semaines. Quant à la performance individuelle, il est clair qu'on ne peut pas recruter maintenant, donc Galtier devra faire avec l'effectif à sa disposition. Mais une infirmerie qui se vide sera mieux qu'un recrutement. Le retour de certains joueurs peut être la clé qui transforme un triste 0-0 sans grosses occasions dans une victoire maîtrisée tranquillement - l'écart entre les deux est parfois moins grand que ce que l'on pense.