mercredi 31 octobre 2018

RCT - La Rochelle, 9-13

L'avant-match


Après quatre défaites consécutives, la crise est très profonde du côté de Toulon. La Coupe d'Europe étant pratiquement finie, il ne reste plus que le championnat comme compétition à disputer. Et les deux réceptions qui suivent seront déterminantes en ce qui concerne l'objectif du RCT : le maintien ou une qualification en phase finale. Autre résultat que la victoire contre La Rochelle sera donc très mal reçu.

Le match...


... commence très mal, avec un essai encaissé par le RCT dès la 4e minute (voire plus bas). Pour la suite, les Toulonnais ont multiplié les approximations qui les ont empêché de conclure leurs actions, comme les trois en-avants de Bastareaud au contact (4e, 19e, 35e). Surtout, l'écart au score aurait pu être beaucoup plus sévère, trois énormes franchissements des Rochelais (15e, 22e, 29e) étant sauvés en extrémis par le dernier défenseur du RCT. Et à l'exception du dernier, ces franchissements n'étaient rien d'autres que des contres après des en-avants toulonnais...

La 2MT commence avec un autre en-avant de Bastareaud, mais de passe, pour changer. Et si les joueurs du RCT ont vraiment essayé, s'ils ont tout donné, ils n'ont rien réussi. Ils ont proposé des longues actions, mais sans réussir à franchir ou, quand ils y arrivaient, il y avait au bout un en-avant (58e, 72e) ou une pénalité concédée au sol (45e, 57e). Après avoir recollé au score 9-13 à un quart d'heure de la fin, les Toulonnais se sont vraiment employés à marquer l'essai de la gagne, les dernières huit minutes étant caractéristiques. Pénalité toulonnaise proche de la ligne médiane, le choix de la touche est fait; touche à 5m, maul, en-avant; pénalité récupérée au sol après la mêlée adverse, choix de la touche; touche à 5m, maul et un long pilonnage d'environs 15 temps de jeu... avant de concéder une pénalité au sol. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

L'action


Le coup d'envoi du match est toulonnais et le ballon capté par les Rochelais est dégagé en touche. L'alignement du RCT est complet...


... et le lancer de Guirado (2) est capté par Lakafia (7), qui donne à son jeune demi de mêlée, Cottin (9). Belleau (10) hérite du ballon, Bastareaud (12) croise la course pour fixer la défense, Saivea (11), venu de son aile, est servi pour un premier impact :


La recrue Alainu'uese (4) fait un premier point de fixation, van der Merwe (3) le suivant :


La défense est en place, après avoir joué vers la droite, le RCT revient vers la gauche avec un autre point de fixation, de Guirado (2), avant que Cottin (9) sorte le ballon :


Tous les trois-quarts toulonnais sauf Tuisova (14) sont à gauche, en plus de Vanderberghe (8) et Lakafia (7), mais Cottin (9) choisit de porter le ballon en cherchant une faille, qu'il ne trouve pas, et de tenter une chistera qui ne s'imposait absolument pas. Elle est ratée, le ballon presque récupéré, et finalement un joueur de La Rochelle commet un en-avant au sol. Mêlée pour le RCT sur la ligne médiane. La sortie est chahutée...


... mais finalement Vanderberghe (8) arrive à servir Belleau (10), qui joue au pied, trop loin pour que ses coéquipiers puissent inquieter la défense adverse, qui peut relancer. Ainsi, après trois temps de jeu rochelais...


... leur premier centre joue au pied dans le dos de la défense du RCT. Le ballon ne sort pas, mais est récupéré par Bonneval (15), qui choisit de relancer à la main :


Après une course de travers dans ses 22m, il sert Tuisova (14) à l'aile, qui fonce tout droit, mais qui est mis au sol par un 2e ligne adverse. Les Toulonnais veulent sortir proprement...


... alors Belleau (10) donne à Bastareaud (12), qui envoie Fekitoa (13) à l'impact, avant de recevoir de nouveau le ballon. Il passe après contact à Vanderberghe (8), mais la passe est mal assurée et le ballon lui échape. Avantage sur en-avant et belle opportunité de turnover pour La Rochelle :


Heureusement, le turnover n'est pas joué vers le large. Après 5 temps de jeu, les Toulonnais défendent toujours sur la ligne des 22m :


Mais ils ne sont pas bien en place. A gauche, ils sont en sounombre (et Saivea fait des appels pour ses coéquipiers) avec seulement Chiocci - 1, Alainu'uese - 4, Bastareaud - 12 et Saivea -11. Et ils défendent très mal autour du ruck aussi, il n'y a pas de gros à gauche ou dans l'axe du regroupement. Le demi de mêlée adverse voit la faille et y passe, en cassant le plaquage du jeune Cottin (9) et en se faisant arrêter par le double plaquage de Belleau (10) et Lakafia (7). Mais la sortie est rapidement effectuée par un ailier...


... et le surnombre sur le côté est enfin joué. Saivea (11) et Bastareaud (12) glissent vers l'aile, mais Alainu'uese (4), Guirado (2) et Chiocci (1) sont trop lents et le demi d'ouverture adverse passe dans le trou et marque le seul essai du match.

Après avoir essayé d'attaquer suite à une touche (passe mal maîtrisée), une mêlée (débarassés au pied) et une relance (en-avant), les Toulonnais ont failli en défense et ont concédé un essai très rapidement. Et même s'ils ont essayé tout le long du match, ils n'ont jamais réussi à combler ce retard.

La suite


Le semaines passent et se ressemblent, le RCT est maintenant à 5 défaites consécutives, dont deux à la maison, et se trouve pénultième du Top 14. Il y a une grosse crise de résultats et de confiance, et les deux sont liés. Et il n'y a qu'un seul remède, gagner. Les trois prochains matchs seront déterminants - il faudra absolument gagner les deux réceptions de Perpignan et Grenoble, deux concurrents directs (et oui, le RCT joue le maintient cette saison) et pourquoi pas, pour la première fois de la saison, revenir d'un déplacement (Bordeaux) avec au moins un point. Et le tout, en période de matchs internationaux, avec des joueurs absents...

dimanche 28 octobre 2018

Nîmes - ASSE, 1-1 (Cabella)

A moitié maîtrisé


Si un nul à l'extérieur est généralement un bon résultat, celui obtenu à Nîmes est un peu frustrant pour les Verts, qui auraient pu et dû faire mieux.

Le déroulement du match est bien résumé par Debuchy : "En première période, on doit tuer le match en marquant plus (...) À la mi-temps, on s'est dit qu'il allait falloir ressortir le ballon, mais on a trop balancé, et on a mangé des contres (...) Ils ont bien poussé, ils nous ont mis en danger (...) Nous, on aurait du mieux faire dans la maîtrise de la balle". Ce mot, maîtrise, revient aussi dans l'analyse que Jean-Louis Gasset fait du match. Et en effet, en première période, les Verts ont maîtrisé leur sujet, on bien géré le match et ont eu plusieurs occasions d'aggraver le score. Et si la deuxième période a commencé pareil, cette maîtrise s'est ensuite volatilisé face à l'envie affichée par l'adversaire. Illustrons tout ceci avec quelques exemples.

Première période


Pendant une grosse demi-heure, les Stéphanois ont eu la possession du ballon (55%), déjouant le pressing adverse grâce à une belle maîtrise tactique. Dans l'exemple suivant, Ruffier joue avec Kolodziejczak :


Perrin s'est écarté de l'autre côté, M'Vila et Subotic sont dans l'axe, KMP, Cabella, Selnaes et Debuchy plus haut. Les Nîmois font un pressing haut avec pas moins de 7 joueurs dans les 40m de l'ASSE, une ligne de 3 (deux AC et un milieu latéral) et une autre de 4. Mais les Verts arrivent à ressortir proprement : Selnaes décroche, il est trouvé par Kolo et donne à M'Vila, qui écarte de l'autre côté avec Debuchy. Le latéral cherche Khazri, en position d'ailier...


... qui joue en arrière avec M'Vila et le ballon arrive de nouveau à Debuchy. Un autre triangle de passes est fait avec Perrin et Selnaes :


Le tout se fait sans affolement et avec une grande précision, malgré le pressing adverse. Selnaes est entouré par plusieurs adversaires, mais il reçoit de nouveau le ballon de la part de Debuchy :


... et il écarte parfaitement le jeu de l'autre côté, où Kolo est libre. Un pressing haut effectué par 6 Nîmois (sans compter le latéral qui suit Khazri), déjoué sans problèmes par les Stéphanois. Un décalage est fait, mais le but n'est pas d'attaquer, juste de faire courir l'adversaire. Ainsi, Kolo joue en arrière avec Subotic :


Le défenseur stéphanois trouve KMP sur l'aile gauche, qui combine avec Kolo...


... avant de donner le ballon à Selnaes. Le jeu est maintenant envoyé côté droit...


... où Debuchy est libre. Sur ce plan large, on peut observer comment les offensifs de l'ASSE se trouvent à 4-contre-4 avec la défense. Si Debuchy centre bien dans la surface, il y a clairement moyen de faire quelque chose. Mais il décide de jouer en arrière avec Perrin...


... qui combine avec Selnaes avant de donner le ballon à Ruffier. On aperçoit dans cet exemple un ASSE qui maîtrise parfaitement son sujet, qui dicte le rythme de la rencontre et qui n'est pas inquiété par le pressing ou le positionnement de l'adversaire. Mais la suite de l'action est intéressante aussi : un long ballon de Ruffier qui cherche Debuchy...


... qui gagne son duel de la tête et qui lance ainsi Khazri en profondeur. S'il arrive à centrer, Nordin, Cabella et KMP se retrouvent contre seulement deux défenseurs. Malheureusement, le gardien sort et pousse l'avant-centre stéphanois, sans qu'une faute soit sifflée.


Ce long ballon qui envoie un Vert excentré dans le dos de la défense est loin d'être anodin - ça a été la tactique stéphanoise qui a donné les meilleurs résultats en 1MT. Par exemple, à la 10e minute, après plusieurs dégagements des deux côtés, Khazri est trouvé sur l'aile gauche :


Son contrôle est approximatif est il est obligé de revenir avec le ballon jusqu'en défense, où il combine avec Perrin. Le capitaine évite le tacle d'un attaquant et redonne la balle à l'avant-centre converti premier relanceur, qui lève la tête, attend l'appel, et envoie un énorme ballon... 


... dans le dos de la défense, parfaitement dans la course de Cabella. Une fois dans la surface, il se retourne, mais il ne cherche pas à combiner avec KMP ou Nordin :


Il garde le ballon, cherchant d'autres solutions et la défense a le temps de se replacer. Cabella combine finalement avec M'Vila...


... qui joue en arrière avec Kolo et le jeu change de côté en passant par la défense :


Le deux équipes se sont replacées proprement, M'Vila et Selnaes sont dans l'axe et les 4 offensifs à leur place, même s'ils ont un peu interchangé, Nordin en "10" et Cabella en ailier gauche :


Le bloc nîmois est en place (deux lignes de 4), mais il y a une faille, probablement identifiée à la vidéo, vu le nombre de fois qu'elle a été exploitée. Ce fameux ballon dans le dos d'un latéral adverse est pour KMP cette fois-ci. Le gardien sort comme dans l'exemple précédent, mais il est éliminé par l'ailier stéphanois, qui offre à Khazri l'opportunité de tuer le match dès la 10e minute. 


Deuxième période


Les 10 premières minutes de la 2MT ont été similaires à la première demi-heure : des Stéphanois qui gardent le ballon (55% de possession) et qui ne laissent donc pas aux Nîmois la possibilité d'emballer le match. Mais la suite n'a pas été du même calibre, le ballon a commencé à être perdu de plus en plus vite et les offensives adverses faisaient de plus en plus mal. Les Verts n'ont affiché plus que 41% de possession entre la 56e et la 75e (égalisation de Nîmes) et ils ont eu des longues minutes sans sortir de leur propre moitié. Cette capture d'écran de whoscored.com montre les ballons touchés par Nîmes (orange) et l'ASSE (bleu) pendant 5 minutes après l'entrée de Salibur à la place de Nordin (les Verts "attaquent" de droite à gauche) :


L'ASSE a bénéficié de plusieurs touches et deux "6 mètres", donc des opportunités claires pour garder le ballon, mais ils l'ont perdu en quelques secondes à chaque fois. Comme on ne peut pas montrer toutes ces approximations, on regarde seulement la fin de ces 5 minutes, fin qui illustre très bien un autre aspect : non seulement les Verts ne gardaient pas le ballon, mais ils ne défendaient pas très bien non plus. Après une sortie de but, Ruffier joue long, pour KMP :


Le duel aérien est gagné par le Nîmois, mais le ballon arrive à M'Vila. Relance propre, ballon posé pour calmer le jeu, comme en 1MT ? Non, long ballon envoyé n'importe comment directement dans les bras du goal adverse et possession perdue. Nîmes peut donc commencer une nouvelle attaque, qui démarre à droite...


... avant que le jeu soit envoyé à gauche :


Il n'y a rien d'exceptionnel, le bloc stéphanois est en place, chaque joueur défend sur son adversaire direct :  


Salibur sur le latéral adverse, Debuchy sur le milieu excentré, Selnaes et M'Vila sur les deux milieux axiaux. Mais tout se casse avec un des mouvements les plus basiques : un des milieux nîmois se projette vers la surface stéphanoise. Ça crée un espace qui est pris par le latéral gauche, balle au pied. Il élimine Salibur et avance avec le ballon...


... avant de trouver un point d'appui avec un des attaquants. La montée et la passe du latéral adverse a donc éliminé Salibur et le duo Selnaes-M'Vila : Debuchy se trouve seul contre deux adversaires, le milieu latéral et celui axial qui était monté. C'est le dernier qui est lancé en profondeur...


... et il talonne pour le premier. La défense stéphanoise n'est clairement pas bien en place. Autre le milieu latéral droit complètement libre au 2e poteau, le seul endroit où les Verts sont bien c'est le duo Subotic-Kolo qui défend sur un avant-centre. Quant à Perrin, Debuchy et Selnaes, ils doivent défendre contre quatre adversaires. Le même avant-centre est de nouveau utilisé en point d'appui et le un-deux fonctionne très bien, le milieu latéral se retrouvant seul contre Ruffier... Heureusement, la barre transversale s'interpose et l'égalisation est retardée, mais pas pour longtemps.


Conclusions


Ce match a été bien préparé par le staff stéphanois. L'équipe alignée a été cohérente, avec des joueurs à leur meilleur poste (Cabella en "10", Khazri en avant-centre), une faille a été identifiée chez l'adversaire (les ballons dans le dos des latéraux) et la maîtrise a été au rendez-vous (même si pas tout le temps). Avec un peu plus de réalisme, les Verts entraient à la pause avec au moins deux buts d'avance et le match aurait pu être plié. Mais les adversaires ont su répondre avec leurs armes, l'envie, la combativité, et parfois ces ingrédients suffisent pour prendre le dessus sur une équipe supérieure dans d'autres domaines. Comme l'ASSE retourne dans le même stade en quelques jours, ça sera intéressant de voir ce que les deux équipes proposent dans le contexte d'une probable rotation d'effectif. Parce que les ingrédients nîmois ne dépendent pas trop de qui est sur le terrain, mais la maîtrise stéphanoise risque de pâtir de la situation. Et dans ce cas, il faudra répondre présent dans la détermination, surtout dans un match de Coupe - à voir si les Verts y sont capables.

lundi 22 octobre 2018

ASSE - Rennes, 1-1 (Khazri)

Deux tristes visages


Comme d'habitude, il n'y a pas eu de vainqueur dans le match opposant l'ASSE au Stade Rennais, la tactique collective stéphanoise n'ayant pas pris le dessus sur les individualités adverses.


Si on regarde les matchs déroulés après la fin du mercato et le déplacement particulier à Paris, on peut croire que le staff stéphanois a son équipe-type. Celle qui a démarré contre Caen, Monaco ou à Lille, un 4-2-3-1 avec la paire M'Vila-Selnaes au milieu, Cabella en "10", Khazri avant-centre, Salibur ailier - pour l'autre côté, le choix étant fait entre Hamouma, Diony ou KMP en fonction des disponibilités et besoins défensifs. Et pourtant, dès qu'un élément-clé est suspendu (Khazri à Toulouse, Selnaes contre Rennes), l'ASSE change de visage tactique, avec un milieu à trois : M'Vila accompagné de Diousse à sa gauche et un offensif (KMP, resp. Cabella) à sa droite.

Les deux périodes contre Rennes reflètent ces deux visages de l'ASSE : innovation tactique en première, disposition classique en deuxième. Et si on voit le manque d'automatismes avant la pause et l'impossibilité de se créer des occasions après, on comprend mieux le dilemme de Jean-Louis Gasset. Qui semble quand-même avoir trouvé la raison après cette expérience inconcluante : Khazri doit jouer avant-centre (et on suppose Cabella en "10"). Mais en attendant les futures échéances des l'ASSE qui confirmeront ou pas cette approche, regardons de plus près les deux périodes de l'ASSE contre Rennes.


Première période


En absence de Selnaes, suspendu, le staff stéphanois a décidé d'utiliser un système tactique en 4-3-3... un peu spécial. Tout d'abord, il diffère des 4-3-3 classiques dans l'animation offensive, les deux relayeurs (Diousse et Cabella) s'excentrant et les deux ailiers (Khazri et Salibur) repiquant dans l'axe :


Avec la montée des latéraux, cette animation offensive a créé des paires de joueurs de couloir assez inédites, comme nous le verrons plus bas. Mais ce système a été différent aussi dans la disposition défensive : un 4-3-3 se transforme normalement en bloc 4-1-4-1 - ou éventuellement en 4-3-2-1. Sauf que pour les Verts, le bloc a été en 4-4-2 :


Sur cette image, Beric et Salibur ont inversé leurs positions, mais le bloc stéphanois est resté bien en place, avec Cabella et l'avant-centre du moment en train d'empêcher la construction dans le milieu adverse.



Mais si on revient à l'animation offensive, elle devient plus claire avec un exemple, comme cette action à la 25e, quand Diousse récupère un ballon sur le côté gauche et joue en arrière avec Kolodziejczak :



On peut parler d'un triangle pointe basse au milieu pour les Verts, excentré à gauche. Le jeu change de côté via Perrin, jusqu'à Debuchy, et deux milieux axiaux y vont pour construire l'attaque :


La ligne des milieux rennais est haute et elle contient les stéphanois, les empêchant de ressortir proprement. Après des combinaisons dans un petit périmètre, malgré le pressing, Perrin arrive à casser cette ligne avec une passe qui trouve Khazri, excentré à droite. Le contrôle est approximatif et finalement un long ballon est envoyé sur Beric, qui perd le duel, mais qui obtient une touche :


La remise en jeu 30 secondes plus tard permet aux Stéphanois d'échanger plusieurs passes dans cette partie du terrain avant que Cabella, sans solutions, décide de revenir balle au pied en arrière...


... et de jouer avec Subotic, qui écarte le jeu de l'autre côté. Diousse, milieu axial, est collé à la ligne de touche et Kolo combine avec lui :


Cette paire stéphanoise dans le couloir gauche (Kolo-Diousse) a son équivalent à droite (Debuchy-Cabella), les deux ailiers habituels étant plus axiaux. Diousse joue en arrière avec Subotic, avant de repiquer dans l'axe...


... et Cabella fait la même chose, ce qui resserre le bloc adverse. Le triangle pointe basse des Verts est de nouveau formé, en dehors du bloc rennais. La position de Khazri et Salibur tient les latéraux adverses loin des côtés, et Debuchy et Kolo sont libres. C'est le dernier qui est trouvé et son centre trouve Beric :


L'avant-centre de l'ASSE remet de la poitrine pour Salibur, mais ce dernier n'arrive pas à frapper proprement.


Cet animation offensive, avec les duos Kolo-Diousse et Debuchy-Cabella sur les côtés a été utilisée des nombreuses fois en 1MT. Comme un autre exemple, voici l'image qui précède la grosse occasion de Khazri à la 42e :


Le placement des Verts est très explicite: ils ont complètement abandonné l'axe du terrain au milieu, mais ils ont placé trois joueurs sur les deux défenseurs centraux adverses. Et quand M'Vila trouve Diousse, un décalage est créé dans l'axe et Khazri est trouvé... mais le gardien adverse réussit à dévier le tir sur le poteau.

Deuxième période


Un double changement de joueurs intervient à la pause, avec William Saliba à la place de Subotic et Loïs Diony à celle de Beric. Mais le changement plus important a été tactique : Cabella est monté d'un cran, Diousse est passé à la droite de M'Vila et l'ASSE a évolué en 4-2-3-1. Les 4 de devant ont beaucoup interchangé, mais Khazri a été principalement avant-centre et Diony ailier gauche. 

A titre d'exemple, une action qui part de Ruffier un peu après l'heure de jeu :


William Saliba, Diousse, M'Vila, les Verts préparent leur attaque devant un bloc en 4-4-2. Cabella se trouve initialement entre les lignes, mais il décroche...


... pour recevoir le ballon et lancer Kolo dans le couloir gauche. Le latéral rejoue avec Cabella, qui perd le ballon. Heureusement M'Vila le récupère et c'est de nouveau Ruffier qui relance :


Perrin joue avec M'Vila, qui cherche une solution. Cabella se trouve de nouveau entre les lignes et les attaquants coordonnent leurs appels :


Diony décroche et Cabella prend sa place à l'aile, Salibur se place aussi dans l'axe entre les lignes - cette zone n'est plus du tout désertée comme en 1MT. M'Vila joue avec Kolo, qui prolonge jusqu'à son "ailier". Le jeu continue dans un petit périmètre à gauche...


... ce qui a le don de bien attirer tout le bloc adverse de ce côté. Les 4 offensifs stéphanois s'y trouvent tous, Cabella combine avec Salibur, qui donne à Kolo, qui centre, mais le ballon est repoussé jusqu'à M'Vila. Et après encore un échange de passes...


... le changement de côté est enfin effectué, Debuchy se trouvant bien sûr tout seul. Malheureusement le milieu latéral adverse a bien suivi et le décalage n'est pas exploitable. Comme toute l'équipe était de l'autre côté, Debuchy se trouve tout seul. Finalement Khazri vient l'aider...


... mais il n'y a pas d'autres Stéphanois aux alentours - Diousse est resté derrière, dans l'axe. Sans autres solutions, le jeu est de nouveau envoyé en arrière et une nouvelle attaque doit être construite :


Tout le monde reprend sa place, Cabella entre les lignes, dans l'axe, les trois offensifs dans la défense, les latéraux plus haut, bref, un 4-2-3-1 classique. Et côté rennais, c'est pareil, le bloc 4-4-2 se reforme rapidement (même si le milieu gauche met du temps à revenir dans sa ligne). Après plusieurs échanges de passe dans la défense, sans solutions, Perrin envoie un long ballon sur Diony et la possession est perdue.



Conclusions


On est fin octobre et l'ASSE se cherche toujours tactiquement. Il est toujours difficile de trouver l'équilibre entre la création d'automatismes et l'innovation tactique pour que l'adversaire ne sache pas à quoi s'attendre. Et lors de ce match contre Rennes, les Verts ont essayé les deux, sans réussite. C'était une triste prestation et aucun des deux visages montrés avant et après la pause n'a été vraiment convaincant. Il faut maintenant espérer que le staff tire les bonnes conclusions et que bientôt on verra une équipe stéphanoise qui maîtrise réellement son sujet, avec un jeu collectif huilé et efficace.