lundi 27 février 2017

ASSE - Caen, 0-1

Un match pas bien préparé


Quatrième défaite consécutive pour les Verts, qui ont de nouveau montré un visage différent après la pause, mais cette fois-ci sans arriver à revenir au score.

Il n'a échappé à personne, les Verts n'ont pas été très dangereux lors de la première période contre Caen, mais un changement de système (et de joueur) à la pause a un peu remédié ça et ils se sont créé plusieurs occasions au retour des vestiaires. Le tout a été très bien résumé par Galtier après le match "En changeant d’organisation à la mi-temps et en passant en 3-5-2, nous avons pu compter sur une plus grande présence sur les côtés et dans la surface adverse". En partant de cette déclaration, on peut se poser deux questions, auxquelles on essayera de répondre par la suite.

On a été plus présents dans la surface après la pause ?


Donc, a-t-il raison, le changement de système a donné une plus grande présence dans la surface adverse, tout en passant par les côtés ? Si on regarde les chiffres purs, la réponse est clairement positive : en 2MT, les Verts ont touché le ballon 24 fois (4 tirs) dans la surface adverse, pour seulement 8 fois (1 tir) lors de la première période. 

Pour mieux comprendre le pourquoi du comment, un petit exemple, qui part d'une touche Stéphanoise dans la moitié adverse à la 59ème minute :


Veretout remet le ballon à Polomat, qui joue en retrait avec KTC et Perrin - il faut remarquer le placement très haut des Verts, le dernier défenseur étant une bonne dizaine des mètres dans le camp adverse. Perrin joue avec Lemoine...


... qui envoie tout de suite le jeu à l'aile opposée, pour RPG, pris par son adversaire direct dans ce système, le latéral gauche. Notre jeune latéral garde le ballon jusqu'à la proximité de la touche, puis revient en arrière via Lacroix qui trouve Saivet :


Le déplacement du jeu vers notre droite a fait coulisser toute la défense adverse : leur latéral est très excentré, suivi par un central pour ne pas laisser trop d'espace entre les défenseurs. Comme Lemoine se projette bien dans l'espace vide dans l'axe et Saivet lui remet le ballon dans la course, il se trouve dans une position idéale :


Sur cette capture d'écran on voit très bien la ligne des 5 défenseurs adverses, tous vers leur gauche - vu que leur latéral est au marquage de RPG. KMP joue comme un vrai avant-centre, monopolisant deux défenseurs, laissant complètement libres Veretout et surtout Polomat à l'aile opposée. Lemoine n'essaie pas la simplicité, ni de suivre l'appel de Beric dans le dos de la défense, mais préfère un centre pour KMP qui est repoussé par le défenseur...


... puis prolongé par un autre, mais récupéré de suite par Saivet. Le décalage initial à notre gauche est toujours présent, leur seul joueur de couloir est très axial, suivant KMP.


Saivet ouvre enfin le jeu vers Polomat qui a tout le temps pour ajuster un centre fort devant la cage, où KMP n'arrive pas au ballon, mais un défenseur adverse si, suffisamment pour que Beric ne puisse pas le toucher...

Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette action, autre que l'alternance des côtés et le positionnement intelligent (RPG pour aspirer un latéral, Beric et KMP entre les autres défenseurs) permettent de créer des beaux décalages, même contre une défense à 5. Qu'on les a pas converti, c'est une autre histoire, malheureusement trop connue cette saison.

Pourquoi on ne l'a pas été avant la pause ?


La réponse à la première question, Galtier avait-il raison pour la présence dans la surface et le jeu sur les côtés après la pause, est donc positive. Alors la deuxième question est simple : pourquoi ce n'était pas le cas avant la pause ? Il n'était une surprise pour personne que Caen joue à 5 derrière - tous leurs matchs depuis quelques semaines sont dans ce système. On a trouvé la solution (partielle) dans un 3-5-2, mais alors pourquoi on n'a pas joué dans ce système depuis le début ? Même si évidemment que le 3-5-2 n'est pas la seule solution pour se créer des occasions contre une défense à 5, un 4-2-3-1 comme celui des Verts dans la première période peut fonctionner aussi :


Si on attaque leurs joueurs de couloir avec nos ailiers, on a un problème : notre avant-centre est tout seul dans la surface, pour trois défenseurs, qui se permettent donc de coulisser et de pouvoir couvrir un éventuel manque sur le côté. Saivet aurait pu jouer en deuxième avant-centre (comme KMP l'a fait), et non en "10". Mais plus simple que ça, les joueurs de couloir adverses auraient pu être attaqués par nos défenseurs latéraux, pendant que les ailiers allaient vers l'axe - plus de présence dans la surface. 

Très peu de tout ça a été vu en première période, mais il est évident que la même action que dans l'exemple précédent aurait pu être créée avec Kenny à la place de RPG. D'ailleurs, le plus surprenant à voir a été le nombre des ballons touchés par le très jeune milieu offensif. Pour les 22 premières minutes, avant de changer de côté avec KMP, il a touché 26 ballons, plus que Perrin, Veretout ou Lemoine, le double de Saivet et Beric, le triple de KMP ! Et en plus il a tiré les deux premiers corners de la partie. Donner les clés du camion à un gamin et espérer que c'est lui qui va trouver la faille, c'est osé. La question est si c'était intentionnel ou tout simplement les autres joueurs s'effaçaient et ne se proposaient pas...

Conclusions


Dans tous les cas, la tactique Stéphanoise lors de la première période n'a pas fonctionné, on n'a pas réussi à créer les décalages créés ensuite. On ne peut pas dire que c'était la faute des joueurs présents sur le terrain, le seul qui a changé à la pause a été Kenny et lui a été le plus actif. On peut dire que c'est parce que la tactique n'était pas adaptée à l'adversaire... mais le système et style de jeu adverse n'a surpris personne. On peut supposer que ce match n'a pas été préparé très en détail, le temps manquant après la réception de Manchester. Et que le plan de jeu initial a été que le même système et tactique comme d'habitude peuvent fonctionner contre Caen... sauf que ça n'a pas été le cas.

Les points perdus à domicile doivent être récupérés à l'extérieur, à commencer donc par un déplacement à Bastia. Par le passé on a vu qu'on peut gagner à l'extérieur en préparant bien le match, en choisissant une tactique taillée pour faire mal à l'adversaire. Avec une semaine entière pour préparer le match, ça devrait être le cas... et ça tombe bien, Bastia joue avec une défense à 5 depuis quelques matchs aussi.

vendredi 24 février 2017

ASSE - Manchester United, 0-1

Du mal à passer par les côtés


Les Verts n'ont pas réussi à trouver la faille dans la défense de Manchester United - la faute à un manque d'envie, à une différence de niveau ou à une tactique défensive adverse très efficace ?

Le sort de la double confrontation contre le club le plus riche du monde a été décidé dès le premier match, voir même dès les premières 45 minutes, quand les Verts ont fait jeu égal et ont même surpris leurs adversaires, sans concrétiser. Les chances de qualification restaient purement théoriques avant le coup d'envoi du deuxième match, mais elles ont été complètement anéanties après un quart d'heure et le but de Mkhitaryan. C'était le scénario idéal pour Mourinho: tuer tout espoir et se contenter ensuite de gérer et de contenir les attaques Stéphanoise. Et la tactique défensive qu'il a mis en place pour nous bloquer a été assez particulière et mérite un détour.

Elle est mieux illustrée à travers un exemple : à la 28ème, un dégagement de Ruffier est prolongé de la tête par Saivet jusqu'à Hamouma, qui reçoit le ballon même si bien pris par son défenseur :


Hamouma redonne à Saivet, qui joue avec Veretout...


... qui envoie plus loin à Pogba pour lancer une attaque sur le côté gauche. Il n'y a pas de déséquilibre, dans le couloir KMP est bien pris par son défenseur, le milieu excentré coupe la course de Pogba et dans l'axe les milieux axiaux adverses sont au marquage des nôtres. 


Pogba joue avec KMP, qui revient vers l'axe, puis en arrière avec Veretout qui ouvre sur la droite pour la montée de KTC. Grâce à cette montée (qui laisse derrière Perrin tout seul avec Ibrahimovic !), on a une belle attaque Stéphanoise en place :


Saivet et Hamouma ont interchangé, le premier est pris donc par le latéral et le deuxième par un milieu axial, Pajot est toujours suivi par son adversaire et le troisième axial adverse attend Veretout. KMP s'est positionné à côté de Beric dans la défense centrale, Malcuit et Pogba sont très excentrés. Bref, la montée de KTC amène du surnombre sur le côté droit...


... mais il ne joue ni dans le couloir pour Malcuit, ni en appui sur Saivet, il essaye une passe difficile pour KMP, interceptée par le latéral. Heureusement que Pogba intercepte la relance de son petit frère...


... et l'aîné peut relancer l'attaque, mais en montant avec le ballon vers l'axe - Pajot prend ainsi sa place en tant que latéral. Pogba s'appuie sur Beric qui joue en retrait avec Veretout... 


... qui ouvre de nouveau à droite, pour Saivet. Sur la capture précédente on voit bien le positionnement de nos trois axiaux (Pogba et Pajot ont interchangé) et la ligne des trois axiaux adverses qui les attendent. Saivet choisit lui aussi de ne pas écarté dans le couloir de Malcuit, mais de rester dans l'axe, en cherchant une solution : 


Sauf que c'est chose impossible. Il ne peut pas trouver Hamouma ou Beric, ils sont bien cachés derrière le rideau des milieux adverses. Il n'a aucune solution proposée dans le couloir gauche, pourtant très libre - KMP serre vers l'axe aussi, Pogba (en position de milieu) ne s'écarte pas et Pajot (en position de latéral) ne prend pas le couloir, préférant rester derrière avec Perrin et KTC pour surveiller à 3 le seul avant-centre adverse. Saivet revient via Pogba vers Veretout...


... qui ouvre enfin vers Malcuit, près de la touche. Le problème est que notre latéral est tout seul, a son adversaire direct devant lui est que des joueurs adverses à proximité. Il essaye une passe pour un appel de KMP, mais elle est interceptée et les Anglais peuvent partir en contre.

Lors de cette action on a pu voir comment l'axe du terrain était bien contrôlé par les milieux axiaux adverses, très en bloc, très disciplinés, qui empêchaient le jeu vers les attaquants. Dans ce contexte, la question qui se pose est pourquoi on n'a pas écarté sur les côtés, pourquoi on n'a pas étiré le bloc adverse, ces trois milieux, histoire de créer de la place entre eux ? Il est probable que c'est pas nos joueurs qui n'ont pas voulu le faire, mais qu'ils ont été "poussés" vers l'axe par l'adversaire - Perrin le reconnaissant à mi-mots après le match. Si on regarde rapidement une autre attaque, une grosse dizaine des minutes plus tard, le jeu est envoyé de la droite vers la gauche, de Malcuit, en passant par Veretout, KTC et Pajot, jusqu'à Pogba :


Notre latéral n'est pas décalé dans son couloir, il n'est pas tout seul et a son adversaire direct devant lui. On ne s'attend pas qu'il crée le danger sur son côté, mais la manière dont la défense adverse se positionne est significative :


Le latéral adverse serre très bien KMP, pour dissuader toute tentative de combinaison dans le couloir. Le milieu latéral positionne son corps pour orienter Pogba vers l'axe, là où deux milieux axiaux l'attendent, tout en lui fermant les possibilités de passe - passe qui serait impossible, vu le mauvais positionnement de Saivet, Hamouma et Beric, tous les 3 cachés derrière par ces deux milieux. Par un "simple positionnement", le bloc Anglais nous a poussé à jouer moins dans les couloirs et plus dans l'axe, là où on était attendus et où la qualité de leurs milieux empêchait toute offensive construite.

Conclusions


Portée par le large score du match aller, ainsi que le but rapide qui a détruit tout espoir, l'équipe de Mourinho a préféré défendre. Comme les Verts n'avaient plus les jambes, ni le moral de tout renverser, ils n'ont rien pu faire, mais leur tâche était rendue très difficile par cette tactique défensive extrêmement efficace et bien appliquée, qui a donné l'impression que les Stéphanois étaient impuissants en attaque. Le coach adverse ne faisait pas preuve d'arrogance en disant après le match qu'on aurait pu jouer pendant des heures sans que le score évolue. Il n'y a pas de honte à avoir à perdre contre une meilleure équipe et la défense de Manchester a été largement supérieure à ce que notre attaque pouvait proposer lors de ce match. Mais il ne faut pas oublier que c'est en se frottant au meilleurs qu'on progresse... maintenant il faudra se donner l'opportunité de le faire de nouveau.

lundi 20 février 2017

Montpellier - ASSE, 2-1 (KMP)

Entre les lignes


Le défaite à Montpellier est la première cette saison qui intervient après une ouverture de score des Verts - comment on a fait pour perdre un match qui semblait pourtant à notre portée, surtout en menant 1-0 à la pause ?

Galtier a été très clair en conférence de presse après le match contre Nice, le système utilisé par les Verts depuis mi-janvier sera utilisé pour le reste de la saison, peu importe les joueurs disponibles, peu importe le système de l'adversaire. C'est une bonne chose, même si le rendement du système dépend bien évidemment du niveau, du profil et de l'état de forme des joueurs qui l'appliquent. Et contre Montpellier, les ingrédients nécessaires pour une bonne défense en 4-4-2 n'étaient pas réunis. Difficile à dire si c'est une question de fatigue (un match à Manchester 3 jours plus tôt), d'envie (un match contre Manchester 3 jours plus tard), mais on a pu assister à un bel exemple de ce qu'un 4-4-2 mal exécuté peu donner.

Le système, sans sentinelle entre les lignes, réside dans la capacité du premier rideau de 4 de couper les angles des passes, mais aussi dans la distance entre les deux lignes de 4. On parle souvent de bloc compact - plus c'est le cas, plus c'est difficile pour l'adversaire de s'y retrouver à l'intérieur. On ne peut pas en même temps défendre bas et faire un pressing haut - le bloc serait trop étiré. Et les Verts en ont été le meilleur exemple dimanche dernier.

La faille entre les lignes


L'espace dans le bloc Stéphanois a été visible dès le début du match, comme par exemple à la 4ème minute :


On voit bien les deux lignes de 4 et le joueur qui s'est positionné entre (dans ce cas un ailier à la place du "10" qui était sur l'aile). L'espace entre les lignes n'est pas énorme, les angles de passes sont plutôt bien coupés. Alors les adversaires gardent un peu le ballon en dehors du bloc, le rideau des milieux monte pour les presser, mais le rideau des défenseurs reste bas :


Il n'y a que Malcuit qui quitte sa ligne pour monter et serrer un peu le joueur entre les lignes, mais il se fait aspirer dans le couloir par l'appel du latéral adverse, laissant ainsi un joueur complètement démarqué, loin de tout adversaire, qui reçoit naturellement le ballon. Ce genre de situation a été visible plusieurs fois pendant la première période et on est entré aux vestiaires sans encaisser de but grâce à la maladresse des joueurs de Montpellier, qui, même quand ils se trouvaient entre les lignes, n'arrivaient pas à transformer le décalage dans une situation franche.

Cette faiblesse défensive Stéphanoise, ce mauvais positionnement du bloc, a été clairement identifié par le coach adverse qui a opéré un changement à la pause. Il a fait entrer un deuxième attaquant - au fait, un milieu relayeur qui avait comme but de se projeter très haut, sur la défense centrale. Le but? Avoir 4 attaquants sur 4 défenseurs, loin de tout milieu qui peut les aider - s'ils parvient à leur donner le ballon, la défense est en difficulté. Ça a marché, et même très bien et très vite, à la 49ème une attaque de Montpellier ne passe par sur notre côté gauche, alors ils reviennent vers leur défense :


Le positionnement à ce moment de l'action de nos deux lignes défensives est marqué par les lignes blanches. Les milieux montent pour attendre l'attaque plus haut, lors de la ligne médiane et Selnaes se retourne et appelle les défenseurs de faire pareil :


La ligne des milieux a ainsi avancé d'une bonne dizaine des mètres, mais pas celle des défenseurs, qu'on ne voit même pas à l'écran :


On voit 6 Stéphanois pour 6 adversaires, ce qui veut dire que c'est une situation de 4 contre 4 en défense - un long ballon peut amener le danger : 



La ligne des milieux avait avancé, maintenant elle doit reculer pour revenir au moins à la hauteur initiale. Celle des défenseurs n'est pas monté, elle a même reculé un peu. L'espace dans le bloc est tellement grand que l'avant-centre adverse se permet de faire un mauvais contrôle sur plusieurs mètres et récupérer le ballon sans être gêné. Il s'appuie sur un milieu central qui envoie le jeu à notre gauche : 


Tous les adversaires se projettent vers l'avant, mais nos milieux ont encore du retard, ils partent de trop loin. Ce qui laisse notre défense en déséquilibre, il n'y a pas de surnombre : deux ailiers qui combinent dans le couloir, pris par Pogba et Lacroix, un avant-centre et un milieu relayeur très offensif pour KTC et Malcuit. 


Sauf que l'avant-centre fait le bon appel, prenant KTC et Malcuit sur lui et laissant le milieu bien démarqué pour une passe en retrait et une égalisation logique. Les milieux n'ont tout simplement pas pu aider la défense...

Une petite explication du rôle du milieu relayeur adverse. En ce qui concerne la dynamique verticale de la ligne des défenseurs, il y a plusieurs possibilités. Un avant-centre qui décroche, si la défense le suit, la ligne défensive monte. Un "10" entre les lignes ne cherche pas à faire monter ou descendre la ligne, juste à trouver de l'espace. Mais un relayeur qui se projette haut fait reculer la ligne défensive - vu d'où il part, il n'est pas hors jeu et il doit être suivi par la défense. Dans notre cas, même si la défense veut monter pour suivre le milieu, en mettant éventuellement hors jeu les attaquants, l'appel en profondeur du milieu l'oblige à reculer. C'est donc à la ligne des milieux de s'adapter et ne pas monter trop haut dans ce cas. Ce manque de communication entre les lignes nous a été fatal lors de cette deuxième période à Montpellier. Dans l'exemple précédent, on voit le milieu adverse dans le rond central dans la première image et dans le dos de Malcuit 13 secondes plus tard (4ème image) - son appel a créé l'espace entre les lignes et on n'a pas su s'adapter.

La suite


Seulement 3 minutes plus tard Jorginho est sévèrement expulsé et avec un homme en moins, un match intense 3 jours plus tôt dans les jambes et un autre pareil 3 jours plus tard dans les têtes, c'était mission impossible. Les Stéphanois ont essayé de tenir en 4-4-1 (Saivet glissant en excentré et Roux tout seul devant), mais ils n'ont pas réussi à le faire longtemps. Menés 2-1, un changement offensif avec les entrées de Hamouma et Beric et un passage en 4-3-2 aurait pu être une solution, mais les deux entrants n'ont pas trop touché le ballon :


Les points bleus sont les endroits où Hamouma et Beric (réunis) ont touché le ballon pendant les 19 minutes (temps additionnel compris) qu'ils ont passé sur le terrain - en attaquant de droite à gauche, selon whoscored.com. Peu, très peu, pour espérer de revenir au score.

Ce match a été perdu tactiquement, pas forcément par un mauvais choix tactique, mais plus par une mauvaise application par les joueurs présents. Le coach adverse a vu la faille et en a profité - il est probable que Galtier l'a vu aussi et a demandé aux joueurs de la corriger, mais en vain. Lors de la première période à Old Trafford, Manchester United a joué exactement comme Montpellier en début de la deuxième période, avec un milieu relayeur très haut, sur notre défense (Fellani). Et on a bien défendu, en étant souvent à la récupération, sur les deuxièmes ballons, grâce à des milieux près de leurs défenseurs. En changeant seulement 3 joueurs entre les deux matchs, un par ligne (Lacroix pour Perrin, Selnaes pour Pajot et Roux pour Hamouma), malgré la différence de niveau de l'adversaire, on a rendu une copie défensive complètement différente. Ce qui n'est pas très rassurant pour la suite de la saison, même si avec des matchs plus espacés, le besoin d'une rotation de joueurs sera moins présent.

vendredi 17 février 2017

Manchester United - ASSE, 3-0

Le quart d'heure qui a tout changé


Défaits 3-0 à Old Trafford, les Verts n'ont pas démérité et ils auraient pu obtenir un meilleur résultat, compte tenu de la physionomie du match et surtout de la première période.

Les Stéphanois ont bien démarré le match, avec des grosses occasions dans les premières minutes et ont ensuite bien défendu dans leur 4-4-2 habituel maintenant. Un bloc bien compact qui, même s'il laissait la possession aux adversaires (70% sur les premières 30 minutes), les empêchait de construire proprement ou de se montrer dangereux. Le but chanceux encaissé après un quart d'heure, suite à un cadeau de l'arbitre, n'a pas remis en cause la tactique Stéphanoise, qui a parfaitement été illustrée lors des 15 dernières minutes de la première période, le quart d'heure qui a tout changé.

15 minutes de folie


Pour résumer ce quart d'heure, il suffit de regarder les tirs effectués (source whoscored.com) :

Les tirs adverses, dans l'autre surface, n'apparaissent pas tout simplement... parce qu'il n'y a pas eu. 10 tirs des Verts dans 15 minutes, tous dans le jeu, probablement du jamais vu depuis un bon moment. Mourinho déclarait après match que "se retrouver à la mi-temps en menant 1-0, ce n’était pas forcément très mérité, c’était même chanceux", mais il se trompait sur un aspect. La chance n'avait rien à voir dedans, la maladresse Stephanoise, si : sur les 10 tirs, 6 ont été à côté et 4 ont été contrés, le goal adverse n'a eu à faire aucun arrêt lors de ce quart d'heure...

Pour continuer dans la tradition des exemples illustrés, regardons une longue action, qui démarre avec une relance Anglaise à la 38ème :


On remarque la ligne de 4 milieux, ainsi que le pressing fait par les deux devant pour empêcher la construction entre les centraux et les relayeurs adverses. Comme le central droit a du champ devant lui, il avance...


... mais sa passe vers le latéral est interceptée par KMP, très bien placé. L'ailier étant rentré dans l'axe, le couloir est libre et notre joueur peut donc bien avancer avec le ballon.


Il joue avec Saivet dans l'axe - les adversaires sont plutôt en place, même si les joueurs de couloir droit ont du mal à revenir, les brèches sont comblées par les milieux axiaux. Saivet ne profite pas de l'appel de Hamouma dans le dos du milieu, mais joue un peu en retrait avec Veretout. Le contre s'éteint, mais l'attaque Stéphanoise continue, sur le côté droit :


Dans ce couloir, les Anglais sont en place, l'ailier a suivi la montée de Malcuit et Jorginho est pris par le latéral. Dans la surface, 3 contre 3. Les appels de Saivet et KMP aspirent les défenseurs, pendant que Hamouma ne bouge pas...


... pour être parfaitement démarqué pour recevoir la passe-centre de Veretout. Malheureusement, son tir est repoussé par le défenseur. Le ballon est immédiatement dégagé par le petit frère de Florentin...


... mais récupéré sans problème par notre défense. Et dans trois petites passes rapides on lance de nouveau un joueur dans un couloir gauche libre, l'ailier étant rentré dans l'axe et le latéral occupé avec KMP :


Pogba peut ainsi avancer sans être attaqué et choisit l'option centre-tir qui passe à côté. Sur le remise un jeu, un autre long ballon des Anglais...


... gagné facilement par nos joueurs et de nouveau vite joué vers l'avant par Perrin-Pajot.


Même si pressé par plusieurs adversaires, Veretout arrive à s'en sortir avec l'aide de Saivet. L'ailier est de nouveau dans l'axe, le latéral aspiré par l'appel de KMP et donc...


... le couloir est à la disposition de Hamouma, bien servi en profondeur par Veretout. Malgré le retour d'un central, il parvient à entrer dans la surface et à centrer...


.. en retrait pour KMP qui tire, mais sa frappe est contrée aussi. Attaque Anglaise, ballon récupéré par Pajot, touche Stéphanoise, ballon récupéré par les adversaires, touche Anglaise, ballon renvoyé au goal et 1:30 plus tard, un autre long ballon...


... gagné de la tête par Pajot, joué vite vers l'avant avec Veretout et KMP. L'ailier est dans l'axe, le latéral monte sur KMP, mais il joue en première intention...


... dans la course de Hamouma, parti dans le dos du défenseur. Il entre de nouveau dans la surface et tire...


... mais sa frappe passe au dessus.

Dans cette longue action, sur trois minutes de jeu, on a tiré 4 fois, dont 3 de la surface, sans que le portier adverse fasse le moindre arrêt. Avec un bloc bien en place, avec des duels aériens gagnés et en exploitant au maximum un point faible clairement identifié, le couloir droit de Manchester. Un but marqué lors de ce temps fort, juste avant la pause, aurait bien changé la donne et probablement la deuxième période aurait été différente, ainsi que le match retour. 

La suite


Le changement tactique pour Manchester à la pause, le passage d'un 4-3-3 à un 4-2-3-1 avec le nouvel entrant Lingard en "10", nous a posé des problèmes par la suite. La fatigue des Verts, obligés à courir après le ballon, le jeu très physique des adversaires, en toute impunité, et l'aide supplémentaire de l'arbitre ont fait le reste du travail. Le score final est sévère et les chances de qualification restent théoriques. Mais les joueurs ont fait honneur à leurs couleurs et à leurs supporters, toujours impressionnants. 

Une fois n'est pas coutume, c'est la manière qu'il faut retenir, pas le résultat. On a montré devant beaucoup de monde qu'on peut rivaliser avec des gros, qu'on sait bien jouer et qu'on peut viser haut. On dit souvent qu'au haut niveau, c'est les petits détails qui comptent. Des détails comme le réalisme ou les décisions arbitrales... mais si ces détails ont fait la différence, ça veut tout dire sur notre niveau lors de ce match. La défaite, aussi amère qu'elle soit, nous servira pour le futur, elle fera tout simplement partie de notre apprentissage.

mardi 14 février 2017

RCT - Lyon, 31-17 (Tuisova, Smith, Habana)

L'avant-match


Après trois semaines de pause et entre deux matchs du Tournoi de VI nations, le Top 14 reprend pour une petite journée avant une autre trêve. Normalement, cette longue pause a permis au staff et aux joueurs de travailler le jeu offensif, assez morne et stéréotypé jusqu'à maintenant. Et à certains blessés de revenir dans le groupe : on assiste ainsi aux retours de Vermeulen, Mitchell, Giteau (titulaires) et de Ollivon, Escande (remplaçants), mais pas encore ceux de Trihn-Duc et O'Connor. On devra patienter pour voir la nouvelle recrue Ben Barba, mais en revanche certains internationaux (Chiocci, Bastareaud) peuvent être alignés, pendant que d'autres sont au repos (Guirado, Halfpenny). Bref, un beau groupe, presque au complet, pour un match charnière où les 5 points sont obligatoires.

Le match


Commence très mal, avec trois points offerts aux Lyonnais sans qu'ils touchent le ballon (coup d'envoi, ballon récupéré, en avant, renvoi des 22 ratés, en-avant, pénalité concédée... le tout en 2 minutes). Les Toulonnais s'installent dans le camp adverse et essaient de construire, mais les attaquent se finissent comme toujours par un en-avant. A la 18ème on concède une pénalité et de touche en touche, maul en maul et pénalité après pénalité, les Lyonnais arrivent dans nos 5m et plantent un essai. Tout de suite après Habana contre un dégagement, provoque un jaune pour un adversaire et sur la pénal-touche qui suit le maul toulonnais avance et l'arbitre accorde un essai de pénalité. Trois minutes plus tard, c'est l'ouvreur adverse qui fait un cadeau avec une belle sautée interceptée par Tuisova. 2 essais à 1, mais pas pour longtemps, Vermeulen prend un jaune facile, touche à 5m, maul, essai Lyonnais. Et la première période se finit avec une pénalité facile ratée par Giteau, pour conclure en beauté 40 minutes pendant desquelles on peut retenir que des fait de jeu bizarres, mais pas grande chose de tactique ou de construit.

La deuxième période, par contre, elle est à sens unique, le RCT attaque en vagues, l'occupation est quasi-exclusive, mais les attaquent sont toujours conclues par des en-avant (6 sifflés à la 60ème, probablement 6 autres avantage laissé). On arrive quand-même à marquer en force avec les gros après plusieurs pénal-touches prises. Des avants qui ont fini par prendre le dessus de leurs vis-à-vis, avec à la 53ème enfin une belle défense sur un maul et plusieurs pénalités obtenues sur mêlées dans le dernier quart d'heure. On a proposé des énormes temps de jeu, on a toujours tapé en touche les pénalités, ce qui a fini par payer avec le 4ème essai, de Habana, à la 71ème après un long temps de jeu après une pénal-touche à 15m de l'en-but. La quête du bonus offensif dans les dernières 5 minutes a été contrariée par une touche ratée, comme un symbole des petits détails qui ont généré ce sentiment de frustration, de prestation inachevée.

L'action


Le tournant du match est intervenu à la ème minute. Une longue attaque Lyonnaise est bien défendue, le ballon récupéré dans nos 22m et joué à la main. Une belle remontée de terrain jusqu'aux 22m adverses, ballon perdu et dégagé en touche par les adversaire. Et sur la touche - alignement réduit - à 40m...


... l'attaque Toulonnaise se met en place. Tilous-Borde (9) sort pour Giteau (10) et un premier bloc de 3 joueurs. Les deux avants (Gill 7 et Vermeulen 8) sont là pour fixer la défense...


... le jeu est pour Nonu (12) qui continue rapidement avec l'autre centre, Bastareaud (13). Le ballon circule vite, mais la défense est en place, les 5 trois-quarts Toulonnais ont tous un adversaire direct :


C'est là où tout se joue. Habana (11) fixe un défenseur, Bastareaud en attire deux, Nonu contourne et est servi, créant ainsi un gros surnombre :


Le ballon est envoyé via Mitchell (15) à l'aile, où Tuisova (14) a le couloir libre. Il y a un défenseur qui revient, mais le surnombre Toulonnais est toujours présent...


... et Nonu est envoyé vers l'essai, sans compter sur le soutien à côté (Gill, Tilous-Borde). Il ralenti, est plaqué par un revenant et laisse tomber le ballon quelques centimètres avant la ligne...

Une merveille d'attaque Toulonnaise en première main (preuve que c'est possible) avec une conclusion complètement ratée. Il est probable qu'un essai marqué à ce moment, de cette manière, aurait motivé les toulonnais de produire un meilleur jeu lors de la première période et faire le break, au lieu de rentrer aux vestiaires à égalité.

La suite


Le prochain match est dans deux semaines, à Brive - deux semaines pendant lesquelles il faudra s'appuyer sur ce qu'on a pu apercevoir lors de ce match, une belle conservation du ballon, des longues phases de jeu et des schémas d'attaques intéressantes. Avec plus de concentration et moins de précipitation pour mieux conclure. Pour le staff, il faudra enfin gagner à l'extérieur, si on ne prend pas des bonus à la maison, ça deviendra une obligation si on veut suivre la feuille de route et finir parmi les 4 premiers.

lundi 13 février 2017

ASSE - Lorient, 4-0 (Perrin, Veretout, Hamouma, Jorginho)

Une répétition réussie 


Une victoire 4-0 à domicile reste toujours un bon moment à vivre dans une saison, mais tous les regards Stéphanois sont déjà tournés vers le prochain match, à Old Trafford.

Si les joueurs Stéphanois ont tous déclaré que le match le plus important de la semaine était contre Lorient, il est fort probable qu'ils avaient quand-même dans le coin de la tête le déplacement à Manchester. Ce qui est sûr, c'est que c'était le cas pour les supporters. Contre Lorient, la victoire a été nette et sans soucis, le match plié dès la 20ème minute, le score large, pas des blessés à signaler et le public a pris du plaisir. Une soirée parfaite, en quelque sorte, donc en théorie une bonne préparation pour la suite. En pratique, par contre, non seulement l'adversaire sera d'un autre calibre, mais il proposera aussi une autre opposition tactique.

Système tactique et animation offensive


Galtier a été très clair en conférence de presse avant Lorient : il est satisfait par le 4-4-2 travaillé pendant les stages de janvier et il continuera à l'utiliser, peu importe les joueurs disponibles. On y a donc eu droit, avec Hamouma en avant-centre et Saivet en soutien. En face, Lorient a proposé un 4-1-4-1 classique, avec une sentinelle entre deux lignes de 4 :


Sur cette capture d'écran on voit bien pourquoi on parle d'un triangle à pointe haute pour le milieu de d'une formation qui joue en 4-2-3-1 / 4-4-2, mais aussi les trois paires de milieux axiaux. Théoriquement, l'adversaire est bien en place pour contrer le système Stéphanois. Mais une tactique ne se réduit pas à un système - l'animation offensive, comment les joueurs bougent à partir d'un placement théorique, reste la clé d'une réussite. 

Une fois n'est pas coutume, on ne va pas continuer la capture précédente pour montrer le déroulement de l'action, mais on regardera d'autres images, à des différents moments, pour souligner la différence entre le système "sur papier" et ce qu'on fait avec quand ça bouge. À la 19ème :


Saivet n'est plus en "10" entre les lignes, il se place sur le défenseur latéral, en l'obligeant de choisir entre lui et Jorginho. C'est Veretout qui se place dans la zone de la sentinelle adverse, pendant que Pajot descend au niveau des défenseurs pour construire. Quasiment le même positionnement pour nos adversaires, mais complètement différent pour nos trois milieux. Pour information, c'est à la fin de cette action, longue de deux minutes pendant lesquelles les Lorientais touchent le ballon seulement trois fois, que les Verts marquent le deuxième but.

Un autre exemple, à la 32ème, les adversaires sont exactement dans la même position, Saivet est à côté de la sentinelle, Pajot d'un autre axial, c'est Veretout qui est descendu aider à la construction :


Il y a beaucoup de jeu sans ballon, des appels dans tous les sens : Saivet va de nouveau sur le défenseur latéral, Pajot se projette pour fixer un défenseur central, l'empêchant ainsi de suivre Hamouma qui décroche - KMP fixe un autre défenseur aussi. Résultat ? Un latéral doit défendre sur deux joueurs, la sentinelle ne peut pas l'aider, mais a hésité, laissant suffisamment de temps à Hamouma pour recevoir le ballon :


Bref, des joueurs qui courent, qui proposent et qui font donc partie d'une animation offensive qui montre bien que ce n'est pas le système tactique qui compte, mais ce qu'on fait à partir de lui. C'est rassurant pour la suite, ça montre que le mois de travail en janvier paye et surtout qu'il fallait garder espoir même dans les heures plus sombres (d'un point de vue du jeu produit) comme celles de décembre 2016.

Cependant, avoir une large possession, construire tranquillement à hauteur de 40m sans subir de pressing, trouver des coéquipiers facilement à l'intérieur du bloc adverse, ce sont des choses qui n'arriveront probablement pas jeudi prochain, il faudra se préparer à autre chose...

Le match suivant


Le travail d'un coach de club professionnel n'est pas facile, mais celui de Galtier ces jours-ci, encore moins, ce n'est pas évident de préparer le match à Manchester. Il y a l'inconnue adversaire : comment ils vont jouer, est-ce qu'ils vont faire tourner, est-ce qu'ils vont être à fond, ou en mode gestion en pensant que ça passera tranquillement ? Quel est le résultat à chercher lors de cette première manche, un nul ou une courte défaite seraient satisfaisants ? Faudra-t-il chercher le 0-0 ou de marquer un but à l'extérieur ? Quelle approche tactique permettra le mieux de combler la différence de niveau entre les deux équipes ? Mais au delà de la préparation tactique de ce match, c'est surtout la préparation mentale des joueurs qui sera déterminante. Sans parler de motivation et de concentration, que les Stéphanois ont déjà prouvé être capables d'en avoir, il faudra peut-être un ingrédient supplémentaire.

La capacité de garder la tête froide, d'être calmes et faire le boulot prévu, d'être en contrôle de soi-même, c'est par là que la clé du match peut passer. Il y a quatre raisons pour penser cela. Contre une équipe qui joue beaucoup plus vite, qui aura la possession, qui aura des individualités qui peuvent faire la différence en un contre un, il faudra courir. Après le ballon et pour couvrir les brèches, pour aider ses coéquipiers. L'effort consenti sera visible en fin de match, il faudra continuer à être lucide malgré la fatigue. Aussi, il y aura un match retour, et encaisser un but, même tôt dans le match, ne change pas grande chose - il faudra se préparer à un scénario dans lequel on est menés et continuer avec le plan de jeu prévu, peu importe l'évolution du score. Ne pas s'écrouler, ni se jeter en attaque si on en prend un. Et encore, il est fort probable que Manchester utilise un pressing haut et agressif, empêchant toute construction propre - il faudra donc ne pas paniquer, essayer d'en sortir proprement et garder le ballon assez longtemps pour casser le rythme et ne pas subir des attaques en vague. Finalement, pour certains, jouer à Old Trafford est un rêve, c'est peut-être LE match de leur carrière - il faudra laisser les émotions aux vestiaires, ne pas se laisser intimidés par le nom de l'adversaire, le stade ou l'affiche. 

Ce n'est pas sur le match contre Lorient qu'il faut s'appuyer pour préparer le suivant. Éventuellement, sur celui contre Nice - une équipe qui nous a dominé, mais on le savait et on était préparés, qui a gagné, mais d'une courte marge, et contre qui on a essayer de faire notre jeu, calmement. Néanmoins, la victoire contre Lorient était nécessaire pour la tranquillité, pour le moral, pour pouvoir se préparer calmement pour la suite.