dimanche 24 septembre 2023

Concarneau - ASSE, 0-1 (Sissoko)

On ne change pas une équipe qui gagne...


... même si c'est laborieux.

Même 11 de départ à Concarneau comme à Cannes :

samedi 23 septembre 2023

Pauvres Verts (4)

Pauvres Verts (4)


Dans le foot actuel, l'argent est un élément incontournable : non seulement combien on en a, mais aussi comment il est utilisé - voici l'analyse des bilans comptables de l'ASSE pour la saison 2021-22

La saison 2021-22 a été conclue par une relégation en deuxième division au terme du barrage contre Auxerre. Les Verts ont connu un changement de staff en décembre 2021, "la direction a mis un terme au contrat de travail de son entraineur, en contractualisant une rupture amiable de son contrat de travail" (extrait du  bilan comptable publié par ASSE Groupe). Sans surprise, ces résultats sportifs ont eu une incidence sur les revenus. 


Chiffre d'affaires (CA)


Si on regarde le CA du club pour la saison en question, il est de presque 98M€, dans la lignée des saisons précédentes, mais avec une répartition complètement différente :  


On observe un retour "à la normale", la saison 2021-22 ressemble à celle 2018-19, la dernière avant Covid et faillite Mediapro. La billetterie, les recettes commerciales et les droits tv ont retrouvé leur poids habituel dans les revenus du club. La différence importante est au niveau des subventions reçues: 11,6M, pas loin de l'année précédente, quant en 2019 c'était quasi-inexistant. Mais aussi au niveau des ventes de joueurs, car le club a préféré de ne pas vendre Gourna en juin 2022 (l'exercice comptable ferme le 30 juin), mais un mois plus tard :


Le club a donc fait le choix de finir la saison en déficit (-6,4M€), pour la première fois depuis 12 ans. Par contre, les capitaux propres du groupe dépassaient les 15M€, ce qui représente le deuxième meilleur montant de l'histoire du club.


Aides, dettes et créances


Pour revenir aux aides reçues par le club, elles ne sont pas négligeables depuis 2020. Que ça soit les dettes à l'URSSAF ou des exonérations de charges...


... des prêts garantis par l'Etat (PGE)...


... ou l'aide à la relégation en Ligue 2 :


Quant à l'endettement du club, il s'est nettement amélioré lors de cette dernière saison en Ligue 1. Pour faire très simple, le 30 juin 2021, le club avait des dettes financières de 36,5 M€ - elles n'étaient plus que de 26 M€ un an plus tard. Encore mieux, une très grosse partie (17M€) de ces dettes c'est des PGEs étalés sur 5 ans :


Et quand on rajoute le fait que le club avait des créances de 27,7M€, dont 17 à percevoir à moins d'un an, on peut vraiment voir les résultats de la politique d'assainissement financier des dernières années. 




Une trésorerie record, une dette financière de plus en plus réduite, étalée sur plusieurs années et couverte par les créances. Et pas de dividendes versées sur l'exercice (!). Il n'y a rien à dire, le club a une gestion financière très saine et a de quoi survivre plusieurs années. Même en Ligue 2, où il a été conduit par la gestion sportive qui en a résulté.

dimanche 17 septembre 2023

Caen - ASSE, 1-2 (Tardieu, Sissoko)

Adaptables et solides


Les Verts se sont imposés chez le leader caennais en jouant dans un nouveau système, qui leur a permis de se montrer plus solides que d'habitude...

A la surprise générale, le staff stéphanois a aligné une défense à 4, avec Appiah et Petrot en latéraux et une charnière Batubinsika - Briançon :


Un 4-3-3 / 4-1-4-1 très classique, avec Tardieu en sentinelle derrière Bouchouari et Fomba et avec deux vrais ailiers, Cafaro et Diarra. Un système qui a été maintenu jusqu'à la fin du match malgré les 5 changements effectués :


A part les 5 joueurs défensifs, tous les autres ont été remplacés, mais toujours du poste pour poste, la profondeur de l'effectif le permettant, malgré les absences de Chambost et Wadji.


La raison de ce passage à un système plus classique, avec deux joueurs dans chaque couloir, a été donnée par Laurent Batlles à la fin du match : "on avait un plan de jeu en bloquant les couloirs pour éviter les centres sur Mendy, c'est pour ça qu'on avait choisi le 4-3-3 et ça a fonctionné". Voici quelques exemples de la défense stéphanoise dans les couloirs.

Le premier commence à la 21e minute, avec le bloc des Verts bien en place. L'action se passera dans le couloir droit stéphanois, où on voit le positionnement de Appiah, Cafaro et de l'ailier adverse :


Le bloc des Verts coulisse vers la gauche, où est le ballon et la longue transversale trouve l'ailier gauche normand :


Appiah sort sur lui et défend sans se jeter, en temporisant pour attendre du soutien...


... qui arrive, grâce à Cafaro, qui était sur la ligne médiane au moment de la transversale, mais aussi de Fomba, qui couvre derrière Appiah. Et donc même si le latéral droit se fait éliminer, les Verts récupèrent le ballon.

Un deuxième exemple, deux minutes plus tard, toujours à droite, avec le bloc stéphanois toujours en place :


L'ailier gauche caennais est trouvé par une passe qui traverse la ligne des milieux. Appiah sort sur lui...


... et le latéral gauche adverse fait un appel en profondeur dans son dos. Un jeu classique à deux dans un couloir...


... mais les Verts y sont deux aussi, car Cafaro sprinte pour suivre le latéral. Même s'il part de plus haut, sa vitesse lui permet de le rattraper, lui passer devant et récupérer ainsi un coup franc. 

Enfin, un quart d'heure plus tard, un troisième exemple, cette fois-ci à gauche :


Le duo latéral - ailier caennais sont collés à la ligne de touche, mais Petrot et Diarra sont en place aussi. Dans cet exemple il y a un élément supplémentaire, le milieu offensif normand, qui vient apporter du soutien dans ce coin du terrain, suivi par Tardieu.


L'ailier adverse dribble Diarra, Tardieu sort pour bloquer sa progression et Bouchouari compense et va au marquage du 10 adverse. Le latéral dédouble et il est servi... 


... mais Petrot avait suivi et le tacle, récupérant le ballon. Les Verts sortent rapidement de cette zone et partent en contre.


Que ça soit contre un, deux, ou trois adversaires, les protégés de Laurent Batlles ont su fermer les couloirs, n'étant jamais en sous-nombre, compensant toujours un coéquipier qui se faisait éliminer. Et ça a bien contrarié les offensives adverses, surtout en 1MT. Le changement tactique à la pause (passage à deux attaquants, plus de jeu dans l'axe que dans les couloirs), ainsi que leur habitude d'être mieux physiquement en 2MT, a permis au Caennais de se montrer plus dangereux. Sans pourtant trouver la faille.


Conclusions


Les Verts tiennent enfin leur match référence de ce début de saison. Pas forcément pour le résultat, même s'il n'est pas donner à tout le monde de s'imposer chez le leader, un candidat sérieux à la montée. Tout d'abord, il faut souligner la capacité du staff de comprendre le point fort de l'adversaire et de trouver la solution pour le contrer, même si ça implique d'abandonner son système fétiche. Mais ça ne veut pas dire que tous les matchs seront joués dans ce système. Non seulement l'effectif n'est pas construit pour (pas de doublure pour les latéraux), mais en plus la solidité défensive ne sera pas si importante contre plein d'autres équipes qui ne chercheront que défendre. Par contre, la lesson à retenir principalement de ce match, c'est l'état d'esprit des joueurs, leur volonté de se battre les uns pour les autres, d'appliquer à la lettre les consignes de leur entraîneur, de mettre les ingrédients nécessaires. Et ça, ça comptera beaucoup pour la suite, peu importe le système tactique utilisé.

dimanche 3 septembre 2023

ASSE - Valenciennes, 0-0

Qu’ils se lâchent, tout simplement !


C'est le constat désabusé partagé par l'entraîneur stéphanois et les supporters après la très pâle copie proposée par les Verts contre Valenciennes...

Malgré les nombreux absents sur blessures (Briançon, Monconduit, Cafaro, Chambost, Wadji), le staff stéphanois a pu aligner un 11 cohérent :

C'est sur ce match qu'on a pu voir l'apport (quantitatif) du mercato qui vient de finir. Batubinsika (recrue), a pris la place dans l'axe de la défense de Briançon (blessé). Rivera (retour de prêt) a joué dans le couloir droit à la place de Cafaro (blessé) et Bentayg (recrue) à celle de Nkounkou (départ) à gauche. Tardieu (recrue) a remplacé Monconduit (blessé) en tant que milieu défensif et Diarra (recrue) a remplacé Chambost (blessé) en tant que "10". Charbonnier (première titularisation après sa longue blessure) a remplacé Krasso (départ) en tant que 9 et 1/2 et Sissoko (recrue) a été l'avant-centre censé fixé la défense adverse, là où Wadji (blessé) était celui censé la faire reculer avec ses appels en profondeur.

Avec autant de changements de joueurs, dont certains se sont très peu entraînés avec leurs coéquipiers, le manque d'automatismes et de cohérence dans le jeu était attendu. Malgré tout, les Verts ont affiché une belle maîtrise collective, mais sans changement de rythme, sans se créer des occasions, sans savoir emballer le match, au grand désarroi de leur entraîneur après la partie.

Pourtant, le potentiel est là, comme le montrent deux exemples, en début de chaque période. Le premier, après même pas une minute de jeu, commence avec une touche effectuée par Petrot :


Le ballon est envoyé jusqu'à Appiah, les milieux stéphanois se proposent pour le relayer :


Et en passant par Tardieu et Bouchouari, le ballon arrive de nouveau à gauche de la défense, à Petrot :


Pendant ce temps, Diarra se déplace latéralement entre les lignes adverses pour proposer une solution. Elle arrive cependant des appels coordonnés de la paire d'attaquants. Charbonnier fait reculer la défense, ce qui libère Sissoko, trouvé par la passe verticale de Petrot. 


Il combine ensuite avec Charbonnier, qui lance Rivera à droite. Les Stéphanois se projettent et il y a du monde dans la surface à la réception du centre :


Malheureusement, Sissoko et Bentayg sont trop courts pour pousser le bon ballon de Rivera dans les filets...


Un autre exemple en début de la 2MT commence cette fois-ci avec une touche de Rivera :


Il s'appuie sur Sissoko, puis le jeu passe par Tardieu et Bouchouari. Les milieux stéphanois envoient le ballon vers la gauche...


... et il revient ensuite jusqu'à Batubinsika, dans l'axe de la défense. Après ces passes latérales, les Verts essaient un peu de verticalité :


Batubinsika joue avec Tardieu, qui s'appuie sur Sissoko, qui avait décroché (pendant que Charbonnier faisait encore une fois l'appel pour faire reculer la défense et créer de l'espace entre les lignes). Remise en arrière pour Appiah...


... qui s'appuie de nouveau sur Tardieu, avant d'envoyer le ballon à droite, à Rivera.


La phase de préparation est finie, l'attaque stéphanoise est enfin déclanchée. Rivera trouve Diarra entre les lignes adverses et le une-deux avec Tardieu permet d'éliminer complètement le milieu adverse.


Le meneur de jeu se trouve ainsi face au jeu et peut lancer en profondeur Sissoko, qui entre dans la surface, mais n'arrive pas à cadrer sa frappe.

Du jeu collectif, des attaques préparées, des passes verticales et prises de initiative pour deux situations intéressantes. Malheureusement, quasiment les seules "occasions" stéphanoises dans ce match, et ceci dit beaucoup...


Conclusions


Le mot de la fin revient à Laurent Batlles, qui se tourne déjà vers la suite : "on a quinze jours pour travailler, on va récupérer pas mal de monde car il y a des blessés. Ça va faire malgré tout un peu de bien à tout le monde et on va repartir de l’avant pour essayer d’être beaucoup plus performants offensivement". Comme d'habitude, la saison stéphanoise commencera après la trêve internationale de septembre, quand l'effectif sera enfin au complet et les recrues de fin de mercato auront eu la possibilité de vraiment travailler avec leurs coéquipiers. C'est lors du prochain bloc de cinq matchs qu'on pourra voir si la mayonnaise prenne et les résultats suivent, car pour l'instant les Verts sont en retard par rapport à leur feuille de route....