On ne change pas une équipe qui gagne...
... même si c'est laborieux.
Même 11 de départ à Concarneau comme à Cannes :
... même si c'est laborieux.
Même 11 de départ à Concarneau comme à Cannes :
Dans le foot actuel, l'argent est un élément incontournable : non seulement combien on en a, mais aussi comment il est utilisé - voici l'analyse des bilans comptables de l'ASSE pour la saison 2021-22
La saison 2021-22 a été conclue par une relégation en deuxième division au terme du barrage contre Auxerre. Les Verts ont connu un changement de staff en décembre 2021, "la direction a mis un terme au contrat de travail de son entraineur, en contractualisant une rupture amiable de son contrat de travail" (extrait du bilan comptable publié par ASSE Groupe). Sans surprise, ces résultats sportifs ont eu une incidence sur les revenus.
Si on regarde le CA du club pour la saison en question, il est de presque 98M€, dans la lignée des saisons précédentes, mais avec une répartition complètement différente :
Quant à l'endettement du club, il s'est nettement amélioré lors de cette dernière saison en Ligue 1. Pour faire très simple, le 30 juin 2021, le club avait des dettes financières de 36,5 M€ - elles n'étaient plus que de 26 M€ un an plus tard. Encore mieux, une très grosse partie (17M€) de ces dettes c'est des PGEs étalés sur 5 ans :
Et quand on rajoute le fait que le club avait des créances de 27,7M€, dont 17 à percevoir à moins d'un an, on peut vraiment voir les résultats de la politique d'assainissement financier des dernières années.
Les Verts se sont imposés chez le leader caennais en jouant dans un nouveau système, qui leur a permis de se montrer plus solides que d'habitude...
A la surprise générale, le staff stéphanois a aligné une défense à 4, avec Appiah et Petrot en latéraux et une charnière Batubinsika - Briançon :
Un 4-3-3 / 4-1-4-1 très classique, avec Tardieu en sentinelle derrière Bouchouari et Fomba et avec deux vrais ailiers, Cafaro et Diarra. Un système qui a été maintenu jusqu'à la fin du match malgré les 5 changements effectués :
A part les 5 joueurs défensifs, tous les autres ont été remplacés, mais toujours du poste pour poste, la profondeur de l'effectif le permettant, malgré les absences de Chambost et Wadji.
La raison de ce passage à un système plus classique, avec deux joueurs dans chaque couloir, a été donnée par Laurent Batlles à la fin du match : "on avait un plan de jeu en bloquant les couloirs pour éviter les centres sur Mendy, c'est pour ça qu'on avait choisi le 4-3-3 et ça a fonctionné". Voici quelques exemples de la défense stéphanoise dans les couloirs.
Le premier commence à la 21e minute, avec le bloc des Verts bien en place. L'action se passera dans le couloir droit stéphanois, où on voit le positionnement de Appiah, Cafaro et de l'ailier adverse :
... mais Petrot avait suivi et le tacle, récupérant le ballon. Les Verts sortent rapidement de cette zone et partent en contre.
Que ça soit contre un, deux, ou trois adversaires, les protégés de Laurent Batlles ont su fermer les couloirs, n'étant jamais en sous-nombre, compensant toujours un coéquipier qui se faisait éliminer. Et ça a bien contrarié les offensives adverses, surtout en 1MT. Le changement tactique à la pause (passage à deux attaquants, plus de jeu dans l'axe que dans les couloirs), ainsi que leur habitude d'être mieux physiquement en 2MT, a permis au Caennais de se montrer plus dangereux. Sans pourtant trouver la faille.
Les Verts tiennent enfin leur match référence de ce début de saison. Pas forcément pour le résultat, même s'il n'est pas donner à tout le monde de s'imposer chez le leader, un candidat sérieux à la montée. Tout d'abord, il faut souligner la capacité du staff de comprendre le point fort de l'adversaire et de trouver la solution pour le contrer, même si ça implique d'abandonner son système fétiche. Mais ça ne veut pas dire que tous les matchs seront joués dans ce système. Non seulement l'effectif n'est pas construit pour (pas de doublure pour les latéraux), mais en plus la solidité défensive ne sera pas si importante contre plein d'autres équipes qui ne chercheront que défendre. Par contre, la lesson à retenir principalement de ce match, c'est l'état d'esprit des joueurs, leur volonté de se battre les uns pour les autres, d'appliquer à la lettre les consignes de leur entraîneur, de mettre les ingrédients nécessaires. Et ça, ça comptera beaucoup pour la suite, peu importe le système tactique utilisé.
C'est le constat désabusé partagé par l'entraîneur stéphanois et les supporters après la très pâle copie proposée par les Verts contre Valenciennes...
Malgré les nombreux absents sur blessures (Briançon, Monconduit, Cafaro, Chambost, Wadji), le staff stéphanois a pu aligner un 11 cohérent :
C'est sur ce match qu'on a pu voir l'apport (quantitatif) du mercato qui vient de finir. Batubinsika (recrue), a pris la place dans l'axe de la défense de Briançon (blessé). Rivera (retour de prêt) a joué dans le couloir droit à la place de Cafaro (blessé) et Bentayg (recrue) à celle de Nkounkou (départ) à gauche. Tardieu (recrue) a remplacé Monconduit (blessé) en tant que milieu défensif et Diarra (recrue) a remplacé Chambost (blessé) en tant que "10". Charbonnier (première titularisation après sa longue blessure) a remplacé Krasso (départ) en tant que 9 et 1/2 et Sissoko (recrue) a été l'avant-centre censé fixé la défense adverse, là où Wadji (blessé) était celui censé la faire reculer avec ses appels en profondeur.
Avec autant de changements de joueurs, dont certains se sont très peu entraînés avec leurs coéquipiers, le manque d'automatismes et de cohérence dans le jeu était attendu. Malgré tout, les Verts ont affiché une belle maîtrise collective, mais sans changement de rythme, sans se créer des occasions, sans savoir emballer le match, au grand désarroi de leur entraîneur après la partie.
Pourtant, le potentiel est là, comme le montrent deux exemples, en début de chaque période. Le premier, après même pas une minute de jeu, commence avec une touche effectuée par Petrot :
Le mot de la fin revient à Laurent Batlles, qui se tourne déjà vers la suite : "on a quinze jours pour travailler, on va récupérer pas mal de monde car il y a des blessés. Ça va faire malgré tout un peu de bien à tout le monde et on va repartir de l’avant pour essayer d’être beaucoup plus performants offensivement". Comme d'habitude, la saison stéphanoise commencera après la trêve internationale de septembre, quand l'effectif sera enfin au complet et les recrues de fin de mercato auront eu la possibilité de vraiment travailler avec leurs coéquipiers. C'est lors du prochain bloc de cinq matchs qu'on pourra voir si la mayonnaise prenne et les résultats suivent, car pour l'instant les Verts sont en retard par rapport à leur feuille de route....