lundi 29 novembre 2021

ASSE - Paris, 1-3 (Bouanga)

On s'y attendait


Même si les Verts se sont inclinés contre le PSG après avoir évolué une mi-temps en infériorité numérique, ils n'ont pas à rougir quant aux intentions affichées en première période.

Si le système proposé par le staff stéphanois pour cette rencontre est un classique 4-2-3-1, le choix des titulaires a été assez surprenant :


Maçon a été aligné en milieu gauche et Sissoko a pris sa place de latéral droit. La charnière a été la même que lors du précédent match, Nadé - Kolo, même si Moukoudi et Sow étaient dans le groupe. Boudebouz a de nouveau été aligné en milieu défensif, à côté de Camara, derrière Aouchiche placé en soutien de l'avant-centre Khazri.


Mais au delà du choix des joueurs, c'est l'ambition dans le jeu - pendant les 45 minutes à égalité numérique - qui a le plus marqué les observateurs. Du pressing haut et de sorties de ballon propres, même si les risques pris étaient très importants contre un adversaire de cet calibre. Par exemple, à la 13e minute :


Relance du goal adverse avec ses défenseurs, les 6 milieux et offensifs stéphanois sont dans les 30 derniers mètres, au pressing. Ils sont rejoints par Trauco...


... qui suit son adversaire direct,, qui décroche pour offrir une solution. Les Parisiens se permettent de combiner dans un petit périmètre...


... avant d'écarter le jeu à l'opposé. Leur aisance technique déjoue ainsi le pressing stéphanois - il y avait 7 Verts dans cette zone du terrain pour moins de Parisiens, donc le décalage est fait pour une sortie de balle rapide :


L'ailier gauche adverse est trouvé et même si Sissoko sort sur lui, il parvient à lancer en profondeur le latéral, qui peut remonter malgré le retour de plusieurs stéphanois...


... et lancer ensuite dans la surface son avant-centre, qui n'a aucun problème à prendre de vitesse la charnière Nadé - Kolo. Heureusement, Green gagne son face-à-face, le premier des plusieurs dans ce match.


Mais le PSG n'a pas eu le monopole des relances qui partent de la surface, les Verts n'ont pas été timides et  ont eux aussi essayé de construire proprement. Par exemple, à la 21e minute :


Boudebouz, très reculé, joue avec ses centraux malgré les lignes de 4 et 2 adverses très hautes sur le terrain. Kolo reçoit le ballon et remonte balle au pied...


... avant de la donner à Trauco, qui cherche à trouver Aouchiche entre les lignes. Où il y a de la place, le bloc adverse étant haut, ces lignes sont écartées. Mais un défenseur intercepte le ballon et les Parisiens sont rapides à se projeter sur ce ballon de transition :


Heureusement, Nadé intercepte la passe en profondeur qui lançait le milieu offensif adverse vers le but de Green. Il contrôle le ballon et le donne à Boudebouz...


... qui élimine facilement l'ailier gauche adverse avant de remonter jusqu'à la ligne médiane, pendant que la défense parisienne recule. De là...


... il lance parfaitement en profondeur Bouanga, le ballon arrive pile dans sa course. L'ailier stéphanois n'arrive pas à prendre de vitesse le défenseur adverse :


... et comme il est seul, il temporise, se retourne et cherche une option. En profitant des appels de Khazri, Aouchiche et Maçon, la solution vient à l'opposé...


... grâce à l'appel de Trauco, qui est trouvé par la transversale de Bouanga. Son centre est dévié en corner. Et si le premier ne donne qu'un autre corner, le deuxième permet aux Verts d'ouvrir le score.


En tout fin de la première période, les Stéphanois cherchent encore à sortir proprement de leur moitié après une touche jouée par Sissoko :


Bouanga lui redonne le ballon et dans trois passes courtes les Verts sortent de cette zone de terrain, le ballon circulant bien entre Sissoko, Boudebouz, Camara et Trauco. Le pressing haut adverse est déjoué et le jeu est dans l'espace trouvé à l'opposé :


Les Stéphanois temporisent, Trauco, Maçon et Camara s'échangent le ballon sans qu'aucun joue vers l'avant. Ça permet aux Parisiens de se replacer...


... et via Boudebouz, le ballon est envoyé en arrière à Kolo. Les lignes du bloc adverse sont toujours très espacées, et plusieurs Verts s'y placent :


Kolo ose la passe verticale qui casse les lignes et trouve Aouchiche et l'attaque stéphanoise est déclenchée.  Un une-deux avec Trauco dans le couloir permet d'éliminer le latéral droit parisien...


... et Aouchiche lance ensuite Maçon entre les deux défenseurs centraux. Le latéral droit converti ailier gauche se trouve en position d'avant-centre et il hésite, ce qui permet à un milieu parisien de revenir. Un tacle pas forcément licite...


... et Maçon s'écroule, mais l'arbitre laisse l'avantage, car le ballon est récupéré par Camara. Il a la possibilité de lancer à gauche Aouchiche, mais il hésite et perd le ballon. La transition est instantanée :


Dans deux passes l'avant-centre adverse se trouve de nouveau lancé en profondeur, où il prend de vitesse Kolo, qui commet une faute. Qui vaut rouge dans les yeux de l'arbitre et pour couronner le tout, le PSG égalise sur ce coup de pied arrêté.


La 2MT a eu une physionomie complètement différente, car en infériorité numérique les Verts n'ont fait que défendre avec un bloc bas et compact en 4-4-1 : 


Sissoko est sorti et Maçon a repris sa place de latéral droit, Moukoudi est entré pour former la charnière avec Nadé. Zaydou a remplacé Aouchiche, se plaçant en milieu excentré. Si en 1MT le ballon a été principalement parisien (69%), il l'a été encore plus après la pause, le PSG arrivant à un record de 80% de possession lors du premier quart d'heure de la deuxième période. Privés de ballon et devant un très haut niveau technique, les Verts ont fini par craquer, encaissant un but dans le dernier quart d'heure. Ils sont ensuite passé dans un système plus offensif...


... avec une défense à trois et le jeune Calodat entré en piston droit, pendant que Krasso a été associé à Khazri en pointe. Sans succès, les Stéphanois n'ont pas réussi à revenir au score, encaissant même un troisième but dans le temps additionnel.


Conclusions


Le résultat était attendu, le rapport de forces était trop disproportionné. Sur papier, car à égalité numérique les protégés de Claude Puel ont fait jeu égal contre les stars parisiennes. Ils n'ont pas renoncé à leurs principes de jeu, ils les ont cherché haut, ils ont relancé proprement malgré le pressing adverse... Et ils menaient 1-0 jusqu'au carton rouge, qui a complètement changé le cours du match. Une défaite logique à la fin, mais une défaite sur laquelle les Verts peuvent s'appuyer, car ils ont montré qu'ils peuvent affiché un bon niveau, peu importe l'adversaire. 

lundi 22 novembre 2021

Troyes - ASSE, 0-1 (Trauco)

On enchaîne !


Première victoire à l'extérieur et premier clean sheet de la saison - les Verts ont réussi à confirmer à Troyes leur victoire contre Clermont deux semaines plus tôt.

Claude Puel a bien résumé cette rencontre en conférence de presse : "on avait sept joueurs blessés, malades ou suspendus. C’est beau, dans ce contexte, d’enfin mener au score, de ne pas prendre de but et de ramener trois points". Avec tous ces absents, ses protégés ont ressemblé à ce qui pourrait être l'équipe stéphanoise lors du mois de janvier, pendant la CAN :


Si les compositions de la défense et de l'attaque étaient plutôt logiques compte tenu des absences de Moukoudi et Sow, respectivement Bouanga et Khazri, c'est au milieu que le choix de l'entraîneur de l'ASSE a le plus surpris. Même privé de Camara et Neyou, il a fait le choix de laisser sur le banc Gourna et Moueffek, pour titulariser Boudebouz en milieu défensif à côté de Zaydou. Pour une raison qu'il a expliqué après le match, mettre de la qualité technique dans les sorties de balle, dans la construction : "on a décidé de mettre Ryad Boudebouz devant la défense pour compenser l’absence d’Yvan Neyou. Il fallait l’entourer, lui proposer des solutions. (...) Avec Ryad un cran plus bas, c’est plus de sérénité technique et de la confiance pour nos défenseurs".

Si Boudebouz a joué donc très bas, qui a pris son rôle et son positionnement entre les lignes adverses, en meneur de jeu ? La réponse en quelques images.


Le premier exemple commence à la 9e minute avec une relance de Green, qui joue avec Boudebouz, très bas sur le terrain, à la même hauteur que les défenseurs :


Il passe à Kolo, qui peut remonter balle au pied et jouer ensuite avec Zaydou plus haut - les Troyens n'exercent aucun pressing dans la moitié stéphanoise. Le ballon revient ensuite à Boudebouz...


... et le positionnement des 4 offensifs Stéphanois devient plus clair. Si Hamouma est à côté de Krasso dans l'axe (les deux avant-centres) et Aouchiche est excentré à gauche (ailier), Nordin se trouve assez axial. Le but est de faire coulisser le bloc adverse vers la gauche...


... et libérer ainsi le couloir droit pour Maçon. Tout en créant un surnombre au milieu, avec Zaydou, Nordin et Aouchiche, qui avait changé avec Hamouma. C'est le premier des trois qui reçoit le ballon de la part de Boudebouz, après que celui-ci l'avait échangé avec Trauco. Mais il joue en arrière vers la défense, sans essayer d'écarter à droite ou combiner dans l'axe.


Quatre minutes plus tard, une autre relance qui part de Green, avec toujours Boudebouz en premier joueur trouvé, très bas. Il échange avec Zaydou...


... et le ballon est ensuite donné à Trauco. Le positionnement des 4 offensifs est très axial, ils sont tous dans le rond central. Ils resserrent ainsi le bloc troyen... 


... et les côtés sont disponibles pour les deux latéraux stéphanois. Trauco joue avec Boudebouz et, via Nadé, le ballon arrive à droite. Maçon ne remonte pas dans son couloir, il préfère jouer en arrière et les Verts ne cherchent pas réellement à profiter de ces espaces.


C'est ce qu'ils ont commencé à mieux faire après vingt minutes de jeu, comme par exemple à la 28e, avec une autre relance de Green jouée avec Boudebouz :


Ballon échangé d'abord avec Maçon à droite, avant d'arriver à Kolo, qui le remonte en attendant des solutions. Qui arrivent en suivant la même approche :


Krasso, Aouchiche, Hamouma et Zaydou sont dans le rond central, resserrant le bloc adverse, seulement Nordin est excentré, à droite. Ce qui signifie que bloc adverse penche de ce côté, laissant de l'espace à Trauco à gauche. Il est bien servi par Kolo...


... et il a beaucoup de temps pour ajuster son centre. Qui passe au dessus de toute la défense et arrive pile dans la course de Nordin, qui avait bien suivi du côté opposé. Et qui voit sa frappe finir sur le poteau...

Même pas une minute plus tard, une autre attaque se met en place, cette fois-ci à partir d'un coup franc, joué par Nadé avec Boudebouz :


Bloc adverse en place, Nordin, Aouchiche et Zaydou dans le rond central, Boudebouz joue avec l'ailier gauche de cette action, Hamouma.


Les 4 offensifs des Verts sont à la même hauteur sur le terrain, mais tous vers la gauche, laissant Maçon libre à l'opposé. Hamouma joue en arrière avec Trauco, qui donne le ballon à Boudebouz. Celui-ci regarde clairement en direction de Maçon...


... mais décide de ne pas tenter la transversale. Il rejoue avec Trauco, qui combine avec Aouchiche, qui revient un peu en arrière pour sortir du bloc. Il regarde aussi en direction de Maçon...


... et n'ose pas la passe non plus, préférant de jouer avec Zaydou, qui redonne le ballon à Boudebouz. Dès le contrôle on voit son intention de rechercher Maçon...


... mais c'est toujours pas le cas. Entre temps Hamouma avait quitté le couloir gauche et avec Aouchiche et Zaydou ils amènent du surnombre dans l'axe. Boudebouz y va  aussi, balle au pied...


... et la qualité technique des Verts leur permet de jouer dans ce petit périmètre. Pour resserrer encore plus le bloc troyen et c'est Nordin qui décale enfin Maçon dans son couloir. Le latéral droit stéphanois peut ajuster son centre...


... au deuxième poteau, d'où Krasso rate une énorme occasion, les Verts touchant encore une fois les montants.

Ils l'ont même fait une troisième en 1MT, sur un coup franc de Boudebouz et ils méritaient de rentrer aux vestiaires en menant au score - ça n'a pas été les cas, mais l'ouverture du score à l'heure de jeu a été complètement logique. Nordin a raté une occasion en or de tuer le match et ensuite la physionomie de la partie a totalement changé. Lors des 70 premières minutes, les Stéphanois ont eu 60% de possession et ont effectué 13 tirs, contre seulement 5 pour Troyes. Lors du reste du match, leur possession a été de seulement 28% et le rapport des tirs a été 10-1 en faveur de l'ESTAC... Mais les Verts ont tenu bon et n'ont pas eu à regretter les occasions manquées. 



Conclusions


Cette victoire est importante au classement, car même si les Verts restent à une place de relégable, ils ne sont pas décrochés et se trouvent à un point de la 15e place. Elle encore plus importante car elle est logique, elle est la conséquence de la grosse maîtrise des Stéphanois sur le match, elle aurait pu être plus large et sans appel. Mais surtout, cette victoire est un vrai tournant de la saison, car c'est celle de la confirmation, celle qui bonifie le succès du match précédent. C'est une chose de gagner un match - surtout au mental, dans les dernières minutes - mais en gagner deux consécutifs, être dans une série de quatre matchs sans défaite, c'en est une autre. Cette série ne durera pas éternellement, mais elle récompense les efforts et l'état d'esprit du groupe stéphanois. Et après les mauvais résultats en début de saison, ça n'a pas de prix...

lundi 8 novembre 2021

ASSE - Clermont, 3-2 (Nordin, Krasso, Sow)

Enfin !


Après douze matchs sans victoire, menés de deux buts à un quart d'heure de la fin du treizième, les Verts ont réussi l'impensable pour s'imposer finalement dans le temps additionnel.

Le staff stéphanois a choisi de démarrer ce match dans le même système que les matchs précédents, avec 4 défenseurs (Camara toujours aligné en latéral droit, Gabriel Silva connaissant sa première titularisation à gauche), 3 milieux axiaux et 3 offensifs :


Un 4-3-1-2 (4-4-2 losange), qui en phase défensive a pris la forme d'un 4-3-3 avec Boudebouz entre Khazri et Hamouma. Trois joueurs à vocation offensive donc, en première période. Parce qu'au fur et à mesure du match, ce nombre a augmenté : 


Bouanga a remplacé Moueffek au retour des vestiaires, les Verts passant en 4-2-3-1, donc avec quatre attaquants. Trauco avait pris la place de Silva lors de la 1MT, suite à une nouvelle blessure musculaire de ce dernier. Et comme Clermont a marqué deux buts coup sur coup à l'heure de jeu, le staff stéphanois a rajouté un cinquième élément offensif, Krasso :


Il a remplacé Zaydou et a été associé à Khazri en pointe, Boudebouz reculant d'un cran pour passer milieu relayeur. Et comme les Verts étaient toujours menés dans les dernières minutes, un sixième attaquant a fait son apparition, Ramirez, entré à la place du dernier des trois milieux défensifs initiaux, Gourna :


Nordin et Bouanga sont devenus des pistons, dans un 3-4-3 avec une paire des milieux Boudebouz et Camara (le premier étant le plus reculé des deux !) et un trio offensif Khazri-Ramirez-Krasso. On ne peut pas plus offensif, le staff stéphanois a tenté le tout pour le tout, et ça a fini par payer.


Si on peut considérer qu'à partir du deuxième but adverse il n'y avait plus de calcul à faire et il fallait rajouter le plus d'armes offensives possibles, le changement effectué à la pause, toujours à 0-0, a été une tentative tactique pour déverrouiller le match. Un échec, si on regarde la distribution de tirs stéphanois. En 1MT les Verts ont quand même tiré 9 fois au but. Certes, ils n'en ont cadré aucun et à l'exception d'une grosse occasion de Gourna sur CPA, quasiment toutes les frappes ont été de l'extérieur de la surface. Mais les intentions et les situations étaient là, une moyenne d'un tir chaque 5 minutes n'est pas négligeable. Par contre, aucun tir effectué pendant les 20 première minutes de la 2MT, en 4-2-3-1. C'est seulement avec l'entrée de Nordin et Krasso ensuite que les Verts ont retrouvé un élan offensif : 30 dernières minutes qui ont vu 9 tirs tentés, dont 1 sur les montants et 4 autres cadrés. 



Si on ne regarde que les aspects tactiques, le plan de jeu clermontois a mieux fonctionné, surtout qu'il a été  annoncé par leur entraîneur quelques jours avant la rencontre : "Je pense que Saint-Étienne va venir nous chercher très haut et il va falloir se sortir de son pressing avant tout". Voici deux exemples.

A la 18e minute, les Clermontois construisent une attaque dans leur propre moitié, pendant que le bloc stéphanois en 4-3-3 se trouve sur la ligne médiane, sans effectuer de pressing pour empêcher la relance :


Mais quand le ballon est joué en arrière, vers le gardien, les Verts déclenchent leur pressing, avec les trois offensifs cherchant chacun un adversaire :


Ils ne sont pas complètement suivis par leurs milieux, qui même s'ils sont assez haut ne prennent pas chacun un adversaire. Ainsi, un milieu adverse est tout seul, peut recevoir le ballon de son gardien et essayer de remonter avec. Les Verts se jettent dessus et Zaydou commet une faute. Le bloc stéphanois se reforme...


... mais reste haut, avec les défenseurs sur la ligne médiane. A l'exception de Silva, qui sort chercher l'ailier adverse quand le jeu reprend et le ballon lui est adressé. Les Clermontois rejouent en arrière avec le gardien...


... et le pressing des Verts se déclenche encore une fois, avec Hamouma qui cherche le goal et Boudebouz et Khazri qui empêchent des passes vers les premiers relayeurs possibles. Sauf que la passe du gardien les lobe est le pressing stéphanois est déjoué :


C'est l'ailier gauche qui est trouvé par cette passe et Camara sort, mais il vient de trop loin pour empêcher la remise. Il y a 3 Clermontois pour seulement 2 Verts dans cette zone du terrain et en plus ils jouent à une touche de balle : la sortie est magnifique est le ballon arrive à l'avant-centre, sur la ligne médiane. Tous les Verts à l'exception des deux défenseurs centraux se trouvent dans les 30 derniers mètres, les espaces sont donc énormes dans leur dos :


Et en plus leurs adversaires se projettent super vite. L'ailier gauche, qui part de la même hauteur que Camara, dépose le capitaine stéphanois pour être servie en profondeur par son avant-centre. Il résiste à Sow et a le temps de préparer son centre malgré le retour du défenseur et de Camara :


Et il a des options, car ses coéquipiers ont été oublié par le retour désespéré des Verts, qui se concentrent tous sur le ballon et oublient deux Clermontois au deuxième poteau. Heureusement, la reprise du meneur de jeu adverse est ratée...


Quelques minutes plus tard, après un tir pas cadré de Zaydou, le goal adverse remet le ballon en jeu et une attaque se construit malgré le pressing haut des trois offensifs stéphanois :


Un milieu clermontois recule entre ses défenseurs centraux et un autre milieu sert de point d'appui avant d'écarter le ballon avec un de ces défenseurs. Il est suivi par Gourna...


... mais ça laisse Zaydou en grosse infériorité numérique au milieu. Car le troisième milieu adverse s'y trouve, accompagné par son avant-centre et un ailier, pendant que Moueffek n'est même pas visible à l'écran - il est bien plus bas que le "10" de Clermont. Si on compte bien, dans cette image on ne voit pas 4 Stéphanois et deux Clermontois, ce qui signifie que le pressing a peu de chances de réussite, il y a des solutions de passe. Et comme dans l'exemple précédentes elles sont suivies d'une projection trop rapide pour les Verts :


Jeu à une touche de balle pour lancer rapidement le latéral droit dans son couloir. Les Stéphanois présents dans la moitié adverse ont été dépassés, les trois défenseurs se trouvent à 3 contre 3. En ce moment Moueffek s'est approché du "10" adverse, ils sont à la même hauteur. Mais la différence de vitesse est impressionnante...


... et le 3-contre-3 se transforme en 2-contre-3. Silva sort sur le latéral, mais n'empêche pas la passe plus loin vers l'ailier. Qui est recherché par Kolo, mais qui ne peut rien faire suite à la projection dans son dos du "10" adverse, pas suivi par Moueffek. Heureusement, la suite de l'action est coupée par un retour en extrémis de Silva, qui dévie en touche une passe.


Conclusions


Ce match n'a pas été gagné tactiquement - au contraire, s'il n'avait pas eu une remontée de folie dans les dernières minutes, on aurait pu dire qu'il a été perdu tactiquement. Les Verts ont été fidèles à leurs principes de jeu, mais ceux ci ont été bien analysés et déjoués par leurs adversaires. Et s'ils n'ont pas été très dangereux, ils ont au moins tenté, ce qui n'a pas été le cas après le changement de système à la pause. Bref, pendant plus d'une heure de jeu, c'est Clermont qui a eu la maîtrise du match. Paradoxalement, c'est le sentiment d'avoir tué le match qui a été fatal aux visiteurs, qui ont succombé à la rage de la défaite qui caractérise les protégés de Claude Puel. Un état d'esprit impressionnant, qui leur a déjà apporté plusieurs points cette saison et qui leur permet d'enfin renouer avec la victoire après des longs mois. Et cette victoire - surtout la manière - peut représenter le déclic tant attendu, qui permettra aux Stéphanois de jouer plus libérés, de préparer les prochaines rencontres avec plus de sérénité et d'enchaîner.