mercredi 31 mars 2021
EECN Nîmes
samedi 27 mars 2021
Lyon - RCT, 54-16
L'avant-match
Le RCT est enfin de retour, après une longue absence. Ce match de championnat aurait du marquer le retour des internationaux, mais suite à un dernier doublon, les Toulonnais ne pourront pas aligner Gigashvili, Gros, R. Taofifenua, Rebbadj, Ollivon, Serin et... Carbonel, quant à lui fait une apparition surprise sur la feuille de match. Comme en plus il y a toujours pas mal de blessés et un suspendu, c'est une équipe diminuée qui se déplace à Lyon pour un match très important dans la course aux phases finales. Les protégés de Patrice Collazo ne partent pas favoris, mais ils seront bien inspirés d'éviter une lourde défaite qui les sortirait des places qualificatives...
Le match
... commence avec Carbonel qui montre qu'il fallait pas attendre son retour : coup d'envoi mal joué, pénalité ratée, touche pas trouvée, plaquages manqués. Un premier essai encaissé dès la 9e minute donne le ton d'une 1MT complètement ratée. Des Toulonnais complètement absents des débats, surtout au sol. Et qui font des fautes bêtes dès qu'ils marquent trois points. La combo sortie trop lente de Meric - en-avant volontaire de Nonu à la 22e. Le coup de coude du même Nonu à la 29e. Et encore une pénalité juste avant la mi-temps, après la 3e pénalité réussie par Carbonel : le RCT rentre aux vestiaires mené 21-9 et avec toute une période à jouer en infériorité numérique...
La 2MT commence même pire que la première, avec deux essais encaissés dans les 6 premières minutes après une défense complètement absente. Les avants toulonnais se réveillent ensuite et campent dans les 5m adverses, profitant d'un carton jaune lyonnais. Mais le bras de fer est perdu, aucun point n'est marqué et un 5e essai est encaissé à l'heure de jeu et un 6e deux minutes plus tard et 80m remontés dans une défense qui n'avait juste pas envie. Le seul essai du RCT a été offert par l'arbitre et les Lyonnais (de pénalité), mais ils se sont fait de nouveau transpercés par l'ancien toulonnais Tuisova.
La suite
Une prestation minable, une lourde défaite et beaucoup d'inquiétudes à avoir pour la suite. Le rouge de Nonu et l'absence des internationaux n'excusent pas le manque évident de motivation sur les plaquages et dans les rucks. La place du RCT dans les phases finales est très en danger, mais avant d'entamer le sprint final les Toulonnais retrouveront la Coupe d'Europe. Avec un déplacement au Leinster, où normalement ils n'auront aucune chance... mais on peut s'attendre à une réaction d'orgueil après leur non-match.
dimanche 21 mars 2021
ASSE - Monaco, 0-4
Surclassés, dépassés, pas au niveau
S'il est plus difficile de faire une analyse en images du manque d'intensité ou de qualité technique, la bataille tactique complètement ratée est facile à mettre en évidence. Voici quelques exemples.
L'animation monégasque...
... et la réponse stéphanoise
Conclusions
dimanche 14 mars 2021
Angers - ASSE, 0-1 (Khazri)
Quelques éclaircies
Pas facile de faire le jeu...
... mais plus simple en transition
Conclusions
dimanche 7 mars 2021
RCT - Racing, 25-21 (Villière)
L'avant-match
La réception du Racing est un pseudo-doublon - le RCT peut aligner une partie de ses internationaux, notamment la charnière Serin - Carbonel et son principal finisseur, Villière, mais ne peut toujours pas compter sur Gigashvili, Ollivon ou Romain Taofifénua. Auxquels se rajoutent plein d'autres blessés importants (Etzebeth, Parisse, Isa, Dakuwaqa, ...), mais les Toulonnais peuvent quand-même aligner une équipe correcte. Pas sûr que ça sera suffisant contre une des meilleures équipes du championnat, mais il le faudra, une troisième défaite consécutive à domicile serait très difficile à avaler...
Le match...
... commence mal pour le RCT, qui subit la puissance des avants franciliens pour encaisser un essai dès la 6e minute, suite à déjà la 3e pénalité concédée. Mais les Toulonnais se sont ensuite réveillés, grâce surtout à leur charnière qui a bien dynamisé le jeu, comme lors de l'essai de Villière à la 12e minute, après une pénalité vite jouée par Serin. La suite de la 1MT a été très hachée, avec beaucoup de temps passé en mêlée fermée, avec des nombreux pénalités (principalement en faveur du Racing), des coup francs et même deux jaunes pour des piliers. Le RCT finit la période devant, 13-8 suite à une belle défense sur les temps forts franciliens et malgré des approximations sur leurs propres lancements.
La 2MT commence avec deux équipes approximatives, le RCT ratant le coup d'envoi et le Racing trouvant une touche directe - ça profite aux premiers qui creusent l'écart grâce à deux pénalités, 19-8 à la 50e. C'était la bonne chose à faire, car les avants du Racing on fait mal à leurs adversaires en suite, marquant un essai en force. Les Toulonnais essaient de se détacher au score avec une autre pénalité, mais les Franciliens y répondent et à la 71e minute seulement un point d'écart sépare les deux équipes. La victoire du RCT est assurée par une pénalité obtenue sur une mêlée adverse et transformée ensuite par Carbonel, auteur d'un 7/7.
La suite
Gagner deux fois contre le Racing n'est pas donné à tout le monde, mais les Toulonnais montrent surtout qu'ils sont une équipe à réaction. Le retour d'une vraie charnière a complètement changé le visage de l'équipe, Serin a bien dynamisé le jeu, Carbonel a fait un sans faute au pied. Ça aurait du être le dernier match sans les internationaux, mais il y a des grandes chances que le RCT en soit privé lors du prochain, contre Lyon dans 3 semaines, et que c'est seulement ensuite que le vrai sprint final pourra commencer.
samedi 6 mars 2021
Le nerf de la guerre (4)
Pauvres Verts (2)
L'ASSE se trouve dans une situation sportive délicate, toujours à la lutte pour le maintien en Ligue 1, et sa situation financière n'est pas très bonne non plus...
Dans un article précédent nous avons détaillé l'état des finances du club à partir des bilans comptables des trois dernières saisons (jusqu'à 30 juin 2020). Pour résumer :
- une forte dépendance des ventes, nécessaires chaque année pour combler un déficit structurel. Cette dépendance a explosé lors de la dernière saison, quand 44% du chiffre d'affaires a été constitué des ventes (contre 20% la saison d'avant)
- un club très endetté, avec des crédits consécutifs de 10M, 20M et 10M faits sur les trois dernières saisons. Ainsi, le 30/06/20 le club avait encore 20M à rembourser sur la saison 2020-21 et 12M sur les saisons suivantes
Bien évidement, la dernière saison a été particulière, écourtée par la crise sanitaire, avec donc des recettes en moins, mais aussi du chômage partiel ou d'autres efforts consentis par les salariés du club. Mais elle a été différente de ses précédentes sur d'autre aspects :
- les provisions prud'homales ont explosé (argent mis de côté pour des éventuelles pénalités décidées par les prud'hommes) : 3.75M en 2019-20 contre 281k en 2018-19 et 400k en 2017-18. A l'époque où ces provisions ont été faites la procédure de licenciement à rencontre de Ruffier n'était pas lancée. Mais Alain Ravera, David Friio et Ghislain Printant étaient déjà en procès avec un club qui vante ses valeurs
- les dividendes versées par le club à ses propriétaires ont doublé cette saison : 1M en 2019-20, 500k en 2018-19 et 2017-respectivement
Pour comprendre qui profite de ces dividendes, mais aussi pourquoi le modèle économique du club est inquiétant, il faut regarder la structure des sociétés derrière.
Qui compose l'ASSE Groupe ?
- 100% de la SCI Jean Snella : Boutique des Verts, Caféteria Casino et depuis fin juin 2012 le Centre de Formation - évalué dans les comptes à 6,5M€
- 89% de la SARL ASSE Products (85% directement, le reste à travers la SASP ASSE)
- 100% de la SARL Le Chaudron Vert
- 50% de la SAS Onzeo : détenu en fait par la SASP, avec Lens (*)
Est-ce que le Groupe peut bénéficier de l'aide de ses propriétaires ?
CROISSANCE FOOT
La société gérée par Roland Romeyer présente un actif de 2,2 M€, incluant notamment 1,9M€ de créances à long terme (prêts et avances consentis à la SC Viridis), et 300 K€ de Disponibilités. En terme de passif, nous pouvons observer plus de 500 K€ d'autres réserves et 1,300 K€ d'autres dettes.
Sur le compte de résultat, la production vendue de services s'élève à 130 K€, qui absorbe les charges d'exploitation de 60 K€ (dont 36 K€ de rémunération du personnel). CROISSANCE FOOT présente donc un bénéfice de 80 K€ (contre -700 K€ pour CESSE FOOT).
CESSE FOOT
La société gérée par Bernard Caiazzo présente un actif à un peu plus de 3,1 M€, incluant notamment 1,9M€ de créances à long terme (prêts et avances consentis à la SC Viridis) et 1M€ de VMP. En terme de passif, le résultat de la société, pris individuellement, est négatif, les lignes report à nouveau + résultat de l'exercice cumulant à presque -4M€, compensés par une dette aux associés de ce même montant (*).
Sur le compte de résultat, on peut observer une production vendue de services à 200 K€, très loin de compenser les charges d'exploitations cumulant à un peu plus de -900 K€ (plus de -800 K€ sur la ligne autres achats et charges externes).
A noter, fin 2020, l'entrée au capital du groupe indonésien GMG limited, qui a déboursé 400,000 € pour s'octroyer environ 9% des parts de CESSE FOOT.
Si on doit tirer des conclusions à partir de ces chiffres, il semble que Caïazzo a mis plus dans sa société que Romeyer. Par contre, il apparaît clair que CROISSANCE FOOT est dédiée à l'ASSE, quand CESSE FOOT à l'air d'avoir d'autres activités, au moins financières (VMP).
Le futur proche
A l'heure actuelle le club lutte pour sa survie en Ligue 1. Sportivement rien n'est fait, mais il y a des raisons de s'inquiéter d'un point de vue financier aussi. Les chiffres pour la saison en cours ne sont pas publiques, mais certains circulent déjà. La double lame Covid/Mediapro induit une baisse des revenus de 30-35M, mais grace aux efforts du club le déficit final serait de 10-15M. Enfin, quand on parle d'efforts, il s'agit surtout de ne plus acheter des joueurs confirmés, de faire partir les joueurs aux gros salaires ou virer des employés du club, pas forcément de ne pas payer des dividendes ou des indemnités aux prudhommes.
Si ce déficit est important, il dévient inquiétant si la DNCG met en application ce qui a été adressé par courrier aux clubs : "Au cas où le budget d'un club pour 2021-2022 ferait ressortir un déficit d'exploitation qui, à défaut de fonds propres suffisants au 30 juin 2021, serait couvert par des prévisions de plus-values sur mutations de joueurs, des apports d'actionnaires d'un montant équivalent devront être réalisés en début de saison en comptes courants bloqués et/ou en capital afin de sécuriser la situation de votre club". En clair, l'ASSE aura toujours besoin de vendre pour rester à l'équilibre, mais en attendant les ventes les actionnaires doivent compenser avec leur argent. Sauf que les deux sociétés propriétaires de l'ASSE Groupe n'ont pas ce genre de liquidités...
Une possible porte de sortie est bien sûr la vente du club à un propriétaire capable de combler le déficit et éponger les dettes. Plusieurs rumeurs circulent et différents scénarios méritent d'être clarifiés. On peut parler des ventes des parts de la société ASSE Groupe - c'est à dire que les deux sociétés Croissance Foot et Cesse Foot décident d'augmenter le capital ou bien de vendre (une partie de) leurs parts. Il est fort probable que les règlements de l'ASSE Groupe demandent que les deux propriétaires soient d'accord pour faire ce genre d'opération. Par contre, rien n'empêche le gérant d'une société mère de faire ce qu'il veut avec sa société. Caïazzo l'a fait avec sa société et le groupe indonésien et Romeyer et Croissance Foot n'ont eu aucun mot à dire. C'était une entrée minoritaire au capital, Caïazzo reste l'actionnaire majoritaire et le gérant de Cesse Foot, donc avec 50% de voix sur l'ASSE Groupe. Mais pour poursuivre avec cet exemple, Romeyer ne peut pas empêcher Caïazzo de vendre Cesse Foot à un acquéreur avec une grosse puissance financière. Le nouvel actionnaire du club détiendrait ainsi, toujours via Cesse Foot, la moitié de l'ASSE Groupe et la lutte de pouvoir au sein du club se ferait entre des acteurs différents. Dont un avec beaucoup plus de moyens que l'autre...