mercredi 31 août 2022

ASSE - Bastia, 5-0 (Maçon, Krasso x4)

Du jeu ! (2)


Les Verts ont enfin commencé leur remontée au classement en produisant du très beau jeu et en prenant quatre points lors des deux derniers matchs, à Valenciennes et contre Bastia

Pour ces deux derniers matchs avant la fin du mercato et l'arrivée des dernières recrues, le staff stéphanois a fait le choix de repasser à une défense à 3, avec Palencia et Maçon en pistons et Giraudon dans l'axe de la défense.

Si la défense a un peu changé suite au retour de suspension de Briançon et la faible prestation de Sow et Nadé contre Valenciennes, si Mouton a remplacé Lobry, blessé, et si Cafaro, de retour de suspension aussi, a été préféré à Pintor en attaque, le reste de l'équipe n'a pas changé pour le deuxième match en 3 jours :

C'est surtout l'association de Bouchouari, fraîchement arrivé, et Chambost, de retour de blessure, qui a permis aux Verts de proposer un jeu très intéressant. Mais avant de regarder cela de plus près, le système proposé mérite le détour. C'est à la fois un 5-3-2 et un 5-4-1, le tout dépend du positionnement du soutien de Krasso, Pintor ou Cafaro. Parfois ils sont sur la même ligne que l'avant-centre, parfois ils descendent pour aider le milieu / le piston gauche. Et, en même temps, à l'opposé, Chambost joue comme un milieu excentré sans le ballon, mais comme un vrai numéro "10" qui se balade sur toute la largeur du terrain en phase de possession. Bref, un système asymétrique et flexible - à voir s'il sera maintenu une fois que les dernières recrues seront intégrées. 


Pour revenir au jeu collectif stéphanois et à l'association des milieux techniques, regardons un deuxième exemple en début de match contre Bastia :


A la 7e minute, remise en jeu de Dreyer, qui joue avec Briançon et Giraudon. Plusieurs adversaires sont dans la moitié stéphanoise, avec un qui est au marquage de Bouchouari. Le jeu est envoyé à droite...


... où Bakayoko monte avec le ballon dans le couloir, comme un vrai latéral. Chamboste décroche pour lui proposer une solution, ce qui fait que le milieu corse lache Bouchouari pour lui. Et cette petite supériorité numérique 2-contre-1 est parfaitement exploitée par les milieux stéphanois :


Chambost se projette à nouveau, suivi par ce milieu, donc Bouchouari est libre et peut recevoir le ballon - les deux Verts s'étaient approchés du couloir où le ballon se trouve. Tous les autres Stéphanois sont pris en marquage individuel, mais pas lui. Le milieu bastiais fait donc le chemin adverse, abandonnant Chambost pour resortir sur Bouchouari. Mais c'est trop tard, surtout que Chambost fait le petit pas en latéral...


... qui offre la possibilité d'un une-deux qui élimine le milieu adverse et permet à Bouchouari de monter avec le ballon, devant une ligne de défense qui recule. Comme dans l'exemple précédent contre Valenciennes, même si chaque Stéphanois est pris par un défenseur,  un milieu qui est face à la défense peut trouver la bonne passe en profondeur pour lancer un attaquant dans la surface. Dans ce cas, Krasso. Le décalage est fait...


... et Maçon est abandonné par son adversaire, qui doit resserrer dans l'axe. Krasso lève la tête, passe en retrait, les Verts ouvrent le score et déroulent ensuite...



Conclusions


Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas vu un jeu si plaisant produit par les Verts. Beaucoup plus efficaces contre Bastia que contre Valenciennes, avec une profondeur de banc qui pose parfois problèmes - avant l'intégration des recrues, tout n'est pas parfait, loin de là. Mais ces deux matchs ont enfin offert un aperçu du style de jeu prôné par Batlles, un style qui commence peu à peu à se matérialiser. Il faudra confirmer ces belles promesses maintenant et continuer la remontée au classement. Car les Stéphanois sont toujours relégables...

dimanche 28 août 2022

Valenciennes - ASSE, 2-2 (Maçon, Krasso)

Du jeu !


Les Verts se sont toujours pas imposés cette saison de Ligue 2, mais ont proposé des jolis mouvements sur la pelouse de Valenciennes, comme on n'avait plus vu depuis un moment

Pour ce match, le staff stéphanois a fait le choix de revenir à une défense à 3, Sow-Giraudon-Nadé, avec Palencia et Maçon comme pistons dans ce 3-5-2 :

Ce système se transformait parfois en 5-4-1 quand Pintor venait aider Maçon sur l'aile gauche, mais en général il a été plus en soutien de Krasso. Portés par la touche technique du duo Bouchouari - Chambost au milieu, les protégés de Laurent Batlles ont bien combiné, réussissant à marquer un superbe but collectif. Mais ce n'était pas la seule action dans le genre, voici un autre exemple, juste après le retour des vestiaires :


Ça part d'une attaque adverse à gauche de la défense stéphanoise, où Maçon et Mouton parviennent à stopper la progression d'un Valenciennois. Le ballon arrive à Nadé...


... qui joue plus haut avec Bouchouari, qui relaie le ballon jusqu'à Chambost. C'est le déplacement de ces deux joueurs qu'il faut suivre sur cette action. Le premier se propose pour un une-deux et aller vite vers l'avant, mais le meneur de jeu stéphanois temporise et écarte finalement à gauche, avec Maçon. Le jeu est posé, les adversaires peuvent se replier et reformer leur bloc en 4-4-2 :


De Maçon le ballon est envoyé vers le côté opposé, via Mouton et jusqu'à Sow. Bouchouari est placé entre deux lignes dans le bloc adverse, Chambost fait un appel entre les deux autres, où il est trouvé - avec un peu de chance.


Il porte ensuite le ballon vers la droite, où il joue avec Palencia, qui remet en retrait à Bouchouari, qui avait lui aussi suivi le déplacement du jeu. Et qui porte ensuite le ballon vers l'axe...


... d'où, en 3 passes à une touche de balle, Pintor est lancé en face-à-face contre le gardien. Krasso a servi en point d'appui, Mouton avait apporté une solution au milieu, le bloc adverse n'a rien pu faire contre la justesse technique et la rapidité des enchaînements.



Conclusions


Les Verts ont enfin produit du beau jeu, mais ils n'ont toujours pas gagné et restent bon derniers du championnat, avec 0 points après 5 journées. Par contre, la suite promet, car avec des recrues qui vont apporter une profondeur de banc, une solidité défensive et plus de réalisme devant, ça peut enfin tourner dans le bon sens...

samedi 20 août 2022

ASSE - Le Havre, 0-6

Une cible sur le dos


Les Verts se sont lourdement inclinés à domicile après avoir évolué longtemps en double, puis triple, infériorité numérique


Le staff stéphanois a fait le choix de démarrer ce match dans le même système que les deux précédents, un 4-3-3, avec Mouton-Camara-Lobry au milieu, le premier en pointe basse/sentinelle, visible dès le coup d'envoi :

Après l'exclusion coup sur coup de Briançon et Cafaro c'est un 4-3-1 qui a été mis en place avec l'entrée de Nadé à la place de Pintor, une adaptation naturelle, les deux ailiers ont été enlevés :


Le vrai choix tactique a été fait à la pause, quand les Verts sont passés dans un 3-4-1 qui devenait 5-3-0 sans le ballon - quasiment tout le temps, car les deux pistons, Palencia et Maçon, devaient défendre avant d'attaquer :


Finalement, après avoir concédé l'ouverture du score, Bouchouari a fait sa première apparition en vert. Et après l'exclusion de Green, les Stéphanois ont fini le match en 4-3-0 :




"L'analyse" de ce match s'arrête là, car il n'y a pas la place pour parler tactique, les faits de jeu étant bien plus importants. Plusieurs consultants avaient averti les Verts, ils seront l'équipe à battre cette saison en Ligue 2, les adversaires mettront une cible sur leur dos. Par contre, on ne s'attendait pas que les arbitres le fassent aussi. Quant aux joueurs stéphanois, ils n'avaient vraiment pas besoin rendre cette cible si brillante et immanquable...

mardi 16 août 2022

Quevilly - ASSE, 2-2 (Krasso, Cafaro)

Toujours en négatif


Les Verts ont raté une belle occasion de sortir de la zone rouge en ne prenant qu'un point à Quevilly, suite à deux buts concédés dans la première demi-heure

En conférence de presse après le match, l'entraîneur stéphanois a souligné ce retard au démarrage : "quand on commence à jouer au bout de la 35e minute, c'est compliqué de pouvoir gagner des matchs (...) on est mal rentré dans le match, on n'a pas gagné les duels, on n'a pas mis assez d'intensité". Pourtant, c'est quasiment le même 11 de départ aligné que la semaine précédente, seul Cafaro a pris la place d'Aouchiche, blessé :

Un 4-1-4-1 avec Neyou en sentinelle devant la charnière Giraudon - Nadé, des couloirs défendus par Palencia et Silva. Un système maintenu jusqu'à la fin, les changements décidés étant du poste pour poste - l'entrée de Sow à la place d'un ailier (Rivera) en tout fin de match n'a été qu'une réponse à l'élimination de Nadé.


Si l'animation offensive n'est toujours pas huilée et si le staff attend toujours des renforts offensifs, c'est la friabilité de la défense qui inquiète, car l'attaque ne pourra pas toujours compenser. Dans les mots de Batlles : "On marque à chaque match. Maintenant, il faut éviter d’en prendre, car on ne reviendra pas à chaque fois. Notre bloc équipe doit être beaucoup plus costaud, plus performant". Mais est-ce que c'est possible avec le pressing haut tenté par son équipe, souvent coupée en deux ?

Par exemple, à la 22e minute, on voit bien le placement haut des 5 joueurs stéphanois les plus offensifs, qui empêchent toute sortie propre adverse :

Les 4 défenseurs et 2 milieux axiaux de Quevilly n'ont pas de solutions et finalement ils sortent de leur moitié par un jeu long...


... facilement lu par Gabriel Silva, qui jailli et intercepte. Krasso est utilisé en point d'appui, le ballon arrive à Neyou, qui lance Cafaro en profondeur. Malheureusement, la passe est interceptée et Quevilly recommence à construire :


Même placement haut de la part des milieux, avec comme différence Lobry, qui reste plus bas, en marquage d'un des deux milieux adverses. Même solution tentée par Quevilly, jeu long derrière cette ligne stéphanoise...


... et même résultat, ballon récupéré par les Verts. Sous la pression d'un adversaire, Nadé panique et dégage loin, mais dès que les Rouennais essaient de jouer vers l'avant...


... les Verts interceptent, dans ce cas toujours avec Gabriel Silva. Il échange des passes avec Neyou, les Stéphanois posent un peu le jeu, avant une jolie combinaison dans le couloir gauche :


Lobry s'excentre, la passe de Silva casse les lignes et trouve Cafaro. Une-deux avec Lobry sur le côté, ce qui aspire le latéral droit adverse et l'ailier stéphanois est décalé...

... et peut centrer dans la surface, à destination de Krasso. Malheureusement, le contrôle de ce dernier n'est pas orienté dans la bonne direction et il peine à se retourner. Les projections de Lobry et Camara dans la surface lui offrent des solutions, mais la défense parvient à se dégager.


Une approche tactique qui cherche à empêcher l'adversaire de construire et de récupérer le ballon sur la ligne médiane. Une approche qui peut donner des résultats avec plus de précision dans les 30 derniers mètres, mais qui crée aussi un déséquilibre, car l'équipe ne défend pas en bloc. Par exemple, peu après le retour des vestiaires...


... on observe exactement le même positionnement, les 4+1 Verts empêchant les 6 Rouennais de ressortir de leurs 30 mètres. Et comme dans l'exemple précédent...


... le latéral stéphanois, Palencia dans ce cas, lit bien le jeu et intercepte, s'appuie sur un attaquant, Aiki, qui remet à Neyou. Les similarités entre les deux actions s'arrêtent là, car...


... Neyou rate complètement sa passe à destination de Gabriel Silva, qui faisait le bon appel dans son couloir. Les adversaires récupèrent le ballon et se projettent très vite, utilisant l'espace dans le dos de Palencia :


On observe sur cette image le positionnement de Neyou, sentinelle, de Gabriel Silva, quasiment à la même hauteur, mais aussi d'autres joueurs situés sur la même ligne, Palencia, Camara, Lobry et le latéral droit adverse. Car quatre secondes plus tard...


... la défense stéphanoise se retrouve en 3-contre-3 et n'est pas aidée par la sentinelle, Neyou se repliant bien moins vite que tous ces joueurs. Heureusement, les deux adversaires ne se comprennent pas et Green intercepte facilement la dernière passe.


Conclusions


Trois matchs, aucune victoire, et surtout l'ouverture du score concédée à chaque fois, toujours dans la première demi-heure de jeu (d'ailleurs les 5 buts ont tous été encaissés en 1MT). L'ASSE est une équipe à réaction, mais ça ne suffit pas pour s'imposer. A moins d'avoir une vraie force offensive, de devenir une équipe capable de se procurer plein d'occasions et d'en concrétiser. En attendant, le manque de solidité défensive devient rédhibitoire, "on sait qu'à chaque fois qu'il y a une frappe en face il y a but en ce moment" (Batlles). Les Verts affichent des ambitions dans le jeu, quitte à se découvrir derrière, mais tant que cette solidité n'est pas trouvée, il sera très difficile d'inverser la tendance actuelle...

mercredi 10 août 2022

Pauvres Verts (3)

Pauvres Verts (3)


Dans le foot actuel, l'argent est un élément incontournable : non seulement combien on en a, mais aussi comment il est utilisé - voici l'analyse des bilans comptables de l'ASSE pour la saison 2020-21


La saison 2020-21 a été celle des matchs sans spectateurs ou avec une jauge, mais surtout celle où Mediapro s'est désisté en plein championnat, provocant une perte importante des revenus des droits tv pour les clubs. Sportivement, les protégés de Claude Puel ont fini à une correcte 11e place après avoir passé la plupart de la saison à flirter avec la zone de relégation. Résultats sportifs qui ont eu une incidence sur les revenus aussi. 


Chiffre d'affaires (CA)


Si on regarde le CA du club pour la saison en question, il est de presque 98M€, dans la lignée des saisons précédentes, mais avec une répartition complètement différente :

 


Une chute très importante de la billetterie et des recettes commerciales, compensée par beaucoup plus de subventions reçues. Des droits télés légèrement plus hauts que ceux de la saison précédente (17e place, saison écourtée), mais bien en dessous de la saison "Gasset" (4e place). Et, surtout, on observe l'énorme différence de poids des transferts depuis l'été 2019. Le club maintient son train de vie grâce aux ventes et on se cache pas :


Ces captures d'écran sont prises des bilans comptables publiés par la SASP ASSE - "le club" dans cet article - ou ASSE Groupe - "le groupe" (les détails des différentes sociétés qui composent le groupe peuvent être trouvés ici).

Ces documents donnent aussi quelques informations sur les différents leviers activés pendant la saison 2020-21 pour compenser les conséquences de la crise sanitaire et celle des droits tv :



Des prêts garantis par l'Etat (PGE) et d'autres mécanismes d'aide, une avance sur des droits tv futurs, l'argent de la vente de Fofata encaissé plus tôt que prévu... le club a utilisé tout ce qu'il pouvait pour finir la saison 2020-21 à l'équilibre, quitte à diminuer ses revenus futurs.


Dettes et créances


Pour faire très simple, le 30 juin 2021, le club avait des dettes de 61 M€ et des créances de 41 M€, donc  20 M€ qui devaient être trouvés dans les années à venir :



La situation est légèrement différente si on regarde la nature et surtout la chronologie de ces dettes et créances. Concernant les transferts des joueurs (créances clients / dettes fournisseurs et comptes rattachés) : on devait encaisser 11 M€ en 2021-22 et 20 M€ après juillet 2022 et on devait décaisser 14 M€ en 2021-22 et quasiment plus rien après (la politique de zéro achat lors des derniers mercatos). Concernant les emprunts, on avait encore 8,7 M€ à rembourser en 2021-22 et 13 M€ à partir de juillet 2022. 

Si on prend l'hypothèse qu'il n'y a pas eu des emprunts supplémentaires depuis le 30/06/2021, en théorie le 30/06/2022 le club a plus de créances à encaisser que des dettes à payer. En théorie, seulement, car les dettes fiscales et sociales sont de 13-14 M€ tous les ans, donc le montant des dettes à échéance de plus d'un an est en réalité plus élevé que sur les images ci-dessus. Néanmoins, il reste bien plus bas que lors des saisons précédentes  - la politique d'éponger les dettes en vendant les bijoux de famille et ne rien dépenser aux mercatos portera enfin ses fruits.


Quant à la situation de l'ASSE Groupe, pour le reste des sociétés c'est presque à l'équilibre, avec 11 M€ de créances et 12 M€ de dettes, dont 7 comme emprunts à plus d'un an d'échéance - un PGE :



Dividendes et nombre d'employés


Pour adresser deux questions qui reviennent régulièrement, en juin 2021 le club (SASP) employait 57 personnes (7 cadres, 50 employés), un tout petit peu moins qu'une année plus tôt (7 + 53). Quant à la société ASSE Groupe elle comptait un effectif de 107 personnes (-7 par rapport à juin 2020).

Quant aux dividendes, les deux sociétés ont une histoire différente à raconter. Le club a fini l'exercice 2020-21 en négatif (-36 k€), donc pas de dividendes versées à ses actionnaires (88% l'ASSE Groupe, le reste l'Association). En effet, la saison précédente fait figure d'exception, c'est la seule fois en 4 ans que la SASP a versé des dividendes :


Pour l'ASSE Groupe, si verser des dividendes à ses actionnaires (sociétés de Romeyer et Caïazzo) était plutôt la règle, lors de la saison 2020-21, malgré un bénéfice de plus d'1 M€, aucune dividende n'a été versée :





Même si on a essayé de simplifier au maximum, la lecture et l'interpretation des chiffres dans cet article peuvent être compliquée. On essayera au mieux de répondre aux questions des lecteurs sur le forum.      


Par Elliev et Pilou 


lundi 8 août 2022

ASSE - Nîmes, 1-1 (Krasso)

Par les côtés, mais stérile


Les Verts ont pris leur premier point en Ligue 2 contre Nîmes, au terme d'un match où ils n'ont pas su créer le déséquilibre dans le bloc adverse

Le premier renseignement tactique de ce match est que le staff stéphanois est prêt à adapter le dispositif tactique aux joueurs disponibles. Le 3-4-3 losange (3-3-3-1 ou 3-1-4-1-1) utilisé pendant la préparation et lors du match contre Dijon a été mis de côté, en attendant des recrues qui arriveront plus tard... au mieux. Les Stéphanois sont passés dans un système bien plus classique, un 4-3-3 :



Une défense à 4 donc, avec Giraudon - Nadé dans l'axe et Palencia et Gabriel Silva sur les côtés. Un milieux à 3 avec Neyou en sentinelle et Camara et Lobry en relayeurs. Un avant-centre, Krasso, épaulé par deux ailiers, Aouchiche et Aiki. Rien de plus classique, et ce système a été maintenu tout le match, les changements étant tous du poste pour poste.

Quant à l'animation offensive, elle est bien résumée par Laurent Batlles"On a beaucoup de possession mais on ne met pas nos adversaires en difficulté (...) On a décidé de mettre du rythme et on en a manqué (...) Il faut plus de justesse et de vitesse. À ce niveau, c’est difficile de marquer des buts sans cette qualité technique nécessaire".

L'idée était simple : les Nîmois jouant en 5-3-2, donc un seul joueur de couloir, les Verts pouvaient avoir une supériorité numérique sur les côtés, soit 2-contre-1 (latéral + ailier contre piston), soit 3-contre-2 si les milieux interviennent aussi. Avec la possession du ballon et des changements de côté, un déséquilibre peut être créé en obligeant le bloc adverse de coulisser pour compenser ce sous-nombre. Voici deux exemples où les Stéphanois ont essayé d'appliquer ces consignes, sans forcément y parvenir...

A la 11e minute, une attaque démarre à partir de Green, avec le ballon relayé jusqu'à Palencia via Giraudon et Camara :


Le 5-3-2 du bloc nîmois est bien visible et les Stéphanois sont à leurs places habituelles. Le ballon est gardé à droite par un échange de passes entre Palencia, Camara et Aouchiche, les trois joueurs de ce côté, ce qui aspire les adversaires libérant des espaces à l'opposé :


Une première tentative de sortir le ballon de la droite et l'envoyer vers Gabriel Silva et Aiki est faite, mais Giraudon renvoie le jeu toujours à droite, toujours avec Camara et Aouchiche...


... avant de changer finalement de côté. Le déséquilibre à gauche est évident, les deux joueurs de couloir stéphanois sont loin de leurs adversaires. Mais les transmissions sont lentes et quand Gabriel Silva peut enfin faire vivre le ballon...


... le bloc nîmois avait déjà coulissé. Neuf secondes sont passées entre les deux captures d'ecran, le changement de côté n'a pas été rapide. Néanmoins, la supériorité numérique stéphanoise reste : si le latéral adverse prend Aiki et le milieu bloque Silva, Lobry se trouve libre dans un bel espace, où il est trouvé par son arrière gauche. Il ne décide pas d'orienter le jeu vers l'avant, ni de combiner à gauche...


... mais de se retourner et chercher d'autres solutions. Qui se trouvent à l'opposé - comme le bloc adverse avait coulissé de ce côté, Palencia et Camara sont libres à droite. Via Neyou, le premier est trouvé...


... et a le temps d'ajuster son centre. Malheureusement, la présence stéphanoise dans la surface adverse est faible et Krasso, même s'il touche le ballon, ne parvient pas à transformer cette attaque stéphanoise dans une vraie occasion. 

Un autre exemple en 2MT, à la 52e minute, où le jeu part initialement à gauche, ce qui créé de l'espace à droite pour le trio Camara - Palencia - Aouchiche :


Le premier est trouvé par le renversement de jeu de Nadé et il combine avec son latéral avant de lui proposer une solution en profondeur :


Les Verts ne sont pas en surnombre sur ce côté, car deux défenseurs et deux milieux adverses s'y trouvent. Il n'y aura pas de jeu à trois, Palencia hésite, combine avec Neyou, venu en soutien...


... et choisit logiquement de changer de côté. Car à gauche, Gabrien Silva, Lobry et Aiki ont de l'espace. Le changement est rapide, via Nadé :


Et même si le bloc nîmois coulisse, les Stéphanois se trouvent en 3-contre-2 dans ce couloir. Ce surnombre n'est pas vraiment utilisé, Silva ne participant pas à l'action, car Lobry lance directement Aiki dans un duel à 1-contre-1 avec le latéral adverse. Le jeune ailier essaye de déborder et d'éliminer, mais il n'y arrive pas et l'action verte ne donne rien.

Ces deux exemples illustrent l'animation offensive utilisée par les Verts lors de ce match pour chercher à déséquilibrer le bloc nîmois. Une animation simple, déjouée par la discipline tactique adverse, mais aussi par des renversements de jeu plutôt lents et parfois imprécis de la part des Stéphanois...



Conclusions


Le coach et son capitaine ont souligné un meilleur état d'esprit des joueurs lors de ce match que lors du match précédents, avec plus d'engagement et d'implication. Ce sont en effet des ingrédients nécessaires, mais pas suffisants pour gagner un match. L'effectif est très réduit quantitativement, surtout offensivement. Certains joueurs ont des lacunes techniques ou ne sont pas encore à 100% physiquement ou mentalement. Quant à la tactique, une animation offensive met des mois à être assimilée et maîtrisée - avec un effectif en complète reconstruction, ça va durer pas mal de temps avant de voir du jeu huilé du côté de Geoffroy-Guichard...