samedi 29 juin 2019

Mercato d'été 2019 (1)

La période de mercato de la Ligue 1 a officiellement commencé il y a un mois, les clubs sont sur le point de commencer la préparation d'avant-saison, quelques transferts ont déjà été effectués et des nombreuses rumeurs circulent. 

Pour faire le point sur l'effectif stéphanois, on analyse les besoins et les disponibilités poste par poste, en classifiant les joueurs en titulaires (T), moyens (M) ou inexpérimentés (I). Le terme "moyen" n'est pas péjoratif, ce n'est pas forcément lié au niveau du joueur - ça peut être un très bon joueur qui dépanne à un poste qui n'est pas le sien ou un joueur qui n'a pas encore prouvé au haut niveau, un joueur qui part plutôt remplaçant, etc.

Poste par poste


Gardiens
  • T: Ruffier
  • M: Moulin
  • I: Bajic

Tout est en place.


Défenseurs
  • : Debuchy, Perrin, Saliba, Silva
  • : Moukoudi, KMP
  • : Sissoko, Llort, Fofana
  • Rumeurs fortes : Kolodziejczak (T), Palencia (M), départ de Saliba
  • Retours non souhaités : Lacroix
Compte tenu de la longue blessure de Silva et de KMP, la défense reste un chantier. Par contre, si les rumeurs se matérialisent, ce chantier sera fermé. Une défense titulaire Debuchy, Perrin, Moukoudi, Kolo en début de saison et une Debuchy, Perrin, Kolo, Silva ensuite. Palencia pourrait couvrir les deux côtés, Sissoko peut être une bonne surprise, et le départ de Saliba laisserait du temps de jeu à Fofana.



Milieux
  • : M'Vila
  • : Diousse, Cabella
  • : Camara, KRS
Il n'y a pas des rumeurs pour ce poste, ce qui est surprenant, vu la faible couverture actuelle. Le départ de Selnaes au mercato d'hiver n'a été remplacé que temporairement, par Aït Bennasser. Si Cabella peut dépanner, il est mieux à un autre poste. On peut donc attendre une recrue, voire même deux - surtout si Diousse n'est pas conservé.


Attaquants
  • : Hamouma, Cabella, Khazri
  • : Beric, Nordin, Honorat, KMP, Diony
  • : Vagner, Ghezali, Abi, Gueye
  • Rumeurs fortes : Bouanga (T)
  • Retours non souhaités : Tannane

Si tout va bien d'un point de vue quantitatif (8 joueurs pour 4 postes), qualitativement il faut changer quelque chose. Le départ le plus probable et celui de Diony - le remplacer par Bouanga fermerait le chantier. Une ligne d'attaque Hamouma, Cabella, Bouanga - Khazri aidée par Honorat, Nordin, KMP - Beric reste très bien pour l'ASSE. Vagner et Gueye pourraient même être vendus ou prêtés dans ces conditions, pour laisser la place aux plus jeunes.



Conclusions


Résumons donc les actions à prendre au jeu fictif de directeur sportif de l'ASSE :
+ vente de Saliba (30M), Diony (4M), Vagner (2M), Tannane et Lacroix
- achat de Kolo (5M), Palencia (3M), Bouanga (5M), un milieu axial titulaire (10M) et un remplaçant (genre Vada, 3M)
- le reste (10M) compenserait les hauts salaires de Kolo et du milieu axial et representerait une provision pour le mercato d'hiver, où des renforts peuvent être nécessaires, surtout pour poursuivre les aventures en coupes

L'important, c'est les trois points

Maintenant que les vacances des joueurs sont finies et que la préparation de la saison prochaine commence, voici quelques chiffres sur les points pris les dernières années par l'ASSE.

Les Verts sont très réguliers, et même s'ils ne se qualifient pas tous les ans pour une Coupe d'Europe, ils restent néanmoins bien ancrés dans le haut du classement. Si on fait la moyenne des points pris par les équipes de Ligue 1 sur les 5 dernières saisons...


... on les trouve bien placés, juste derrière "le Big 4", des équipes qui se permettent de payer des salaires jusqu'à trois fois plus grands que les Stéphanois. On remarque que Nice est aussi bien placé que l'ASSE - en moyenne, parce que même s'ils ont réussi un podium une année, ils ont aussi eu des saisons moins bien. D'ailleurs, sur ces 8 clubs, les Verts, Paris et les Vilains sont les seuls à avoir toujours fini parmi les 8 premiers du championnat !


Points pris, mais contre qui ?


Oui, les Stéphanois sont réguliers, ils arrivent à prendre pas mal des points chaque année. Mais ils sont parfois critiqués pour leur incapacité à gagner contre les gros. Pour vérifier ceci, on peut analyser les points pris en moyenne par une équipe contre celles qui ont fini de la 1e à la 5e place ("les forts"), de la 6e à la 15e ("les moyens") et de la 16e à la 20e ("les faibles") :


Ainsi, pour la saison qui vient de se finir, on observe des différence très claires entre les clubs qui nous intéressent. Contre les forts, l'ASSE et Marseille ont vraiment eu du mal - c'est Lille et Lyon, qui ont fini sur le podium, qui ont surperformé. Ils ont fait bien pire que des clubs moins bien classés - d'ailleurs, leurs seuls points pris contre un fort ont été lors de leurs confrontations directes !

Contre les moyens, c'est plutôt équilibré, entre 3 et 4 points pris en moyenne par tout le monde, sauf Rennes et Bordeaux - ce qui explique leur faible classement final, 10e et 14e place respectivement. Par contre, s'ils ont eu du mal contre les forts, les Verts et les Marseillais ont surperformé contre les faibles, les Stéphanois réussissant même un sans faute : 30 points pris sur 30 possibles contre les 5 derniers du championnat !


Cette incapacité à prendre des points contre des gros n'est pas spécifique à la dernière saison. Si on regarde la distribution des points pris par l'ASSE sur les 5 dernières années...


... on observe une certaine régularité. Contre les forts, peu de points en général, le maximum a été pris lors de la saison 2014-15, celle du record (égalé) des points pris, 69. Contre les moyens, un nombre de points pris normal pour une équipe du premier tiers du championnat. Et c'est pareil contre les faibles, avec deux exceptions - la saison parfaite qui vient de se finir et la dernière saison de Galtier (2016-17). Celle-ci s'était finie en roue libre - c'est d'ailleurs la seule année que les Stéphanois n'ont pas fait un sprint final digne de ce nom - avec donc le plus faible nombre de points et place au classement sur ces 5 dernières années.



Oui, les Verts sont réguliers. Toujours dans le premiers tiers du classement, avec une moyenne des points qui les situe juste derrière des gros, qui ont des moyens financiers incomparables. Et c'est toujours contre ces gros qu'ils ont du mal à gagner - en gardant l'efficacité normale (et parfois exceptionnelle) contre le reste du classement, les quelques points de plus contre les autres équipes du Top 5 pourraient faire une sacrée différence à la fin...

mardi 25 juin 2019

Le nerf de la guerre

Dans le foot actuel l'argent est un élément incontournable : non seulement combien on en a, mais aussi comment il est utilisé.

En pleine période estivale, quand les rumeurs des transferts et les montants farfelus circulent dans tous les sens, un petit tour d'horizon sur l'envergure financière de l'ASSE peut être utile. Sans forcément reprendre les analyses des comptes publiés dans le passé, cet article présente un comparatif des saisons précédentes et avec d'autres clubs. Et même si quand on parle argent dans le foot on fait souvent référence au budget, le focus est fait sur un autre aspect financier, la masse salariale.

Revenus et coûts


C'est peut-être ironique en cette période de mercato, mais les premiers chiffres auxquels on s'intéresse ne contient pas les transferts des joueurs. Ainsi, on compare les revenus (l'argent qui entre au club) et les coûts (l'argent qui sort du club) pour tout sauf les mutations :


Les revenus du club proviennent surtout des droits télé, des sponsors, de la billetterie ou de la vente des différents produits. Les coûts sont liés au fonctionnement du club, par exemple des loyers, mais surtout des salaires. On observe un changement radical dans les revenus des Verts pour les saisons  2014-2017, avec les phases de poule de Ligue Europa (primes de l'UEFA, droits télé, billetterie, sponsors), encore plus si on sort des poules. Les revenus baissent dès qu'on ne joue plus l'Europe, restant pourtant à un niveau sensiblement plus haut qu'il y a 5 ans. Quant aux coûts, pendant les années européennes ils sont du niveau des revenus, pour la saison 2016-17 les Verts réalisant même un joli profit. Par contre, les années sans Europe, le club observe un léger déficit, de quelques millions annuels.

Pour un club en auto-financement, sans un propriétaire qui peut rajouter de l'argent quand il y a besoin, ce déficit peut être comblé par des fonds propres (argent mis de côté quand les années ont été positives), par un emprunt (augmentant donc les coûts des années suivantes) ou par les transferts. Ainsi, si on regarde la balance des derniers mercatos...


... on voit que le club a sensiblement plus vendu qu'acheter lors des saisons sans Coupe d'Europe. Ce sont les chiffres réels, les vraies sommes dépensées ou encaissées par l'ASSE sur chaque exercice comptable. Les simulations réalisées par les supporters lors de chaque mercato ("je vends lui à 10M et j'achète deux autres à 5M chaque") n'est rien qu'un jeu, qui ne prend pas en compte que le paiement peut se faire sur plusieurs années, qu'il y a plein de clauses et bonus qui modifient les sommes et que quelqu'un doit payer les intermédiaires. Bref, à l'exception de la saison 2016-17 quand le club a eu des entrées plus grandes que ses coûts, les Verts ont toujours généré des revenus grâce aux transferts des joueurs - ceci reste malheureusement une obligation, sauf changement important dans la structure financière du club.


Salaires


Le budget d'un club est souvent utilisé comme référence pour estimer la qualité de l'effectif, mais un indicateur plus précis se trouve dans le volume de salaires payés par le club. L'idéal serait de calculer le salaire moyen du 11 titulaire, ou celui du groupe pro, en excluant donc tous les autres salariés du club et en prenant en compte la taille de l'effectif. Mais comme on n'a pas accès à ces données, on se contente de comparer la masse salariale de l'ASSE sur les dernières saisons :


Comme pour les revenus du club, on observe une différence nette avant et après avoir commencé à jouer régulièrement l'Europe. Sauf que pour les salaires, les Verts ont eu besoin d'une saison européenne pour se rendre compte des besoins quantitatives de l'effectif, c'est ainsi à partir de la saison 2015-16 que la masse salariale a augmenté de manière significative. Quant à la saison 2017-18, sans Coupe d'Europe, elle reste dans les montants des précédentes : beaucoup de joueurs en première partie de saison, dégraissage mais arrivées des gros salaires en deuxième.

Un autre indicateur intéressant est le pourcentage des revenus qu'un club met dans les salaires. Il était très haut les saisons 2012-2014, mais il a largement baissé lors des saisons européennes. La hausse des revenus ne s'est pas reflétée dans une hausse propotionnelle des salaires : le club a utilisé l'argent en plus pour acheter des joueurs, mais pas des hauts salaires. Quantité, pas qualité. La saison 2018-19 devrait être intéressante à analyser de ce point de vue, mais pour l'instant les chiffres ne sont pas publics.


L'année 2017-18 a été particulière pour l'ASSE, surtout avec le changement radical de politique sportive en cours de saison. Après une première moitié compliquée, les Stéphanois ont redressé la barre et ont fini le championnat à une place correcte, 7e. Et si on regarde la masse salariale des équipes classées entre la 3e et la 8e place...


... on voit que les Verts ont même surperformé. Quand des clubs comme Lyon et Marseille paient autour de 120 millions de salaires, il n'y a aucune surprise de finir derrière eux avec seulement 46 millions de masse salariale. Tout simplement, ce ne sont pas les mêmes joueurs qu'on vise. Même si moins impressionnante, la différence avec Bordeaux et Nice reste quand-même importante : ils ont eu une masse salariale 30% plus grande que les Verts ! Pour compléter, on a rajouté le 5e club français en terme de masse salariale sur cette saison, Lille, et sa piètre 17e place.


Pour continuer la comparaison, on regarde le pourcentage des revenus que chaque club utilise pour payer des salaires :


Tous les clubs ont des coûts supplémentaires, étant obligés de payer d'autres choses que des salaires. Ainsi, quand un club dépasse la barre des 80%, il est fort probable que les revenus ne compensent pas les coûts totaux, donc le club doit faire appel à un autre financement, souvent de l'argent injecté par un riche propriétaire. Lille reste un cas d'école d'investissement : financement externe pour payer des salaires bien au delà des revenus "normaux", misant tout sur les profits des ventes des joueurs.


Influence sur le sportif


L'argent ne fait pas tout, mais dans le sport professionnel, plus on en a, plus grandes sont les chances d'avoir des bons résultats. Tout simplement parce qu'on peut payer des plus gros salaires, qui font venir des meilleurs joueurs. Enfin, si on ne se trompe pas dans le recrutement. Par exemple, si on compare les résultats de l'ASSE sur les 6 dernières saisons...


... on observe que les trois saisons quand les Stéphanois ont dépassé la barre de 60 points en Ligue 1 (69 même, deux fois sur trois) ont été celles avec le moins de salaires payés. Les Verts ont payé beaucoup plus cher chaque point pris lors des saisons suivantes. Pour être complet, on devrait aussi prendre en compte les points en Coupe d'Europe, mais le comparatif devient impossible.

Et si on compare l'ASSE avec les autres équipes de la saison 2017-18...


... on voit de nouveau apparaître ce fameux plafond. Les "gros" se permettent de payer un million et demi de salaire pour chaque point pris, pendant que les Verts n'ont jamais dépassé la barre d'un million. De ce point de vue, l'investissement de Rennes a été aussi payant que celui de l'ASSE, pendant que Bordeaux et Nice ont payé plus sans avoir des résultats sportifs proportionnels. En on n'en parle même pas de l'accident sportif lillois.



Après tous ces chiffres et graphiques, quelques observations ressortent facilement. Les saisons avec participation en Coupe d'Europe amènent une hausse importante des revenus pour le club. Pour un club où les propriétaires ne peuvent pas combler le déficit, une balance positive lors du mercato est presque une obligation et le pourcentage de la masse salariale ne doit pas être trop haut. Voir les salaires augmenter peut être synonyme de réussite sportive, mais pas forcément : les Verts ont su par le passé faire mieux que d'autres, qui payaient des salaires plus élevés. Comment on utilise l'argent, quels joueurs on paye avec, est presque plus important que les montants qu'on peut aligner... mais il existe néanmoins un réel plafond en championnat et finir devant un "gros" reste un exploit de ce point de vue.

samedi 15 juin 2019

Les buts verts 2018-2019

Types de buts


Il y a eu 71 buts marqués et 48 encaissés par l'ASSE lors des 41 matchs (toutes compétitions confondues) disputés lors de la saison 2018-19. Certains de ces buts ont été inscrits dans le jeu, d'autres suite à un coup de pied arrêté (CPA) et d'autres sur penalty ou des buts contre son camp (csc). On différencie les buts inscrits dans le jeu entre ceux qui ont découlé d'une action construite (par exemple une relance qui part du gardien) et ceux qui ont suivi la récupération du ballon de l'adversaire (un contre, une récupération haute, etc.). Si on veut analyser ces buts, il vaut mieux faire abstraction des matchs de Coupes, surtout les rencontres de Coupe de France, contre un adversaire d'un très faible niveau et un match atypique (le 3-6 contre Dijon)...

Bref, voici les buts encaissés en Ligue 1 :


La saison dernière a été atypique, avec deux moitiés très différentes. La même analyse concernant les buts encaissés montrait une différence nette entre les deux moitiés. Et, sans surprise, avec ses 1,07 buts pris par match, la saison 2018-19 ressemble plus à la 2e partie de la saison 2017-18 (0,85) qu'à la première (1,7). En pourcentage, par contre, les Verts ont été constants sous Gasset, avec 63%, respectivement 61%, des buts encaissés dans le jeu.


Quant aux buts marqués par les Verts en Ligue 1:



De nouveau, cette saison (1,55 buts marqués par match) ressemble plus avec la deuxième partie de la saison 2017-18 (1,52) qu'avec la première (1 seul but marqué par match). Par contre, la distribution par type de but est différente entre les deux saisons sous Gasset. La 2e partie de la saison précédente a vu les Verts marquer souvent suite à des phases de transition (37%), légèrement plus que sur du jeu construit (34%). Cette saison le pourcentage du jeu construit a augmenté (40%) et surtout les phases de transition ont été nettement moins utilisées (18%). Bref, beaucoup plus de jeu posé et des CPA pour les Stéphanois cette saison, qui ont été plus craints par leurs adversaires qu'auparavant.

Contribution des joueurs


Pour regarder les joueurs qui ont le plus contribué offensivement du côté de l'ASSE, il ne faut pas se limiter au nombre de buts marqués ou à ce qu'on appelle passe décisive. Pour chaque but on prend en compte "l'avant-dernier" joueur, mais aussi d'autres qui ont été "impliqués" dans l'action, juste avant le but. Par exemple, l'avant-avant dernier stéphanois qui joue le ballon. Ou le joueur ayant obtenu le penalty, le joueur ayant provoqué le but contre-son-camp, etc. Même si cet exercice est plus difficile à effectuer - il faut regarder les images, non seulement les chiffres secs - on considère qu'il est plus relevant pour la vraie contribution offensive des joueurs. Ainsi, les Stéphanois ayant contribué à au moins 5 buts lors de cette saison sont :



Le duo le plus prolifique est constitué sans surprise de la paire Cabella (26 buts) - Khazri (28), le premier étant plus à la construction et le deuxième plus à la finition. Beric et Hamouma, 11 buts chacun, sont loin derrière, mais plus impliqués que d'autres offensifs (Salibur - 8, Nordin - 7 ou Diony - 6). On remarque le bon classement de Debuchy et Kolo (impliqués dans plus ou autant de buts que Diony...) et la contributions de la paire des milieux défensifs (Selnaes - 8 et M'Vila - 6), sans buts marqués. Si on ramène ces chiffres au temps de jeu, on a un groupe de joueurs offensifs impliqués dans un but toutes les 100-110 minutes (Khazri, Cabella, Beric, Salibur) et un autre toutes les 140-150 minutes (Nordin, Hamouma). Quant à Diony, il a contributé à un but toutes les 270 minutes jouées...

D'autres joueurs ont contribué aux buts stéphanois (inscrits, avant-dernier, impliqué) : quatre pour Perrin (1,2,1), trois chacun pour Gueye (1,1,1), Vada (1,1,1), Polomat (0,2,1) et Silva (0,2,1) et deux chacun pour Ghezali (1,0,1) et Subotic (1,0,1). 



La quantité et le type des buts marqués et encaissés montrent la continuité par rapport à la deuxième moitié de la saison dernière. Continuité logique, avec le même staff technique et un effectif très similaire (Bamba, impliqué sur 23 buts en 2017-18 étant remplacé par Khazri). S'il y a des chances que l'effectif ne change pas trop cet été, il faudra voir si les changements dans le staff auront une incidence sur ces chiffres pour la saison prochaine...

mercredi 5 juin 2019

L'équipe-type de la saison 2018-19

Si la séparation entre titulaires et remplaçants était assez claire sous Jean-Louis Gasset, il est quand-même difficile d'identifier une seule équipe-type sur toute la saison.

Les différentes longues blessures et la polyvalence de certains joueurs ont beaucoup influencé le onze de départ stéphanois, même s'il y a eu moins de changements que la saison précédente, avec ses trois staffs techniques et un mercato d'hiver très actif. Ainsi, cette saison a eu deux moments-clés de ce point de vue : la blessure sérieuse de Debuchy à mi-décembre et les deux blessures coup sur coup des deux joueurs qui ont pu le suppléer à droite, KMP et Gabriel Silva. Si on regarde donc la saison coupée en trois parts, chacune d'entre elles a une équipe-type qui se détache. Et compte tenu de l'importante rotation effectuée lors des 3 matchs de coupes nationales, ceux-ci ne sont pas pris en compte par la suite.

L'été et l'automne - au complet


Le match à Bordeaux début décembre a été cauchemardesque : des blessures sérieuses pour Subotic et Debuchy, un scénario cruel et une caricature d'assistance vidéo à l'arbitrage. Jusqu'à ce match il y avait eu de petites blessures et des gros tâtonnements tactiques (surtout en début de saison), mais une équipe type commençait à apparaître :


Lors de ces 16 premiers matchs de championnat, le système prédominant a été le 4-2-3-1, même si une défense à 3/5 a été utilisée lors des rencontres contre Paris et Lyon. 

En défense, 5 joueurs se sont disputés quasiment tout le temps de jeu. A droite, le titulaire a été Debuchy à chaque fois qu'il a été apte, remplacé par Silva sinon. En défense centrale, la paire titulaire a été Perrin - Subotic et quand un d'entre eux manquait (1 suspension pour le deuxième, 4 matchs blessé et 1 au repos pour le premier), c'est Kolodziejczak qui a été titulaire presque chaque fois. A gauche, ça a alterné entre Kolo et Silva, en fonction de celui qui devait dépanner à droite ou dans l'axe. Parmi les autres joueurs utilisés en défense on retrouve Saliba (13 feuilles de match, dont 2 titularisations), Polomat (3 feuilles, 1 titularisation) et Panos (5 feuilles, 1 entrée en jeu). A noter que KMP a joué latéral droit lors de 5 matchs (mais titulaire seulement les deux fois avec une défense à 3/5) lors de cette période, sans compter le match de Coupe de la Ligue.

Pour les milieux axiaux, il n'y a pas eu de rotation. M'Vila a démarré absolument tous les matchs (joués en intégralité en plus, sauf une sortie à l'heure de jeu à Lille) et c'est presque pareil pour Selnaes. Quand ce dernier a été laissé au repos (1 match) ou suspendu (1), c'est Diousse qui a pris sa place - il faut noter que dans ces deux cas, Diousse est passé à gauche de M'Vila et le milieu a été renforcé avec un 3e, à sa droite (KMP à Toulouse, Cabella contre Rennes). Camara a eu droit à 5 feuilles de match et une entrée en jeu, lors du premier match, quand Cabella n'était pas encore arrivé.

En attaque, ça a beaucoup permuté. Diony a commencé la saison en avant-centre, passant ailier gauche à partir du 6e match (contre Caen). A partir de ce moment là, c'est Khazri qui a été l'avant-centre titulaire - il jouait milieu offensif, souvent en "10", parfois ailier gauche lors des premiers matchs. Cabella est arrivé au club après le premier match, a joué quelques matchs à l'aile gauche (quand Khazri jouait en soutien de l'avant-centre), mais a vite retrouvé son poste de prédilection en "10". Par contre, pour l'ailier droit, c'est compliqué d'identifier un titulaire. Hamouma a démarré la saison, mais il a été blessé de temps en temps, souvent remplaçant le reste. Salibur a été titulaire 6 de ses premiers 7 matchs avec le maillot Vert (à partir d'Amiens), mais il est devenu remplaçant ensuite. KMP a démarré 4 matchs à l'aile et Nordin 3 autres. Finalement, en avant-centre Beric a fait 13 feuilles de matchs pour 1 seule titularisation et Gueye 5 feuilles et 1 entrée en jeu.


L'hiver - sans Debuchy


Touché sérieusement à la cheville lors du dernier amical avant la saison, Debuchy s'est blessé de nouveau début décembre à Bordeaux. Et comme son indisponibilité était longue et l'habituel remplaçant à droite, Gabriel Silva, était aussi blessé aux adducteurs, le staff stéphanois a du s'adapter avec un changement de système :


Pendant 11 matchs de championnat, les Verts ont évolué dans un système 3-4-1-2, qu'ils ont arrêté d'utiliser quand la saison des deux pistons titulaires s'est finie suite à leurs longues blessures respectives.

La défense à 3 a été assez stable. Perrin et Kolo ont démarré absolument tous les matchs, pendant que Subotic en a raté quelques-uns suite au choc contre Ruffier lors de ce même match catastrophique à Bordeaux. C'est Saliba qui l'a remplacé, avec brio. Tshibuabua est apparu 2 fois sur la feuille de match, sans entrer, et Debuchy a joué en défense centrale une fois après son retour (contre Paris, quand Subotic était fiévreux).

Les pistons sont des éléments essentiels dans ce système de jeu. A droite, c'est KMP qui s'y est collé quasiment tous les matchs jusqu'à sa blessure, quand il a été remplacé dans ce rôle par Debuchy, revenu de la sienne. A gauche, c'est Gabriel Silva qui a été titulaire tous les matchs quand il a été apte, remplacé par Polomat sinon. Nordin a fait deux entrées en jeu à ce poste, Salibur une et le jeune Abi a fait ses débuts en pro aussi (une entrée à Nice).

Pour les milieux axiaux, on était partis sur les mêmes bases que lors de la première partie de la saison. M'Vila a démarré tous les matchs sauf celui où il était suspendu (remplacé par KMP). Et Selnaes a démarré la période de la même manière, avant qu'il parte en Chine et qu'il soit remplacé par Aït Bennasser (qui a démarré tous les matchs dès son arrivée). Diousse a fait 4 feuilles de matchs et 1 entrée et Camara seulement 2 feuilles avant qu'ils partent en prêt - après ce départ, c'est Kenny Rocha Santos qui a repris ce rôle, avec 4 feuilles et 1 entrée. Vada, arrivé en même temps qu'Aït Bennasser, est entré en jeu 3 fois et Cabella a démarré un match à ce poste aussi.

Le trio d'attaquants a été formé par Cabella (titulaire tous les matchs sauf quand il a été suspendu -1 - ou plus bas sur le terrain - 1), Khazri (tous sauf les 2 matchs de suspension) et initialement Diony (7 titularisations), puis de plus en plus Hamouma (5 titularisations). Salibur a démarré seulement le premier match, mi-décembre, se contentant des feuilles de matchs et quelques entrées par la suite. Nordin a fait 7 feuilles pour seulement 3 entrées, Abi 1 entrée. Beric a démarré 2 matchs en avant-centre et Gueye a fait 3 feuilles de match pour 1 entrée.



Le printemps - sans Silva et KMP


Les deux pistons titulaires se blessant coup sur coup fin février, le staff stéphanois a donc de nouveau changé de système :


A partir de la réception de Lille et jusqu'à la fin de la saison (11 matchs), c'est de nouveau un système 4-2-3-1 qui a été utilisé, même si la défense à 3 a refait apparition contre Bordeaux et la 1MT à Monaco.

La défense a subi des changements importants. Subotic a démarré les 4 premiers matchs avant de se blesser jusqu'à la fin de la saison - ça s'est bien synchronisé avec Perrin, qui a raté les 3 premiers matchs avant de jouer 100% du temps de jeu possible restant. Cette situation a fait les affaires de Saliba, qui s'est vite installé en titulaire. A gauche, Polomat a aussi récupéré un statut de titulaire (6 matchs) suppléé parfois par Kolo (4 matchs), qui a aussi dépanné dans l'axe et a raté quelques matchs pour suspension ou blessure. A droite, Debuchy a été indiscutable, sauf les deux matchs où il était suspendu et remplacé par Saliba. Finalement, Fofana a fait ses débuts en pro avec 4 feuilles de match, 1 entrée en jeu et a même été titulaire lors du dernier match. Panos (2), Petrot (1) ou Nadé (1) ont fait des feuilles, sans entrer en jeu.

Au milieu il y a toujours eu le même élément constant, M'Vila - 100% du temps de jeu possible. Les deux recrues de janvier se sont disputés l'autre place, avec un net avantage pour Aït Bennasser (6 titularisations) sur Vada (3). Cabella a aussi démarré 2 matchs à ce poste pendant que Kenny Rocha Santos n'est apparu que 4 fois sur la feuille de match, sans entrer en jeu.

En attaque, Cabella a été titulaire à chaque fois qu'il ne jouait pas plus bas (2) ou il n'était pas suspendu (1). Et Hamouma a fini la saison en forme, avec pas moins de 9 titularisations. Le gros changement a été le retour en grâce de Beric, avec 9 matchs démarrés à la pointe de l'attaque. Khazri n'a donc été le seul attaquant que 2 fois, pendant que lors de 6 autres matchs il a été soit en soutien de Beric, soit à l'aile gauche (et le reste du temps il a été suspendu). Et quand un de ces 4 joueurs n'était pas titulaire, c'était plutôt une opportunité pour Nordin, qui a démarré pas moins de 7 matchs à l'aile (et un autre en piston dans une défense à 5). Salibur (1 titularisation) a fait quelques bouts de matchs après une longue blessure, pareil pour Diony (0 titularisations) entre deux blessures. Côté jeunes, Gueye (6 feuilles de match, 3 entrées en jeu), Ghezali (9 feuilles, 6 entrées), Abi (5 feuilles, 1 entrée) et Benkhedim (3 feuilles) sont apparus dans le groupe.



Conclusions


Voilà pour les trois périodes distinctes de la saison qui vient de finir, avec leurs systèmes tactiques et titulaires respectifs. Il faut se le rappeler, le club avait clairement annoncé la couleur en début de saison : un groupe restreint complété par les jeunes. Et si on regarde les joueurs de champs utilisés lors des matchs de championnat : 16 joueurs confirmés* ont fait 92% du temps de jeu possible, deux jeunes (Saliba et Nordin) ont réellement percés pour en rajouter 7% de plus. Ce qui fait que tous les autres joueurs utilisés (Fofana, Gueye, Ghezali, Abi, Panos, Camara, Rocha Santos) se sont partagé seulement 1% du temps, pendant que d'autres ne sont apparus que sur la feuille de match sans entrer en jeu (Benkhedim, Tshibuabua, Petrot, Nadé). Ces derniers n'ont joué même lors des 3 matchs de coupes nationales, qui ont quand-même permis à Chambost de se rajouter à la liste des joueurs utilisés cette saison.

* pour annuler l'effet mercato d'hiver, on ne compte qu'un seul entre Aït Bennasser / Selnaes et Vada / Diousse.