vendredi 29 novembre 2019

ASSE - Gant, 0-0

Invaincus, mais éliminés

Les Verts continuent leur série d'invincibilité, 11 match consécutifs, mais comme ils n'arrivent pas à gagner, ils sont d'ores et déjà éliminés de la Coupe d'Europe.

Les Stéphanois ont fait leur premier 0-0 de la saison il y a quelques jours, à domicile contre Montpellier. Et ils ont malheureusement rééditer cette contre-performance en Ligue Europa, contre La Gantoise. Un match nul et vierge qui est équivalent à une défaite, le jeu des résultats rendant la qualification impossible avant même la dernière journée de la phase des groupes. Une élimination précoce, mais complètement justifiée par les difficultés rencontrées par l'ASSE, qui n'a tout simplement gagné aucun de ses 5 matchs européens (dont 3 à domicile).

Et la physionomie du match contre La Gantoise illustre bien ces difficultés. Les Verts sont maintenant parfaitement capables de rendre leur adversaire inoffensif, mais ne savent pas appuyer où et quand ça fait mal. Dans le mots de Claude Puel, "nous avons étouffé l'adversaire avec des situations, mais sur nos temps forts, assez nombreux, nous n'avons pas eu assez de justesse et de sang froid pour marquer (...) Après la mi-temps, nous n'avons pas su maintenir le même rythme. Nous n'avons pas su gérer la fin alors que nous étions en supériorité numérique".

Voici quelques exemples.


1MT : Pas efficaces


Pour ce match, le staff stéphanois a légèrement changé le système de jeu habituel. Toujours une défense à 3, mais un milieu renforcé, avec M'Vila en pointe basse et Camara et Aholou plus haut :


Un 3-1-4-2 donc, avec seulement deux offensifs (autres que les pistons Bouanga et Honorat). Ce choix de renforcer le milieu a été dicté par le système (4-4-2 losange) et le style de jeu adverse, comme on peut le voir dans l'exemple suivant.

Ça fait déjà plusieurs minutes que la possession est belge et les Verts perdent le ballon trop rapidement. La Gantoise fait tourner le ballon en dehors du bloc stéphanois :


Le 5-3-2 de l'ASSE est bien visible, avec Honorat qui sort de la défense pour bloquer le latéral gauche adverse quand le ballon arrive sur ce côté. Boudebouz est tout le temps au marquage d'un adversaire et on peut presque considérer que les Verts proposent 4 milieux en losange :


Le ballon continue de circuler en dehors du bloc, dans la moitié adverse, sans réel pressing de la part des Verts. Mais dès qu'il passe la ligne médiane...


... l'étau se resserre et Camara et Boudebouz récupèrent le ballon. Le premier joue vite vers l'avant, pour Diony, qui attend trop et un défenseur adverse repousse :


Le ballon arrive dans les pieds d'Aholou, qui lance en première intention Bouanga, en profondeur dans son couloir. Malheureusement la passe est trop appuyée et sort en touche. Sur la remise en jeu, la défense de La Gantoise ne s'embête plus avec une construction propre et cherche directement les attaquants :


Kolo-Perrin-Fofana défendent contre le trio offensif adverse, la passe est trop longue et le jeune défenseur stéphanois n'a aucun problème à contrôler. Il joue avec Ruffier...


... qui passe à Kolo, qui joue long aussi. Son ballon en profondeur pour Diony est mieux dosé et l'attaquant stéphanois récupère la balle dans le coin du terrain. Mais il est tout seul, alors il temporise en attendant du soutien :


Aholou et Boudebouz ne font pas des bons appels dans la surface, Bouanga arrive lancé, mais c'est Camara qui est préféré. Son tir de loin (le premier de ses 4 dans le match) est dévié par un défenseur en corner. Qui est repoussé en touche par la défense et sur la remise en jeu, Bouanga enroule une très belle frappe qui échoue sur la transversale, pour la plus grande occasion de la 1MT.

Suite à cette action, la Gantoise recommence une attaque construite :


M'Vila-Camara-Aholou-Boudebouz et Diony plus haut, l'axe du terrain est bien densifié par les Verts. Les Belges essaient de passer sur le côté droit, mais cherchent ensuite de nouveau l'axe :


La passe à destination d'un avant-centre est bien lue par Perrin, qui jaillit et intercepte, déviant le ballon jusqu'à Mahdi Camara, qui écarte avec Honorat...


... qui joue en arrière avec Fofana. M'Vila se décale intelligemment pour lui ouvrir un angle de passe et lance ensuite Aholou plus haut. Avec deux passes verticales, les Verts sont sortis de leur camp :


Aholou monte balle au pied et joue ensuite plus loin dans le couloir gauche, avec Bouanga. Diony, Boudebouz et Honorat se projettent rapidement, mais la défense est en place. Bouanga attend, et enroule ensuite un centre à destination de Diony :


L'avant-centre stéphanois est malheureusement trop court et la défense dégage le ballon. C'était un des 6 centres dans le jeu de Bouanga en 1MT, pas transformés en vraie occasion de but.


2MT : Des changements, mais du poste pour poste


Le premier changement effectué par Puel a été offensif, Nordin entrant à la place d'Aholou. Le système a été préservé, Boudebouz reculant d'un cran, dans le milieu à 3 à côté de M'Vila et Camara. S'ils ont été plus dangereux sur les phases de transition ou en contre, comme dans l'exemple précédent, les Verts ont aussi su construire leurs attaques, comme dans cet exemple à la 72e :


Un long ballon adverse cherche un des avant-centres, mais Perrin gagne son duel. Comme les 2 attaquants étaient du même côté, les 3 défenseurs stéphanois se trouvent pas loin - c'est Fofana qui récupère la balle. Il ne panique pas sous le pressing et sort proprement...


... avant d'écarter parfaitement dans la course de Bouanga, dans le couloir opposé. Boudebouz, initialement à côté de Fofana, vient lui proposer une solution et sert de point d'appui :


Il reçoit le ballon de Bouanga, qui va plus haut dans le couloir, avant de servir Kolo, qui monte de la défense. La Gantoise joue dans un 4-4-2 losange, donc avec un seul jouer de côté, le défenseur latéral. Si les Verts y mettent un deuxième, c'est un avant-centre qui vient couvrir, surtout que les milieux sont au marquage des axiaux stéphanois (et de Nordin, positionné comme un "10") :


Mais les Stéphanois n'attaquent pas de ce côté, ils ne font qu'aspirer le bloc adverse. Kolo-Boudebouz-M'Vila-Perrin et le ballon est écarté de l'autre côté, sur Honorat. Dans le foot, un décalage n'est pas forcément une supériorité numérique dans une zone du terrain, ça peut être aussi une situation de 1-contre-1 avec une supériorité technique...


... ou de vitesse. Honorat dépose à la course son adversaire direct, le latéral gauche, puis l'élimine complètement avec une feinte de centre :


Et comme l'appel de Diony au premier poteau a aspiré toute la défense, Bouanga (au 2e poteau) et Nordin (en retrait) sont parfaitement démarqués. Honorat choisit Camara, qui arrive lancé, mais qui rate sa frappe...


Si le premier changement (un attaquant pour un milieu) a été facilement compris vu le score, le deuxième a surpris : Youssouf à la place de Diony.


Bouanga a ainsi laissé son rôle de piston gauche au nouvel entrant et a pris une position d'attaquant à côté de Nordin.


Et si le 3e changement a toujours préservé le système 5-3-2, il a lui aussi permuté pas mal de joueurs :


Beric est entré en avant-centre, ce qui a fait passer Nordin en piston à la place de Youssouf, qui est devenu milieu axial à la place de M'Vila, sorti. Trois joueurs différents ont joué le rôle de piston gauche lors de ce match et Bouanga, Boudebouz, Nordin et Youssouf ont évolué à deux postes différents. Une situation pas évidente, surtout pour les deux derniers, jeunes joueurs qui en plus n'ont même pas joué une demi-heure chacun.

Le jeu produit en fin de match n'a donc pas été trop cohérent et, malgré le quart d'heure passé en supériorité numérique, les Stéphanois n'ont pas su trouver la faille.



Conclusions


Le système tactique a été choisi pour empêcher l'adversaire de développer son jeu, et ça a bien marché. La vitesse dans les couloirs et les mouvements devant ont bien exploité les points faibles de La Gantoise. Mais il a manqué quelque chose aux Verts pour marquer un but, et le coach stéphanois l'a bien identifié : "il nous manque encore cette maîtrise et cette expérience qui font la différence dans les matches à enjeu comme celui de ce soir". Savoir quand accélérer et comment, savoir emballer le match, profiter au maximum de ses temps forts ou d'une supériorité numérique... les Stéphanois ont encore du chemin à parcourir. Ce n'est pas surprenant, l'équipe est jeune et encore en construction, des faux pas sont attendus. Malheureusement, c'est en Coupe d'Europe qu'il y en a eu plusieurs consécutifs et la campagne européenne s'arrêtera ainsi plus tôt que prévu...

lundi 25 novembre 2019

ASSE - Montpellier, 0-0

Un match chiant à jouer

C'est ainsi que Denis Bouanga a décrit le premier 0-0 des Verts cette saison, un résultat qui finalement satisfait tout les acteurs, mais pas forcément les spectateurs...

Dans son analyse après-match, Claude Puel a mieux choisi ses mots, même si le message n'est pas différent : "je n’apprécie pas spécialement ce genre de match, uniquement fait de duels, de dégagements et de deuxièmes ballons. (...) Montpellier est une équipe très difficile à jouer, sans fioriture, qui ne fait pas de relance et qui met le ballon devant". En effet, il est difficile de produire du jeu contre ce genre d'adversaire. Et ça devient quasiment impossible quand de très nombreux titulaires sont indisponibles et tes entrants en cours de match fêtent leur premier match en pro...

Voici le déroulement de ce triste spectacle.


1MT : Quel onze de départ ?


Le staff stéphanois aurait pu aligner un mélange d'expérience et de jeunesse dans un 4-4-2 assez offensif :


Debuchy-Saliba-Fofana-Silva en défense, avec une paire de milieux récupérateurs M'Vila-Cabaye, deux excentrés Hamouma et Khazri et deux avant-centres, Beric et Abi. Bref, une équipe capable de déstabiliser n'importe quelle défense du championnat.

A l'exception de M'Vila, apte pour le banc de touche, mais pas pour entrer en jeu, tous ces joueurs n'étaient pas disponibles contre Montpellier. Les Verts ont donc proposé une défense à 3 (Moukoudi-Perrin-Kolo), deux pistons (Honorat et Trauco), deux milieux récupérateurs (Youssouf-Camara) et un trio offensif formé de Boudebouz, Bouanga et Nordin :


Un 3-4-3 désormais classique pour Puel, et même si les Montpelliérains ont aussi proposé une défense à 3/5, leur système de jeu est différent. Il n'y a que deux attaquants, mais il y a 3 milieux, un triangle en pointe basse qui densifie le centre du terrain.

C'est donc par les côtés qu'il fallait essayer de passer, mais les duels en 1-contre-1 entre les pistons ont été généralement gagnés par les visiteurs... à moins que les Stéphanois n'y rajoutent un deuxième (parfois même un troisième) joueur dans le couloir, pour créer un décalage, comme dans les exemples suivants.


Le premier commence à la 34e, avec une touche des Verts dans leur propre moitié :


Le ballon circule en défense, de droite à gauche, jusqu'à Trauco. Il joue dans l'axe avec Mahdi Camara, qui combine avec Zaydou Youssouf...


... et le ballon arrive de nouveau à Kolo. Il faut bien remarquer le positionnement de Nordin et Bouanga sur cette action, le dernier étant avant-centre et le premier plus excentré à gauche, en retrait. Mais quand Kolo monte balle au pied...


... Bouanga décroche et Nordin se projette plus haut. La défense à 5 de Montpellier n'a aucun problème pour couvrir, un central sort sur Bouanga, un autre couvre Nordin et le piston vient fermer sur Trauco. Kolo joue donc avec Camara, qui porte le ballon vers l'autre côté, devant les milieux adverses. Mais il fait demi-tour et...


... redonne à Kolodziejczak. Bouanga et Nordin échangent de nouveau, le dernier est suivi par un défenseur. Boudebouz se trouve aussi entre les lignes, mais derrière un rideau très serré des milieux montpelliérains. Kolo peut donc monter balle au pied sans avoir un adversaire devant lui. Et le surnombre est créé de ce côté :


Nordin et Bouanga permutent de nouveau et le défenseur central a du mal à se positionner, entre arrêter la montée de Kolo et suivre l'appel de Bouanga dans son dos. Il arrive néanmoins à intercepter la passe qui cherchait l'attaquant stéphanois et la défense peut se dégager :


Quelques passes courtes et le ballon est mis sur le côté, d'où un long ballon en profondeur est envoyé à destination des deux attaquants :


Ce qui est dangereux, les Verts ne sont plus que deux derrière, et pas les plus rapides. Perrin suit l'attaquant, Moukoudi le suivait aussi avant que Ruffier l'appelle pour couvrir dans la surface, mais le centre n'arrive pas, le capitaine stéphanois arrivant à repousser en corner. Sur le coup de pied qui suit, Bouanga part de ses 30 mètres balle au pied et, au terme d'une belle course, il lance Nordin qui voit son tir repoussé sur les montants par le gardien adverse. C'était la plus grosse occasion de la première période pour les Verts, qui ont eu du mal sinon à s'approcher du but adverse.

2MT : Encore plus loin du but adverse


A l'heure de jeu, Boudebouz a laissé sa place au jeune Bilal Benkhedim, qui a fait sa première apparition pour l'ASSE cette saison :




Ça a été un changement poste pour poste, même si le jeune stéphanois a proposé des solutions à ses coéquipiers bien plus souvent. Comme par exemple à la 74e, quand une attaque est construite à partir de la défense :


Après un échange Perrin-Camara, le ballon circule via Moukoudi sur le côté droit, jusqu'à Nordin. Le 352 de Montpellier avec un triangle pointe basse au milieu est bien visible sur cette image, tout comme le positionnement particulier des trois offensifs stéphanois. Benkhedim est assez bas, comme un 3e milieu, pendant que Bouanga et Nordin sont très excentrés, comme de vrais ailiers.



Ça permet donc d'avoir plus de joueurs dans un couloir, ce qui attire la défense d'un côté...


... avant d'envoyer le ballon de l'autre. Après un jeu à trois avec Youssouf, Honorat dédouble à droite, mais Nordin repique vers l'axe. Et via Benkhedim et Camara, le ballon arrive jusqu'à Trauco. Comme Bouanga s'était replacé dans l'axe, c'est du 1-contre-1 dans le couloir gauche...


... mais pas tout à fait, parce que Trauco est aidé par Benkhedim et Camara. Le premier fait un très bon appel, il reçoit le ballon, avant de jouer en arrière pour Camara, mais le centre de ce dernier est capté par le gardien. Ce petit ballon touché dans le coin de la surface par Benkhedim n'est pas anodin : c'est en effet la première fois en 2MT qu'un offensif stéphanois touche le ballon dans la surface adverse !


Pire, il a fallu attendre la toute fin du temp réglementaire pour voir de nouveau un ballon joué par les Verts dans la surface de Montpellier. Voici l'action, qui commence de la défense :


Les Stéphanois évoluent plutôt dans un 3-5-2 maintenant, Benkhedim étant souvent au niveau de Camara et Youssouf, laissant comme attaquants Nordin et l'invité surprise de Claude Puel, le jeune Indjai Correia Edmilson. Le ballon circule jusqu'à la droite de la défense...


... puis à gauche, où il est remonté jusqu'à Trauco. La défense adverse à 5 est en place et les 3 milieux suivent bien les 3 stéphanois. Trauco combine avec un coéquipier ...


... et, sans spoiler, il se retrouvera à la conclusion de l'action 30 secondes plus tard. Mais entre temps, le ballon sera touché par 6 de ses coéquipiers, tous âgés entre 18 et 21 ans. D'abord par les milieux, de Benkhedim à Camara, via Youssouf.


La défense est en place, les trois milieux, bien serrés, bloquent les passes dans l'axe, alors Camara décale à droite, avec Moukoudi. Et les appels de Benkhedim et Youssouf, ouvrent le centre du terrain :


Ils sont suivis par les milieux adverses et Camara fait un appel dans l'espace ainsi libéré. Il est trouvé par la passe de Moukoudi et lance en première intention dans le dos du piston gauche adverse Benkhedim, qui avait continué son appel. Et qui élimine un défenseur central avant de lever la tête...


... et de centrer en retrait. Nordin rate son tir, Edmilson rate son contrôle, mais le ballon arrive dans la course de Trauco, lancé, qui ne cadre pas sa frappe.



Conclusions


A la fin du match, Frank Honorat résumait très bien ce résultat : "vu le nombre de blessés que l'on a, l'intensité mise par Montpellier, cela devenait compliqué pour nous au fil de ce match assez physique. C'est donc un bon point de pris". Les Verts continuent donc leur très belle série, avec 10 matchs consécutifs sans défaite toutes compétitions confondues. Par contre, il faut espérer le retour rapide de certains blessés pour amener de la fraîcheur et offrir plus de choix au staff technique. Parce que ce match n'était que le premier d'une infernale série de 9 matchs tous les 3 jours, mais aussi parce que lors de la prochaine rencontre, européenne, un match nul risque d'être synonyme à une défaite...

samedi 23 novembre 2019

RCT - Scarlets, 17-16 (Cordin, S.Taofifénua)

L'avant-match


Le RCT a bien commencé sa campagne européenne avec une victoire à Bayonne : 4 essais construits sur la force de ses avants et c'est tout, le strict minimum pour obtenir les 5 points. A l'extérieur, dans des conditions météo très difficiles, il n'y avait pas besoin de faire plus. Mais ce n'est pas sûr que ça suffira à domicile, dans des conditions aussi difficiles, mais contre un adversaire bien plus costaud, les Scarlets. Des Gallois que les Toulonnais ont déjà rencontré à plusieurs reprises, la dernière fois datant de deux ans, pour une très courte victoire à Mayol et une courte défaite à l'extérieur lors du match retour. Une courte victoire, même sans bonus, serait ainsi la bienvenue pour ne pas annuler le bon résultat obtenu à Bayonne...

Le match...


... a bien commencé pour le RCT, avec un premier essai rapide (voire ci-dessous), mais le score est vite revenu à égalité après une interception sur la ligne médiane. Ce sont plutôt les Gallois qui ont fait le jeu, profitant d'un vent très fort en leur faveur. Mais ils n'ont quasiment jamais franchit la défense toulonnaise (sans faire des en-avants) et le très bon jeu au pied de Serin les a gardé loin de l'en-but toulonnais. Une pénalité réussie (et une autre ratée) par Belleau ont porté le score à 10-7. Et juste avant la pause, le meilleur joueur des Scarlets en 1MT a pris un carton rouge pour un coup d'épaule dans la tête de Gorgodze...

... ce qui a été le tournant du match, parce qu'au retour des vestiaires, il n'y a plus eu qu'une équipe sur le terrain, les Scarlets. Malgré leur supériorité numérique et le vent favorable, les Toulonnais n'ont quasiment pas produit du jeu et ont subi les longues attaques adverses. Et comme ils se sont mis à la faute, ils ont pris un 9-0 en 30 minutes, se retrouvant ainsi 6 points derrière à 9 minutes de la fin (10-16). A partir de là il n'y a eu quasiment aucun temps de jeu, les mêlées et touches se sont enchaînées, des deux côtés. Et à la 79e, le RCT s'installe dans les 5m adverses, avec une touche et plusieurs mêlées consécutives. Toujours dominateurs, les Toulonnais ont fini par marquer leur 2e essai 8 minutes après la sirène, et comme Belleau a réussi sa transformation, ils ont gagné leur deuxième match européen, d'un petit point.

L'action


On joue depuis quelques minutes et les Toulonnais bénéficient d'une mêlée dans leur moitié du terrain :


Carbonel (10) - Belleau (12) - Téo (13) - Cordin (11) à gauche, Heem (15) - Ikpefan (14) à droite, les trois-quarts du RCT sont prêts. Leurs avants obtiennent un coup franc la première fois (et ils reprennent la mêlée), la deuxième fois elle est à refaire, la troisième fois l'arbitre décide de pénaliser les Gallois. Mais Serin (9) décide de jouer l'avantage :


Il feint un départ à gauche et part à droite, où il attire les défenseurs sur lui, ce qui libère Ikpefan (14) dans son couloir. Un décalage parfait du demi de mêlée et l'ailier toulonnais sprinte au long de la ligne de touche, n'étant repris que dans les 22 mètres adverses :


La défense adverse est désorganisée et la libération est rapide, Serin (9) sert Carbonel (10), qui joue au pied vers l'autre côté. Choix judicieux, l'ailier des Scarlets étant très axial :


Ce n'est même pas un 2-contre-1 qui est à jouer, Cordin (11) est tout seul et marque le premier essai du match. Ce changement de côté au pied, une fois que le jeu est enfermé de l'autre, a été essayé plusieurs fois en 1MT. Les Toulonnais ont clairement essayé de profiter de cette faille de la défense adverse très resserrée, mais ils n'y sont arrivés qu'une fois et à la pause Carbonel a été sorti, la tactique du RCT changeant en même temps.

La suite


Les Toulonnais alternent le bon (mêlée, puissance des avants, certaines actions) et le moins bon (touches, gestion du match) dans le jeu. Et ont surtout un gros mental, ce qui leur permet de réaliser un très bon début en Challenge Cup. La compétition continuera avec la double confrontation contre les London Irish, mais pas avant un petit détour à Pau, en championnat. Mais après la grosse débauche d'énergie lors des deux derniers matchs, les joueurs du RCT ne seront probablement pas capables de s'imposer à l'extérieur...

samedi 16 novembre 2019

Bayonne - RCT, 13-20 (v.der Merwe x2, Savea, Etrillard)

L'avant-match


La Coupe d'Europe est de retour et même si c'est la petite, elle est chère aux Toulonnais, qui n'ont pas caché leurs intentions. Mais il faut que leurs discours soient accompagnés des résultats, ce qui n'est pas évident vu le XV aligné par Patrice Collazo. Des nombreux titulaires déclarés blessés juste avant le match, des joueurs alignés à un poste inhabituel, des titulaires sur le banc... Bref, ça sent fort le turnover côté RCT, qui enregistre quand-même la première apparition en rouge et noir de Baptiste Serin...

Le match...


... s'est déroulé dans des conditions très difficile et le jeu en a pâti. Il y a eu très peu de longues actions, mais il y a eu des glissades, des coups de pieds et des en-avants. Les Toulonnais se sont surtout illustrés par leurs lancers en touche, trop souvent volés (1e, 6e, 12e, 12e, 18e, 30e). Impossible de développer du jeu dans ces conditions et comme ils se sont mis à la faute sur deux mauls adverses, ils étaient menés 6-0 après une demi-heure de jeu... Une fois les touches réglées, par contre, la puissance des joueurs du RCT a enfin parlé. Et dans les 5 dernières minutes de la mi-temps, par deux fois, ils ont fait le choix de jouer des pénalités en touche et marquer des essais suite à des mauls très solides.

La deuxième période n'a pas bien commencé pour les Toulonnais, qui ont encaissé un essai à la 45e, Mais peu avant l'heure de jeu, le RCT a enfin marqué un essai après plus d'un temps de jeu, profitant de leur supériorité numérique (voire ci-dessous). S'ils avaient bien tenu tête physiquement jusqu'à là, les Bayonnais ont eu de plus en plus de mal en fin de match, subissant les impacts adverses. Et à la 72e, une succession de trois touche-maul-pénalité a amené le 4e essai du RCT, synonyme de bonus offensif et portant le score à 20-13. Mais comme la réussite au pied a été nulle (0 sur 5, 4 transformations et une pénalité ratées), les Toulonnais ont connu une frayeur en toute fin de match, heureusement sans conséquence au tableau d'affichage.

L'action


On joue la 58e minute et le RCT se trouve en supériorité numérique, avec un lancers à suivre dans les 40 mètres adverses :


Rebbadj (6) capte le lancer d'Etrillard (2), l'alignement est complet et les Toulonnais forment un maul. Qui avance...


... une bonne quinzaine de mètres avant que Serin (9) sorte le ballon. Les trois-quarts sont au large, mais d'abord il y a un point de fixation avec Lakafia (7) et Alainu'uese (5). Mais ensuite le demi d'ouverture est trouvé :


Carbonel étant sorti (protocole commotion), c'est Smaïli qui passe en 10. Hériteau (15) joue arrière, mais sur cette attaque, c'est Dachary (13) qui prend ce poste. Smaïli joue au pied pour Savea (11) qui arrive lancé sur son aile et qui n'est plaqué que sur la ligne de 5 mètres :


Un maul qui avance sur 15m, un jeu ouvert rapidement à l'extérieur, la défense adverse a du mal à se replacer. Et les Toulonnais font des grands signes pour aller vite de l'autre côté. Mais ce ne sont que des avants, alors Serin (9) joue avec les plus près, Gigashvili (1) et Alainu'uese (5) pour un autre point de fixation...


... et ensuite il choisit le fermé. Où Savea (11) applatit en coin, pour le troisième essai toulonnais, parti d'un maul, comme les autres.

La suite


Compte tenu des conditions météo, ce n'était pas un match pour envoyer du jeu. La puissance toulonnaise a parlé (trois essais inscrits avec des ballons portés), le match a été bien préparé tactiquement, même si les lancers ratés lors de la premières demi-heure et les transformations ratées auraient pu coûter cher. Ce sont des détails importants et qui pourront faire une différence la semaine prochaine, lors de la réception des Scarlets, le principal adversaire dans cette poule de Challenge Cup.