vendredi 22 décembre 2023

ASSE - Bastia, 3-2 (Chambost x2, Cafaro)

Qu'est-ce qui a changé ?


Chapo


Contre Bastia - sortir du pressing adverse

Les Bastiais avaient un plan de jeu très clair, basé sur un pressing haut. Leurs trois milieux étaient en marquage individuel du trio Tardieu - Bouchouari - Moueffek et leurs deux attaquants avaient comme mission d'empêcher les défenseurs stéphanois de jouer vers l'avant :


Et de manière systématique, dès que le ballon arrivait à Batubinsika, un adversaire déclenchait un pressing sur lui. Dans cet exemple en début de match, c'est le milieu au marquage de Tardieu qui le fait...


... et continue son effort, car le défenseur stéphanois joue en arrière avec Larsonneur :


Le Bastiais arrive même à contrer le dégagement du gardien, mais heureusement le ballon arrive dans les pieds de Petrot, qui dégage le danger.

Il a fallait avoir une bonne maîtrise technique et faire les bons appels pour se défaire de ce pressing, ce que les Verts ont réussi assez vite, dès la 5e minute :


Même disposition tactique, marquage individuel au milieu, deux avant-centres prêts à bloquer les passes ou à déclencher un pressing quand Batubinsika reçoit le ballon de Larsonneur :


Le défenseur stéphanois écarte avec Petrot, à qui on ferme très vite les options - chose assez simple quand les milieux ne sont pas disponibles :


Le jeu repasse donc par Larsonneur, mais une chose importante a changé : suite à sa course entre Batubinsika et Petrot, l'avant-centre adverse est maintenant loin des défenseurs :


Les milieux sont toujours pris en marquage individuel, mais Batubinsika peut monter balle au pied et en même temps Sissoko décroche, offrant une solution de passe :


Il est bien vu par Tardieu, qui montre à son défenseur où il faut jouer. Sissoko est trouvé et il remet à Tardieu - libre car son adversaire direct était sorti bloquer l'avancement du défenseur. Et la passe en profondeur en première intention vers Cafaro est parfaite, le centre de l'ailier stéphanois étant repris de la tête par Chambost, venu du couloir opposé. Les Verts se sont défaits du pressing adverse et ont fait preuve de réalisme.


Conclusions


Même système, (presque les) mêmes joueurs, et pourtant des matchs différents. Non seulement pour ces deux rencontres, mais aussi par rapport aux derniers mois. Le nouveau staff semble bien lire le plan de jeu adverse et proposer des solutions pour le contrer, sans chercher à tout prix d'imposer le jeu, d'avoir la maîtrise totale sur le match. Et c'est plutôt bien adapté au groupe à sa disposition qui ne semble pas (encore) capable de dominer son adversaire. Car il y a une constante dans le jeu stéphanois, peu importe l'entraîneur : une friabilité mentale impressionnante, les joueurs semblant perdre toutes leurs capacités dans les temps faibles. 


dimanche 17 décembre 2023

Bordeaux - ASSE, 0-0

Un nouveau visage ?


Pas de révolution tactique pour les Verts de Dall'oglio, mais la série de 5 défaites consécutives a été interrompue par le nul obtenu à Bordeaux et la victoire contre Bastia... 

Pour ses deux premiers matchs - les derniers avant la trêve, le nouveau staff stéphanois a convoqué quasiment le même groupe de joueurs que son prédécesseur (Bladi faisant son apparition car Bentayg est toujours blessé) et a aligné le même système en 4-1-4-1 :


Si à Bordeaux Monconduit a pris la place de sentinelle, car Tardieu était suspendu, ce dernier a été titularisé à ce poste 3 jours plus tard, contre Bastia :

Il n'y a pas eu d'autres changements dans le 11 de départ habituel. Par contre, il y a eu des inversions de joueurs - Briançon et Batubinsika en défense centrale, le premier jouant à droite, pas à gauche comme avant. Et surtout sur les ailes, Dall'oglio semblant préférer les faux-pieds, avec le gaucher Chambost à l'aile droite et le droitier Cafaro à l'aile gauche. D'ailleurs, à chaque fois qu'il est entré en 2MT, le gaucher Diarra a pris le couloir droit...

Les changements effectués en 2MT ont été du poste pour poste, avec Diarra, gaucher, prenant le couloir droit :

Même système, même joueurs, mais ça ne veut pas dire que l'approche tactique a été identique pour ces deux matchs, ni forcément la même que pendant la période Batllès. Le nouveau staff stéphanois a plutôt préféré s'adapter à l'adversaire et déjouer son plan de jeu

A Bordeaux - fermer l'axe

L'objectif était clairement de ne pas prendre de but et ramener au moins un point de Bordeaux, histoire de casser la série des défaites. Et le nouveau entraîneur stéphanois a expliqué la solution pour bloquer le jeu adverse : "c'était pour fermer par l'axe car on a pu observer que Bordeaux l'utilisait beaucoup. Ça a exposé davantage nos couloirs et permis à Bordeaux de centrer mais on a pu les contenir loin du but".

Par exemple, après un quart d'heure de jeu, lors d'une possession bordelaise, on voit bien le positionnement de Cafaro et Chambost, qui resserrent vers l'axe, bas :


Les ailiers adverses jouent à l'intérieur aussi, ce sont les latéraux qui mangent la craie. Ils peuvent donc être trouvés assez facilement - les exemples n'en manquent pas. Mais c'était assumé et la défense prête à gérer ces situations :


Quand le latéral gauche bordelais est lancé dans le couloir, Appiah, au marquage de l'ailier, sort pour bloquer l'avancée, pendant que Briançon coulisse pour couvrir. Même pas une minute plus tard, la même situation se présente...


... avec ce latéral adverse libre dans le couloir. Ce n'est pas un oubli, Chambost tourne la tête pour prendre l'information, mais reste bien dans l'axe. C'est bien vu, car c'est par là que Bordeaux cherche à passer :


L'ailier décroche, Monconduit - sentinelle - couvre. Bouchouari sort sur le défenseur qui a le ballon et c'est Chambost qui prend le milieu axial. Les Verts bloquent l'axe et finalement les Bordelais passent par le côté...


... mais il n'y a pas de décalage créé. Le ballon revient donc vers la défense pour un changement de côté. A l'opposé, la situation est similaire :


Petrot au marquage de l'ailier, très axial, Cafaro et Moueffek des milieux axiaux, pendant que le latéral droit adverse est seul dans le couloir. Il est trouvé...


... et peut monter un peu avant de centrer, sans danger. Les Verts ont appliqué à la lettre la tactique conçue par leur nouveau staff et ça a payé, même si Larsonneur a du s'employer à plusieurs reprises pour garder sa cage inviolée.


dimanche 10 décembre 2023

ASSE - Nîmes, 0-1

Dynamiser le groupe


Une nouvelle désillusion pour les supporters des Verts, qui s'inclinent à nouveau dans le Chaudron, après avoir rien proposé en terme d'animation offensive...

La pauvre prestation des Stéphanois en Coupe contre Nîmes a une explication très simple, le choix du nouveau / intérimaire staff stéphanois étant de laisser quasiment tous les cadres au repos. Quant à l''explication cet abandon d'une compétition officielle, elle a été fournie par Laurent Huard : "Depuis mercredi, on a l’objectif de dynamiser notre groupe (...) il y a des alertes, des joueurs qui étaient dans le rouge et qui avaient besoin de récupérer". Bref, en plus de Larsonneur, seulement deux titulaires habituels étaient présents au coup d'envoi...


... avec en plus une légère innovation tactique, Bouchouari étant placé en "10", devant une paire de milieux axiaux formée par Fomba et Amougou. La défense à 4 a été maintenue, mais sans aucun des titulaires habituels (aucun sur la feuille de match), formée donc par Nokoué - Owusu - Nadé - Bladi, l'avant-dernier faisant donc office de "cadre". Cissé et Dieye sur les ailes et Othman en avant-centre, pour compléter ce 11 stéphanois façon "équipe réserve qui joue en N3".

Ce 4-2-3-1 / 4-4-2 a été maintenu tout le match, avec les entrées des joueurs de plus en plus expérimentés (en même temps, tous les jeunes étaient titulaires). D'abord une nouvelle innovation tactique...


... Rivera étant aligné en avant-centre. Pendant que son poste habituel, à l'aile gauche, a été occupé par Chambost. Pendant qu'à son poste habituel à lui, en "10", on trouvait toujours Bouchouari. Et comme les Verts ne se montraient toujours pas dangereux, des nouveaux joueurs sont entrés sur la pelouse :


Moueffek a remplacé Amougou dans l'axe et Cafaro est entré en milieu excentré, permettant à Chambost de retrouver son poste en soutien de l'avant-centre, Bouchouari étant sorti. Finalement, un avant-centre confirmé est enfin entré pour un gros dernier quart d'heure :


Un 4-2-3-1 avec Charbonnier en pointe, trois offensifs derrière lui Cafaro - Chambost - Rivera, deux milieux axiaux Fomba et Moueffek... à part la défense, les Stéphanois alignaient enfin des joueurs habituels de la Ligue 2 - qui ont le niveau pour jouer le haut ou le bas de ce championnat, c'est un autre débat...


Conclusions


Le but n'était pas de se qualifier en Coupe de France - pas une priorité pour ce club, ni forcément de donner de la confiance aux jeunes - il faut mieux les encadrer pour cela. Le but était de permettre à certains cadres de respirer, de se vider la tête - on pourra juger les résultats lors des deux derniers matchs avant Noël. Pas de bol d'air frais pour les supporters, en revanche, qui eux doivent subir les choix de la direction et assister, semaine après semaine, à la chute lente et inexorable de leur club. Et si ce match de Coupe a été utilisé pour dynamiser le groupe, il faut espérer qu'il n'a pas dynamité ce qui restait de la relation entre la direction (sportive) et les supporters...

mercredi 6 décembre 2023

ASSE - Guingamp, 1-3 (Moueffek)

La der' de Batlles


La cinquième défaite consécutive en championnat, la troisième à domicile, a été fatale à Laurent Batlles. Qui a pourtant tout essayé tactiquement avec les joueurs à sa disposition. Pour la réception de Guingamp, il a positionné Moueffek en "10", en soutien de Charbonnier :


Un dispositif tactique qui n'a pas révolutionné le jeu offensif stéphanois, toujours très pauvre. Une grosse possession dans la première demi-heure, des joueurs liquéfiés par la suite, l'adversaire qui passe devant au score et les Verts qui ne produisent plus rien en 2MT, avec des joueurs perdus sur le terrain. Les changements effectués en deuxième période n'ont rien apporté, les remplaçants non plus :


A part la défense, seulement Charbonnier a été maintenu jusqu'à la fin du match, dans un rôle de 9 1/2, En soutien de Sissoko, mais les deux attaquants n'ont jamais réussi à produire quelque chose ensemble...

Défaite amère, mais logique. A voir si les joueurs changeront quelque chose suite à "l'électrochoc" que la direction a voulu obtenir en virant l'entraîneur...

dimanche 3 décembre 2023

Amiens - ASSE, 1-0

On aime les séries


Après avoir enchaîné dix matchs sans défaite, les Verts sont actuellement dans une spirale négative, en s'inclinant pour la quatrième fois consécutive en championnat, sur la pelouse d'Amiens...

Pour ce match, le staff stéphanois est revenu au 4-3-3 qui a bien fonctionné en septembre et octobre, avec quasiment la même équipe qui s'était imposée à Laval six semaines plus tôt :


Un triangle pointe basse au milieu, le retour de Batubinsika en défense et Chambost aligné à l'aile gauche, Diarra étant toujours blessé. Mais les Verts ont abandonné la défense à 4 après une heure de jeu, quand Charbonnier est entré pour être associé à Sissoko à la pointe d'un 3-1-4-2 :


C'est Petrot qui s'est retrouvé piston gauche, un poste pas vraiment fait pour lui. Il a été remplacé 7 minutes avant la fin par Rivera, en ce moment les Stéphanois jouaient en 3-4-1-2, avec Cissé en position de 10 :


Défense à 4 ou à 3, milieu pointe basse ou haute, il n'y a eu aucune différence dans le jeu des Verts, qui se sont montrés complètement inoffensifs en 2MT, ne se créant quasiment aucune occasion et n'arrivant que rarement à toucher les deux avant-centres...

On ne détaillera pas le manque d'animation offensive dans cette analyse - on se focalisera plutôt sur une caractéristique du jeu stéphanois, la sortie du pressing adverse. Plusieurs exemples lors de la défaite précédente contre Pau montraient la maîtrise technique des Verts dans ce type de situation. En voici un autre à Amiens, après une heure de jeu :


Les Stéphanois sont en place, en 4-5-1, lors d'une attaque adverse. Le centre dans la surface...


... est dégagé de la tête par Batubinsika, et Moueffek récupère le ballon. Il joue immédiatement avec Bouchouari plus haut, mais le milieu stéphanois n'oriente pas le jeu vers l'avant. Il garde le ballon...


... malgré 5 adversaires qui l'entourent. Il finit par écarter, avec Appiah, et le ballon arrive à droite, à Cafaro. A l'opposé, Tardieu est complètement démarqué et appelle le ballon, tout en tournant la tête vers Chambost, plus bas que lui, en lui faisant signe de monter. Car, en effet, le jeu est de ce côté : 


Cafaro revient en arrière, écarte vers Briançon et Petrot, une passe un peu entre les deux. Le ballon n'est pas perdu...


... et Briançon lance Tardieu à gauche. Il y avait 7 Amiénois dans les 30m stéphanois, il y a donc de la place et le milieu stéphanois peut remonter le terrain...


... avant de lancer en profondeur Sissoko, qui joue avec Chambost dans le couloir gauche. Comme il n'y a pas des coéquipiers dans la surface, l'ailier gauche joue en retrait avec Moueffek :


Il ne tire pas, mais entre en dribblant dans la surface, où il sert à nouveau Chambost, qui peut centrer cette-fois-ci, car Sissoko s'était replacé : 


Malheureusement, le centre est repoussé par un défenseur. Comme à leur habitude, grâce à leur maîtrise technique, les Verts ont déjoué le pressing adverse et sont sortis proprement de leur moitié pour profiter du déséquilibre adverse... en première période. Car ça n'a plus été le cas après la pause - voici un exemple 10 minutes après le retour des vestiaires : 


Les Amiénois attaquent, à gauche, où l'ailier repique dans l'axe, suivi par Appiah. Les Verts sont en place, la sentinelle Tardieu suit un appel dans la surface, il n'y a que Bouchouari qui se trouve un peu trop haut. 


Les Picards reviennent vers la gauche et essayent de combiner, mais Appiah lit bien la passe et intercepte. Il essaie de combiner avec Cafaro, le ballon est un peu cafouillé, mais il lui revient :


Appiah joue avec Tardieu, qui remet en arrière à Batubinsika... qui dégage directement sur un adversaire, dans l'axe ! Les Amiénois profitent de cette récupération haute et entrent dans la surface :


Heureusement, Briançon coupe bien le centre et dégage en touche. La remise en jeu est effectuée presque 30 secondes plus tard...


... et Bouchouari suit bien son adversaire, surgit de derrière lui, et intercepte le ballon... pour le dégager directement sur un adversaire ! Une nouvelle perte de balle, les Picards essayent d'en profiter :


Le jeu à trois est facilité par le fait qu'il n'y a que Tardieu et Moueffek qui défendent dans cette zone, Appiah, Cafaro et surtout Bouchouari étant plus bas...


... avant de remonter tous les trois, laissant complètement libre un adversaire. Heureusement, Appiah intercepte la passe qui le recherchait...


... mais rate sa relance, sa passe à destination de Moueffek étant facilement interceptée. Les Amiénois écartent le jeu à gauche et l'action se finit avec Briançon qui coupe le centre dans la surface. Une action où les Verts ont essayé à trois reprises de sortir proprement du pressing adverse, sans succès.


Conclusions


Certes, ça fait mal au moral d'encaisser un but juste avant la pause, après une première période dominée, sur la seule occasion adverse du match. Mais ça ne peut pas être la seule explication du visage affiché par les protégés de Laurent Batlles en deuxième période. Il n'y avait plus la même maîtrise qu'avant, plus la même fluidité dans les passes. Et avec en plus des changements de système et une paire d'attaquants pas du tout complémentaires, les Verts ne se sont pas montrés capables d'égaliser. Pour résumer : ils n'ont pas marqué lors de leur domination en 1MT et ils ont été inoffensifs en 2MT - un scénario de match désormais habituel...