samedi 31 décembre 2022

ASSE - Caen, 1-1 (Charbonnier)

On a fini de creuser ?


Même si les Verts sont toujours derniers de la Ligue 2, même s'ils n'ont pris qu'un point sur six depuis la reprise, cette égalisation dans le temps additionnel est un signe d'espoir...

Ces joueurs ont été alignés pour les deux derniers matchs de l'année, mais quatre titulaires lors du match à Annecy ne l'étaient plus contre Caen. Dreyer, Namri et Pintor, assez faibles lors du premier match, ont été écartés au détriment de Fall (première apparition), Bakayoko (en latéral droit) et Cafaro (retour de blessure). Quant à l'avant-centre, Wadji a été titulaire à Annecy, Charbonnier étant probablement trop juste pour ce match, mais prêt pour le deuxième :


La sortie sur blessure de Briançon dès le premier quart d'heure de jeu a un peu contrarié les plans stéphanois, mais la charnière Sow - Nadé a réussi sa mission pour la suite.

La ressemblance tactique entre les deux matchs ne s'est pas arrêté au système de départ et 11 titulaire. Dans les deux cas, les Verts sont passés en 4-4-2 pour la dernière demi-heure de jeu, étant en obligation de marquer. Charbonnier a été associé en pointe à Wadji (à Annecy) ou à Krasso (contre Caen), Lobry - Bouchouari formant la paire au milieu (les deux matchs) :




Contre Caen, après une demi-heure de jeu, Moueffek reçoit le ballon de Fall et le jeu est envoyé à droite :


Le ballon circule entre Bakayoko, Bouchouari et Moueffek et retour, les Verts insistent sur ce côté, mais il n'y a pas de décalage :


Le décalage se trouve à l'opposé, car Caen joue en 5-3-2 et le latéral est au marquage de Cafaro, le milieu droit au marquage de Lobry, laissant donc Petrot tout seul.


Le ballon est donc envoyé à la défense et via Sow et Nadé il arrive jusqu'au latéral gauche stéphanois :


L'adversaire de Lobry le quitte pour bloquer la progression de Petrot et les Verts savent profiter :


Petrot trouve Lobry, qui fixe un défenseur central, pendant que Cafaro décroche suivi par son adversaire direct. Les passes sont précises...


... et les Normands sont éliminés dans ce 3-contre-3, Petrot étant lancé en profondeur par Cafaro.


Son centre en retrait trouve un coéquipier au point de penalty, Chambost, mais le tir est dévié en corner par un défenseur.



Conclusions


Les protégés de Batlles proposent du jeu, il y a de la technique, même si de très nombreuses approximations gâchent souvent la fin des actions. Ils savent quoi faire du ballon, ils savent comment déséquilibrer le bloc adverse. Leur position au classement est due à d'autres facteurs, notamment à des erreurs individuelles, à un manque d'efficacité criant dans les deux surfaces. Mais si les résultats ne sont pas (encore) là, l'état d'esprit l'est. Malgré les conditions climatiques et le terrain pourri à Annecy, malgré l'absence de soutien du public à domicile, les Verts se sont battus. Ils n'ont pas baissé les bras et ils ont été récompensés par ce but égalisateur symbolique. Si la nouvelle année démarre avec quelques (vrais) renforts et deux-trois résultats positifs, la marche en avant peut être enclenchée...

Annecy - ASSE, 2-1 (Petrot)

On creuse toujours


La longue trêve internationale finie, les Stéphanois ont retrouvé les terrains de Ligue 2. Et le staff stéphanois a choisi d'évoluer dans un système classique, basé sur une défense à quatre, un 4-3-3 / 4-1-4-1 :



Une charnière centrale formée par Briançon et Nadé, Giraudon étant suspendu et Petrot aligné en latéral gauche. Un trio au milieu Moueffek - Lobry - Bouchouari, avec le premier en sentinelle, Monconduit étant toujours blessé. Chambost, le meneur de jeu de Batlles, a été excentré à droite.


Fidèles à leurs habitudes, les protégés de Laurent Batlles ont essayé de construire, de proposer des séquences intéressantes parfois. Voici deux exemples, un de chaque match. 

A Annecy à la 6e minute, Briançon donne le ballon à Moueffek, qui joue verticalement vers Bouchouari :


Il joue avec Chambost à droite, Namri dédouble pour offrir une solution en profondeur, mais le ballon est renvoyé en arrière, à Briançon :



Sous le pressing adverse, la charnière stéphanois recule et le ballon arrive à Dreyer...



... qui réussit sa passe au pied à destination de Petrot, à gauche :



Il trouve Lobry dans l'axe et Wadji lui propose un point d'appui. Cet échange de passes verticales resserre le bloc adverse de ce côté...



... et libère complètement Chambost à l'opposé, où il est trouvé par Lobry :




Namri fait de nouveau un appel en profondeur dans le couloir, il est trouvé par son coéquipier...



... mais son centre en retrait ne trouve personne au point de penalty, malgré 5 de ses coéquipiers dans la surface.

dimanche 13 novembre 2022

ASSE - Rodez, 0-2

Je crois que nous avons touché le fond


Après 15 journées disputées, les Verts se retrouvent derniers du championnat et le directeur général s'est joint à son entraîneur après la nouvelle défaite, pour analyser franchement la situation du club 

Lors du dernier match à domicile en championnat, contre Paris FC, le staff stéphanois avait décidé de ne plus aligner la défense à 3 habituelle, en espérant qu'avec 4 défenseurs il y aura plus de stabilité défensive. Résultat : défaite 2-0 dans le Chaudron. Et pour le dernier match avant la longue trêve internationale, la réutilisation d'une défense à 4 a donné le même résultat :


Les Verts ont commencé le match en 4-3-3 avec Namri et Petrot en latéraux et Wadji et Cafaro en ailiers. Mais ils ont fini le match avec une défense à 3, lors des 20 dernières minutes, après l'expulsion de Giraudon :


Un 3-4-2 avec Pintor et Saban les seuls joueurs de couloir. On peut débattre longtemps sur les avantages et inconvénients de jouer à 3 ou à 4 derrière. Mais il n'y a pas de vérité absolue, car le style de jeu de l'adversaire entre en compte aussi. Et surtout, par dessus tout autre chose, qui sont les joueurs qui l'animent et ce qu'ils font du système change complètement la physionomie du match. 


Prenons un exemple en début de match, avec une relance adverse où on observe que les 3 milieux stéphanois - Mouton, Bouchouari et Lobry sont en marquage individuel au centre du terrain :


Jeu long ruthénois, repoussé initialement de la tête par Namri, avant que le ballon soit disputé entre plusieurs joueurs sur le côté :


Il n'y a pas de déséquilibre créé, mais la défense stéphanoise coulisse vers la droite, pendant que Cafaro, l'ailier gauche, reste très haut. Ce qui laisse un boulevard dans le couloir :


Le piston droit adverse est lancé, mais il tergiverse et finalement Petrot arrive à dégager de la surface. Un balon long, rendu à l'adversaire, et l'attaque continue :


Aucun Ruthénois n'est gêné par les Stéphanois, le ballon circule facilement est il est envoyé du côté opposé. Tous les Verts sont en place...


... enfin, presque tous. Wadji bloque le défenseur qui a le ballon. Au milieu, Bouchouari est au contact de son adversaire direct. Namri, lui, il est très loin du piston adverse, qui est recherché par une proposition de une-deux. Et les Stéphanois font n'importe quoi :


Wadji, Namri et Bouchouari se font tous les trois aspiré par le ballon et se mettent dans la zone du piston ruthénois. Le dernier a complètement abandonné son adversaire direct, qui propose une solution (Lobry vient de trop loin pour compenser et le gêner). Et surtout, aucun stéphanois ne suit l'appel en profondeur (le une-deux) du défenseur.


Un jeu à trois basique dans le couloir qui a dépassé les Stephanois. Giraudon est donc obligé de couvrir, ce qui laisse ses coéquipiers en sous-nombre dans la surface. Le centre au deuxième poteau est très bon, heureusement pour les Verts, la reprise passe à côté du cadre. 


L'analyse tactique s'arrête ici, car le problème actuel de l'ASSE n'est pas tactique. Certes, le staff tâtonne, essaie de nombreuses approches, des systèmes variés, des joueurs différents ou dans des rôles qui changent. Peut-être même trop de changements d'un match à l'autre - mais en même temps c'est concevable, car il n'a pas trouvé un truc qui marche bien.

Mais peu importe le système, il ne donnera pas des résultats. Le problème vient de la tête. Pour le terrain, c'est un travail sur le mental des joueurs qui est nécessaire. Certains sont liquéfiés de peur, d'autres ne sont pas réellement motivés, déjà pour faire le minimum, suivre les consignes tactiques. Ou se révolter, avoir la haine de la défaite, surtout à domicile. Pour le club, là aussi le problème vient de la tête. Et pas de la direction sportive ou générale, les prochains fusibles à faire sauter, avec ou après l'entraîneur. Et tant que la source du problème est toujours là, les changements de système, de joueur, d'entraîneur ou de projet ne feront aucune différence - au mieux c'est juste pour retarder l'échéance. Car non, on n'a pas encore touché le fond...

mardi 8 novembre 2022

Metz - ASSE, 3-2 (Wadji, Nadé)

On ne doit pas avoir peur


Après une nouvelle défaite de ses protégés, l'entraîneur des Verts a insisté sur l'état d'esprit qu'ils devraient avoir sur le terrain, un élément qui leur a fait défaut sur la pelouse de Metz

Concernant le système tactique utilisé, le staff stéphanois a été dans une certaine continuité par rapport aux deux derniers matchs, la victoire à Amiens et le match de Coupe contre Rodez, dont voici une capture d'écran :

Toujours une défense à trois, avec Bakayoko à la place de Briançon, blessé. Toujours seulement deux joueurs de couloir, avec Namri maintenu à droite et Maçon prenant la place de Pintor à gauche. Toujours trois milieux axiaux, en pointe basse - Bouchouari, de retour de suspension, remplaçant dans le rôle de sentinelle Monconduit. Ce qui laisse encore deux places à prendre dans le 11 de départ, une pour Wadji et... c'est pour la dernière que les choses commencent à être différentes :


Krasso étant de retour de suspension, il a pris cette dernière place restante. Et comme Chambost doit rester titulaire, il descend d'un cran, en milieu relayeur. Les Verts se sont donc retrouvés avec un milieu à trois technique, mais pas enclin à mettre de l'impact pour arrêter les vagues adverses. Mais leur problème principal est venu des côtés, car en 5-3-2 ils se sont retrouvés contre une équipe jouant à deux joueurs par couloir, en 4-3-3. Sur la capture précédente on voit comment les deux ailiers messins sont pris par les deux pistons stéphanois - mais qui doit suivre les montées des latéraux ?

Krasso et Wadji, les deux attaquants ? Ils ne faisaient pas d'efforts défensifs, ne s'excentrant pas pour défendre. Chambost et Lobry, les deux relayeurs ? Si le deuxième a parfois bloqué le couloir gauche, le premier n'a pas fait la même chose à droite. Maçon et Namri, les deux pistons ? En effet, ils sortaient parfois sur le latéral adverse et le défenseur axial le plus proche prenait l'ailier, car il n'y avait pas besoin de trois défenseurs pour un seul avant-centre messin. Mais si cette compensation a marché à gauche, ça a été beaucoup plus difficile à droite. 


Tactique pas adaptée à l'adversaire ou manque d'implication de certains joueurs ? Si dans sa conférence de presse d'après match Batlles insinue que c'est la deuxième cause, pour y remédier pendant le match son approche a été d'abord tactique. Dès l'égalisation de Wadji, il a demandé à Chambost et Krasso de se placer différemment :


Les Verts ont évolué en 5-2-3, avec donc deux offensifs excentrés censés suivre les latéraux adverses. Le problème ? Le manque de rigueur défensive de ces deux joueurs, Krasso à droite et Chambost à gauche. Du coup, les problèmes dans le couloir de Namri ont continué et Metz a logiquement repris l'avantage avant la pause. 

C'est seulement après la pause que les Stéphanois ont retrouvé réellement deux joueurs par couloir, quand ils sont passés en 4-4-2 / 4-2-4, Bakayoko sortant de la défense et Saban entrant à l'aile :


Un bloc équipe plus équilibré et des Verts qui ont su se montrer dangereux, mais pas réalistes, avant d'encaisser quand-même un troisième but. Marqué, comme un symbole, par le latéral gauche messin, qui a profité du fait que Chambost n'est pas un joueur de couloir, surtout d'un point de vue défensif.


Ce système a été ensuite maintenu pour le reste du match, les autres changements visant des joueurs cuits (Namri, remplacé par Nadé dans l'axe, Petrot passant latéral gauche et Maçon basculant à droite), pas si impliqués (Chambost - poste pour poste par Cafaro, bien plus présent) ou en danger de prendre un deuxième jaune pour des gestes de frustration (Maçon - poste pour poste par Silva).



Conclusions


La tactique ne fait pas tout et si les joueurs ne sont pas assez concernés ou n'ont tout simplement pas le niveau, évoluer dans un système ou un autre ne fera aucune différence. Il ne reste plus qu'un match avant la longue trêve internationale et c'est un match très important, avec une victoire absolument obligatoire. Le staff stéphanois n'a plus d'autre choix, les joueurs alignés doivent être ceux vraiment impliqués, avec le bon état d'esprit. Dans un système adapté à eux, pas à des postes qui ne leurs correspondent pas, juste pour réussir à tous les mettre sur le terrain. Et si le message pour eux est qu'ils doivent jouer libérés et ne pas avoir peur sur le terrain, ce n'est pas la même chose pour les supporters et la direction du club. Car après 14 journées disputées, les Verts restent toujours dans le bas du classement de la Ligue 2... 

dimanche 30 octobre 2022

ASSE - Rodez, 0-0 (3-4 t.a.b)

Rien de neuf


Entrée en lice des Verts en Coupe de France - à domicile, contre une autre équipe de Ligue 2, Rodez. Le staff a fait le choix de la continuité, même 11 de départ et même système à base de 3 centraux et 4 milieux en losange :


Et même difficultés à se montrer dangereux, à transformer la possession au milieu du terrain dans des vraies occasions dans les 20 derniers mètres. Résultat ? Clean sheet, mais pas de but marqué et élimination ensuite aux tira au but.

dimanche 23 octobre 2022

Amiens - ASSE, 0-1 (Wadji)

Souriants


Tout comme leur entraîneur, les Verts ont le sourire après leur première victoire à l'extérieur de la saison, sur la pelouse d'Amiens

L'analyse de Laurent Batlles après le match est simple, ses protégés avaient répondu présent en ayant mis les ingrédients nécessaires : "vu le début de saison et qu’on n’avait pas encore gagné à l’extérieur et le jeu produit, oui je suis souriant. J’ai vu beaucoup d’envie, d’abnégation (...) il y a eu de la cohérence, de la sérénité. J’avais demandé d’avoir de la force mentale, il fallait tendre vers le positif et pas dans le doute".

Pour obtenir ce résultat, le staff stéphanois a décidé de revenir aux bases : un système à 3 derrière et 4 milieux axiaux capables de garder le ballon. Un 3-4-3 losange, aussi visible sous la forme d'un 3-3-3-1 :


L'habituelle défense titulaire (Briançon - Giraudon - Petrot), le seul avant-centre confirmé disponible (Wadji), la sentinelle habituelle (Monconduit) avec devant elle trois milieux Lobry - Chambost - Mouton. La vraie surprise est venue de la titularisation du jeune Namri dans le couloir droit, Maçon et Palencia n'étant pas convoqués. En face, un système un 3-5-2 - si la défense amiénoise a été trop souvent en surnombre par rapport au seul Wadji, si les deux attaquants n'ont pas su empêcher la construction stéphanoise, c'est surtout au milieu que la bataille à été perdue par les Picards. Voici deux exemples.


Le premier commence quelques minutes avant la pause, avec une relance de Dreyer. Sur cette image on voit bien quels sont les Verts responsable de la construction :


Les 3 défenseurs et Monconduit, les autres ne sont même pas visibles. Mais ils n'ont pas besoin, car le ballon leur parvient après deux passes verticales qui déjouent complètement la faible tentative de pressing haut adverse :


Chambost reçoit le ballon dans le rond central et montre ensuite son envie, profitant en même temps du fait que le bloc amiénois n'est pas en place :


Une-deux avec Mouton pour éliminer un milieu, puis un autre une-deux avec Namri dans le couloir droit. Le meneur de jeu stéphanois n'est pas le seul à faire des appels, il est suivi par Mouton...


... à qui il donne le ballon aux abords de la surface. Malheureusement, le centre au deuxième poteau dans la course de Pintor est repoussé par la défense, le piston gauche stéphanois étant de toute façon signalé hors jeu.


Un deuxième exemple quelques minutes après la pause commence avec un ballon qui circule de gauche à droite dans la défense, jusqu'à Briançon :


Sur cette image on voit bien les 4 milieux stéphanois, quasiment tous à la même hauteur - leurs déplacements respectifs seront la clef de cette attaque. En attendant, le ballon est passé entre Briançon et Namri à droite...


... avant d'être envoyé à gauche, jusqu'à Petrot. On observe déjà que Lobry s'est placé en soutien de Wadji, haut, pendant que le bloc adverse en 5-3-2 est bien en place. Petrot joue avec Giraudon...


... qui s'appuie sur Monconduit, décroché pour lui offrir une solution, avant d'envoyer le jeu à droite, où Mouton s'était écarté.


Les trois milieux adverses doivent donc coulisser vers ce côté, ils doivent couvrir toute la largeur du terrain, car les pistons sont pris avec leurs adversaires directs. Les 4 milieux stéphanois sont donc en surnombre et combinent bien. Lobry fait un appel entre les lignes, il reçoit le ballon, revient en arrière...


... et Mouton prend sa place entre les lignes. Mais le jeu n'est pas là, dans un petit périmètre, les Verts profitent de la largeur et le ballon est envoyé à Chambost, à l'opposé - les 3 milieux amiénois ont été contournés :


Chambost se retrouve donc face au jeu, avec devant lui une défense à 5 qui coulisse en laissant des espaces entre les joueurs. C'est par là qu'il cherche l'appel de Pintor en profondeur et ce dernier se fait bousculer dans la surface. Penalty transformé par Wadji - seul tir cadré du match pour les Verts, suffisant pour s'imposer.


Conclusions


Les Stéphanois n'ont pas été largement plus dangereux que leurs adversaires, loin de là. Mais ils n'ont pas concédé beaucoup d'occasions non plus, et ce clean sheet doit les rassurer. Si la réussite a pour une fois basculé du côté des Verts, il faut aussi souligner qu'ils ont mis les ingrédients nécessaires. Beaucoup de sérieux, de concentration, et une maîtrise technique et tactique qui leur a permis de garder le ballon et faire courir l'adversaire. Et si cette maîtrise au milieu, cette possession, ne s'est pas souvent transformée en occasions franches, elle a empêché les Picards de s'en procurer à leur tour. Amenant ainsi une certaine sérénité, qui manquait cruellement au groupe depuis quelques semaines...

dimanche 16 octobre 2022

ASSE - Paris FC, 0-2

Je pense qu'on joue le maintien


Après une nouvelle défaite de ses protégés, à domicile, sous les yeux de la présidence du club, la conclusion du coach stéphanois est sans équivoque

Conscient des faiblesses défensives de son équipe - pire défense du championnat, Laurent Batlles a essayé de solidifier un peu plus son bloc équipe : "on a essayé de changer certaines choses, notamment tactiquement (...) c’était un pari de repartir dans un système qui nous permettrait d’être plus en bloc, d’attendre un peu plus l’adversaire et de le contrer". Pour cela, il était revenu à une défense à 4, avec Maçon à gauche et Bakayoko à droite :


Nadé a été préféré à Giraudon en défense centrale, les milieux axiaux ont été Monconduit et Bouchouari, Chambost se trouvant en soutien de Wadji, seul avant-centre. Les deux milieux excentrés ont été Cafaro à droite et Lobry à gauche... mais seulement en phase défensive. Car si les Verts ont défendu en 4-4-2, ils ont attaqué en 3-4-3 losange :


Lobry n'a jamais attaqué excentré dans le couloir gauche, comme Cafaro le faisait à droite. Il apportait du nombre dans l'axe, avec les 3 autres milieux stéphanois. Le côté gauche était entièrement tenu par Maçon, très haut, pendant qu'à droite Bakayoko ne montait pas, formant une défense à 3 avec Briançon et Nadé.

Et dans cette configuration les Verts ont essayé de produire du jeu comme lors de leurs bonnes prestations d'il y a quelques semaines. Dans cet exemple, Briançon joue avec Bouchouari...


... qui décale Nadé, qui joue plus haut avec Maçon. Quand le latéral/ailier stéphanois reçoit le ballon dans son couloir, il est tout seul contre son adversaire direct. Mais deux milieux viennent lui offrir des solutions et les Stéphanois commencent à combiner :


Un triangle de passes dans un petit périmètre contre quatre adversaires : Maçon - Monconduit - Lobry, le ballon revient ensuite sur le côté...


... et un deuxième Maçon - Monconduit - Lobry permet à ce dernier de se trouver en bonne position de centre au bord de la surface :


Le bloc adverse n'a pas du tout tenu sur ce côté et trois Stéphanois se trouvent en surnombre dans la surface adverse. Malheureusement, le centre de Lobry ne trouve ni Wadji, ni Chambost, ni Cafaro.


Un bloc défensif en 4-4-2, mais une animation offensive en 3-4-3 losange. Un pari tactique qui aurait pu marcher, mais qui a été contrarié par les sorties sur blessure de Cafaro et Bakayoko. Le bloc équipe est resté le même en début de la deuxième période, le 4-2-3-1 est bien visible...


... avec maintenant Gabriel Silva en latéral gauche, Maçon à droite et devant lui Pintor. Mais l'animation offensive n'était plus la même car à gauche Silva n'était pas si offensif et ne pouvait pas tenir seul son couloir. Quant à droite, Pintor restant très excentré, Maçon montait moins haut.

Changement d'animation offensive forcé par les blessures, donc, et même changement de système tout simplement après le premier but concédé, les Verts passant en 4-1-4-1 :


Chambost s'est retrouvé excentré gauche, le milieu stéphanois étant devenu "pointe basse", avec Monconduit derrière Aïmen Moueffek et Louis Mouton. Et ce système a été gardé jusqu'à la fin, quand Othman a remplacé Maçon...


... Gabriel Silva est passé à droite et le nouveau latéral gauche a été Chambost. Avec devant lui en ailier un jeune avant-centre qui faisait sa première apparition en pro. Sans surprise, les Verts ont encaissé un deuxième but, construit dans ce couloir...




Une chose est claire, le staff stéphanois essaie, cherche des solutions tactiques, mais malheureusement n'en trouve pas encore. Les suspendus et blessés commencent à être de plus en plus nombreux dans un groupe déjà pas trop étoffé en quantité et qualité. Et ça fait maintenant quatre matchs consécutifs que les Verts concèdent deux buts, ils sont avant-derniers du classement avec le premier non-relégable de plus en plus loin. Et c'est la place qu'on vise à l'heure actuelle, car Laurent Batlles a raison : on joue le maintien. En Ligue 2.