lundi 26 septembre 2016

ASSE - Lille, 3-1 (Beric, Nordin, Roux)

Un groupe extraordinaire


Avec seulement deux défenseurs de métier dans le onze de départ, avec un seul qui en restait après 30 minutes de jeu et encore une blessure musculaire, on pouvait craindre le pire. Et pourtant, ce groupe a un caractère extraordinaire qui lui permet d'obtenir des résultats dans les conditions les plus improbable possibles.

Improvisation et stérilité


Après la hécatombe de Nantes, il a été difficile pour Galtier de former un groupe compétitif pour ce match : 9 absents au coup d'envoi, 7 blessés, un malade et un suspendu. Sur les 21 joueurs de champ confirmés de l'effectif, ça fait vraiment beaucoup et on a retrouvé ainsi plusieurs jeunes dans le groupe. Mais surtout, on a retrouvé plusieurs joueurs à des postes inhabituels, comme Selnaes et Dabo en défense centrale, Veretout aussi après la sortie du dernier, ou bien comme KMP et Tannane (après la sortie de RPG) en latéraux.

Le choix du 3-4-3 peut sembler bizarre, mais probablement le coach a voulu une solution supplémentaire dans l'axe de la défense, vu le manque d'expérience à ce poste de Selnaes et Dabo. Aussi, KMP est plus à l'aise dans le rôle de piston sur le côté que dans celui de latéral dans une défense à 4, ce qui est valable pour Tannane aussi. Cependant, ce système n'est pas le plus adapté contre une équipe qui joue en 4-2-3-1 : on est en sous-nombre au milieu, mais aussi sur les côtés.

Les attaques Stéphanoises ont été assez stériles lors de la première période : avec 68,6% de possession de balle et 84% des passes réussies, on a clairement contrôlé le jeu. Mais en vain, on a tiré 3 fois, sans cadrer. Le contraire de Lille qui a préféré défendre et jouer des longs ballons sur leur grand avant-centre. Un jeu direct qui a eu comme résultat 6 tirs, dont 2 cadrés et une barre.

Après la pause


Tout a changé à la mi-temps. D'abord, le carton rouge lillois a modifié la donne, leur "10" est sorti et une équipe en 4-4-1 n'a plus de surnombre au centre du terrain :


L'autre changement intervenu à la pause a été la permutation des centraux dans notre défense : Lacroix est passé central pour mieux museler l'avant-centre adverse, Selnaes est passé à gauche et Dabo à droite, chacun sur son bon pied, donc. Le but initial était de placer notre meneur de jeu norvégien en plein axe, pour mieux orienter le jeu - avec ce changement son influence diminue un peu, mais Dabo a la possibilité de se projeter plus facilement vers l'avant, profitant ainsi de l'espace laisser libre par le joueur expulsé.

Pour mieux illustrer tout ceci, prenons un exemple d'une longue action Stéphanoise. Tout part d'un long ballon pour Eder, qui le perd dans la surface. Veretout récupère le ballon, le sort à droite pour KMP qui a le champ libre devant lui :


KMP est finalement bloqué par un milieu, alors il repasse par le centre et Veretout qui ouvre tout de suite à gauche, dans le couloir de l'autre piston, Tannane. On peut voire que les couloirs lillois ne sont pas protégés par leur milieux latéraux, c'est donc normal d'essayer de passer par les côtés :


Le centre de Tannane est repoussé par la défense.. jusque dans les pieds de Selnaes. On voit sur l'image suivante l'importance d'un homme qui manque au milieu lillois : deux de nos défenseurs centraux sont bien haut dans la moitié adverse, tout le bloc lillois est dans leurs 20m, il y a énormément de place libre au centre du terrain :


Selnaes avance et centre, le sien est repoussé par la défense aussi, mais de nouveau récupéré instantanément, Dabo a le ballon :


Le bloc lillois est bas, mais bien en place (on verrait bien les deux lignes de 4 si leur milieu gauche montait sur KMP). De plus, ils ne sont pas en déséquilibre (4 défenseurs pour 3 attaquants, 4 milieux de chaque côté). Mais il n'y a personne pour empêcher la montée de Dabo, qui s'appuie sur KMP :


Comme il est pris par un milieu central, Dabo s'appuie de nouveau sur KMP qui ressort rapidement au milieu, à Veretout (comme en début de l'action). L'équilibre a un peu changé : Pajot s'est projeté dans la défense, occupant ainsi un défenseur central : il n'y a plus de surnombre défensif pour Lille, surtout que leurs milieux centraux ne peuvent pas descendre plus bas. Cette fois-ci, Veretout ne change pas de côté, mais reste dans le petit périmètre, en jouant de nouveau avec Dabo :


Le bloc lillois est cassé : à la place des deux lignes de quatre, ils ont une ligne de 6 et une de 2. Néanmoins, il n'y a pas de décalage trouvé, sauf que Beric et Roux vont s'en occuper. Tous les deux était hors-jeu, suite à des appels faits quelques secondes auparavant. Ils reviennent dans la ligne, mais chacun visant un défenseur central, leurs appels qui suivent cherchant à les attirer :


Ça marche très bien et ça laisse Pajot et Nordin seuls avec un seul défenseur latéral. C'est presque dommage que le centre de Dabo n'est pas pour eux au deuxième poteau, mais pour Beric dans la surface. Après, ça permet à ce dernier de montrer encore une fois son efficacité incroyable dans la surface et à l'équipe de débloquer le match...

Conclusions


Les résultats construits dans l'adversité forgent un groupe, et celui des Verts montre encore une fois un état d'esprit exceptionnel. Si on rajoute un brin de réussite, des faits de jeu et des ajustements tactiques, on obtient les ingrédients d'une belle histoire, comme celle de ce dimanche après-midi.

samedi 24 septembre 2016

Nantes - ASSE, 0-0

Une fois n'est pas coutume, il n'y aura pas d'analyse tactique après ce match. Parce que ce qu'on retiendra le plus c'est les premières 20 minutes des Verts : trois changements sur blessure, penalty concédé mais arrêté, expulsion et blessure sur penalty. A la fin, des Verts héroiques ont résisté, grâce à leur abnégation, au sens de sacrifice pour le collectif (un milieu en défenseur central, un attaquant en latéral...) et bien sûr aux parades de Ruffier, auteur de 6 arrêts, dont 2 dans les dernières 5 minutes.


L'image qui résume tout



Fin de match, sans commentaires...


Les blessés


Bien évidemment, 4 blessés dans les premiers 20 minutes d'un match, c'est extrêmement rare et ça pose des questions. On espère que ces questions et remise en cause du staff seront bénéfiques et des résultats seront visibles bientôt. Parce qu'un effectif de 23 joueurs pros confirmés (plus des jeunes) ne suffit pas du tout pour des matchs tous les trois jours si on perd un joueur par match... en espérant donc que 4 sur 20 minutes reste une exception. 

Si on regarde les blessés stéphanois lors de cette saison, on peut identifier plusieurs catégories :
  • Reprise trop rapide ?
    • M'Bengué
      • préparation d'avant-saison tronquée, sans club à l'époque
      • claquage à la cuisse à la 9ème lors de sa première apparition, à Bordeaux
      • il revient 4 semaines plus tard pour se faire une entorse au genou à la 62ème lors de son retour, à Paris
    • Saivet
      • préparation d'avant-saison tronquée à cause de blessure
      • blessure musculaire, absence de 5 semaines annoncée, cause inconnue, c'est arrivé après le match à Mainz (où il a été remplacé à la 80ème)
      • il avait joué 70-80 minutes lors de chacun des 3 matchs possibles après son arrivée, un avant la trêve internationale, deux après
    • Söderlund
      • préparation tronquée après une blessure en fin de saison dernière
      • blessé au psoas après le match à Bordeaux, revient dans le groupe après 3 semaines
      • a été dans groupe lors des 3 premiers matchs, il est entré 17' lors du 3ème, à Bordeaux. Il n'a pas encore démarré un match cette saison
  • Pas assez de repos ?
    • KTC
      • absent (un) match lors d'une béquille prise contre Bastia
      • il avait joué quasiment toutes les minutes lors des 10 premiers matchs, en étant remplaçant (entré à la 61ème) lors du 5ème
    • Pogba
      • blessure aux ischio-jambiers à la 11ème à Nantes, plusieurs semaines d'absence annoncées
      • il avait joué toutes les minutes lors des 9 premiers matchs, mais il avait était au repos lors du 10ème, pour se blesser juste après 
    • Perrin
      • sorti à la 21ème lors du match à Nantes suite à un coup à la cuisse
      • il avait joué 9 matchs pleins sur les 10 premiers, manquant le 7ème suspendu
    • Malcuit
      • sorti à la 17ème expulsé et blessé lors du match à Nantes
      • il avait joué les 6 derniers matchs pleins, mais était resté sur le banc les 4 premiers de la saison
    • Lemoine
      • blessure au mollet à la 10ème à Nantes, plusieurs semaines d'absence annoncées
      • il avait joué 617 minutes sur les 900 possibles : des matchs pleins, mais aussi un match suspendu, un autre titulaire remplacé, un autre remplaçant entré en jeu. Il avait joué que 3 minutes lors du dernier match
  • Pas de chance ?
    • Dabo
      • entorse à la cheville à la 30ème à Athènes (2ème match de la saison), revenu dans le groupe après 4 semaines
    • Polomat
      • grosse blessure musculaire à la cuisse, absence de 8 semaines annoncée, pas d'opération nécessaire, cause inconnue, c'est arrivé après le match à Jérusalem
      • il avait joué 351 minutes lors de 360 possibles sur les 4 premiers matchs de la saison
    • Hamouma
      • blessure au mollet à la mi-temps du match à Jérusalem, revenu dans le groupe après 2 semaines
      • il avait joué quasiment toutes les minutes des 3 matchs possibles auparavant, en étant remplacé deux fois après la 80ème
On va dire qu'une blessure qui intervient après seulement 3 matchs enchaînés, tôt dans la saison, ne peut pas être imputée à la préparation physique. Mais il semble clair que Perrin, Pogba et en moindre mesure Lemoine et KTC paient le prix d'avoir joué trop des matchs. Par contre, si un match de repos (Lemoine, Pogba) ne suffit pas, on est mal. Même si Galtier décide d'imposer une rotation très forte, au détriment de la cohésion, ça ne sert à rien si les joueurs ne récupèrent pas vite. Quant aux blessures intervenues après une reprise précipitée et trop intense, la solution est évidente.

Par contre, sans vouloir être trop pessimiste, la situation actuelle risque d'empirer. Le grand nombre de blessés limite grandement la rotation possible. Et si les causes des blessures résident dans la préparation d'avant-saison, le mal est fait. L'éventuelle remise en cause du staff aidera, mais à court terme on en subira encore...

jeudi 22 septembre 2016

Racing - RCT, 41-30 (Pelissié, de pénalité, Belleau)

Cinquième match de la saison, quatrième à l'extérieur, deuxième de la grosse série Top 5 de septembre et... premier match du RCT sans le moindre point. Pour confirmer la bonne prestation de Toulouse, Diego Dominguez a choisit un groupe très similaire, avec Suta, Kruger, Bernard toujours écartés.

Par contre, la physionomie du match est différente cette fois-ci. Si à Toulouse les toulonnais ont choisit de défendre et frapper à des moments clés, au Racing ils ont essayé de faire le jeu. C'est difficile à comprendre pourquoi, tant les attaques du RCT n'étaient pas efficaces. En tout cas, les 10 premières minutes, le match était à sens unique, le Racing privé des ballons... et le RCT quasiment pas du tout entré dans les 22m adverses. Après, le Racing a fait preuve d'un énorme réalisme, marquant 3 essais entre la 16ème et la 28ème minute. Comment ? En étant très efficaces, certes, mais surtout profitant de l'incroyable défense des toulonnais : à la 31ème, ils avaient fait 54 plaquages, dont 13 ratés et 5 pas efficaces, donc seulement 66% des plaquages réussis !

Menés de seulement 4 points à la mi-temps et maintenant avec l'appuis du vent, on aurait pu croire que la deuxième période serait celle du réveil toulonnais. Bon... 3 autres essais en 20 minutes, une sacrée correction. La raison ? Simple, les stats sur les plaquages sont dans la continuité, seulement 75% de réussis à la 53ème, par exemple.

Le réveil toulonnais est tardif, mais il passe par le secteur de jeu qui a donné satisfaction, la mêlée - le Racing a perdu la moitié de ses mêlées et a pris un jaune et un essai de pénalité suite à une à 5m. Un autre point positif peut être le faible nombre de pénalités concédées, 8, la moitié de la semaine précedente ou de la moyenne jusque là... Après, c'est peut être juste une conséquence de la largesse défensive toulonnaise ?

Pour illustrer cette largesse, analysons le quatrième essai du Racing, qui part d'un dégagement au pied dès les 22m toulonnais qui ne trouve pas la touche et l'arrière adverse relance :


Il relance intelligemment dans le fermé, il sait qu'il se fera attrapé, mais il concentre encore plus les gros. Sur le point de fixation créé, le ballon sort très vite pour le 7 :


Un troisième ligne qui prend tout le monde de vitesse, passant tranquillement entre les défenseurs - on va dire que le rideau défensif n'était pas en place. Il se fait attrapé dans les 22, le ballon sort et plusieurs temps de jeu plus tard, il sort de nouveau. Cette fois ci, pour un autre troisième ligne, le 6. Qui a un rideau défensif en face, formé de Tuisova (14) et Guirado (2), alors il décide de les contourné à la course, vu que le troisième dans le rideau, Trinh-Duc (10) et trop loin pour serrer :


Un mauvais dégagement, touche pas trouvée, une efficacité sans pitié et surtout une défense sans conviction - aucun plaquage n'a été tenté quand les troisième lignes adverses ont franchi le rideau...


Pour résumer, une défense passoire, une animation offensive stérile, avant de jouer contre l'ogre clermontois, ça fait un peu peur...

lundi 19 septembre 2016

ASSE - Bastia, 1-0 (Hamouma)

Les Corses ont proposé un 4-3-3 assez bas sur le terrain, laissant leur avant-centre (AC) presser à lui tout seul les défenseurs Stéphanois. Sans surprise, un seul joueur pris dans le triangle centraux - Selnaes n'a aucune chance pour empêcher une relance propre, notre meneur reculé est facilement trouvable. Il peut donc orienté le jeu, soit vers l'avant, soit en passant de nouveau par ses centraux, comme dans cet exemple :


On peut voir la ligne des trois milieux centraux de Bastia (MC) qui doivent gérer nos deux relayeurs (Pajot et Veretout), les ailiers Corses s'occupant naturellement de nos latéraux. Dans cet exemple, le ballon circule entre Perrin, Selnaes et Lacroix pour arriver sur le côté droit à Malcuit 10 secondes plus tard. C'est bouché de ce côté, alors on repasse par le triangle derrière :


Cependant, cette fois-ci, les données au milieu ont changé : Pajot s'est projeté vers l'avant en même temps que Beric décroche pour faire un appel. C'est un mouvement dans le vide, censé concentré l'attention des Corses, pendant que le ballon, suivant son trajet habituel central - Selnaes - central, arrive de nouveau à Perrin, 5 secondes plus tard :


Et maintenant c'est Veretout qui fait un appel en profondeur, pendant que Pajot revient au milieu du terrain, un vrai exemple du double pivot qui n'a pas trop marché contre Bordeaux. La défense adverse était attirée d'un côté, ce qui crée de l'espace pour Veretout, entre le latéral (au marquage de Tannane, pas dans le cadre), le défenseur central (qui a du serrer à gauche quand Pajot s'est projeté et Beric a décroché) et derrière son milieu central.

La suite de l'action n'est pas importante (le latéral doit bloquer Veretout, libérant ainsi Tannane qui est trouvé par Perrin), c'était juste un exemple d'attaque Stéphanoise. Attaque construite sur deux piliers : un Selnaes facile à trouver au centre du terrain et des appels en double pivot des deux relayeurs.

Quelques jours auparavant, en Allemagne, ça n'a pas été si facile, pour deux raisons simples. La principale est que Mainz jouait avec un élément offensif supplémentaire (le "10" dans un 4-2-3-1) et le jeu stéphanois avait été bien décrypté. En conférence de presse d'après match, le coach Stéphanois était assez remonté sur le manque des appels et sur le fait qu'il a du changer de dispositif tactique pour y parvenir. Et il a tout à fait raison, dans un système avec deux milieux relayeurs, rien n'empêche un d'entre eux de descendre bas et offrir une possibilité de passe supplémentaire à nos centraux. Lemoine et Dabo l'ont fait que trop rarement et ce manque de mouvement sans ballon a détruit nos ambitions offensives autant que le pressing de Mainz.

On a un jeu qui se met en place peu à peu, avec beaucoup des nouveaux joueurs, mais on construit nos attaques et on est patients. Quand on met les ingrédients nécessaires, ça marche, même si cette construction de jeu a comme but seulement de créer des décalages et amener le ballon dans les 30 derniers mètres adverses - à partir de là c'est aux attaquants de faire la différence et pour l'instant cette partie coince encore un peu. On remarque qu'il est possible de contrer la relance Stéphanoise, avec un pressing des quatre éléments offensifs, mais c'est dur physiquement pour les adversaires, il faut être patient pour les fatiguer. Et tant qu'il y a du mouvent, on peut contourner ce pressing, ce qui nous donne droit à espérer encore plus de jeu de la part de nos Verts.

vendredi 16 septembre 2016

Mainz - ASSE, 1-1 (Beric)

Est-ce que un nul en Allemagne est un bon ou un mauvais résultat pour les Verts ? Il est difficile à dire - vu le contexte du match, en déplacement chez un inconnu, survolté par son premier match européen de l'histoire, vu qu'on a égalisé dans les dernières minutes, on dirait que c'est un bon point de pris. Par contre, vu le niveau de l'adversaire, les Verts auraient du faire mieux. Quand une équipe finit un match à domicile avec 60% des passes réussies, on est en droit de se dire que l'ASSE aurait du gagner. 

Mais au delà du résultat, ce qui interpelle c'était l'incapacité des Verts de prendre le jeu à leur compte, de faire mal à l'adversaire. Enfin, jusqu'à l'ouverture du score sur corner, à la 57ème. A partir de ce moment les Verts ont été dominateurs - équipe à réaction ? changement de schéma tactique (de 4-3-3 à 4-2-3-1 et après à 4-4-2) ? Peut-être un peu des deux, mais surtout l'inexpérience allemande, les joueurs adverses ont fait un pas en arrière dès qu'ils ont marqué un but. Et à partir de là, les Verts ont bien dominé, avec plus de 67% de possession de balle. Le but de l'égalisation est arrivé logiquement et l'impression était que si le match continuait encore 10 minutes, on aurait pu gagner.

Le pressing de Mainz


Comment ont fait les Allemands pour empêcher les Verts de développer leur jeu et d'asseoir leur domination avant l'ouverture du score ? Assez simple, grâce à un bon pressing qui avait comme but d'empêcher une relance propre et pas forcement de récupérer le ballon :


Le circuit de relance stéphanois en 4-3-3 est en général simple : gardien - Perrin - Selnaes qui distribue ensuite vers ses milieux relayeurs ou les latéraux. Alors les Allemands ont décidé de presser à 4 : deux joueurs, l'avant-centre et le "10", coupaient les angles de passe entre les centraux et Selnaes. Rien que par leur positionnement, ils ont empêché une relance propre. Ce qui forçait un circuit de passe stéphanois vers un de nos latéraux. Et les deux ailiers adverses se positionnaient pour couper les passes vers l'intérieur (donc vers Selnaes ou un autre milieu), nous forçant ainsi de jouer le long des lignes de touche.


Pour pousser le vice encore plus loin, de temps en temps le "10" adverse faisait une montée quand le ballon était dans les pieds de Perrin, mais quasiment jamais quand c'était KTC qui l'avait. Le but était d'empêcher notre capitaine de faire une longue relance et de nous forcer la faire avec le défenseur moins à l'aise dans ce registre. KTC a fini ainsi le match avec deux fois plus des longues passes que Perrin.

Cette première ligne de défense à 4 nous a bien gêné et on a eu du mal à construire en partant de derrière. Jusqu'à l'ouverture du score et l'arrêt du pressing allemand. A noter quand même que Galtier avait déjà prévu une solution tactique pour s'en sortir, le passage à deux milieux défensifs, Selnaes et Lemoine/Veretout, pour ouvrir plus des possibilités de passe pour nos défenseurs.

A la fin ça a marché, mais dans le futur il faudra un peu plus de mouvement sans ballon pour se sortir de ce type de défense censée nous empêcher de construire. L'exemple type est un milieu relayeur qui descend à la hauteur de Selnaes pour recevoir le ballon et distribuer le jeu à la place du Norvégien - chose que Lemoine et Dabo ont fait que trop rarement lors de la première période. Et quand ils l'ont fait, c'était pour redonner le ballon en arrière, à un défenseur central, donc on repartait avec le même problème, comment dépasser proprement cette première ligne de quatre.

jeudi 15 septembre 2016

Toulouse - RCT, 15-32 (Guirado, Müller, Ollivon)

Le RCT était très attendu pour le premier des 4 matchs consécutifs contre les équipes du Top 5 après son non-match de la semaine dernière, mais aussi les pauvres performances auparavant. Et pour le déplacement à Toulouse, Dominguez a du faire quelques choix dans l'effectif : Chiocci, Kruger, Suta, Pelissié, Bernard n'ont pas été pris dans le groupe. Le premier annoncé comme blessé, mais les 4 autres sans autre explication.

Des ailiers ? Pourquoi faire ?


Ce match était l'occasion de voir à l’œuvre la jeune recrue argentine, l'ailier Müller et on pouvait se dire qu'avec des vrais ailiers en forme, le jeu d'attaque toulonnais sera enfin à la hauteurs des attentes. Mais bon, pour voir des ailiers avec le ballon, il faut que l'équipe fasse le jeu... et le RCT dans ce match a choisi une tout autre option tactique.

Une possession toulousaine sans appel, des vagues d'attaque après attaque, comme si bien illustrés par les stats du match :
  • deux fois plus des ballons joués par le Stade que par le RCT (335 à 169)
  • deux fois et demi plus des plaquages faits par les toulonnais (149 à 62)
  • seulement 2 offloads et 2 franchissements pour le RCT
Bref, on a pas joué, on a préféré défendre... et frapper fort au meilleur moment. D'abord, la défense. Très intelligente, sur toute la largeur. Un rideau défensif pas épais, avec peu des joueurs consommés dans les rucks. En général c'est risqué, il suffit qu'un défenseur rate son plaquage, il suffit d'avoir des franchissements en puissance pour que le rideau soit percé. Et pourtant, les joueurs du RCT ont répondu présent, ils se sont donné à fond et dans les rares situations où un s'est raté, ses coéquipiers l'ont couvert. Une vraie leçon de solidarité et de concentration, les joueurs étaient clairement piqués à vif après leur dernier match et la qualité de la défense toulonnaise en a été la preuve.

Trois essais - bonus offensif !


Les toulousains ont pressé deux fois dans les 5m. Une fois ils ont été pénalisés dans le ruck. Une touche et une autre pénalité plus tard, les toulonnais se retrouvent avec une touche sur la ligne de 5m adverse et marquent sur un ballon porté. Une deuxième fois, ils font un avant sur la ligne de 5m, l'avantage est joué et un contre de 80m plus tard, le deuxième essai toulonnais est marqué.

Quant au troisième essai, il montre encore la force mentale de l'équipe, qui, menant de 12 points sur la sirène, choisit enfin d'envoyer du jeu pour chercher le bonus. Tout part d'une touche dans les 40m adverses, jeu envoyé vers les centres qui font 2-3 points de fixation. Le ballon finit par sortir, dans les bras de Nonu (12), qui décide de revenir dans le fermé, où il y a encore des gros :


C'est évidemment bien vu de la part de Nonu, on est en surnombre là-bas, et Halfpenny (15), Müller (11) et même Fernandez-Lobbé (19) y vont aussi. Nos trois gros (les deux piliers et un deuxième ligne) font un autre point de fixation et le ballon sort assez vite pour Fernandez-Lobbé :


En ce moment, les trois-quarts sont placés, quasiment tous sauf un (l'autre ailier reste sur son aile) sont dans un petit périmètre. De la vitesse, des passes courtes et justes pour envoyer le ballon le plus loin possible, et essai du bonus après la sirène. Marqué par notre sérial-marqueur, Ollivon, qui s'était bien incrusté entre tous ces arrières.


Et pour la suite ?


Il n'y a rien de mieux qu'une victoire à l'extérieur, chez un gros, avec le bonus, comme réaction d'orgueil. Mais le jeu toulonnais est loin d'être au point, les attaques construites sont quasi-inexistantes et l'équipes est toujours très indisciplinée, avec 14 pénalités concédées en moyenne, 16 lors de ce match. Il reste encore du chemin à parcourir pour montrer que cette belle victoire n'était pas juste un feu de paille.

dimanche 11 septembre 2016

PSG - ASSE, 1-1 (Beric)

Tactique et application


Ramener un point du Parc des Princes n'est pas une chose facile et peu sont les équipes qui peuvent se vanter de ce résultat les dernières années. Surtout les Verts, qui ont souvent encaissé des lourdes défaites, mais qui cette fois-ci ont su bien éteindre le jeu parisien.

Certes, le PSG qu'on a rencontré est encore en rodage (même si seulement 3 des 14 joueurs qui ont participé au match n'étaient pas là la saison dernière) et certains de leurs internationaux avaient les jambes lourdes après la trêve. Certains observateurs considèrent qu'on a rencontré un petit PSG, mais c'est plutôt l'ASSE qui l'a rendu petit - grâce au dispositif tactique mis en place par Galtier et à l'application et la solidarité des joueurs, qui ont souffert, mais n'ont (presque) jamais rompu.

Pourquoi un 3-5-2 ?


Les Verts n'ont pas trop eu l'habitude de jouer en 3-5-2 les dernières saisons (une seule fois la saison dernière, en mai à Nice). Quand Galtier choisit de jouer avec 3 centraux, c'est plutôt en 3-4-3 et surtout pour contrer des équipes qui jouent à 2 avant-centres ou sans ailiers - l'exemple type c'est contre les équipes en 4-4-2 en losange. Mais le PSG joue dans un système 4-3-3, alors le choix du 3-5-2 peut sembler surprenant.

Il est cependant justifié en réponse au style de jeu Parisien. Leurs deux ailiers ne jouent que trop peu sur les côtés, ils entrent avec le ballon ou ils font des appels pour l'avoir dans l'axe. Leurs deux milieux axiaux se projettent beaucoup aussi, ce qui crée une très grande concentration des joueurs au centre du terrain. L'adversaire soit prend l'eau au milieu, soit abandonne les côtés (latéraux qui suivent les ailiers adverses) et dans ce cas les deux latéraux Parisiens, très offensifs, amènent le danger. Le 3-5-2 devient ainsi le système parfait pour densifier l'axe tout en sécurisants les côtés :


Le positionnement des Verts est tel que des duels un-contre-un sont naturellement créés : MBengue - Meunier, Malcuit - Kurzawa, Lemoine - Verratti, Veretout - Matuidi, Pogba - Ben Arfa, KTC - Lucas et Perrin - Jesé. Selnaes a le rôle de couvrir des failles et Saivet et Roux celui d'empêcher la relance des deux centraux et de Motta.

La bataille du milieu


Placer des joueurs pour contrer le style de jeu adverse ne suffit pas. Surtout avec un dispositif tactique peu rodé, le positionnement ne peut pas tout faire. La solution ? Le marquage individuel pour une partie des joueurs, ce qu'on appelle en générale la zone mixte (on défend en zone, grâce au positionnement, mais certains joueurs sont pris en individuel). Dans ce match, le marquage individuel les plus marquants a été celui de Lemoine, qui a eu comme cible Verratti, l'homme fort du milieu Parisien.

La réponse tactique du coach adverse a été d'utiliser les courses de Matuidi : il se projetait souvent sur KTC, qui avait déjà Lucas en charge. Le triangle côté gauche Kurzawa - Matuidi - Lucas était difficilement gérable par Malcuit - Veretout - KTC, surtout à cause des appels incessant de l'ancien stéphanois. Si on prend par exemple une attaque Parisienne à la 12ème minute :


On voit bien Lemoine (L) être à côté de Verratti (MV), Saivet (Sa) et Roux (R) essayant de couper les passes entre les défenseurs et Motta (TM). L'ailier gauche Parisien (AL) est sur son côté, pris par Malcuit (M), le latéral gauche (DL) ne monte pas, Matuidi (BM) non plus.


12 secondes plus tard, Verratti, malgré le pressing de Lemoine, oriente le jeu et Matuidi fait un appel dans le dos de Veretout (V), entre Malcuit et KTC - le dernier a du serrer vers l'axe pour suivre son ailier. A noter que l'autre ailier est dans le rond central, les ailes ne sont pas prises, même par les latéraux.


12 autres secondes plus tard, comme son appel n'a pas déclenché une passe, Matuidi revient sur la ligne médiane. Lemoine marque toujours de très près Verratti.


Et 10 secondes plus tard, c'est le latéral gauche (DL) qui fait une course, obligeant Malcuit de le prendre, KTC étant occupé par son ailier, et libérant ainsi le couloir pour Matuidi. La suite de l'action est un jeu sur le côté et une faute de Veretout qui a bien suivi son adversaire direct.

La clé du jeu a été dans cette bataille au milieu du terrain et les rares occasions Parisiennes ont été issues des belles passes de Verratti et des appels de Matuidi dans la zone entre KTC et Malcuit. Galtier a essayé plusieurs choses pour les contrer, comme par exemple interchanger Lemoine et Veretout, demandant au premier de calmer les courses de Matuidi. Ça a été le cas pendant la deuxième moitié de la première période, mais laissant ainsi plus de place à Verratti d'organiser le jeu, donc nos milieux ont interchangé de nouveau avant la pause.

Les efforts des Verts


Quand on regarde les duels un-contre-un mentionnés ci-dessus, il est difficile de trouver un dans lequel le joueur Stéphanois est meilleurs que son adversaire direct. Alors, comment résister ? Tout simplement en multipliant les efforts, en restant très concentrés et appliqués et surtout en étant prêts à compenser et aider ses coéquipiers. Bref, avec un gros état d'esprit, chose qui ne peut pas être décrite avec une capture d'écran... Et la force mentale d'égaliser à Paris dans le temps additionnel après tous les efforts concédés n'est pas à négliger non plus. Il ne faut pas oublier que c'est le troisième match officiel de la saison (sur huit) où on revient après avoir été menés, sans compter le match à Bordeaux où on a failli le faire également (notre seule défaite jusqu'à maintenant).

Et contre Mayence ?


Avoir des joueurs capables de jouer une telle partition tactique avec beaucoup d'application est très rassurant pour le futur, en commençant avec le prochain adversaire des Verts en Coupe d'Europe. La tactique Stéphanoise sera certainement différente, tout simplement parce que l'adversaire est différent. Un exemple de plus que tout ne se résume pas au système, les Allemands jouent aussi en 4-3-3 (4-1-4-1), mais avec un style de jeu totalement différent des Parisiens. Ils sont à l'opposée du PSG en termes de possession, c'est une équipe de contre. Mais surtout, ses ailiers, très rapides, aiment jouer le long de la ligne comme l'atteste cette carte des endroits où ils ont touché le ballon lors du dernier match, le derby à domicile contre Hoffenheim (4-4).


L'expérience européenne des Verts constitue un avantage, ainsi que la capacité de notre coach de s'adapter tactiquement à l'adversaire. Si en plus nos joueurs feront preuve de la même détermination et application que lors du déplacement à Paris, on a vraiment des raisons d'éspérer un résultat positif lors de ce premier match de poule.

mercredi 7 septembre 2016

RCT - Brive, 21-25, 1p

Le premier match à domicile de la saison, première opportunité pour certaines recrues de découvrir le Pilou-Pilou, et y en avait pas mal sur la feuille de match: Delboulbés, van der Merwe, Kruger, Gill, Trinh-Duc, Bernard, Clerc et le joker médical de Goromaru, Matthew Carraro. Et contre un adversaire qui nous réussit plutôt bien à domicile, la fête s’annonçait belle. Surtout qu'on pouvait enfin aligner des vrais ailiers de métier, les deux derniers mentionnés ci-dessus.

Coup d'envoi pour le RCT... raté, Clerc était parti avant. C'était juste le début d'une soirée particulière, à partir de là tout est allé de mal en pire pour donner à la fin un vrai non-match toulonnais et une défaite avec bonus défensif.

Beaucoup des choses ont été dites, sans insister, on va rester factuels en citant quelques stats de ce match :

  • 1 franchissement (!!!) sur tout le match, en sachant que la possession à été légèrement toulonnaise (53%)
  • 6 défenseurs battus, 22 turnovers concédés
  • seulement deux tiers des touches et des mêlées propres ont été gagnées
  • 14 pénalités concédées, 2 cartons jaunes (un sur mêlée) et un essai de pénalité

En résumé, quand on avait le ballon, on balayait le terrain de gauche à droite, sans jamais avancer, jusqu'à en faire un en-avant. Et quand on l'avait pas, on se mettait à la faute. Ça fait mal de voir son équipe jouer comme ça, très mal. Et même si le RCT actuel n'est plus la grande équipe de Wilkinson, Hayman, Botha ou Masoe, elle ne peut pas être si mauvaise. Et pourtant, depuis le début de la saison, les performances ne sont vraiment pas à la hauteur. Si on doit résumer les trois matchs officiels jusqu'à maintenant :
  • on joue sans demi d'ouverture, on ne propose rien en attaque
  • on fait énormément des fautes
  • on a 100% de réussite au pied
Le dernier point cache un peu le reste, mais si rien ne change avant que Halfpenny se blesse, on sera vraiment, mais vraiment, mal. Et quoi de mieux pour se relancer qu'une série de 4 matchs contres les autres équipes du Top 5, non?

Les stéphanois, 2016-17

Le groupe pro


Voilà la liste de 23 joueurs confirmés qui constitueront le groupe pro de l'ASSE cette saison :
  • Ruffier, Moulin
  • Perrin, Polomat, KTC, Pogba, Malcuit, MBengue, Lacroix
  • Selnaes, Dabo, Lemoine, Pajot, Veretout, Saivet, Clément, Corgnet
  • Roux, Tannane, Hamouma, KMP, Söderlund, Beric
A noter que deux des milieux, Veretout et Saivet, sont en prêt et un troisième, Corgnet, est en fin de contrat en 2017 et ne fait pas vraiment partie des plans de Galtier.

Les jeunes

Plusieurs jeunes peuvent avoir du temps de jeu cette année ou au moins faire des apparitions sur le banc, notamment :
  • Maisonnial
  • Pierre-Gabriel, Karamoko, Cabaton
  • Souici, Maiga, Nordin



Les listes UEFA


Sur les listes A et B de UEFA, les jeunes sont en général présent sur la deuxième : ils doivent avoir moins de 21 ans (nés après le 01/01/1995) et avoir joué au club 2 ans minimum.

Sans surprise, la liste A contient les 23 joueurs du groupe pro, auxquels on rajoute Maiga (20 ans, mais pas encore 2 saisons pleines au club) et Milla (24 ans, mais plutôt membre de l'équipe réserve, pas de l'équipe première). A noter l'absence de Pinheiro (même cas que Maiga, mais plus de place disponible sur la liste A).


L'ASSE, club formateur ?


Si on regarde les 23 joueurs du groupe pro, ils peuvent être divisés en plusieurs catégories en fonction de leur âge quand ils sont arrivés au club :

  • Cat1. Formés au club : 3 joueurs
    • Perrin (âgé de 31 ans), Moulin (âgé de 30 ans), Polomat (âgé de 23 ans)
  • Cat2. Arrivés jeunes (21-22 ans) : 3 joueurs
    • Pogba (arrivé à 22 ans), Selnaes (à 22 ans), Tannane (à 22 ans)
  •  Cat3. Arrivés pour confirmer (23-25 ans) : 10 joueurs
    • Ruffier (à 25 ans), KTC (à 25 ans), Malcuit (à 24 ans), Dabo (à 24 ans), Lemoine (à 24 ans), Pajot (à 25 ans), Hamouma (à 25 ans), Beric (à 24 ans), Lacroix (à 24 ans)
    • Veretout (à 23 ans)
  • Cat4. Arrivés expérimentés (26 ans ou plus) : 7 joueurs
    • MBengue (à 28 ans), Clément (à 27 ans), Corgnet (à 26 ans), KMP (à 26 ans), Roux (à 27 ans), Söderlund (à 29 ans)
    • Saivet (à 26 ans)
(pour simplifier, l'âge d'un joueur est calculé seulement en fonction de l'année de naissance (né en 95 = 21 ans, né en 90 = 26 ans, etc.), peu importe son anniversaire)

jeudi 1 septembre 2016

Pau - RCT, 18-22 (Ollivon)

Deuxième match de la saison, toujours aucun ailier de métier dans le groupe. Heureusement qu'au poste de talonneur on retrouve des joueurs confirmés, Orioli en titulaire et Guirado de retour. Enfin, ce match sera le premier du troisième ligne Gill, censé faire oublier Armitage au grattage. 


Une période passée à défendre


Vu la pénurie des trois-quarts, on attaque le match avec 6 avants sur le banc. Et le moins ce qu'on peut dire c'est qu'on a été bien dominé lors de la première période ! On a été littéralement incapables de jouer un ballon dans les 22m adverses ! L'interview de Delmas à la 20ème résume d'ailleurs tout : "On n'arrive pas à sortir proprement (...) On est constamment sous pression". Dans ces conditions, mener 9-8 à la mi-temps c'est tout simplement miraculé, l'explication venant probablement des 8 points laissés en route par Slade (25% au pied, contre 100% pour Halfpenny). Et d'ailleurs, jouer avec des centres à l'aile ça pose problème, vu l'essai qu'on encaisse :


Plusieurs phases de jeu à droite ont bien serré notre défense et Mermoz (M) a quitté son aile pour couvrir au centre. Un coup d’œil de Slade et une passe au pied et l'essai est fait, le vide laissé par Mermoz étant impossible à rattraper par Halfpenny (H).

Un essai en supériorité numérique


Le match a été plus équilibré en 2ème période, sans pourtant qu'on arrive à renverser le match ou à camper dans les 22m adverses. D'ailleurs, les statistiques sont révélatrices : deux fois moins des ballons joués par les toulonnais, 33% de possession, 2 fois moins de défenseurs battus, etc. Mais surtout, une grosse domination toulonnaise dans la conquête, avec des ballons volés en touche (27% des touches adverses) et une mêlée très dominante (43% des mêlées paloises gagnées par le RCT).

Le carton jaune pris par Pau suite à des fautes en mêlée est d'ailleurs ce qui nous a permis de marquer un essai, sur la seule vraie incursion dans les 22m. Suite à une touche toulonnaise à gauche sur la ligne des 22m, ballon sorti rapidement jusqu'à droite ou Nonu arrive à franchir jusqu'aux 5m, puis Gorgodze jusque sur la ligne d'essai, mais il est retourné. Le ballon est très lent, ça laisse le temps à la défense de se replacer, mais pas aussi bien que les avants toulonnais qui se sont vraiment mis sur la largeur :


Circulation de balle classique, le 9 (Escande) sort pour le 10 (Trihn-Duc) qui ouvre pour le 15 (Halfpenny) qui envoie encore plus au large, dans la course du 8 (Ollivon). Les défenseurs sont montés sur les autres avants présents et leur coéquipier n'a pas eu le temps de glisser assez vite pour couvrir l'extérieur.

Evidemment, ça n'a pas suffit, Pau a retrouvé la force de revenir et de camper dans nos 5m en fin de match, mais pour une fois la défense toulonnaise a tenu (à 13 après 2 cartons jaunes !) pour ainsi obtenir la première victoire de la saison. Cinq points en deux déplacements, c'est pas mal du tout, mais la qualité du jeu développé n'est pas encore à la hauteur des attentes...