dimanche 30 octobre 2022

ASSE - Rodez, 0-0 (3-4 t.a.b)

Rien de neuf


Entrée en lice des Verts en Coupe de France - à domicile, contre une autre équipe de Ligue 2, Rodez. Le staff a fait le choix de la continuité, même 11 de départ et même système à base de 3 centraux et 4 milieux en losange :


Et même difficultés à se montrer dangereux, à transformer la possession au milieu du terrain dans des vraies occasions dans les 20 derniers mètres. Résultat ? Clean sheet, mais pas de but marqué et élimination ensuite aux tira au but.

dimanche 23 octobre 2022

Amiens - ASSE, 0-1 (Wadji)

Souriants


Tout comme leur entraîneur, les Verts ont le sourire après leur première victoire à l'extérieur de la saison, sur la pelouse d'Amiens

L'analyse de Laurent Batlles après le match est simple, ses protégés avaient répondu présent en ayant mis les ingrédients nécessaires : "vu le début de saison et qu’on n’avait pas encore gagné à l’extérieur et le jeu produit, oui je suis souriant. J’ai vu beaucoup d’envie, d’abnégation (...) il y a eu de la cohérence, de la sérénité. J’avais demandé d’avoir de la force mentale, il fallait tendre vers le positif et pas dans le doute".

Pour obtenir ce résultat, le staff stéphanois a décidé de revenir aux bases : un système à 3 derrière et 4 milieux axiaux capables de garder le ballon. Un 3-4-3 losange, aussi visible sous la forme d'un 3-3-3-1 :


L'habituelle défense titulaire (Briançon - Giraudon - Petrot), le seul avant-centre confirmé disponible (Wadji), la sentinelle habituelle (Monconduit) avec devant elle trois milieux Lobry - Chambost - Mouton. La vraie surprise est venue de la titularisation du jeune Namri dans le couloir droit, Maçon et Palencia n'étant pas convoqués. En face, un système un 3-5-2 - si la défense amiénoise a été trop souvent en surnombre par rapport au seul Wadji, si les deux attaquants n'ont pas su empêcher la construction stéphanoise, c'est surtout au milieu que la bataille à été perdue par les Picards. Voici deux exemples.


Le premier commence quelques minutes avant la pause, avec une relance de Dreyer. Sur cette image on voit bien quels sont les Verts responsable de la construction :


Les 3 défenseurs et Monconduit, les autres ne sont même pas visibles. Mais ils n'ont pas besoin, car le ballon leur parvient après deux passes verticales qui déjouent complètement la faible tentative de pressing haut adverse :


Chambost reçoit le ballon dans le rond central et montre ensuite son envie, profitant en même temps du fait que le bloc amiénois n'est pas en place :


Une-deux avec Mouton pour éliminer un milieu, puis un autre une-deux avec Namri dans le couloir droit. Le meneur de jeu stéphanois n'est pas le seul à faire des appels, il est suivi par Mouton...


... à qui il donne le ballon aux abords de la surface. Malheureusement, le centre au deuxième poteau dans la course de Pintor est repoussé par la défense, le piston gauche stéphanois étant de toute façon signalé hors jeu.


Un deuxième exemple quelques minutes après la pause commence avec un ballon qui circule de gauche à droite dans la défense, jusqu'à Briançon :


Sur cette image on voit bien les 4 milieux stéphanois, quasiment tous à la même hauteur - leurs déplacements respectifs seront la clef de cette attaque. En attendant, le ballon est passé entre Briançon et Namri à droite...


... avant d'être envoyé à gauche, jusqu'à Petrot. On observe déjà que Lobry s'est placé en soutien de Wadji, haut, pendant que le bloc adverse en 5-3-2 est bien en place. Petrot joue avec Giraudon...


... qui s'appuie sur Monconduit, décroché pour lui offrir une solution, avant d'envoyer le jeu à droite, où Mouton s'était écarté.


Les trois milieux adverses doivent donc coulisser vers ce côté, ils doivent couvrir toute la largeur du terrain, car les pistons sont pris avec leurs adversaires directs. Les 4 milieux stéphanois sont donc en surnombre et combinent bien. Lobry fait un appel entre les lignes, il reçoit le ballon, revient en arrière...


... et Mouton prend sa place entre les lignes. Mais le jeu n'est pas là, dans un petit périmètre, les Verts profitent de la largeur et le ballon est envoyé à Chambost, à l'opposé - les 3 milieux amiénois ont été contournés :


Chambost se retrouve donc face au jeu, avec devant lui une défense à 5 qui coulisse en laissant des espaces entre les joueurs. C'est par là qu'il cherche l'appel de Pintor en profondeur et ce dernier se fait bousculer dans la surface. Penalty transformé par Wadji - seul tir cadré du match pour les Verts, suffisant pour s'imposer.


Conclusions


Les Stéphanois n'ont pas été largement plus dangereux que leurs adversaires, loin de là. Mais ils n'ont pas concédé beaucoup d'occasions non plus, et ce clean sheet doit les rassurer. Si la réussite a pour une fois basculé du côté des Verts, il faut aussi souligner qu'ils ont mis les ingrédients nécessaires. Beaucoup de sérieux, de concentration, et une maîtrise technique et tactique qui leur a permis de garder le ballon et faire courir l'adversaire. Et si cette maîtrise au milieu, cette possession, ne s'est pas souvent transformée en occasions franches, elle a empêché les Picards de s'en procurer à leur tour. Amenant ainsi une certaine sérénité, qui manquait cruellement au groupe depuis quelques semaines...

dimanche 16 octobre 2022

ASSE - Paris FC, 0-2

Je pense qu'on joue le maintien


Après une nouvelle défaite de ses protégés, à domicile, sous les yeux de la présidence du club, la conclusion du coach stéphanois est sans équivoque

Conscient des faiblesses défensives de son équipe - pire défense du championnat, Laurent Batlles a essayé de solidifier un peu plus son bloc équipe : "on a essayé de changer certaines choses, notamment tactiquement (...) c’était un pari de repartir dans un système qui nous permettrait d’être plus en bloc, d’attendre un peu plus l’adversaire et de le contrer". Pour cela, il était revenu à une défense à 4, avec Maçon à gauche et Bakayoko à droite :


Nadé a été préféré à Giraudon en défense centrale, les milieux axiaux ont été Monconduit et Bouchouari, Chambost se trouvant en soutien de Wadji, seul avant-centre. Les deux milieux excentrés ont été Cafaro à droite et Lobry à gauche... mais seulement en phase défensive. Car si les Verts ont défendu en 4-4-2, ils ont attaqué en 3-4-3 losange :


Lobry n'a jamais attaqué excentré dans le couloir gauche, comme Cafaro le faisait à droite. Il apportait du nombre dans l'axe, avec les 3 autres milieux stéphanois. Le côté gauche était entièrement tenu par Maçon, très haut, pendant qu'à droite Bakayoko ne montait pas, formant une défense à 3 avec Briançon et Nadé.

Et dans cette configuration les Verts ont essayé de produire du jeu comme lors de leurs bonnes prestations d'il y a quelques semaines. Dans cet exemple, Briançon joue avec Bouchouari...


... qui décale Nadé, qui joue plus haut avec Maçon. Quand le latéral/ailier stéphanois reçoit le ballon dans son couloir, il est tout seul contre son adversaire direct. Mais deux milieux viennent lui offrir des solutions et les Stéphanois commencent à combiner :


Un triangle de passes dans un petit périmètre contre quatre adversaires : Maçon - Monconduit - Lobry, le ballon revient ensuite sur le côté...


... et un deuxième Maçon - Monconduit - Lobry permet à ce dernier de se trouver en bonne position de centre au bord de la surface :


Le bloc adverse n'a pas du tout tenu sur ce côté et trois Stéphanois se trouvent en surnombre dans la surface adverse. Malheureusement, le centre de Lobry ne trouve ni Wadji, ni Chambost, ni Cafaro.


Un bloc défensif en 4-4-2, mais une animation offensive en 3-4-3 losange. Un pari tactique qui aurait pu marcher, mais qui a été contrarié par les sorties sur blessure de Cafaro et Bakayoko. Le bloc équipe est resté le même en début de la deuxième période, le 4-2-3-1 est bien visible...


... avec maintenant Gabriel Silva en latéral gauche, Maçon à droite et devant lui Pintor. Mais l'animation offensive n'était plus la même car à gauche Silva n'était pas si offensif et ne pouvait pas tenir seul son couloir. Quant à droite, Pintor restant très excentré, Maçon montait moins haut.

Changement d'animation offensive forcé par les blessures, donc, et même changement de système tout simplement après le premier but concédé, les Verts passant en 4-1-4-1 :


Chambost s'est retrouvé excentré gauche, le milieu stéphanois étant devenu "pointe basse", avec Monconduit derrière Aïmen Moueffek et Louis Mouton. Et ce système a été gardé jusqu'à la fin, quand Othman a remplacé Maçon...


... Gabriel Silva est passé à droite et le nouveau latéral gauche a été Chambost. Avec devant lui en ailier un jeune avant-centre qui faisait sa première apparition en pro. Sans surprise, les Verts ont encaissé un deuxième but, construit dans ce couloir...




Une chose est claire, le staff stéphanois essaie, cherche des solutions tactiques, mais malheureusement n'en trouve pas encore. Les suspendus et blessés commencent à être de plus en plus nombreux dans un groupe déjà pas trop étoffé en quantité et qualité. Et ça fait maintenant quatre matchs consécutifs que les Verts concèdent deux buts, ils sont avant-derniers du classement avec le premier non-relégable de plus en plus loin. Et c'est la place qu'on vise à l'heure actuelle, car Laurent Batlles a raison : on joue le maintien. En Ligue 2.

mardi 11 octobre 2022

Sochaux - ASSE, 2-1 (Krasso)

Changer de système...


... alors que nous avons recruté en fonction de ce choix ne serait pas logique, disait Laurent Batlles en conférence de presse avant la nouvelle défaite des siens

Et pourtant il l'a fait, une fois mené 2-0 à Sochaux, après deux entames de périodes difficiles. Les Verts avaient débuté le match dans le même 3-5-2 que lors des derniers matchs, donc un milieu qui ressemble plus à un losange, tellement Krasso décroche et Chambost se retrouve relayeur :



Le premier changement tactique est intervenu après le 2e but concédé en début de la 2MT, suite à une action où le bloc stéphanois a volé en éclats. Pintor est entré à la place de Palencia, mais pas en piston, les Stéphanois sont passés en 4-4-2 :


Bakayoko est passé latéral droit, Chambost milieu excentré du même côté. Et ce système a été utilisé jusqu'à la fin du match - à raison, les Verts se sont montrés bien plus dangereux et ils auraient pu égaliser avec plus de réalisme. Mais sans un effectif construit pour, c'était du bricolage, notamment pour les latéraux...


... qui étaient Moueffek à droite et Lobry à gauche. Bouchouari (associé à Monconduit au milieu) et Cafaro (excentré droit) étaient aussi entrés en jeu.

lundi 3 octobre 2022

ASSE - Grenoble, 2-2 (Chambost, Briançon)

Deux buts ne sont toujours pas assez


Les Verts ont dominé leur adversaire du jour (67% de possession, 26 tirs à 4), mais ils ont encore encaissé deux buts et font du surplace en bas du classement

Pour ce premier match devant leur supporters, les Stéphanois se sont présentés dans leur habituel système en 3-5-2, visible dès le coup d'envoi :

Deux choses méritent d'être mises en évidence. Maçon a pris le couloir gauche, laissant le poste de piston droit à Cafaro. Et au milieu c'est plutôt un triangle pointe basse (Monconduit), Chambost étant positionné comme un milieu relayeur, le pendant à gauche de Bouchouari à droite, pas dans sa position de "10" habituelle. Cet espace axial entre les lignes adverses a été pris par Krasso, un vrai 9 1/2, qui décrochait beaucoup.


Quant à l'animation offensive stéphanoise, elle a été très dépendante des la complémentarité entre les milieux relayeurs et les pistons respectifs. Comme on peut le voir sur deux exemples, dont le premier à la 12e minute :


Une attaque est construite par la défense, qui fait circuler le ballon de gauche à droite, jusqu'à Bakayoko. Le bloc adverse en 5-3-2 est visible, tout comme le triangle pointe basse stéphanois Monconduit -Chambost - Bouchouari. C'est ce dernier, à droite, qui est cherché et qui a la mission de relayer le ballon plus haut.


Il avance balle au pied dans le couloir droit, où il échange des passes avec son piston, Cafaro. Le côté est bloqué et il joue donc en arrière...


... où la défense fait circuler le ballon pour l'amener à gauche. Maçon est plus axial, Chambost écarté vers la ligne de touche, c'est donc le premier qui est trouvé par Petrot. Comme de l'autre côté, le couloir est pris, donc Maçon joue en arrière...


... et le ballon est relayé à droite par la défense jusqu'à Bouchouari. Krasso décroche pour lui proposer une solution, Cafaro reste une possibilité de jeu à droite... 


... mais le milieu fait le choix de revenir en arrière. Et après un échange de passe avec Briançon, c'est Bakayoko qui prend le risque de jouer vers l'avant :


Son ballon aérien à destination de Wadji est dégagé par la défense, mais Krasso se bat et le récupère. Il voit ensuite la paire Maçon - Chambost à gauche et écarte donc le jeu. 


Il n'y a toujours pas de combinaison entre les deux joueurs, mais Maçon profite de l'appel de Chambost pour revenir dans l'axe et essayer un tir de loin, cadré, mais qui n'inquiète pas le gardien adverse.


Un changement tactique important est intervenu en début de la 2MT, après l'entrée en jeu de Lobry à la place de Bouchouari. Du poste pour poste au milieu, mais aussi deux pistons qui ont changé, Maçon passant à droite et Cafaro à gauche. Ce changement est intervenu juste avant l'égalisation (c'est Maçon qui effectue la touche à droite à l'origine du premier but) et a duré assez longtemps pour que les Verts passent devant au score. L'entrée de Palencia à la place de Cafaro a remis Maçon dans le couloir gauche. Voici un exemple extrait de cette période, qui commence à la 72e minute :


Le 5-3-2 grenoblois est bien visible et le positionnement des Verts est identique au premier exemple, maintenant avec les paires Maçon - Chambost à droite et Lobry - Cafaro à gauche. C'est ce dernier qui est trouvé par Monconduit, l'attaque stéphanoise commence à gauche. 


Le piston joue avec son milieu, qui remet en arrière à la défense, d'où Briançon envoie le jeu à l'opposé, trouvant Chambost. Échange de passes avec son piston...


... et comme le bloc adverse avait bien coulissé, jeu en arrière à destination de Briançon, qui échange avec Bakayoko. Mais si le bloc Grenoblois penchait d'un côté...


... des espaces s'étaient créés à l'opposé. Briançon trouve Monconduit, qui écarte parfaitement à destination de Lobry, qui peut avancer balle au pied. 


Sa proposition de une-deux avec Cafaro n'est pas suivie par ce dernier, mais par un adversaire. Le piston stéphanois peut donc repiquer vers l'axe, où il se met en position de frappe à l'entrée de la surface. Malheureusement, son tir est dévié en corner.



Ces deux exemples sont très similaires et représentatifs de l'animation offensive stéphanoise contre Grenoble. La défense a eu la responsabilité de déplacer le jeu d'un côté à l'autre, où les deux paires relayeur-piston ont joué un rôle déterminant - malheureusement n'arrivant pas souvent à prendre le dessus sur leurs adversaires. Quant aux deux joueurs axiaux - Monconduit en pointe basse et Krasso en haute, ils ont proposé des solutions d'appui, mais l'approche était de contourner le bloc par les côtés...