samedi 13 juin 2020

Points et buts

Ça se joue contre le ventre mou


A la fin de la saison 2018-19, une analyse des points pris sur les 5 dernières saisons montrait une performance assez consistante pour l'ASSE :
  • 0,8-1 points pris (sur 6 possibles) en moyenne contre les 5 premières places du classement ("les premiers")
  • 3,2-3,9 points pris en moyenne contre les équipes classées entre la 6e et la 15e place ("le ventre mou")
  • autour de 4 points pris en moyenne contre les 5 dernières places du classement ("les derniers")
Avec bien sûr des exceptions. La dernière saison de Galtier (2016-17) a été la plus faible d'un point de vue comptable (50p) le problème venant des résultats contre les derniers, avec seulement 3 points pris en moyenne. Les Verts ont fini très haut (4e, 66p) pour la dernière de Gasset (2018-19), faisant la différence avec un parcours sans faute contre les derniers : 6 points sur 6 possibles, aucun point laissé en route.

Par le passé, la différence entre une très bonne saison et une moyenne a été faite contre les plus faibles équipes du championnat. Mais quid de la dernière saison des Stéphanois, quand ils ont fini à la 17e place, leur plus faible classement depuis bien long temps ?

Comme tous les matchs n'ont pas pu se jouer, ce n'est pas facile de comparer. Mais si on faisait une simulation...
  • 1 seul point pris pour les 4 matchs restants contre les premiers (Paris, Rennes, Lille et Nice)
  • 5 points pour les 3 matchs restants contre les derniers (Dijon, Amiens, Toulouse)
  • 9 points pour les 3 matchs restants contre le ventre mou (Monaco, Angers, Strasbourg)
... on obtiendrait ce résultat :


Avec 45 points, les Verts seraient sauvés, tout en finissant dans le bas du classement. 1 point pris contre les premiers et 5 contre les derniers sont des estimations assez réalistes et mettraient l'ASSE dans sa moyenne des dernières saisons, rien de choquant. Mais toute la différence est faite contre le ventre mou. 

Même en faisant un (improbable) sans-faute sur les matchs restants, les Stéphanois finiraient avec une moyenne contre le ventre mou bien plus basse qu'à leur habitude. C'est sur ces matchs que la saison a été ratée - au moins d'un point de vue comptable. Par exemple, sur la double-confrontation, donc sur 6 points possibles, les Verts n'ont pris aucun contre Metz et qu'un seul contre Reims, Brest ou Montpellier...


Les buts verts 2019-20


Les Verts nous manquent - voici quelques statistiques pour faire passer le temps en attendant le premiers matchs amicaux de l'inter-saison...   

Types de buts


Il y a eu 49 buts marqués et 64 encaissés par l'ASSE lors des 41 matchs disputés lors de la saison 2019-20, toutes compétitions confondues. Certains de ces buts ont été inscrits dans le jeu, d'autres suite à un coup de pied arrêté (CPA) et d'autres sur penalty ou des buts contre son camp (csc). On différencie les buts inscrits dans le jeu entre ceux qui ont découlé d'une action construite (par exemple une relance qui part du gardien) et ceux qui ont suivi la récupération du ballon de l'adversaire (un contre, une récupération haute, etc.)

Voici les buts encaissés :


Il est évident que l'ASSE a connu des gros problèmes défensifs, encaissant plus de 1,5 buts par match. Mais ces problèmes deviennent encore plus évidents si on compare avec les chiffres de la saison précédente. Les Verts ont encaissé quasiment le même nombre des buts sur CPA, sur penalty et contre leur camp lors des deux saisons. Mais ils en ont pris beaucoup plus dans le jeu, quasiment deux fois plus (48 contre 26). Pire, si les protégés de Gasset prenaient à peu près le même nombre des buts contre des attaques construites ou après avoir perdu le ballon, ceux de Printant et Puel en ont pris beaucoup plus avec une défense en place qu'en phase de transition. Ils n'ont tout simplement pas pu proposer un bloc équipe efficace ou ont été plombés par des erreurs individuelles.


Quant aux buts marqués :


A peine plus d'un but marqué par match, moins que la saison d'avant et ses 59 buts en 38 matchs de Ligue 1. Par contre, la répartition des différents types est quasiment identique, la seule différence notable venant des buts inscrits sur CPA : bien moins proportionnellement lors de la dernière saison. Quand on est moins bien dans le jeu, il est utile de pouvoir compté sur les phases arrêtées, mais les Verts ont régressé aussi dans ce domaine...


Contribution des joueurs


Pour regarder les joueurs qui ont le plus contribué offensivement du côté de l'ASSE, il ne faut pas se limiter au nombre de buts marqués ou à ce qu'on appelle passe décisive. Pour chaque but on prend en compte "l'avant-dernier" joueur, mais aussi d'autres qui ont été "impliqués" dans l'action, juste avant le but. Par exemple, l'antépénultième stéphanois qui joue le ballon. Ou le joueur ayant obtenu le penalty, le joueur ayant provoqué le but contre-son-camp, etc. Même si cet exercice est plus difficile à effectuer - il faut regarder les images, non seulement les chiffres secs - on considère qu'il est plus relevant pour la vraie contribution offensive des joueurs. Pour prendre un exemple, lors du but stéphanois à Reims (à partir de 1:48 dans ce résumé), Aholou récupère le ballon haut, Hamouma décale Honorat à droite, qui centre à ras de terre, Aholou rate sa frappe mais touche le ballon, qui arrive dans les pieds d'Hamouma, qui marque. Les statistiques brutes attribuent une passe décisive d'Aholou pour Hamouma et rien d'autre, Honorat n'y est pas mentionné. Les chiffres ci-dessous considèrent Honorat comme avant-dernier Stéphanois (c'est son centre) et Aholou seulement impliqué dans l'action (récupération et tir raté). 

Bref, voici les Stéphanois ayant contribué à au moins 3 buts lors de cette saison :


Fort de ses 12 buts marqués toutes compétitions confondues, Bouanga arrive premier, ayant contribué à 19 buts différents. Il est suivi des autres offensifs Hamouma, Boudebouz, Khazri et Nordin. Honorat a fait marquer les autres autant que Bouanga ou Nordin (7), mais n'en a marqué aucun. Diony se trouve à égalité avec Debuchy, impliqués dans 5 buts chacun. Quant à Abi et Beric, ils ont contribué à seulement 3 buts chacun. Un seul but marqué par le Slovène, mais c'est celui du Derby aller, à la 90e minute...

Si on compare ces chiffres avec ceux des saisons 2018-19 et 2017-18, la grosse différence vient de l'absence d'un duo offensif prolifique. Khazri-Cabella (28, resp. 26 buts) et Bamba-Cabella (23, resp 22 buts) avaient porté les attaques stéphanoises, mais lors de la dernière saison, il n'y a qu'un seul joueur qui sort du lot, Bouanga. Et il ne dépasse pas la barre des 20 buts...

Pour être complet, d'autres joueurs ont contribué à des buts cette saison : Fofana et Kolo ont marqué 2 buts chacun, Cabaye en a marqué un et contribué à un autre. Silva et Benkhedim ont marqué un but chacun et Perrin et Saliba n'ont pas marqué, mais ont été impliqués dans un chacun. Le dernier permettant d'ailleurs à Boudebouz de qualifier les Verts en finale de la Coupe de France.

Si on regarde cette contribution aux buts par rapport au temps de jeu, Hamouma est le Stéphanois le plus efficace, contribuant à un but toutes les 105 minutes jouées. Il est suivi par Bouanga (136 minutes), Nordin et Khazri (146), Boudebouz (167), Diony (191) et Honorat (197). 

dimanche 7 juin 2020

Les blessures vertes (5)

L'infirmerie a été bien remplie lors de la dernière saison des Verts... mais tous les joueurs n'ont pas été logés à la même enseigne.

La saison 2019-20 a été écourtée suite à la crise sanitaire, mais les Stéphanois ont eu le temps de jouer 41 matchs. Entre les poules de la Ligue Europa et le bon parcours en Coupe de France, il y a eu des nombreuses semaines à trois matchs. Une saison donc assez dense, qui a suivi une préparation estivale pointée du doigt par les joueurs et le staff. Des conditions parfaites pour envoyer un grand nombre des joueurs à l'infirmerie...

Voici le détail joueur par joueur, pour les 2 gardiens et les 24 joueurs de champ les plus utilisés (pour rappel, ensemble ils couvrent 98,6% du temps de jeu total disponible). Les chiffres représentent le nombre de matchs ratés sur blessure par rapport aux matchs où le joueur était réellement disponible (si le joueur est suspendu ou ne fait pas partie des plans de l'entraîneur, le fait qu'il soit blessé ou pas n'est pas relevant).

Les joueurs



Gardiens

  • Ruffier (4 matchs) a eu une à une fissure au doigt fin septembre - début octobre. Et comme...
  • ... Moulin (3) avait des problèmes au poignet pendant la même période, le jeune Bajic a pu faire sa première apparition en pro, pour la défaite à domicile contre Metz

Défenseurs
  • Saliba (22 matchs ratés sur 41) a commencé la saison avec la même blessure aux adducteurs que la saison précédente (8 matchs) et a eu ensuite une fissure au méta-tarse (14 matchs). Prêté au club par Arsenal, il a joué quasiment seulement lors des mois d'octobre, février et mars...
  • Gabriel Silva (17) a commencé la saison en se remettant de la rupture du tendon d'Achile de la saison précédente (11 matchs). Et il a eu 3 autres absences de 2 matchs chacune, pas graves (blessure au pied, malade)
  • Fofana (10) a aussi commencé la saison blessé au genou juste avant la reprise (8 matchs). Le même genou l'a fait rater 2 autres matchs en novembre
  • Palencia (7) a subi un attentat à la cheville lors de sa première titularisation, mais une fois remis, il n'a plus été absent sur blessure
  • Debuchy (4) et Perrin (4) ont raté peu de matchs sur blessure, malgré leur âge. Les ischios lors du Derby et une infection au pied (3 matchs) fin novembre pour le premier. Les ischios aussi pour le deuxième, pour les 4 derniers matchs de la saison - le capitaine n'a raté aucun match sur blessure jusqu'à fin février !
  • Trauco (2) et Kolo (1) ont été très peu blessés, des gênes musculaires en début de saison
  • Moukoudi (2) a raté deux matchs en étant malade

Milieux
  • Cabaye (14) a raté les mois de novembre et décembre (11 matchs) avec une blessure aux ischios, ratant deux autres matchs (cheville) et le dernier de la saison (adducteurs)
  • Youssouf (13) n'a pu jouer que jusqu'à la trêve hivernale, son genou l'empêchant de reprendre ensuite, même s'il a fait une apparition début février à Metz
  • Aholou (9) a raté 7 matchs à cause des adducteurs à l'automne à cause des adducteurs et a eu d'autres soucis de temps en temps (l'épaule, par exemple)
  • M'Vila (7) a eu des soucis au mollet (3 matchs en novembre) et a été "malade" pendant 4 autres en janvier
  • Camara (4) et Dioussé (4) ont raté quelques matchs : nez cassé pour le premier, une blessure contractée en fin de saison précédente pour le premier

Offensifs
  • Hamouma (17) - pas blessé lors de la phase aller sauf une absence de 3 matchs début décembre. Mais le mollet l'a empêché de jouer 7 matchs en janvier-février et il a fini la saison (7 matchs) blessé aux adducteurs
  • Khazri (16) a enchaîné les saisons sans pause, mais lors de la phase aller il n'a raté qu'un match (mollet) avant de se fracturer la main fin novembre (9 matchs). Il a fini la saison (7 matchs) blessé à la cuisse
  • Abi (12) a raté 11 matchs en novembre - décembre avec une fracture d'os au pied, ainsi qu'un autre match fin janvier (gêne au mollet)
  • Honorat (9) s'est fait cassé la mâchoire en début de saison (6 matchs) et raté 3 autres juste avant Noël avec un problème à la cuisse
  • Nordin (8) s'est fait mal à la cheville lors d'un entraînement et a raté la fin de saison revenant seulement lors du dernier match
  • Bouanga (5) et Boudebouz (5) ont raté quelques matchs lors de la phase retour - fissure au pied pour le premier, des problèmes au mollet (4 matchs) et à la cuisse (1 match) pour le deuxième
  • Beric (1) n'a été blessé (cuisse) que lors d'un match avant d'être transféré
  • Diony (0) n'a raté aucun match suite à une blessure annoncée. Par contre, suite à sa titularisation surprise lors du Derby victorieux, il a été absent pendant 5 matchs, ainsi que 3 autres autour de la trêve hivernale. Choix de l'entraîneur ou blessure ?

Conclusions


Il est évident que des nombreux joueurs sont passés par l'infirmerie, mais l'influence des blessures sur les résultats dévient encore plus claire si on regarde les joueurs blessés en même temps. Par exemple, Bouanga et Hamouma début janvier, avec Youssouf et M'Vila absents en même temps aussi. Hamouma, Nordin et Khazri absents depuis mi-février jusqu'à la fin de la saison. Abi et Khazri en novembre - décembre. Et bien sûr la défense en début de saison, avec Saliba, Fofana et Silva absents en même temps que Kolo arrivait à court de forme et Trauco sans connaître le foot européen...

Comme la saison précédente, les Verts ont subi beaucoup de blessures non-musculaires. Le genou de Youssouf et Fofana, le pied pour Saliba, Abi, Bouanga, la main pour Khazri, Ruffier et Moulin, la cheville pour Nordin et Palencia, la mâchoire pour Honorat, le nez pour Camara et bien sûr le tendon d'Achile pour Silva. Sur les 200 absences-match décrites ci-dessus, 114 n'ont pas eu une raison musculaire ! Bref, s'il y a probablement des choses à améliorer pour la préparation physique au club, il y a aussi un facteur (mal)chance qui entre en jeu...



Il y a 10 jours, on avait publié sur notre site le détail des absences sur blessure lors de la dernière saison stéphanoise. Avec un total impressionnant : pas moins de 200 matchs ratés pour des raisons médicales par des différents joueurs. 

Mais est-ce que ce chiffre, 200, ça représente beaucoup ou c'est juste la norme ? On a donc regardé les deux saisons précédentes : même nombre de matchs, 41, mais mieux espacés, pas des matchs tous les 3 jours (pas de Coupe d'Europe, court parcours en Coupe de France) et des saisons étalées normalement, jusqu'en mai. Ce sont des facteurs importants, mais qui ne peuvent pas expliquer la différence impressionnante : lors de la saison 2018-19, il n'y a eu que 100 matchs ratés pour des raisons médicales. Et il y a eu à peine plus en 2017-18, 110 matchs

La comparaison est un peu faussée par l'accumulation des matchs avec les Coupes : une absence de mercredi à vendredi peut faire rater 3 matchs lors de la dernière saison, mais un seul lors des saisons précédentes. Mais si on compare seulement les absences lors des matchs de championnat, la différence reste aussi importante. 136 matchs ratés en 28 journées lors de la saison 2019-20, une moyenne de 4,85 joueurs blessés pour chaque match de Ligue 1. Cette moyenne a été de 2,5 en 2018-19 et de 2,6 la saison avant...

Peu importe comment on calcule, les Verts ont passé du simple au double cette saison en terme de matchs ratés à cause des blessures...

La malchance explique certaines choses, mais pas tout. Par exemple, si on regarde seulement les blessures musculaires, on est passé de 69 lors de la saison 2017-18, à 56 la saison suivante pour arriver à 84 lors de la dernière. Et si on considère qu'au moment de l'arrêt de la compétition mi-mars il y avait pas mal des joueurs à l'infirmerie avec ce genre de soucis (Perrin, Hamouma, Khazri), ce nombre aurait bien augmenté. Si certaines choses ne peuvent pas être évitées (fractures ou entorses), il est clair que d'autres peuvent être améliorées. On ne peut donc qu'espérer que la préparation physique en cours en ce moment apportera plus de sérénité lors de la saison suivante. Même si le staff a un casse-tête à résoudre, avec une finale à jouer 4 semaines avant le début du championnat : est-il possible d'arriver à un pic de forme fin juillet sans connaître de baisse de régime plus tard dans la saison ?




L'équipe-type de la saison 2019-20

Entre le changement d'entraîneur, les tâtonnements tactiques et les nombreuses blessures, il est très difficile d'extraire une équipe-type pour toute la dernière saison...

La saison 2018-19 a été assez stable d'un point de vue tactique, avec un staff technique en place depuis la saison d'avant, qui a façonné son groupe pendant le mercato et qui a du faire des changements dans l'équipe-type seulement pour s'adapter à des blessures. Quant à la dernière saison, il y a eu naturellement un avant et après le changement d'entraîneur, Ghislain Printant et Claude Puel ont préféré des joueurs et des dispositifs tactiques différents. Mais même sous le contrôle de l'actuel manager général de l'ASSE, il y a deux périodes distinctes, avant et après la trêve de Noël. Si on regarde donc la saison coupée en trois parts, chacune d'entre elles a une équipe-type qui se détache, même si à certains postes la différence entre les titulaires et les remplaçants n'est pas très nette.

La période Printant


Pour ses quelques matchs à la tête des Verts, l'ancien adjoint de Jean-Louis Gasset a fait le choix de la continuité. 7 de ces 10 matchs ont démarré avec une défense à 4, dans le 4-2-3-1 classique de la saison précédente :


Saliba, Fofana, Gabriel Silva ont démarré la saison à l'infirmerie et Palencia s'est blessé lors de son premier match officiel, à Marseille. Il y a donc eu très peu de rotation en défense, Kolo jouant parfois dans l'axe, parfois à gauche. Au milieu, M'Vila a été accompagné initialement par Aholou, remplacé (suite à une longue absence sur blessure) par Cabaye. Youssouf et Camara se sont contentés des miettes. Les 4 offensifs titulaires ont été alignés à chaque fois qu'ils étaient disponibles, même s'ils n'étaient pas au top physiquement. Beric et Nordin ont fait seulement quelques apparitions, Honorat était blessé et Diony n'est entré en jeu qu'une seule fois...

Puel jusqu'à la trêve hivernale


Pour son premier match sur le banc stéphanois, le nouveau staff technique a surpris beaucoup de monde lors du Derby, avec des joueurs frais et une défense à 3. Tous les systèmes basés sur ce type de défense ne sont pas identiques, comme nous l'avons expliqué précédemment. Mais la défense à 3/5 a été très utilisée par Puel jusqu'à Noël, lors des 12 matchs sur 16 possibles :


Saliba et Fofana sont revenus de blessure et ont poussé Moukoudi (et parfois Kolo) sur le banc, pendant que Debuchy a été souvent blessé. Les pistons devaient été naturellement les latéraux offensifs Trauco et Palencia, mais deux ailiers ont parfois pris leur place, Bouanga et Honorat. Youssouf s'est imposé au milieu à côté de M'Vila. En attaque, c'est très difficile de trouver 3 joueurs souvent titulaires. Boudebouz et Bouanga ont rarement raté des matchs, pendant que Hamouma, Khazri, Nordin, Diony ou Abi ont fait quelques apparitions, mais ils ont été trop souvent gênés par des blessures.

Puel après la trêve hivernale


Après cette période de revue d'effectif et avec un système tactique qui commençait à ne plus donner des résultats, le staff stéphanois est revenu à une approche plus classique. La défense à 4 a été utilisée 13 fois sur les 15 matchs entre janvier et la fin inattendue du championnat. Souvent en 4-2-3-1, parfois en 4-4-2 et même en 4-1-4-1 lors des derniers matchs :


Saliba s'est imposé en défense, Debuchy a retrouvé sa place à droite, Kolo et Trauco se sont disputés celle à gauche et Fofana a peu à peu poussé Perrin sur le banc : 3 fois le capitaine historique a été remplaçant pendant que la charnière était constituée des deux très jeunes défenseurs formés au club. Profitant de la blessure de Youssouf, Camara a commencé à s'imposer au milieu, en rotation avec M'Vila ou Cabaye, et même dans un milieu à 3 axiaux. Devant, les ailes et l'avant-centre ont eu des titulaires assez claires, pendant que le meneur de jeu / soutien de l'attaquant a varié en fonction des blessures ou méformes.


Il est intéressant de remarquer qu'une équipe-type était en train de se dessiner lors des derniers matchs avant l'arrêt brutal du championnat  :



Un 4-3-3 avec Ruffier sorti du groupe, Kolo confirmé en latéral gauche, une charnière Saliba-Fofana, un trio complémentaire au milieu, deux vrais ailiers "mangeurs de craie" et Diony en avant-centre.


Temps de jeu


Voilà pour les trois périodes distinctes de la saison, avec leur systèmes tactiques et titulaires respectifs. Il y a eu une rotation très importante, résultat logique des semaines à 3 matchs (Coupe d'Europe et long parcours en Coupe de France) et surtout des nombreuses blessures. On a ainsi vu beaucoup de joueurs se partager le temps de jeu. Si on regarde les joueurs de champ utilisés lors des 41 matchs officiels de la saison, on remarque une grosse différence avec la saison précédente. La saison 2018-19, les 18 joueurs de champ les plus utilisés ont cumulé 99% du temps de jeu - cette saison, ils en sont à seulement 86%. Il faut compter pas moins de 24 joueurs de champs différents pour arriver à couvrir 98,6% du temps de jeu total possible. C'est normal, quand on observe que les Verts ont eu 28 joueurs de champ titulaires au moins une fois cette saison...

En plus de ces 28 joueurs, il y a 5 autres qui ont fait des apparitions dans le groupe, sans jamais être titulaires ou entrer en jeu : Nadé, Tshibuabua, Moueffek, Gourna-Douath et... Kévin Monnet-Paquet (sur le banc lors du Derby victorieux). Le cas de KMP à part, c'est tout à fait normal pour des jeunes de compléter le groupe en cas d'absences importante. Mais il faut surtout souligner les neuf joueurs sans expérience de haut niveau qui ont eu du temps de jeu : Moukoudi, Fofana, Camara, Honorat ont été très utilisés, plus que Maçon, Benkhedim, Rivera, Abi et Edmilson, mais qui ont quand-même joué eux aussi. Et ceci sans compter cinq autres, avec un peu plus d'expérience au niveau de la Ligue 1, sans pourtant être des joueurs "confirmés" : Saliba, Palencia, Youssouf, Dioussé, Nordin.


Bref, 33 joueurs de champ utilisés sur les feuilles de match, mais 18 d'entre eux ne sont pas des joueurs confirmés, 13 étant même très jeunes. 28 titulaires différents, mais la moitié n'avait pas une vraie expérience de haut niveau, un tier n'en avait aucune. Une vraie saison de transition, passée à évaluer le potentiel du groupe et poser les bases pour le futur.

Des joueurs à part


Les nombreux joueurs utilisés et les changements dans l'équipe-type sont les conséquences des blessures, mais aussi des choix de l'entraîneur. Si on regarde les décisions prises par Claude Puel après Noël, on remarque que certains joueurs sont peu à peu sortis de ses plans :

  • Palencia n'est plus apparu dans le groupe depuis la défaite à domicile contre Nantes début janvier et a même vu un autre latéral droit arrivé pendant le mercato d'hiver
  • Gabriel Silva est apparu seulement lors de deux matchs de Coupe, le reste du temps le passant sur le banc, en dehors du groupe, avec la réserve ou à l'infirmerie
  • Moukoudi est passé derrière les autres centraux dans la hiérarchie et a du chercher du temps de jeu en Angleterre, mais le départ de Saliba et la possible retraite de Perrin peuvent lui ouvrir de nouveau la porte
  • Dioussé a été utilisé comme un bon complément dans le groupe, il a pris une place de remplaçant, mais il a rarement eu la confiance d'un rôle de titulaire. Il a quand-même réussi à pousser Aholou hors du groupe quand ce dernier n'était pas blessé
  • Abi n'a pas convaincu en tant que titulaire en pointe et a cédé cette place à Diony, se contentant des entrées en jeu. Avec le récent recrutement de Krasso, la concurrence sera encore plus rude s'il n'y a pas de départ
Les cas de Ruffier et Kolodziejczak sont à part. Les deux ont été écartés du groupe, mais le deuxième est revenu et s'est même imposé en tant que titulaire à gauche. A voir pour le premier...