lundi 31 octobre 2016

ASSE - Monaco, 1-1 (Perrin)

Pour les 25 ans des Magics, contre un adversaire de calibre et devant un Chaudron bien rempli, les Verts ont produit un match d'une rare intensité. Et si la victoire n'a pas été au rendez-vous, c'est principalement due à la qualité du jeu et surtout du pressing adverse, qui a bien gêné la relance Stéphanoise.

Le 4-4-2 à plat revient peu à peu à la mode, plusieurs équipes utilisant de nouveau ce système classique. Monaco en fait partie et il suffit de les regarder jouer pour comprendre que le système est moins important que ce qu'on fait avec. Opposés à une équipe qui joue avec trois milieux axiaux, comme l'ASSE, ils ont théoriquement un désavantage numérique au centre du terrain. Et pourtant, le bon placement défensif pour couper les angles de passe et les pressing incessant sur le porteur du ballon rendent cette équipe très performante et difficile à jouer. Retour en exemple sur ces aspects.

L'espace entre les lignes


Comme les Monégasques défendent avec deux lignes de 4, sans sentinelle, il y a un espace entre les lignes. Les Verts jouent sans un "10" traditionnel, mais il était dommage de ne pas en profiter de cet espace. Si en deuxième période c'est Saivet qui l'a plutôt occupé (notre équipe ressemblant plus à un 4-2-3-1), en première période c'est notre faux milieu excentré Tannane qui l'a fait, comme dans cet exemple pris à la 8ème.

KMP et MBengue combinent dans leur couloir gauche, pris par le défenseur et le milieu latéraux, Beric est pris entre les deux centraux et on voit Tannane qui se place entre les lignes. Il va être surveillé par un des milieux centraux, ce qui accentue le problème Monégasque dans l'axe, pour bloquer notre trio Selnaes - Saivet - Veretout il reste un milieu central (Fabinho, qui a souvent fait un marquage individuel sur Saivet) et le milieu latéral gauche qui abandonne son couloir (et Malcuit...) pour aider dans l'axe :


Saivet aide à combiner dans le couloir (jeu normal dans un 4-3-3) et se retrouve face au jeu - il aimerait bien donner le ballon à Tannane, idéalement placé entre les lignes, mais les angles de passe sont bouchés. On peut aussi remarquer que notre surnombre au milieu est compensé par un avant-centre qui descend - une bonne discipline tactique est la clé quand on défend en 4-4-2 :


Sans autre solution, Saivet tente un un-deux avec KMP, puis se retourne et 7 secondes plus tard il se retrouve exactement dans la même situation :


Sauf que le déplacement de KMP et le placement de Selnaes ont cassé le positionnement des milieux axiaux adverses, Saivet a maintenant un bel angle de passe pour Tannane, qu'il trouvera d'une passe précise et ajustée. Il faut aussi souligner le placement de KMP, sur un défenseur central, laissant un seul autre pour Beric (c'est pour ça qu'on joue avec deux centraux pour un avant-centre, pour qu'un puisse compenser ailleurs). Tannane reçoit donc le ballon entre les lignes, combine avec KMP et le plan suivant nous permet de voir l'intérêt de ce jeu dans un petit périmètre :


Il avait ouvert des larges espaces de l'autre côté. Non seulement le milieu latéral aidait dans l'axe, mais le défenseur latéral a du prendre Beric, le central devant monter sur Tannane (pas de sentinelle...), ce qui laisse Veretout et Malcuit complètement libres. Malheureusement le ballon ne leur parvient pas, mais ça reste néanmoins une attaque extrêmement bien construite. Non seulement techniquement (le jeu en petit périmètre), mais surtout tactiquement, en appuyant sur les points faibles du système adverse, le sous-nombre au milieu et l'espace entre les lignes.

Le pressing Monégasque


Malgré ces points faibles qu'on a essayés d'exploiter, notre adversaire du jour reste une équipe très difficile à jouer, notamment grâce à un pressing omniprésent qui fait très mal dans la phase de construction. Leur philosophie de jeu semble être de gêner la relance adverse, soit pour récupérer le ballon et se projeter vite vers le but, soit pour l'empêcher d'arriver avec du jeu construit dans les derniers 30m, là où ils ont des failles. Et comme on parle d'une machine très bien huilée, la relance Stéphanoise dans ce match a été ainsi considérablement gênée.

Dans cette relance à la 30ème, on voit bien le triangle Vert au milieu avec Selnaes en pointe basse, les deux pointes hautes prise par les milieux axiaux adverses. Le rôle des deux avant-centres Monégasques est de couper le jeu entre nos deux centraux et Selnaes, donc Perrin joue avec Lacroix en passant par Ruffier :


La seule manière de s'en sortir de ce pressing des deux avant-centres et d'être très juste techniquement et ne pas rater ses passes. Lacroix y arrive et trouve Selnaes - théoriquement on a passé le premier rideau, Selnaes a du champ libre devant lui (souvenez-vous, on est en surnombre dans l'axe), mais le milieu latéral serre très vite au centre pour continuer le pressing :


De nouveau la justesse technique est nécessaire pour s'en sortir, Selnaes, pressé par deux joueurs, ne panique pas et arrive à sortir le ballon dans le couloir gauche (laissé libre) en passant par Perrin :


A noter aussi que Tannane était descendu offrir une possibilité de passe supplémentaire, mais suivi de très près par un défenseur, un pressing ne fonctionne que s'il est effectué par toute l'équipe. Dans cette action on s'en est sorti, mais sans la place pour la moindre erreur : une mauvaise passe de Lacroix entre deux adversaires pour Selnaes ou un mauvais contrôle du dernier et l'adversaire se crée immédiatement une situation de but.

En deuxième période le pressing adverse a doublé d'intensité et on est passé de 80% passes réussies en 1MT à seulement 67% après la pause. Dans l'exemple suivant, la configuration est presque la même, le trio Perrin-Selnaes-Lacroix étant pressé par les deux avant-centres :


On peut noter le positionnement de Saivet, en "10", entre les lignes, ce qui oblige les milieux adverses de ne pas monter trop haut. Perrin n'a pas vraiment d'options, s'il joue avec MBengue, le milieu adverse se tient près à aller le chercher, donc il change de côté en passant par Selnaes :


Lacroix se retrouve dans la même situation, donc il change de nouveau de côté, en passant par Ruffier. L'angle de passe entre Perrin et MBengue est bouché par le milieu latéral, le premier joue donc avec Selnaes entre les avant-centre adverses. Celui-ci a la possibilité de se tourner et avancer avec le ballon, il y a de l'espace entre les lignes adverses, Veretout lui propose une option. Mais ça serait une prise de risque, les avant-centres adverses sont très rapides dans le pressing, alors il joue avec Ruffier :


Le pressing du milieu latéral a laissé MBengue libre, Ruffier lui envoie un long ballon... mais le pressing Monégasque est complet et c'est le défenseur latéral qui monte le chercher et qui gagne le duel aérien. 

Conclusions


Dans ce match très intense, la bataille tactique a été très forte. De notre côté, on a essayé d'exploiter une petite faille, en plaçant un joueur en "10", entre les lignes. Ça a plus marché pendant la première période, quand ce joueur était Tannane, on a gardé nos milieux relayeurs et on a pris des risques pour se sortir du pressing. Par contre, après la pause, on a sacrifié un milieu relayeur, Saivet, pour le placer là, le pressing adverse a été plus intense et notre prise de risque moindre. Le résultat ? On a raté plus des passes et on n'a pas réussi à trouver ce joueur entre les lignes. Néanmoins, ça reste un bon point de pris contre un adversaire qui nous était clairement supérieur à la fois collectivement et individuellement.

mardi 25 octobre 2016

Caen - ASSE, 0-2 (Saivet, Veretout)

Être ou ne pas être... un milieu excentré ?


Telle est la question existentielle à laquelle doit répondre Tannane. Retour en images sur les différentes facettes de son style de jeu lors des deux derniers matchs contre Gabala et Caen.


Dans un système 4-3-3 (ou 4-1-4-1), on appelle les joueurs de couloir offensifs des ailiers ou des milieux excentrés. Souvent, le nom donné à un gaucher qui joue dans le couloir droit, comme Tannane, est un ailier inversé. C'est un concept assez courant dans le foot moderne et il arrive souvent qu'un ailier inversé soit le meneur de jeu de son équipe. Tout comme un meneur de jeu classique (un "10"), son rôle est d'éliminer des adversaires via des passes ou des dribbles et créer ainsi des décalages. Mais à la différence d'un "10", un ailier inversé reste quand même un milieu excentré, c'est-à-dire il attend le ballon dans le couloir. De là-bas, du fait de son pied fort, il est orienté en général vers l'intérieur du terrain et il peut ainsi faire une passe vers l'axe ou de rentrer balle au pied - c'est peu courant qu'un tel milieu excentré déborde sur son côté pour centrer, comme un ailier classique. 

Mais assez avec la théorie. Regardons avec des exemples comment joue Tannane, notre gaucher excentré sur le côté droit. Comme un bon milieu excentré qui rentre vers le centre en dribblant ou qui fait des passes de son couloir vers l'intérieur ? Ou mieux encore, qui ne joue même pas dans son couloir, mais dans l'entre-jeu, comme un vrai "10" à l'ancienne ?

Contre Gabala


Dans ce match de Coupe d'Europe, Tannane a joué 62 minutes, quasiment toutes dans le couloir droit, comme l'atteste cette image des endroits d'où il a effectué ses 34 passes pour ses coéquipiers (sur 50 ballons joués en total, soit un ratio de 68%) :


Dans cette capture d'écran du site whoscored.com, on attaque de gauche à droite. Les endroits d'où Tannane passe le ballon plus à l'intérieur et non dans le couloir correspondent en général à une entrée balle au pied de son côté, comme dans l'exemple décrit en détail lors de l'article précédent.

Contre Caen première mi-temps


Dans ce match de championnat, Tannane a joué 90 minutes, mais sur deux périodes complètement différentes. Dans la première, il n'a pas été un milieu excentré, mais un milieu axial offensif, un "10" à l'ancienne :


Dans cette image, on attaque de droite à gauche et on voit bien que la plupart des passes qu'il a effectuées (23 sur 30 ballons joués, donc 76%) viennent d'une position axiale. Non seulement il a appelé le ballon dans l'axe, entre les lignes, mais de là-bas il a souvent cherché le jeu court, les combinaisons avec ses partenaires, comme dans cet exemple : 


Le ballon est dans la défense, on prépare une attaque placée. On peut bien voir la première partie du bloc adverse (4-1-4-1) avec le milieu défensif, la ligne de quatre milieu et l'avant-centre, ainsi que le double piston de nos deux milieux relayeurs, Veretout descendant offrir une option à Lacroix et Saivet y allant vers la défense. Mais surtout on voit Tannane qui se place dans la zone de la sentinelle  (MD - milieu défensif) adverse, appelant avec ses bras les ballon.

Lacroix choisit une autre option (via Perrin sur le côté gauche), une combinaison KMP - Saivet, on perd le ballon, mais on le récupère vite via un pressing haut et on recommence. Cette fois-ci, 30 secondes plus tard, le bloc adverse est encore plus bas :


Lacroix a toujours le ballon, Tannane est toujours placé dans la zone de la sentinelle - le latéral gauche adverse ne sert à rien, mais Selnaes et Tannane n'ont qu'un adversaire au marquage pour tous les deux. Lacroix fait une merveille de passe pour le dernier, qui combine dans un-deux avec le premier pour éliminer ainsi la sentinelle. Malheureusement le un-deux foire, le ballon est perdu et... de suite récupéré par notre défense.

20 secondes plus tard, même situation, avec Lacroix qui a le ballon et Tannane qui se place toujours dans la zone du "6" adverse :


Sur cet capture d'écran on peut bien voir le bloc adverse, le triangle pointe basse de notre milieu et le positionnement de "10" de Tannane qui rend de nouveau inutile le latéral gauche adverse. De nouveau une passe précise de Lacroix pour notre ailier "10", qui cette fois-ci combine avec Söderlund : un premier un-deux réussi pour éliminer la sentinelle, puis un deuxième raté.

A noter que Tannane a déjà joué dans ce rôle de "10" des bouts de match cette saison, à Athènes, à Bordeaux ou contre Bastia, mais à chaque fois avec deux autres milieux excentrés sur le terrain, dans un système plutôt 4-2-3-1. Il est donc très surprenant de le voir se placer si régulièrement dans la zone du "6" adverse en sachant qu'il ne lui reste qu'un seul coéquipier dans le couloir droit, Malcuit, qui est pris par le milieu latéral adverse (normal), mais qui aura aussi un défenseur latéral sur le dos s'il reçoit le ballon. Autrement dit, on choisit délibérément d'être en sous-nombre dans ce couloir (et donc d'y jouer moins) pour avoir un surnombre dans l'axe.

Contre Caen deuxième mi-temps


Dans leurs déclarations d'après-match, Lacroix et Galtier sont très claires : à la mi-temps du match en Normandie, la tactique a été changée, il fallait passer plus par les côtés. Première chose - replacement de Tannane en tant que milieu excentré, dans son couloir à droite (ou à gauche quand il échangeait avec KMP) :


Le ratio des passes par ballons joués diminue drastiquement (57%, 16 passes pour 28 ballons), il recherche dans ce cas moins les petites combinaisons avec ses coéquipiers et plus les dribbles, comme dans cet exemple (où on note, pour l'anecdote, que c'est KMP qui a quitté son couloir) :


Le style de jeu de Tannane dans cette deuxième mi-temps ressemble à celui contre Gabala, moins collectif qu'en première période. Son rôle devient donc de recevoir le ballon dans la zone du latéral, rentrer avec le ballon en aspirant ainsi son adversaire et donc libérer le couloir pour les montées rapides de Malcuit.

Conclusions


Si avec le retour des blessés, le staff semble avoir trouvé une assise défensive robuste et un milieu très technique et créatif, il reste encore du travail dans les derniers trente mètres. Et Tannane représente une des clés pour résoudre ce dernier problème, surtout si il gomme certains petits défauts (comme un jeu plus rapide et collectif) et il retrouve la confiance et la réussite qu'il avait en arrivant, il y a 9 mois. Il est suffisamment technique pour recevoir le ballon dans un espace réduit sans le perdre tout de suite, ou de le garder et aspirer des défenseurs créant ainsi des espaces. Mais surtout, il faudra qu'il se décide (ou que le staff le fasse pour lui) s'il veut être un milieu excentré ou axial. Ou peut-être qu'une telle décision n'est pas nécessaire et que cette ambivalence est précieuse, elle permettant de donner pas mal de tête aux adversaires et des options tactiques très intéressantes pendant un match.

dimanche 23 octobre 2016

Sale - RCT, 5-15 (Ollivon, Halfpenny)

Pour le match de la dernière chance dans cette poule de la Champions Cup, quelques changements ont été effectués dans le XV de départ. Taofifénua, Bastareaud et Escande passent de remplaçants à titulaires et Chiocci et O'Connor remplacent Fresia et Tuisova, blessés. A noter aussi le retour dans le groupe de Suta et Etrillard, Kruger et Orioli restant à la maison.

C'était aussi le match de la dernière chance pour les adversaires, qui ne sont pas dans une grande forme, ayant perdu la moitié de leur matchs en championnat cette saison, même à domicile. Et lors de leur premier match européen, ils ont été bons en touche, disciplinés (seulement 8 pénalités concédées, mais 2 jaunes pris quand même), mais surtout pas réalistes. Menés 21-11 à la pause, ils ont ultra-dominé le deuxième acte (65% de possession, 70% d'occupation), mais sans marquer le moindre point.

Le début du match


On pouvait donc s'attendre à un plan de jeu toulonnais similaire à celui contre Toulouse : une grosse défense pour contenir les attaques adverses peu efficaces et des coups plantés en contre. Et le match a démarré avec un très bon rythme, clairement différent du Top 14. Un début de match exceptionnel de la part des toulonnais, qui ont bien profité du carton jaune adverse à la 5ème, marquant une pénalité et deux essais suite à des touches dans les 22 adverses, dont la deuxième volée. Cet extraordinaire réalisme donnait espoir à un résultat même plus intéressant qu'une simple victoire, la moitié du chemin pour avoir le bonus offensif avait était fait et le RCT continuait à dominer le match, comme illustré par cette longue action à la 20ème.

Ça part d'une autre touche toulonnaise à la hauteur des 22m, le jeu est déplacé peu à peu vers le centre avec plusieurs points de fixation des gros. Vue que la défense était serrée au milieu, Escande (9) sort le ballon vers l'extérieur. Non pas directement pour Trihn-Duc (10), mais pour Nonu (12), placé en premier receveur :


Bastareaud est utilisé en appât pour serrer les derniers défenseurs, Nonu donne le ballon à Trihn-Duc qui l'envoie à l'aile ou on a Halfpenny (15) et O'Connor (14) prêts à jouer un deux contre deux. Mal joué, mais on entre dans les 22 et on sort le ballon, commençant à balayer vers l'autre côté :


Après 2 points de fixation, la défense adverse n'est plus deployée sur la largeur, donc Escande sort le ballon pour son demi d'ouverture pour Fernandez-Lobbé (7), qui sert lui Trinh-Duc :


On a Vermeulen (8) qui attire un défenseur, Nonu derrière lui et Bastareaud (13) qui attire le dernier défenseur, laissant l'aile libre à Habana (11). Un surnombre mal joué, parce que le choix n'est pas de jouer court et fixer les derniers défenseurs, mais de sauter Vermeulen, laissant un peu la défense glisser. Même comme ça, Bastareaud et Habana ont un deux contre un à jouer... mais le premier ne passe pas le ballon. On arrive dans les 5m et on ressort le ballon pour l'envoyer de nouveau vers l'autre aile :


Cette fois-ci c'est bien Trihn-Duc (10) qui reçoit le ballon d'Escande à la sortie du ruck et il envoie vite vers l'extérieur où on a un grand surnombre en notre faveur. Halfpenny (15) fixe l'avant-dernier défenseur et passe à Habana (11) - pas à son aile - qui fixe le dernier défenseur et n'a plus qu'à passer le ballon à sa droite où se trouvent Gorgodze (4) et O'Connor (14). Un trois contre un donc... sauf que Habana ne passe pas le ballon !

Pire, au lieu de continuer sur ce côté et profiter de la défense déséquilibrée, on choisit d'envoyer de nouveau vite vers l'autre aile. Après un point de fixation, Escande sort le ballon :


Trihn-Duc l'envoie de nouveau vite vers Bastareaud qui l'envoie à l'aile pour Vermeulen (8), sauf qu'il n'y a pas de surnombre, au contraire et à la fin on est pénalisé pour un ballon gardé au sol.

Une longue action, bien construite, avec des surnombre créés et très, très mal joués par nos trois-quarts. Cette action marque aussi la fin du match pour le RCT, qui à partir de là n'a plus rien joué.

Le reste du match


Le match s'est équilibré peu à peu, les anglais ont marqué aussi un essai pendant le jaune de Vermeulen, suite à un dégagement en touche raté de Halfpenny, auteur d'un 2 sur 4 au pied aussi. Le score à la pause est donc de 15 à 5 en notre faveur et on peut espérer encore deux essais pour un bonus offensif.

Après le jaune de Vermeulen, équilibré, un essai pour eux aussi, après un coup de pied raté de Halfpenny. Auteur aussi d'un 2/4 au pied. Sauf qu'on commence à sortir du match, avec des lancés en touche bafouillés, un coup de pied direct en touche... et ça continue de pire en pire. On produit une bouille de rugby, sans aucun plan de jeu en attaque, sans aucune inspiration comme ce drop pas préparé et pas réussi de Trihn-Duc à la 60ème, quand on sortait en fin le bout du nez. Heureusement qu'en face il y avait une équipe très faible offensivement, qui a sorti le même match que la semaine d'avant : avec 68% de possession et 66% d'occupation en deuxième mi-temps, ils ont largement dominé mais ils n'ont pas marqué le moindre point - nous non plus, d'ailleurs. Et on ne peut même pas dire que c'était à cause de la grosse défense toulonnaise en face, qui a été correcte, mais pas plus, avec quand même un plaquage raté sur cinq.

A la fin on va retenir la victoire, les 4 points. Le début du match nous a fait penser que le bonus est possible, mais l'objectif principal étaient bien les 4 points. Pour continuer à espérer il faudra continuer à gagner et surtout commencer à chercher des bonus contre les Scarlets. Mais en attendant, place au Top 14 et au travail pour se trouver enfin un plan de jeu.

EDIT : et pour se trouver ce plan de jeu, Dominguez a été débarqué et Mike Ford promu entraîneur en chef...

samedi 22 octobre 2016

ASSE - Gabala, 1-0 (csc)

L'objectif était la victoire et l'objectif a été atteint. On espérait tous de voir une belle animation offensive contre un adversaire réputé faible, et on a eu droit, avec beaucoup de mouvement et des passes réussies dans la moitié adverse. On espérait tous donc de voir beaucoup des buts, mais là on est resté sur notre faim. La faute à la maladresse de nos joueurs dans le tout dernier geste : avec pas moins de 25 buts, on aurait pu espérer mieux, mais seulement 7 ont été cadrés. Pire encore, sur les 13 tirs de l'intérieur de la surface, seulement 3 ont été cadrés. Preuve encore que l'animation offensive a été intéressante, sur les 25 buts, 22 ont été issus des actions construites, pas des CPAs.

Alors, si on ne va pas regarder en détail les pieds carrés de nos attaquants, on va se concentrer sur la partie qui a bien marché : on s'est créé des occasions. Comment ? Prenons un exemple.

Une attaque-type


À la 52ème, suite à un ballon récupéré par Pogba, MBengue cherche KMP dans le couloir gauche, le ballon est perdu, mais quand le défenseur Azéri essai de relancer, le pressing stéphanois est en place :


MBengue presse et récupère le ballon, le donnant tout de suite à Selnaes qui a du champ libre devant lui - l'attaque stéphanoise se met en place :


Selnaes s'appuie sur Roux en pivot, qui a bien compris que le jeu est sur le côté droit et remet donc instantanément dans la course de KTC qui combine ensuite avec Tannane. Sur cette attaque, on peut voir le manque d'expérience de nos adversaires qui se laissent aspirés sur le côté :


Il y a quatre adversaires pour bloquer ce côté, deux des trois éléments offensifs étant descendus aider leur défense. Les appels combinés de KTC dans le dos et de Veretout devant Tannane permettent à celui ci d'avoir la place pour jouer son jeu : entrer avec le ballon vers l'intérieur. C'est le style de jeu classique pour un ailier gaucher qui joue à droite et on peut voir ce type d'action de la part de Tannane très souvent :


KMP fait un appel dans la surface, Roux fait un appel pour un un-deux et le bloc adverse (ils sont 9!) est complètement serré au centre, offrant ainsi beaucoup de place à MBengue dans son couloir. Malheureusement il ne reçoit pas le ballon, Tannane ne le donne pas et le garde jusqu'au moment ou il tombe en espérant une faute, pas accordée. Ballon récupéré par les Azéris, mais tout de suite récupéré suite à un pressing de Saivet et MBengue (de nouveau lui!), qui joue en arrière vers Selnaes


Nouvelle attaque en place, avec notre meneur de jeu quasiment au même endroit qu'avant. La défense adverse est en place, mais pas le milieu, surtout pas sur la largeur où KTC est tout seul dans son couloir. Il reçoit naturellement le ballon, mais il tergiverse trop long temps, avant d'essayer de combiner avec Tannane qui s'était replacé :


On est de nouveau dans une situation comme tout à l'heure, sur le côté droit, sauf que le bloc est tellement bien aspiré que Saivet se retrouve tout seul au centre du terrain. Malheureusement Tannane ne donne toujours pas le ballon, il le garde, pour le grand désespoir de l'ancien Bordelais :


Finalement Tannane cherche un un-deux avec Veretout, sauf que celui-ci a bien compris qu'il faut sortir de ce côté et remet vers le centre où Pogba monte aussi :


Enfin, celui-ci donne le ballon à MBengue qui est libre, les adversaires les plus près étant loin, bien aspirés par la conservation du ballon sur la droite. Il suit un centre parfait pour l'appel de Roux et la première grosse occasion du match avec le ballon qui passe à quelques centimètres du poteau.

Le style d'attaque aperçu dans cette action est assez classique : contre une équipe qui défend, on joue sur les côtés, en essayant d'aspirer le bloc d'un côté afin de libérer le couloir opposé. L'utilisation d'un ailier inversé est aussi classique, il ne va pas chercher à déborder dans son couloir, mais à profiter des appels de ses partenaires pour donner le ballon ou y aller vers le centre du terrain. Si Tannane arrive à donner le ballon plus vite, dès qu'un partenaire est démarqué, nos attaques peuvent être plus dangereuses. Mais, pour positiver, on peut aussi remarquer qu'il a une très bonne conservation du ballon, malgré le grand nombre d'adversaires autour, ce qui aide à aspirer le bloc et créer plus de décalages. Et quand on perd le ballon, le pressing est là pour le récupérer vite et repartir de l'avant. Si seulement nos tirs étaient mieux cadrés, ce genre d'action donnerait des très jolis buts...

vendredi 21 octobre 2016

RCT - Saracens, 23-31 (Chilachava, Habana)

Et la Coupe d'Europe est de retour. Une compétition très relevée, mais après trois sacrés d'affilée, les toulonnais ont des grosse attentes. Et le début ne peut pas être plus difficile que cette année, on commence avec la réception du champion d'Europe en titre. Pour le groupe, des cadres sont de retour du repos, d'absence ou des matchs internationaux : Gorgodze, Ollivon, Fernandez-Lobbé, Tilous-Borde, Trihn-Duc, Halfpenny se sont reposés, Nonu et Bastareaud sont remis de leurs blessures et Habana est en fin prêt à former LA paire d'ailiers avec Tuisova.

Sur papier donc, malgré la grosse côte de l'adversaire, il y a des raisons de confiance... mais ces raisons se sont vite dissipées pendant la première période du match. Les Saracens ont affiché une domination incroyable, un jeu collectif extrêmement bien huilé, marquant deux essais et menant de treize points à la 20ème. Et avec un essai supplémentaire, le score à la pause de 23-6 était sans appel - même si on s'attendait de voir un adversaire supérieur, l'écart entre les deux équipes sur ce premier acte a été juste incroyable.

Toute à leur honneur, les joueurs toulonnais se sont réveillés après la pause et, piqués dans leur orgueil, ils ont voulu montrer quel est leur véritable niveau. Ils ont gagné le combat physique, ils ont dominé les Saracens, mais à la fin le retard était trop important et le 17-6 en deuxième période n'a pas suffit, même pas pour un point de bonus défensif.

L'action magique


Les deux essais toulonnais ont été marqués grâce au physique, le premier dans un style classique avec des avants qui pilonnent et pilonnent et finissent par marquer, mais le deuxième au terme d'une énorme action collective de plus de 3 minutes qui a laissé plusieurs joueurs étalés sur le terrain. Une action qui mérite un détour.

Tout part d'une touche anglaise sur les 40m toulonnais et après plusieurs points de fixation, leur 10 envoie une chandelle, vue que la défense toulonnaise était en place :


Le ballon est capté par Tuisova (14) à l'entrée des 22m et Tilous-Borde (9) le sort pour l'envoyer au large. On a presque tous les trois-quarts prêts, mais la défense est aussi en place :


Le ballon arrive jusqu'à l'aile, à Habana (11) qui se fait attrapé, alors Tilous-Borde joue au pied, ballon de nouveau récupéré par les Saracens, sur la ligne de 40m. Un point de fixation et leur 10 joue de nouveau au pied, cette fois-ci en cherchant d'occuper le terrain :


Tuisova s'était bien replacé, il essaie une relance, se fait de nouveau attrapé sur la ligne des 22m et le ballon est de nouveau sorti vers l'extérieur, une plus ou moins la même situation qu'avant peut être apperçue :


La différence est que maintenant Nonu (12) n'envoie plus le ballon sur l'aile, mais il essaye de percer ou au moins de fixer la défense. Ce qu'il arrive à faire, Trihn-Duc sort le ballon et inverse le jeu, qui arrive ainsi sur l'autre aile. Puis on balaye de nouveau, vers la gauche, mais pour la première fois en jouant dans la défense :


Ainsi, Fernandez-Lobbé (7), Tuisova (14), Ollivon (6), Gorgodze (5) et  Taofifénua (4) se font des passes après contact, cassent des plaquages, et le ballon arrive à Trihn-Duc (10) qui s'engouffre aussi dans la défense. Lui aussi arrive à passer les bras, pour Bastareaud (13) et le ballon arrive à Nonu (12) qui a un boulevard devant avec Habana (11) à ses cotés.

Malheureusement ce dernier est attrapé dans les 22m adverses, le ballon est perdu et dégagé loin devant par l'arrière anglais, Bastareaud étant obligé de revenir dans son camp pour le chercher :


Non seulement il récupère le ballon, mais il casse des plaquages, il résiste, il remet tout le monde dans le sens de la marche, bien aidé aussi par Tilous-Borde, Taofifénua et Ollivon. Le jeu est évidemment de l'autre côté, le ballon y est vite envoyé, Gorgodze et Tuisova (14) percent sur la droite et le dernier se fait attraper à une trentaine de mètres de l'en-but, mais toujours avec du soutien :


Après cette longue séquence, la défense anglaise est plutôt en place. Quant à l'attaque toulonnaise, elle est très intelligente, les gros comme Fernandez-Lobbé (7), Gorgodze (5) et Taofifénua font très mal à l'impact, jouent après contact dans la défense et serrent ainsi très bien la défense :


La conclusion est triviale, un énorme surnombre à l'extérieur est bien joué et Habana conclut ainsi une action de 3:17 minutes. Le ballon a changé de main plusieurs fois, mais les trois fois que les anglais l'ont eu, ils s'en sont débarrassés au pied. Quand aux toulonnais, ils ont pratiqué un jeu dans le chaos, comme prôné par Mike Ford, et leur énorme cœur rouge et noir a fait la différence.

La suite


C'était connu d'avance, la qualification de cette poule passera par la 2ème place et pour cela il faut viser 20 points pour être certains, mais 17 points peuvent suffire aussi. Dans tous les cas, le RCT est dans l'obligation de gagner au moins 4 matchs et de prendre plusieurs points de bonus. Autrement dit, une victoire lors du prochain match, chez Sale, est obligatoire...


lundi 17 octobre 2016

ASSE - Dijon, 1-1 (Roux)

Comment ne pas défaire un bloc défensif


Les Verts rencontreront probablement d'autres équipes qui proposent un bloc défensif bien bas, compact, sans aucune intention offensive, espérant simplement garder un résultat (et éventuellement marquer sur un CPA, un malentendu ou une contre). Il faudra savoir défaire leur système défensif et apporter le déséquilibre nécessaire pour se créer des occasions. Retour sur le contre-exemple du dernier match, contre Dijon.


La trêve internationale nous a fait du bien et plusieurs retours dans le groupe nous permettaient d'être optimistes. On sait que c'est difficile d'emballer un match avec des joueurs en manque de rythme (et des titulaires au repos), mais l'effectif de l'ASSE est assez riche en quantité et en qualité pour être confiant avant d'accueillir un promu, certes valeureux, mais qui n'avait pris aucun point à l'extérieur auparavant. Malheureusement, cette confiance a été mise à rude épreuve lors de ce match contre Dijon, durant lequel on a pu observer certaines carences dans le jeu de notre équipe.

Le début du match


Pour commencer avec le début, tout le monde s'attendait à voir les Verts attaquer à fond dès le coup d'envoi, mais ce plan a été contrecarré par une équipe de Dijon qui jouait bien, haut, et qui gardait le ballon. On a pu donc assister à 15 premières minutes équilibrées dans la possession (51% pour l'ASSE), mais pas dans la dangerosité : 4 tirs pour Dijon, 0 pour l'ASSE. Et après l'ouverture du score (sur corner à la 22ème), nos adversaires ont fait un pas en arrière et nous ont laissé le contrôle du ballon, ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient.

La fin du match


La dernière demi-heure est en général le moment où plusieurs changements sont effectués pour espérer trouver la solution dans un match. Pour Galtier, ça a passé par un changement de système, passant du 4-1-4-1 avec une sentinelle (Clément) à un 4-4-2 avec deux avant-centres, Roux entrant en soutien de Söderlund. Le deuxième changement tactique n'a pas visé le système, mais le profil des joueurs. Pajot n'étant pas à l'aise contre ce bloc défensif, Saivet devait entrer à sa place : on change un milieu qui se spécialise dans les courses entre la ligne médiane et la surface adverse avec un autre, doté d'une meilleure qualité de passe. Les crampes de KMP ont contrarié un peu ce plan, Saivet a du le remplacer en attendant que Nordin finisse son échauffement.

Finalement, ce n'est pas ce changement de système, ni de tactique au milieu, qui ont eu raison de la défense dijonnaise. Ça s'est de nouveau joué au mental (infaillible côté Vert cette saison) et avec un peu de chance. Parce qu'avoir un arbitre siffler un penalty après une poussette, toute légère, à la dernière minute, quand il n'a pas sifflé d'autres beaucoup plus évidents pendant le match, c'est un peu chanceux...

15 minutes dans la deuxième période


Mais si les Verts ont attendu un penalty à la dernière minute pour égaliser, c'est parce qu'ils n'ont pas trouvé la faille dans le bloc dijonnais. Analysons ainsi comment les Verts s'y sont mis à défaire ce bloc après le retour des vestiaires (donc en bénéficiant des conseils tactiques du staff) et avant la 61ème minute et le changement de système et de joueurs. Une période de 15 minute marquée par une domination sans appel des Verts, au moins dans la possession du ballon, 75% pour l'ASSE. Un jeu de passes (121 pour nous, 43 seulement pour Dijon) et une grande maîtrise technique, 88% des passes réussies dont 100% pour Tannane et Veretout, 95% pour Clément, etc. Une domination stérile, par contre, 1 seul tir (de M'Bengue, dans un angle très fermé) et aucune occasion franche.

Même après deux visionnages de ces 15 minutes, ça n'a pas été facile de trouver une action stéphanoise bien construite, malgré le nombre incroyable des ballons joués... Le meilleur exemple reste une longue possession stéphanoise qui commence avec Pajot qui a le ballon au milieu du terrain. Il fait une passe en profondeur pour l'appel de Malcuit, le ballon sort en touche, mais c'est pas l'action qui est intéressante, c'est le positionnement des deux équipes :


On voit ainsi que nos deux ailiers sont très différents : KMP colle à la ligne, tirant avec lui le latéral adverse, mais bloquant aussi le couloir pour une montée de MBengue. Tannane, non seulement il n'occupe pas du tout son couloir (le laissant libre pour Malcuit), mais il ne se place même pas dans la défense, mais entre les lignes adverses, comme un véritable 10. Enfin, il faut noter que nos deux milieux relayeurs, Veretout et Pajot, fonctionnent dans un double piston, quand un descend chercher le ballon, l'autre monte dans le bloc.

Enfin, la touche dijonnaise est jouée, le ballon perdu immédiatement, on envoie le jeu sur la gauche, où on obtient une touche qui est jouée vite pour renvoyer le ballon à Perrin :


Il manque deux stéphanois dans l'image, Tannane et Malcuit - ils se trouvent sur le côté droit, accompagnés de seulement deux adversaires, tous les autres serrant vers notre gauche. KTC a le champ libre et il finit par recevoir le ballon, mais pas directement de Perrin, qui joue avec Clément, ni de celui-ci, qui ne regarde pas à sa gauche, mais de Veretout. Des secondes précieuses sont perdues, mais le ballon est enfin joué là où il faut et KTC peut monter avec :


Le bloc dijonnais a coulissé, mais on a quand même un début de déséquilibre : Pajot est monté jusqu'à la défense, sans être suivi par un milieu : on place donc 5 joueurs (avec Malcuit) sur la ligne adverse, composée elle aussi de 5 joueurs - la défense dijonnaise est en déséquilibre. A noter que KTC est un peu seul : Clément, Veretout, MBengue et Perrin sont tous sur la ligne médiane pour surveiller seulement deux adversaires. Le très bon placement du milieu dijonnais, empêche KTC de trouver un angle de passe vers Tannane ou Pajot, il hésite et finalement il repasse par le rond central et Perrin :


En bon capitaine, Perrin monte avec le ballon et ses coéquipiers commencent à faire les appels tant nécessaires pour casser le bloc : MBengue monte dans son couloir, Pajot et Veretout se placent dans le premier rideau, Tannane décroche aussi dans l'entre jeu. Un jeu de passes court Perrin-Pajot-Tanane et le décalage est trouvé sur la droite :


A première vue, on dirait une belle action collective, sauf que nos joueurs n'ont pas voulu l'amener jusqu'au bout. Si on compte bien les joueurs dans l'image, tous les dijonnais sont présents, dans un bloc 6-4-0... sauf que pas moins de trois de nos joueurs sont restés dans le rond central (Veretout, Clément et KTC). Malgré le décalage trouvé, l'action ne donne rien, le centre de Malcuit ne trouve pas preneur, vu qu'on avait que deux joueurs dans la surface, pour 6 adversaires...

Conclusions


Un peu plus de rythme pour certains joueurs et le retour des titulaires comme Selnaes ou Beric sont des raisons d'espérer mieux lors des prochains matchs. Mais il faudra apprendre à trouver des solutions dans ces situations, contre des adversaires venus pour défendre, et il faudra le faire vite, on laisse trop des points en route, que ça soit en championnat ou dans les poules de la Ligue Europa. La solution ne passe pas par un système de jeu plus qu'un autre, trouver et créer des failles dans une défense passe par une animation offensive digne de ce nom, avec des appels sans ballon pour créer des décalages mais aussi avec un jeu de passe rapide et précis pour faire parvenir le ballon là où il faut. On a clairement le début de quelque chose, avec des schémas classiques, comme des milieux relayeurs qui se projettent dans la défense, des ailiers qui entrent vers le centre du terrain et libèrent ainsi le couloir ou qui se placent entre les lignes et même des défenseurs qui n'hésitent pas à monter pour apporter un surnombre. Il manque une certaine fluidité et rapidité dans les transmissions du ballon et un désir de se livrer un peu plus et d'être moins timides. Ça va venir, espérons même à partir de ce jeudi...

jeudi 13 octobre 2016

La Rochelle - RCT, 17-17 (Carraro)

Ce n'est pas un cadeau de se déplacer chez l'équipe en forme de ce début de championnat, invaincue à domicile, tout en faisant tourner et laissant au repos plusieurs cadres comme Gorgodze, Fernandez-Lobbé, Ollivon, Tilous-Borde, Trihn-Duc ou Halfpenny. Le résultat semblait ne pas être important, le but était plus une revue d'effectif.

Et on peut dire que certains remplaçants toulonnais habituels ont déçu lors de ce match. Le jeu au pied a été défaillant, Escande dégage dans un coéquipier et Belleau directement en touche dès la première minute. 11ème minute une autre touche directe, 30ème une péna-touche pas trouvée, il est pas surprenant que le jeune ouvreur a été changé à la pause. La conquête a beaucoup souffert aussi, d'abord la mêlée (avec moins de la moitié réussies sur des introductions propres), mais surtout la touche. A la 27ème on comptait 3 touches ratées sur 4, dont une à 5m de sa propre ligne ! A la 60ème, suite au 3ème lancer pas droit (on peut même pas dire que l'alignement adverse était trop performant), Etrillard a été sorti. Quant à la discipline, en général les toulonnais ont été plus appliqués que d'habitude (seulement 10 pénalités), mais pas Kruger - 2 pénalités et 6 points donnés pour des hors-jeu lors des rucks adverses, trop pressé pour attaquer le 9, avant qu'il sorte le ballon...

Bref, ramener 2 points de ce déplacement c'est quasiment miraculeux. Et on le doit à la chatte de Yobo après la belle percée de Tuisova suite à un ballon récupéré. Et aussi au vice d'Escande qui a su gagner 10m sur une pénalité à la sirène, permettant à Bernard de ramener le match nul.

Mais, encore une fois, l'objectif de ce match était de réposer des titulaires, d'évaluer des remplaçants pour mieux voir l'équipe type pour les matchs à venir.

L'équipe-type


Piliers
Les deux paires de piliers de base sont Fresia-Chiocci à gauche et van der Merwe-Chilachava à droite. Des temps de jeu similaires, mais avantage aux premiers en nombre des titularisations (5 chaque).

Talonneur
Guirado sans discussion. Etrillard a déçu lors de ce match (son seul en titulaire) et probablement va perdre sa place quand Orioli reviendra de blessure - heureusement pour lui, Guirado sera pris avec le XV de France.

Deuxième ligne
Gorgodze semble être choisi pour jouer à ce poste et les deux autres qui se disputeront l'autre place sont Taofifénua et Manoa. Le premier a plus des minutes jouées et de titularisations, mais le deuxième a repris plus tard la préparation d'avant-saison.

Troisième ligne
C'est ici que l'effectif est le plus conséquent, et c'est sans compter sur Gorgodze (monté en deuxième ligne) et Smith (blessé de longue durée). En terme de minutes jouées et titularisations, la hiérarchie semble être Ollivon, Fernandez-Lobbé et Gill, sauf que Vermeulen a été absent les premières 6 semaines. Il sera probablement titulaire, ce qui poussera Ollivon en flanker et Gill sur le banc.

Demi de mêlée
Tilous-Borde est le titulaire indiscutable et Escande semble avoir pris le dessus sur Pélissié (3 titularisations à 1)

Demi d'ouverture
Trihn-Duc est le titulaire indiscutable (7 sur 8), Bernard est clairement devant Belleau qui a déçu lors de ce dernier match. Par contre, Trihn-Duc sera pris avec le XV de France.

Centres
La paire titulaire en début de saison a été Nonu-Bastareaud et Mermoz et Carraro ont profité ensuite de leurs blessures pour gratter du temps de jeu, ce qui coïncide aussi avec un jeu d'attaque plus lisse . Il est probable que le retour des deux premiers vont pousser les deux autres sur le banc, tout en sachant que Mermoz sera pris avec le XV de France.

Ailiers
Après son retour dans le groupe, Tuisova s'est clairement imposé comme incontournable à l'aile. A l'autre aile personne ne s'est imposé, le bricolage a été important vus les absents. Il est probable qu'à leur retour, Habana et Mitchell vont se disputer ce poste, sauf que le deuxième semble blessé pour encore un moment.

Arrière
Sans aucune contestation, le titulaire sera Halfpenny, très propre dans le jeu et avec une réussite au pied monstrueuse. Goromaru aura beaucoup de boulot pour prendre sa place.



Titulaires
Fresia, Guirado, van der Merwe - Gorgodze, Manoa - Fernandez-Lobbé, Vermeulen, Ollivon
Tillous-Borde, Trihn-Duc - Habana, Nonu, Bastareaud, Tuisova - Halfpenny

Remplaçants
Chiocci, Orioli, Chilachava, Taofifénua, Gill, Escande, Bernard, Mermoz

Pendant les matchs intérnationaux :
Etrillard, Carraro, Goromaru et O'Connor/Belleau feront des apparitions dans le groupe, probablement seulement le japonais en tant que titulaire.

jeudi 6 octobre 2016

RCT - Montpellier, 28-6 (Guirado, Tuisova, Gill)

Le RCT qu'on annonçait fini il y a un mois est bien vivant et en pleine forme, enchaînant les victoires, surtout contres les grosses écuries : 3 victoires et 14 points pris contre Toulouse, Racing, Clermont et Montpellier, c'est tout simplement exceptionnel. De plus, sur ces quatre chocs, on a pu voir des visages différents : défense imperméable et contres efficaces pour le premier, des attaques sur le large mais peu efficaces pour le deuxième, des attaques en force pour tout défoncer pour le troisième. Et enfin, une gamme complète pour le dernier match, avec des attaques alternées entre la force des avants et le jeu au large des trois-quarts.

Il faut avouer que ce match contre Montpellier avait démarré comme le précédent, contre Clermont : un jeu haché, sans grosses phases de possession. Les deux équipes étaient égales, surtout en force, ce qui a créé pas mal des situations de déchet et des turnovers. A la 15ème il n'y avait rien de notable, sauf plusieurs mêlées refaites et pénalisées. Deux longues actions sont à mentionner jusqu'à la 30ème, les deux incluant plusieurs changements de possession, mais des attaques qui n'aboutissent toujours pas, d'un côté comme de l'autre. Il n'est pas surprenant que le premier essai toulonnais a été marqué par les gros, suite à un maul après une touche à 5m...

Mais peu à peu les avants toulonnais ont pris le dessus sur leurs adversaires, ce qui est notable quand on connaît la réputation de ces derniers. Et, nettement mieux que ça, le jeu a aussi été ouvert, pour le plus grand bonheur des trois quarts. Comme démontré par un des plus beaux essais marqués cette saison, après la pause. 

Coup d'envoi pour le RCT, très court, à la limite des 10m, capté par Ollivon (6). Ballon sorti pour les gros et un point de fixation, toujours sur la ligne des 40m et le jeu envoyé par Tillous-Borde (9) vers le large :


Sauf que la défense est présente sur la largeur, alors Fernandez-Lobbé (7) fixe encore une fois, et quand le demi de mêlée ouvre de nouveau, cette fois-ci pour le demi d'ouverture, Trihn-Duc (10), un surnombre a été créé :


Carraro (12) est pris après une percée de 20m et le ballon est ressorti de nouveau pour balayer le terrain dans le sens inverse, cette fois ci avec des avants :


Et les avants sont à la fête, chacun perce la défense et fait jouer après contact : Ollivon (6), Manoa (5), Fresia (1) jusqu'à Chilachava (3) qui est finalement arrêté, mais en ayant ainsi gagné 20m supplémentaires. Le ballon sort, un dernier point de fixation après une avancée de Gorgodze (4) et de nouveau de la place au large :


Et quand Tuisova (14) arrive lancé, contre des avants, avec des partenaires disponible à l'aile pour étirer encore plus la défense, l'essai est tout fait. Un essai très bien construit, avec un balayage gauche-droite assorti des belles avancées...

Et maintenant ?


On peut s'attendre à un turnover assez important lors du prochain match, à La Rochelle. Tout d'abord, parce que mentalement c'est dur d'enchaîner autant des matchs très difficile, il faut bien marquer une pause avant les gros matchs qui nous attendent : les deux premières journées de Champions Cup, contre les deux équipes anglaises, en commençant par les champions en titre, les Saracens dans deux semaines. Il y aura ensuite des matchs plus simples (Grenoble, Lyon, Stade Français, Castres) avant les doublons et une semaine de trêve, donc il y aura le temps de récupérer les points laissés en route à La Rochelle.

Deuxièmement, il faut aussi faire souffler certains joueurs qui ont bien enchaîné depuis le début de la saison. Côté avants, Guirado a joué 286' (sur 560 possibles), enchaînant 5 titularisations consécutives. Manoa en est à 318', Taofifénua à 348', Gorgodze à 408' (4 titularisations consécutives), Fernandez-Lobbé à 419' et Ollivon à 520', normal avec ses 7 titularisations consécutives ! Du temps de jeu très important pour des avants. Côté trois-quarts, Trihn-Duc à 498' et Halfpenny à 560' (le max), tous les deux avec 7 titularisations consécutives, sont les plus censés à se reposer pour retrouver du jus.

C'est pas sur le match suivant qu'on va compter pour analyser le jeu toulonnais, mais plutôt pour juger l'état de forme de certains remplaçants ou revenants des blessures. Parce que les matchs importants arriveront ensuite et on aura besoin de tout le monde.

Bilan de trêve d'octobre

La trêve internationale d'octobre arrive à point nommé pour l'ASSE, lui offrant une possibilité de soigner les blessures accumulée lors des dernières semaines des matchs à 3 jours d'écart. En attendant le retour de la compétition (et des certains blessés), une petite analyse des performances Vertes lors de ce premier quart de saison.

Les buts


A la fin de la saison dernière, une analyse des buts marqués et encaissés par les Verts montrait qu'on marque la moitié de nos buts dans le jeu (un quart sur du jeu construit, un quart suite à des pertes de balle adverses) et un tiers suite à des coups de pied arrêtés (CPA). Mais aussi, qu'on encaisse deux tiers des buts dans le jeu (40% sur du jeu construit, c'est énorme).
 
Après un quart de la saison (14 matchs joués, en supposant que la saison sera aussi longue que la dernière, de 55 matchs), est-ce que des choses ont changé ?

En ce qui concerne les buts marqués, nous sommes maintenant à deux tiers dans le jeu : si ceux qui suivent une perte de balle adverse restent toujours autour d'un quart, les buts suite à du jeu construit représentent maintenant 40% de tout ce qu'on marque (26,5% l'année dernière). La différence vient des CPA, où on marque moins qu'avant (20% et non plus 32%). 

Ceci est aussi visible si on regarde les joueurs qui ont marqué des buts : cette année, à l'exception du but de Lemoine à Jérusalem, tous les buts ont été marqué par un avant-centre ou un ailier. L'année dernière, Sall a marqué 6 buts et Perrin 3, pour ne compter qu'eux, tous suite à des CPA, évidemment.

En ce qui concerne les buts encaissés, on en prend moins dans le jeu qu'avant : seulement la moitié cette saison, quand la saison dernière c'était deux tiers. Et la différence est faite par les pertes de balle, un seul but pris cette saison comme ça, contre pas moins de 16 sur toute la saison précédente...

Quant aux nombre total des buts, on tourne pour l'instant à une moyenne de 1,07 buts marqués et 0,8 buts encaissés par match. Une attaque moins efficace que l'année dernière (1,24 marqués), mais une défense bien plus robuste (1,05 encaissés). Ceci est aussi visible dans le nombre de scores vierges, déjà trois cette saison quand il n'y a eu que deux la saison précédente. 

Le défenseur gauche


Parmi les trop nombreux blessés dans l'effectif stéphanois, la plupart ont été dans la défense. Et parmi ceux ci, c'est surtout le poste de latéral gauche qui a été le plus impacté : les deux joueurs pro qu'on a dans l'effectif, Polomat et M'Bengue, ont été absents en même temps lors de pas moins de 9 matchs sur les 14 possibles cette saison, auxquels on peut rajouter la dernière demi-heure du match au Parc (suite à la blessure de M'Bengue) !

Pour voir à qui Galtier a donné le couloir gauche lors de ces 9 matchs (et 1/3), il faut les séparer entre les matchs joués à 4 et ceux à 3/5 derrière - le rôle de défenseur latéral n'est pas le même dans ces systèmes. Et pour être plus précis, on va compter les minutes jouées à ce poste, vus les blessures et changements intervenus en cours de jeu (à Nantes, contre Lille, etc.)

Dans une défense à 4, le couloir gauche a été pris par :
  • Pierre-Gabriel 169'
  • Pogba 146'
  • Monnet-Paquet 103'
  • Théophile-Catherine 90'
Dans une défense à 3/5, le couloir gauche a été pris par :
  • Saint-Louis 129'
  • Monnet-Paquet 77'
  • Pierre-Gabriel 38'
  • Pogba 30'
  • Tannane 58'
Un sacré bricolage au poste de latéral gauche, comme dans toute la défense, d'ailleurs. Avec tous ces joueurs essayés à ce poste, il est incroyable qu'on n'a pas pris plus des buts.

Les points pris


Avec 14 matchs joués, on peut dire que les Verts ont déjà fait un quart de leur saison. Pour rappel, la saison dernière a été longue de 55 matchs et avec les tours préliminaires et les poules de C3, on est parti sur le même rythme des matchs. 

Avec 12 points lors des 8 premières journées de L1, on a un bilan plus faible que la saison précédente (16). Par contre, la particularité de la saison dernière était qu'on ne jouait aucun "gros" avant la trêve d'octobre, quand cette année on a déjà joué le QSG et les vilains. Et si par bonheur on gagne notre prochain match, on n'aura plus qu'un seul point de retard sur la saison dernière (toujours 16 points après la 9ème journée et une défaite à Caen).

Avec 10 points pris lors des 6 premiers matchs de C3 (2 tours préliminaires et 2 matchs de poule), on fait mieux que la saison dernière (8), quand on avait déjà deux défaites à ce stage de la compétition, une en tour préliminaire et une en poule.

Et donc, d'un point de vue comptable, est-ce qu'on est bien ou pas? En juin, on a fait la comparaison des matchs joués et points pris des quatre dernières saisons. Pour l'instant nous sommes dans un rythme de 1.57 points / match (toutes compétitions confondues), ce qui est légèrement mieux que la saison dernière, mais pas encore assez haut que celles la précédant. Chaque saison a ses hauts et ses bas, il est difficile de tirer une conclusion pour l'instant. Mais vues les conditions extrêmes jusqu'à maintenant, on peut légitiment penser qu'on était dans le bas et que le futur ne peut être que meilleur.

mercredi 5 octobre 2016

OL - ASSE, 2-0

Le premier derby dans le nouveau stade de l'OL a été pour les vilains et c'est dommage, tant les stéphanois n'ont pas démérité. Avec autant d'absents (8 au coup d'envoi, 2 changements sur blessure avant la pause), on ne pouvait probablement pas faire mieux, même si c'est plutôt le manque de réalisme qui a plombé des Verts encore une fois très courageux.

La première période


D'un point de vue tactique, on a tendance de dire que la bataille a été gagnée par Galtier, qui a aligné un 4-3-3 pour contrer le 3-5-2 désormais classique des lyonnais. Ce 3-5-2 permet à une équipe de se jeter en attaque sans trop de peur de se faire contrer, il reste toujours 3 défenseurs pour couvrir les espaces. Et l'OL s'y est jeté, en faisant une grosse entame dans les premières 20 minutes de la première période, avec 75% possession de ballon, 88% des passes réussies (seulement 65% pour nous) et en tirant 5 fois. 

Ils ont été bien tenus par des Stéphanois vaillants et ils ont du lever un peu le pied ensuite, le reste de la mi-temps étant à seulement 52% de possession et 77% (resp 72%) des passes réussies. Le système tactique adverse n'a pas trouvé de faille dans le notre, la grosse entame non plus... mais on a fini par payer le prix d'utiliser des joueurs pas à leur poste habituel.

Notre flanc gauche était inexpérimenté : central gauche, Selnaes (milieu), latéral gauche, KMP (ailier) et ailier gauche, Nordin (18 ans). De plus, les deux "attaquants" lyonnais ne sont pas des avant-centres, mais des joueurs très mobiles, Valbuena et Fekir. Ainsi, ils ont su profiter de l'espace créé par le mauvais alignement des Verts :


Sur le but lyonnais, Nordin n'est pas sur son aile, erreur fatale quand on sait que dans un 3-5-2, c'est par là que le jeu passe. KMP monte attaquer le latéral adverse et Fekir fait l'appel dans son dos, là où Selnaes n'a pas bien couvert. Dans cette capture d'écran on voit bien le 4-5-1 stéphanois... si KMP et Nordin avait été à leur place.

Deuxième période


Des choses ont changé à la pause : Veretout est passé en sentinelle et Dabo en relayeur, pour mieux profiter de la bonne lecture de jeu du premier et de la capacité du premier à se projeter. Söderlund a remplacé Beric et a amené ainsi sa bonne conservation de balle et son jeu dos au but. Mais surtout, il y a quelque chose qui a changé dans la tête... on est entré sur le terrain pour leur marcher dessus, et on l'a fait. Car le 3-5-2 est intéressant en phase de possession de balle, mais il l'est moins si on subit le jeu. Donc on a assisté de nouveau à une grosse entame de période, avec 20 minutes à sens unique, sauf que cette fois-ci, pour les Verts : 71% de possession, 84% passes réussies (67% pour les vilains), 0 tirs pour eux... A notre tour, on a levé le pied et pour le reste de la mi-temps on a eu 57% de possession et 85% (resp 82%) des passes réussies. L'inverse de la première période, avec la différence qu'on était menés donc on a laissé des espaces derrière, qu'ils ont exploitées (pas moins de 9 tirs lyonnais lors des 20 dernières minutes).

On a essayé de faire la différence au mental, et on a presque réussi. On a voulu appuyer sur un point faible du système adverse, qui n'est pas adapté à défendre contre une équipe qui a deux joueurs par couloir et qui a la possession du ballon. Un peu comme nous contre Anderlecht trois jours auparavant. Pour l'exemple, une capture d'écran précédant une occasion stéphanoise :


Dans cette phase de jeu, Dabo s'est projeté et a pris la place de Tannane dans la ligne d'attaque, pendant que celui-ci était dans l'entre-jeu. Peu importe le joueur, nos trois attaquants occupent à eux seuls les 5 défenseurs adverses, obligeant les latéraux de serrer au centre. Libérant ainsi les couloirs pour les montées de nos deux défenseurs latéraux, Malcuit et KMP. D'ailleurs, la suite de l'action est un centre du premier pour un tir et poteau du deuxième.

Conclusions


Nos joueurs ont un état d'esprit et une force mentale irréprochables. Et tactiquement on sent une maturité extraordinaire par rapport à la saison dernière. Si pour une fois on pourrait jouer avec les joueurs à leurs vrais postes, sans bricoler, on sent qu'on pourrait vraiment vers quelque chose d'intéressant. Il est donc temps d'être au complet, créer du jeu et obtenir des résultats.