ASSE - Pau, 1-2 (Charbonnier)

Un Chaudron prenable

Les Verts ont encaissé leur troisième défaite consécutive en championnat, la deuxième à domicile, après un match qu'ils avaient pourtant bien démarré... 

Avec trois ailiers absents (Diarra, Rivera, Bentayg) et un quatrième revenant d'une maladie (Cafaro), le staff stéphanois a du adapter son dispositif tactique. La défense à 4 a été maintenue, derrière un milieu en losange...

... formé par Tardieu - Bouchouari - Moueffek - Chambost. Devant, Charbonnier et Sissoko ont été alignés ensemble, la deuxième fois cette saison après la réception de Valenciennes.

Un 4-4-2 en losange, qui a la particularité de densifier l'axe, mais déserter les côtés. Ça fonctionne bien quand l'équipe a le ballon, surtout si les latéraux sont assez offensifs pour prendre les couloirs et étirer le bloc adverse. Par contre, sans le ballon, il faut faire des courses supplémentaires pour couvrir sur les côtés. Ce sont Moueffek à droite et Chambost à gauche qui ont du s'excentrer sans le ballon :

Et pour cette raison ce sont eux les premiers joueurs remplacés, après plus d'une heure de jeu, par Cafaro et Lobry, respectivement.

Un système différent ou pas, certains principes de jeu restent toujours visibles dans le jeu des Verts. Une volonté de sortir proprement du pressing adverse et des combinaisons dans des petits périmètres - voici deux exemples, juste avant et après la pause.

Dans le premier, Chambost et Moueffek avaient changé de côté, mais les Stéphanois sont bien en 4-4-2 quand l'ailier gauche adverse est recherché en profondeur : 

Appiah suit bien et gagne le duel, les Verts récupèrent le ballon, qui est ensuite sorti de cette zone via Tardieu et Chambost...

... jusqu'à Briançon. Les Palois restent haut pour un contre-pressing, mais ce n'est pas un problème pour la maîtrise technique stéphanoise :

Briançon - Tardieu - Bouchouari - Chambost et Moueffek est trouvé dans l'espace libre dans l'axe. D'où il lance parfaitement Appiah, qui avait démarré son sprint dans le couloir dès que Briançon avait fait la première passe. Ce jeu dans un petit périmètre a permis aux Verts d'éliminer pas moins de 6 adversaires, donc ils se retrouvent en situation favorable à l'entrée de la surface adverse :

Appiah a le choix entre l'appel de Sissoko dans la surface ou Charbonnier et Petrot - il rate complètement sa passe, qui arrive pile sur un défenseur...

Un autre exemple, en début de la 2MT, commence aussi par une attaque paloise, avec le 4-4-2 stéphanois en place :

Briançon lit bien la passe verticale à destination de l'avant-centre et l'intercepte, les Verts récupèrent le ballon, qui arrive dans les pieds de Tardieu :

Tardieu - Nadé - Chambost et Moueffek est lancé dans l'espace libre dans l'axe, comme dans l'exemple précédent. Cette fois-ci il temporise et rejoue en arrière...

... les Verts calment le jeu et préparent une attaque placée. Bouchouari est le milieu le plus bas, qui doit orienter le jeu...

... et il a plusieurs options devant lui, car en plus de Tardieu, Chambost et Charbonnier avaient décroché. Il s'appuie sur Chambost, qui lui remet le ballon, et après le une-deux, Bouchouari lance Petrot à gauche.

Le latéral gauche stéphanois décide de jouer en arrière aussi, avec Chambost. Les Verts changent de côté, via Briançon, qui lance Appiah à droite. Moueffek est très axial en ce moment...

... mais il fait un superbe appel dans le couloir droit, où il est trouvé par la passe enroulée d'Appiah. Le milieu stéphanois élimine en puissance son adversaire et entre dans la surface :

Pendant que Charbonnier et Chambost font des appels eu premier et deuxième poteau, Sissoko attend un centre en retrait. Malheureusement la passe arrive pile sur un défenseur...

Conclusions

Quand on a autant d'absents, il faut bricoler, soit en mettant des joueurs à un autre poste, soit en adaptant le système tactique. Et si le staff stéphanois a choisi la deuxième option, il s'est confronté à une autre conséquence des absences : un banc pas à la hauteur. Comme l'approche tactique a été basée sur un gros effort physique et comme les Verts n'ont pas fait la différence en 1MT, ils ont souffert ensuite. Non seulement une équipe n'est jamais à l'abri d'une décision arbitrale ou d'un but venu d'ailleurs, mais ensuite ils n'ont pas eu la force d'essayer de revenir dans le match. Et ainsi, après une série de 10 match sans défaites et 6 clean-sheets, ils enchaînent maintenant 3 défaites consécutives en encaissant 8 buts. Une nouvelle série à casser le plus vite possible...

Bourg-en-Bresse - ASSE, 0-3 (Rivera, Charbonnier x2)

La qualif' de l'équipe B

Pour leur entrée en lice en Coupe de France, les Verts ont effectué une large revue d'effectif. Entre les blessés, les internationaux et les joueurs au repos - en tribune ou sur le banc, le 11 stéphanois a été complètement remanié, surtout en défense :

Un 4-2-3-1 avec une défense Nokoué - Owusu - Monconduit - Bladi devant Dreyer, dans la cage. Les jeunes latéraux on fait le boulot, les 3 buts stéphanois ont été marqués suite à leurs centres. Et en fin de match d'autres jeunes ont fait leur apparition...

... Gauthier à l'aile gauche et C. Fall au centre, décalant Chambost à l'aile droite.

Auxerre - ASSE, 5-2 (Cafaro, Bentayg)

Naufrage collectif

Meilleure défense du championnat avant le coup d'envoi, les Verts ont encaissé cinq buts sur la pelouse d'Auxerre, une défaite tout à fait logique vu la prestation proposée...

Les protégés de Laurent Batlles ont tellement pas mis les ingrédients nécessaires lors de cette rencontre qu'il est difficile à dire quel était le plan de jeu initial. On peut noter néanmoins une différence importante entre les deux équipes sur le jeu sans ballon, bien visible dans cet exemple qui commence après 11 minutes de jeu avec une relance de Green :

Briançon reçoit le ballon et joue à droite, avec Appiah. Tous les Verts sont pris dans un marquage individuel, Sissoko par les deux centraux, Cafaro et Diarra par les latéraux, Fomba et Bouchouari par les deux milieux axiaux adverses. Le pressing auxerrois se déclenche quand le ballon arrive au latéral stéphanois, qui est obligé de jouer en arrière :

Les Verts sont positionnés sur la même ligne, bien cadrés par leurs adversaires, Briançon ne peut que jouer long. Il trouve Cafaro au long de la ligne de touche, qui dévie pour Sissoko. C'est bien joué, mais le contrôle de ce dernier est approximatif et le ballon est perdu. Les Auxerrois passent par le gardien et calment le jeu, préparant une attaque :

Ils ne sont pas cherchés haut par les Stéphanois, qui les attendent sur la ligne médiane dans un 4-1-4-1, avec Tardieu entre les lignes, au marquage du milieu offensif adverse. Qui décroche, sans être servi :

Le jeu arrive à gauche de la défense, où l'ailier sort de la zone de Petrot, qui récupère un milieu axial. Les milieux stéphanois défendent sur la même ligne, sans chercher un marquage individuel, mais plutôt à couper les lignes de passe. Et ils se font avoir sur l'appel du milieu offensif...

... qui, après avoir décroché, plonge en profondeur, sans être suivi par Tardieu, sans que Fomba puisse intercepter la passe. Heureusement Nadé lit bien la trajectoire et coupe au dernier moment. Mais il gâche tout de suite l'action...

... car il ne joue pas avec Petrot à côté ou Bouchouari libre dans le rond central (le jeu aurait pu être facilement envoyé jusqu'à droite, à Cafaro). Il tente une passe téléphonée à destination de Diarra, facilement interceptée par l'ailier droit adverse. 

Et le ballon est immédiatement envoyé à l'opposé, où le latéral auxerrois est complètement libre. Heureusement pour les Verts, Briançon arrive à dégager le centre au premier poteau - les Stéphanois ont eu beaucoup plus de mal avec les centres au deuxième poteau...

Comme les joueurs n'arrivaient pas à garder le ballon et à le faire remonter proprement jusqu'à la surface adverse, le staff stéphanois a fait le choix de passer en 4-4-2 à partir de la 50e, avec Charbonnier en soutien de Sissoko. Mais ce système n'a pas résolu les imprécisions techniques, comme on peut le voir dans cet exemple à l'heure de jeu :

Suite à un coup franc, Briançon écarte le jeu à l'opposé, où Petrot joue plus haut avec Bentayg, entré à la place de Diarra, ailier gauche. L'ailier stéphanois revient en arrière avec le ballon...

... et malgré l'appel de Tardieu, complètement libre dans l'axe, il essaie de jouer avec Bouchouari. Sauf que sa passe est complètement à contretemps et le ballon arrive dans une zone sans joueurs. Charbonnier surgit et le récupère, évitant ainsi une nouvelle perte de balle dangereuse. Il joue avec Tardieu...

... qui écarte à droite, vers Appiah. Les Verts peuvent sortir proprement et attaquer. Le latéral droit stéphanois joue avec Cafaro à l'intérieur du jeu...

... pendant que les autres offensifs stéphanois remontent eux aussi. Charbonnier joue toujours décroché par rapport à Sissoko, il est trouvé par Cafaro...

... et oriente le jeu vers la gauche - c'est très bien fait, car les Verts sont en surnombre de ce côté, avec Bentayg, Petrot et Bouchouari. C'est ce dernier qui récupère le ballon...

... mais ses coéquipiers ne proposent pas des vraies solutions : il y a 4 joueurs stéphanois autour du ballon et quasiment aucun Auxerrois. Bentayg est lancé en profondeur dans le couloir, des Verts font des appels dans la surface, d'autres se trouvent à l'entrée...

... mais la passe en retrait est complètement ratée, à destination de personne. Le ballon est perdu et Tardieu doit faire une faute d'anti-jeu pour casser le contre adverse. Si la présence de Charbonnier avait permis de retrouver un liant entre le milieu et l'attaque, le manque de maîtrise technique a tout gâché.

Conclusions

L'entraîneur stéphanois n'a pas caché son mécontentement après le match. Les Verts n'ont pas contré les points forts de leur adversaires - le jeu dans les couloirs - pourtant bien identifiés. Ils ont eu un manque criant de maîtrise technique, ils n'ont pas mis de l'intensité dans les duels... et comme en face Auxerre a eu une réussite maximale, la défaite et le score sont plus que justifiés. C'était un rendez-vous complètement manqué par les Stephanois, la suite de la saison dépendra de leur capacité de rebondir, de faire en sorte que ce genre de non-match ne se reproduise plus. Dans ce contexte, le match de Coupe qui arrive dans une semaine sera déterminant, car, malgré les absences, ils devront montrer autre chose. Pour se rassurer eux-mêmes, mais aussi leur staff et les supporters...

ASSE - Paris FC, 0-1

Une fête gâchée

Les Verts ont mis fin à leur belle série d'invincibilité en s'inclinant à domicile le jour où le club avait décidé de fêter ses 90 ans...

Le staff stéphanois a fait le choix d'aligner le même 11 que plus tôt dans la semaine contre Angers, car les joueurs avaient réalisé un de leurs meilleurs matchs cette saison. Mais les Verts n'ont pas du tout montré le même visage ou la même maîtrise sur le jeu. Pire, il y a eu une différence flagrante même entre les deux périodes de cette rencontre, différence mieux illustrée par deux exemples. 

En début de match, les Parisiens commencent une attaque, le ballon circulant de gauche à droite dans leur moitié du terrain :

Le bloc stéphanois est en place, ni trop bas, ni trop haut. Et les joueurs sont toujours près de leurs adversaires :

Dès que l'ailier droit adverse est recherché, Petrot, Rivera et Bouchouari resserrent et gagnent la possession. Les Verts se projettent vite vers l'avant...

... mais Sissoko, qui avait décroché pour se proposer en point d'appui, décide de jouer en arrière avec Nadé. Qui le redonne le ballon, et l'avant-centre stéphanois le perd. C'est donc le PFC qui essaie de bonifier ce ballon récupéré :

Comme Petrot était monté haut et Nadé s'était excentré à gauche, Tardieu avait reculé pour compenser. Mais il ne peut pas empêcher le jeu parisien, qui se déroule dans la bonne zone, dans le dos de Nadé. Qui revient et s'impose, récupérant le ballon :

Les Verts peuvent de nouveau repartir, et ils le font avec Tardieu et Bouchouari, qui fait une longue diagonale à destination de Cafaro...

... qui contrôle le ballon et temporise ensuite, étant un peu esseulé. Il attend donc la remonté de ses coéquipiers... dont notamment Tardieu et Bouchouari :

Un triangle de passe dans l'axe, le temps qu'Appiah prenne le couloir, où il est lancé par Cafaro. Ensuite, de nouveau un jeu à trois, cette fois-ci dans le couloir...

... et la combinaison Appiah - Tardieu - Cafaro - Appiah voit ce dernier lancé et en parfaite position pour centrer. Malheureusement son centre est dévié par un défenseur dans les bras du gardien.

Un autre exemple, en deuxième période, commence toujours avec une possession parisienne :

Les Verts sont en place et ils attendent, ils n'effectuent pas de pressing proprement dit. Le ballon est d'abord envoyé à gauche...

... puis à droite, avant de revenir au gardien. Il faut noter que les Parisiens étaient disposés sur cette action dans un 4-2-4, la défense stéphanoise se retrouvant donc en égalité numérique et devant compter sur le soutien des milieux si le ballon parvenait jusqu'aux attaquants adverses. Le ballon circule toujours dans la défense...

... avec le but d'aspirer les Stéphanois. Ce qui arrive, car Cafaro et Bouchouari déclenchent un pressing sur deux défenseurs, le dernier allant jusque dans la surface adverse :

Un pressing mal coordonné, pas vraiment suivi par les coéquipiers. Le bloc stéphanois n'en est plus un et les joueurs se trouvent loin de leurs adversaires. Dans ce cas, Rivera et loin du latéral droit parisien, donc Sissoko est facilement éliminé par un une-deux. 

Tardieu est loin d'un milieu, donc Fomba est facilement éliminé par par un une-deux. Bref, une remontée de balle facile pour les Parisiens, qui passent la ligne médiane, avant de basculer le jeu de la droite vers la gauche :

Même si Cafaro se jette sur un adversaire, il ne peut pas empêcher la passe. Les Verts ne sont pas complètement déséquilibrés, la défense est en place, pendant que Tardieu et Bouchouari suivent le seul milieu qui passe la ligne médiane...

... mais pas complètement. Tardieu sort dans le couloir pour bloquer l'ailier, mais Bouchouari ne suit pas, le milieu parisien est donc facilement trouvé, complètement libre. Encore des Stéphanois éliminés facilement...

... et la défense se retrouve en difficulté. Heureusement, Petrot intercepte le centre au deuxième poteau, puis Briançon dégage le ballon. 

Les Parisiens ont profité après la pause, avec beaucoup d'espaces dans le "bloc" des Verts, complètement désorganisés. Le staff stéphanois a essayé de compenser avec des changements, mais le coaching n'a pas été gagnant, Diarra perdant le ballon bas très vite après son entrée en jeu, pour l'ouverture du score.

Conclusions

L'explication la plus plausible entre les deux visages des Verts - d'une période à l'autre et d'un match à l'autre - vient de la forme physique. Certains joueurs, surtout au milieu, avaient clairement du mal à revenir, à colmater les brèches comme ils le faisaient en début de match. Après coup, il semble évident que ce n'était pas la meilleure approche de tout miser sur du pressing haut et une grosse débauche d'énergie, où qu'il fallait du sang frais dès le début du match ou au moins plus tôt dans la partie. Ça fait partie de l'apprentissage, et cette défaite ne doit pas faire oublier les prestations et résultats précédents. Il fallait bien que la série d'invincibilité et de clean sheets s'arrête un jour, c'est juste dommage que c'est arrivé devant un stade à guichets fermés...