mercredi 27 avril 2016

ASSE vs Lorient, 2-0 (Roux x2)

L'équipe qui démarre et celle qui finit


En conférence de presse, Galtier a souligné la entre la première et la dernière partie du match contre Lorient: "en ce moment, l'équipe qui démarre nous permet d’être assez solide, alors que celle qui finit nous permet de gagner". Mais d'où vient cette différence ?

Qui joue au ballon ?


Le changement le plus important dans les style de jeu des Verts pendant ce match est intervenu à la 60ème minute. Non seulement on est entré dans la dernière demi-heure, le moment parfait pour commencer à mettre la pression, mais un changement a été effectuer par Galtier en ce moment aussi: Eysseric est entré à la place de Cohade. Si on regarde le pourcentage des ballons stéphanois touchés par chacun de nos joueurs pendant les premières 60 et les dernières 30 minutes, voilà ce qu'on obtient :
La première chose qui saute aux yeux est qu'on a joué beaucoup plus haut dans la dernière demi-heure: la charnière centrale a joué moins des ballons, c'est les milieux qui ont pris le contrôle à partir de ce moment là - ce qui nous a permis de trouver l'avant-centre plus facilement. La proportion de jeu sur les côtés à été la même tout au long du match. 

La différence des ballons touchés par Cohade et Eysseric est impressionante : le jeu est clairement passé plus par Eysseric dans les 30 dernières minutes que par Cohade avant. Cet aspect est encore plus souligné si on regarde le passes qui les concernent. En 60 minutes, Cohade a reçu 26 passes de ses coéquipiers, dont 8 de Clément et Lemoine ensemble. Dans la moitié du temps, Eysseric a reçu 20 passes de ses coéquipiers, dont 9 de Clément et Lemoine ensemble. Cohade a tenté 26 passes, Eysseric "seulement" 21 (dans la moitié du temps!), mais les deux ont réussi 18 passes chacun. 

Cohade et Eysseric


Cette différence entre Cohade et Eysseric n'est pas donnée par la qualité des joueurs, mais par leur rôle dans le système de jeu, par leur positionnement. Ceci peut être remarqué si on regarde sur fourfourtwo.com l'influence de chaque joueur, donc le positionnement moyen :

On peut voir que Hamouma a piqué vers l'intérieur plus que KMP, que BAE a joué un cran plus bas que KTC, mais le plus impressionnant c'est que Cohade a joué très haut, à la même hauteur que Roux, pendant que Eysseric a joué plus bas, créant un vrai triangle avec Clément et Lemoine. Ce sont bien sur des positions moyennes, mais quand on revoit le match, on trouve plein des phases de jeu qui illustrent ce positionnement.

Voilà une capture d'écran en première période (on attaque de gauche à droite). On voit bien le 4-4-2 lorientais et la relance stéphanoise avec Clément (C)  descendu au niveau de la défense et Lemoine entre la ligne de 2 et celle de 4:
Roux (R) et Cohade (Co) sont tous les deux sur la même ligne, en train d'occuper la défense adverse. Il est très difficile pour eux de recevoir le ballon, la première ligne de 4 coupe les angles de passe, le jeu doit passer par les côtés. Notre formation ressemble plus à un 4-4-2 ou un 4-2-3-1 avec un 10 qui ne prend pas l'espace entre les lignes.

Et voilà une capture d'écran en deuxième période (on attaque de droite à gauche). On voit toujours le 4-4-2 lorientais, et la relance stéphanoise avec Clément (C) descendu au niveau de la défense et Lemoine (L) entre la ligne de 2 et celle de 4:
Par contre, maintenant Roux (R) est tout seul avec la défense centrale et Eysseric (E) il descend chercher le ballon dans le bloc lorientais. Notre formation ressemble plus à un 4-3-3.

Conclusions


Le positionnement de Cohade, régulièrement à côté de Roux, ne peut pas être le fruit du hasard, surtout que ce n'est pas un endroit où il est le plus à l'aise et où il a plus de mal à recevoir le ballon. Une explication possible (peut-être pas la seule ou la bonne) serait que le plan de jeu de Galtier en première période a été de jouer bas pour user le bloc adverse: Cohade a été dans ce sens "sacrifié" pour faire des courses dans le vide, d'une ligne à l'autre, obligeant ainsi les milieux lorientais à se repositionner ou à le suivre. Et ça a ouvert ensuite la porte à Eysseric, frais, qui a trouvé plus facilement l'espace dans le bloc lorientais, qui n'était plus bien en place. Les derniers résultats des Verts prouvent que c'est un plan de jeu qui marche... au moins pour l'instant. A voir contre des équipes qui mettent plus d'intensité physique (Toulouse) ou qui ont une plus grande maîtrise de l'entre-jeu (Nice).

lundi 25 avril 2016

Le sprint final toulonnais

Trois matchs à domicile contre la 5ème, 6ème et 7ème place. Deux matchs à l'extérieur à Agen et Montpellier. Voilà le programme du RCT pour ce sprint final du Top 14, sprint qu'il faut réussir pour attaquer les phases finales d'une position de force.

Premier objectif: finir dans les quatre premiers. Donc ne pas laisser Toulouse (5ème à 10 points), Castres (6ème à 14 points) et Bordeaux (7ème à 14 points) nous rejoindre. Rien de plus simple que ça: il suffit de gagner contre chacun d'entre eux à la maison. Sans aucun bonus, ça fait 79 points, avance plus que confortable, aucune de ces équipes ne pourrait en arriver à ce nombre.

Deuxième objectif: finir dans les deux premiers. Donc finir devant Montpellier (2ème, 1 point de plus) et Racing (4ème, 3 points de moins), vu que Clermont semble difficile à attraper (1er, 8 points de plus). Déjà, ça tombe bien, ces deux équipes jouent une finale européenne, elles vont laisser des plumes. En plus, elles se rencontrent lors de la dernière journée, au Racing. Voilà quelques hypothèses prises:
  • en plus des trois matchs à la maison, le RCT gagne une fois à l'extérieur et glane seulement un point de bonus sur cinq matchs: 84 points. Le match perdu est à Montpellier.
  • Montpellier gagne trois de ces cinq matchs, ils perdent à la Rochelle avant la finale européenne et au Racing. Ils glanent 4 points de bonus sur cinq matchs: 84 points, mais 100 points de moins que le RCT au goalaverage.
  • Racing gagne quatre de ces cinq matchs, ils perdent à Brive avant la finale européenne, ils glanent 4 points de bonus sur cinq matchs: 84 points, mais 200 points de moins que le RCT au goalaverage.
Des hypothèses assez réalistes. Même en perdant à Montpellier, la deuxième place reste largement à la portée de Toulon: il faut gagner les matchs à domicile et à Agen.

On revient donc au point de départ: il faut gagner à domicile. A commencer avec le Stade Toulousain...

RCT vs Pau, 25-9

Après la désillusion de l'élimination en Champions Cup, place maintenant au Top 14, objectif affiché du RCT. Pour le gagner, il suffit d'être dans les premiers 6, ce qui semble chose acquise. Mais il est mieux d'être dans les premiers deux ou au pire quatre. Pour cela, des calculs peuvent être faits, mais le plus simple c'est de gagner tous les matchs, à domicile ou à l'extérieur.

Gagner à Pau n'est pas forcement facile, mais les toulonnais ont mis les ingrédients nécessaires. Avec un bonus offensif obtenu sur la sirène, sur un essai de pénalité, sous un orage. Comme un symbole. Mais à la mi-temps le RCT était mené 9-6, contre le cours du jeu, les toulonnais n'ayant pas concrétisé les occasions d'essais créées. D'un point de vue statistique, le match est un classique du Top 14 pour le RCT à l'extérieur:

  • 10,6% des ballons joués au pied, plus que la moyenne toulonnaise en Top 14 (9,4%) et nettement plus que la moyenne en Champions Cup (6,6%)
  • les toulonnais ont pas mal défendu (103 plaquages, seulement contre le Racing ils ont fait plus), mais ils l'ont fait très, très bien - 92% des plaquages réussis, leur meilleur score de la saison
  • par contre, ils ont pas été impressionnants sur les rucks, en gagnant seulement 3% des rucks adverse, leur moyenne étant supérieure à 9%
Ces chiffres montrent donc une équipe bien en place défensivement, sereine, qui se consomme pas, qui attend patiemment l'erreur adverse... et quand ça arrive, ça contre dangereusement, comme lors du premier essai, de Delon Armitage.

Pour le jeu construit, un classique déjà pour le RCT cette saison. Touche toulonnaise dans les 22m adverses, ballon sorti au centre du terrain, point de fixation d'un centre, ballon sorti très vite sur l'extérieur, essai. Des nombreux essais ont été marqués ainsi par les toulonnais, un de plus pendant ce match pour le doublé de Delon.

Il faut aussi remarquer la pauvre défense paloise, le trio arrière toulonnais était placé sur les extérieurs, mais le 14 de Pau non:


Tous les avants, des deux équipes, étaient consommés par la touche, cette phase d'attaque a eu lieu entre les lignes arrières. Et si les centres palois ont bien défendu contre les centres toulonnais (Mermoz - 12 - envoie Belan - 13 - à l'impact), ça a été trop rapide par la suite. Le mouvement classique: le 10 glisse vers l'extérieur, le 9 sort vite le ballon, le ballon arrive à l'ailier, le 11 dans ce cas. Sauf que le RCT a trois joueurs, Pau seulement deux, donc essai facile - la vitesse d'exécution est telle que la défense ne peut tout simplement pas glisser...

Maintenant que la machine a été remise en marche, il faut enchaîner les victoires - non seulement ça nous permet d'attaquer les phases finales d'une meilleure position, mais ça fait du bien au moral. Et quand les rouges et noirs sont sereins, ils sont imbattables.

Des finales pour la fin (2)

Les chances des Verts de jouer l'Europe ont évolué depuis la semaine dernière. Tout d'abord, la 5ème place est devenue qualificative suite à la victoire du QSG en Coupe de la Ligue. Nous y sommes, tout ce qu'il faut c'est d'y rester. Par contre, l'objectif a changé, maintenant on vise la 4ème place. Si le QSG gagne la Coupe de France aussi, cette place nous permettra de ne pas jouer des tours préliminaires en juillet - août, un grand avantage dans une saison chargée.

La 2ème place est quasiment impossible à chercher, au delà d'un parcours parfait des Verts, il faudra que Lyon et Monaco se plantent dans des matchs à leur portée.

La 3ème place - difficile à croire, il faudra un parcours parfait des Verts (donc une victoire à Nice) et un gagnant dans le match Lyon - Monaco. Par contre, ces deux match là seront disputés en même temps, donc ça peut être intéressant - avant la dernière journée on sera ce qu'on cherche.

La 4ème place se jouera entre ASSE et Nice, le match direct à l'avant-dernière journée sera la finale pour éviter les barrages. Comme Nice à une différence de buts à son avantage, un nul leur convient, sauf évidement s'ils se plantent dans un autre match. Ils jouent deux fois à l'extérieur, on joue deux fois à la maison, le scénario idéal serait donc:
  • on gagne nos matchs à la maison, on fait nul à Nice
  • ils gagnent un match à l'extérieur, font nul dans l'autre et donc nul contre nous

La 5ème place, on la tient. Même si on perd nos deux prochains matchs, on a notre destin dans la main. Dans le cas où Lille gagne ses deux prochains matchs, une victoire lors de notre confrontation directe nous permet de les dépasser. 
Dans ce cas, le match direct de la dernière journée sera la finale pour être européen peu importe la Coupe de France. Par contre, on sera obligés de la gagner, pour être plus tranquille dans cette finale il faudra ne pas perdre les deux matchs suivants.

La 6ème place, c'est vraiment difficile de la perdre. En supposant que Rennes perde à Paris, un nul lors des nos 3 derniers matchs devrait nous suffire...

En conclusion? Il y a des très grandes chances qu'on joue la Ligue Europa la saison prochaine. L'objectif maintenant est d'éviter les tours préliminaires et pour ça le match à Nice dans deux semaines sera déterminant. Entre temps il faut battre Toulouse, sinon tout se complique...

lundi 18 avril 2016

ASSE vs Bastia, 1-0 (Roux)

Nolan'alyse tactique


L'ASSE à utilisé plusieurs approches pour essayer de marquer un but contre Bastia et une analyse très pertinente des attaques vertes à été fournie par Nolan Roux même. Mais comme tout le monde ne sent pas le jeu comme un professionnel, quelques exemples sont peut-être nécessaires pour mieux illustrer ses propos.

L'oeil tactique de Roux


L'interview de Nolan Roux au bord du terrain à la fin de la première période est pleine d'enseignements:

"Ils nous pressent très bien et on a du mal à ressortir les ballons. On a eu quelques possibilités, quelques contres, mais on les a mal joué malheureusement. On joue un peu trop dans les pieds, je trouve, il y a la solution par dessus la défense, mais on l'utilise pas quand il faut, c'est un peu dommage. En plus de ça, on aurait pu concéder un but dès le début, donc il faut rester vigilant. On défend bien, mais si on veut l'emporter, évidement il faut marquer, mais il faut mettre plus que ça. Il faut qu'on évite un peu le jeu court. Sur les vidéos on a vu qu'il fallait combiner sur les côtés. On l'a fait quelques fois, on a mis quelques bons centres, mais il faut faire encore plus, parce que même si on a quelques possibilités, ça reste pas grande chose pour l'instant. On désespère pas, mais si on veut l'emporter il faut revenir en deuxième mi-temps avec plus d'ambitions."

La première période


Pour vérifier la deuxième partie marquée en gras, il suffit de regarder les passes effectuées par les Verts lors du premier acte (en bleu foncé les réussies, en rouge les ratées, en bleu clerc celles qui ont été suivies par une frappe - image fourfourtwo.com):

En effet, il semble y avoir une zone de non-droit pour nos joueurs, ils n'ont pas du tout essayé de combiner dans la zone centrale de la moitié adverse. Et si on suit les données whoscored.com, les Verts ont effectués 5 centres (2 du côté droit, 3 du gauche) pendant cette première période. Bref, les données corroborent parfaitement l'analyse de Roux.  

La deuxième période


Mais est-ce Nolan avait raison avec la première partie de sa déclaration marquée en gras, est-ce qu'il y avait vraiment le moyen de passer au dessus de la défense? Prenons un exemple en deuxième période.

Les Verts récupèrent le ballon, qui arrivent dans les pieds de Tannane, alors que Roux et Cohade font des appels en profondeur:

Tannane profite de ces appels pour aller sur le côté gauche, là où KMP monte aussi et où il reçoit le ballon: 

Jusqu'à là, non seulement on joue de nouveau sur un côté, mais nos deux ailiers se trouvent sur le même! Ce côté se referme, alors KMP redonne le ballon à Tannane qui revient vers l'axe - à noter que 10 secondes se sont déjà écoulées avec cet essai de passer sur le côté et donc le bloc bastiais s'est repositionné: 

Comme il n'a pas des solutions (Cohade et Roux sont sur la même ligne suite à leur appel, Pajot est pris), Tannane est obligé de faire une passe en arrière jusqu'à Clément, dans le rond central:

De Clément, via Pajot, le ballon arrive jusqu'à Sall, qui temporise... une attaque placée sera mise en place. On note que Cohade se positionne toujours comme un deuxième attaquant, que Tannane et Pajot sont dans l'axe, mais derrière le premier rideau défensif corse et que Clément recule pour couvrir une éventuelle montée de Sall. 20 secondes ce sont déjà écoulées après le début de l'action:

Sall joue un un-deux rapide et statique avec Pajot. Le but n'est pas d'éliminer un défenseur, mais d'en attirer un et de donner encore plus des temps aux coéquipiers de se démarquer. On voit ainsi comment un des milieux suit le ballon et monte sur Sall, ce qui permet à Tannane de se libérer et demander le ballon dans l'entre-jeu. On voit aussi que KTC a avancé de quelques mètres, en entamant un appel en profondeur:

Long ballon de Sall au dessus de la défense, dans la course de KTC, centre en premier intention dans la course de Roux et but!

Une action de plus de 30 secondes pendant laquelle les Verts ont essayé de passer sur un côté, puis ils sont revenus dans l'axe, où ils ont temporisé pour mettre en place une attaque telle que Roux souhaitait.

Conclusions


Tout le monde, joueurs et coach compris, s'accorde, les Verts ne pratiquent pas un jeu spectaculaire. Mais au delà du spectacle, ce qu'ils font, ils le font bien. Le bloc défensif est bien en place et concède peu d'occasions. Les attaques sont basées sur des principes simples, mais efficaces car bien effectués. Cet exemple est utile pour comprendre que jouer avec des ballons longs ne se résume pas juste à les balancer n'importe comment - il y a une phase de préparation qui est très importante. Et que parfois ce style de jeu, même si pas spectaculaire, est tout simplement une solution à une situation particulière. C'était peut-être pas le plan de jeu initial, mais des joueurs comme Roux ont compris rapidement que c'est une option, ils l'ont utilisé et le résultat leur donne raison. Et comme ça fait quatre victoires consécutives, on peut même penser qu'ils savent ce qu'ils font...

Des finales pour la fin

Les résultats de la 34ème journée de Ligue 1 nous permettent de mieux envisager la lutte pour l'Europe. 

L'ASSE doit s'imposer à domicile contre Lorient et Toulouse pour avoir droit à deux finales en fin de saison, à Nice et contre Lille. L'objectif est d'attaquer ces deux finales avec 60 points.

Rennes est quasiment éliminé de la course en ce qui nous concerne. Même s'ils gagnent contre Monaco, ils se déplacent ensuite à Paris et finiront donc le championnat avec max 60 points - un nul des Verts lors d'une des finales et on sera au pire 6èmes.  

Pour doubler Nice, il faut qu'on gagne la finale contre eux et qu'on prend au moins un point contre Lille. Pour doubler Lille, il suffit de gagner contre eux, même si on perd contre Nice.

Ça sera très difficile de doubler Monaco, même s'ils perdent à Rennes et Lyon, il nous faudra 4 victoires sur 4 pour les doubler. De même pour Lyon, avec nos 4 victoires on peut les doubler seulement s'ils perdent un match, trois victoires et un nul leur sont suffisantes.

Bref, on a notre destin entre nos mains:
  • assurons nos deux matchs à domicile et nous serons 6ème
  • gagner une finale = une place de plus grattée
  • gagner les deux finales = au minimum le podium

vendredi 15 avril 2016

RCT vs Racing, 16-19

Ça y est, c'est fini. Après trois titres européens consécutifs - du jamais vu, le RCT est éliminé dans les phases finales de la compétition. Ça devrait arrivé un jour, c'est arrivé maintenant, après un match d'une intensité incroyable, décidé sur une pénalité à la 78ème minute...

C'est dur, mais c'est le sport - et les supporteurs toulonnais doivent se rappeler ce que c'est la défaite, ça nous fera du bien. Quant au match même, vu son intensité, j'ai eu du mal à prendre le recul nécessaire pour remarquer des aspects tactiques. Et je n'ai pas le courage de le regarder de nouveau.

Alors quelques informations en vrac:

  • c'était un vrai match de Coupe d'Europe pour le RCT, avec des stats similaires à celles des matchs de poule
  • Les seules différences importantes, moins de turnovers concédés (9, une moyenne de 19...), moins de rucks gagnés (6%, moyenne de 9,5%) et plus de rucks perdus (8%, moyenne de 5%)
  • Peut-être que le RCT a légèrement perdu le combat au sol, mais ses joueurs ont été écrasants en mêlée fermée: 100% des introductions propres gagnées, ainsi que... 40% des adverses, ce qui est énorme
Mais le match s'est joué sur des détails, sur des pénalités manquées ou sur des mauvais choix en attaque. Tout le monde a retenu le deux contre un très mal joué par Mermoz juste avant la pause, mais il y a d'autre exemples. Une des actions qui m'a fait me lever du canapé a eu lieu en 2ème période. A 53:40, dégagement de leurs 22m par les franciliens, ballon récupéré par les toulonnais à 30m dans leur propre terrain. Il suit une action très longue, de plus de trois minutes. Après une minute les toulonnais étaient aux abords des 22m adverses, où ils ont balayé le terrain de gauche à droite, sans jamais trouvé la faille. Plusieurs surnombres ont été mal joués, mais le dernier est juste incroyable. 

Après 2:30 minute de jeu - donc sans avoir les idées très claires - O'Connor est arreté à 5m de la ligne. Pelissié sort le ballon vite sur la gauche, où un énorme surnombre a été créé: 4 avants, Giteau (10), D. Armitage (15) et Nonu (12), contre seulement trois joueurs du Racing, qui en plus sont au large:


Au lieu de jouer avec ses avants qui étaient en position de marquer un essai ou, dans le pire de cas, de fixer le reste des défenseurs adverses, le jeu toulonnais a été exclusivement fait avec les trois-quarts. Les avants ont été sautés, aucune fixation faite, et le surnombre s'est transformé dans une situation de 3 contre 3:

Nonu a essayé d'éliminer son adversaire direct, mais sans élan et avec des bon joueurs en face, ce n'est pas si simple... Voilà un exemple seulement du gaspillage offensif toulonnais. Mais des exemples similaires peuvent être trouvés pour le Racing - en fait, les défenses ont été monstrueuses dans ce match.

Bon, c'est fini, une page se tourne. Place maintenant au Top 14, le RCT aura au cœur de ne pas faire une saison blanche! Laporte a clairement annoncé le premier objectif: 4 victoires sur les 6 derniers matchs (3 à la maison, mais contre des équipes de la première moitié du classement) - ça devrait suffire pour finir dans les premiers 4 du championnat.

mercredi 13 avril 2016

ASSE vs Troyes, 1-0 (Maupay)

Des appels dans un bloc défensif


Dans cette fin de championnat, les Verts rencontrent souvent des "petites" équipes qui leur laissent le ballon et qui préfèrent défendre avec un bloc compact, en espérant des les surprendre sur des contres. Pour continuer à enchaîner les victoires, nos joueurs doivent donc faire sauter le verrou des défenses adverses - regardons de plus près comment ils s'y sont mis pour leur dernier match, contre Troyes.

Attaquer contre un 4-1-4-1 compact


Pour s'assurer, Troyes a proposé un 4-1-4-1 assez bas et compact. Autrement dit, il n'y avait vraiment pas d'espace entre les lignes quand la défense troyenne était en place.
Dans cette situation, si on ne peut pas jouer facilement dans le bloc adverse, la solution la plus simple et de ne pas le faire, de balancer des ballons longs par le dessus. Les Verts ont heureusement choisi de ne pas tomber dans la facilité (seulement 9% des passes ont été longues - la moitié par rapport au match précédent à Ajaccio). Ils ont préféré une approche plus réfléchie pour essayer de mettre la défense troyenne à la faute.

Créer un surnombre sur les côtés


La solution classique pour contourner un bloc compact est de passer par les côtés. Comme les deux équipes ont deux joueurs par couloir chacune, l'idée est de créer un surnombre sur un côté. Soit ça passe par là, soit ça aspire des défenseurs et ça libère donc de la place sur le côté opposé.
Le milieu central et l'avant-centre se projettent ainsi vers un côté et avec les deux joueurs présents (le défenseur latéral et l'ailier), la densité des joueurs est assez importante. On arrive donc à un jeu de passes courtes, dans un petit périmètre, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Voici une capture d'écran des Verts qui essaient ce type d'attaque:

Tout le monde est sur le côté droit, KTC et Tannane (normal), mais aussi les deux milieux centraux, Lemoine et Cohade, ainsi que l'avant-centre Roux. Les troyens sont aussi nombreux, mais le un-deux entre Lemoine et Tannane élimine leur milieu central (MC). Si ce jeu court réussi, Lemoine a deux possibilités de passes dangereuses: pour Cohade entre les défenseurs centraux ou pour Roux dans le couloir désert... mais le un-deux ne réussit pas.

Le déchet technique étant trop important et ce type de jeu clairement pas le point fort de nos joueurs, cette approche n'a pas été trop souvent utilisée pendant le match contre Troyes.

Créer des espaces vides au milieu 


S'il n'y a pas la place entre les lignes, il faut la créer - et tout se résume à des courses, des appels sans cesse de nos joueurs. Même dans une défense en zone, les adversaires sont obligés de se déplacer aussi, soit pour éviter un surnombre à un endroit, soit pour couper les angles de passe. Et si on insiste, ces déplacements dans le bloc finiront pas créer des brèches. 

S'il existe plein des variations à cette tactique, analysons une qui a été souvent utilisée par les Verts contre Troyes. Comme les deux milieux centraux (Cohade et Lemoine dans ce cas) ne peuvent pas être facilement trouvés dans le bloc troyens, ils bougent. Un (souvent Cohade) monte très haut, au niveau des attaquants, pendant que l'autre descend au niveau de la sentinelle:
Celui qui monte doit être pris en charge par un défenseur - ce qui libérait un coéquipier - ou par la sentinelle adverse qui quitterait ainsi sa zone. Celui qui descend, il aspire un peu un milieu adverse, élargissant encore plus l'espace laissé libre par la sentinelle adverse. En plus, il offre maintenant une deuxième rampe de lancement, même si l'équipe semble être coupée en deux:
Le but est de créer de l'espace au milieu. Dans cet espace, un des attaquants (avant-centre, ailier) peut décrocher et recevoir le ballon. Dans le schéma ci-dessus, c'est l'ailier droit qui décroche, suivi par son adversaire direct, ce qui libère le couloir pour un appel en profondeur du latéral. D'autres suites à une telle action sont possibles, évidemment, le but étant simple: on passe le premier rideau défensif et on met un de nos joueurs dans une position favorable pour déclencher une action dangereuse.

Pourquoi ça n'a pas marché ?


Si on regarde le match contre Troyes de nouveau, en se focalisant sur les courses des joueurs et pas sur le ballon, on peut s’apercevoir que les Verts ont souvent utilisé ce type d'attaque. Les appels ont été faits et souvent la première passe (vers le joueur ainsi démarqué) a été précise. D'ailleurs, les Verts finissent ce match avec 81% des passes réussies (un de leurs meilleurs matchs de ce point de vue...). Alors pourquoi cette sensation de déchet technique et de manque de danger provoqué? Tout simplement parce que créer de l'espace entre les lignes et trouver un coéquipier n'est que la première partie de l'attaque. Il faut enchaîner avec un bon contrôle, de la vitesse et de nouveau des appels et passes précises pour casser le dernier rideau et se créer une opportunité. Et c'est là où les actions des Verts se sont arrêtées le plus souvent contre Troyes.

Si on regarde une attaque placé à la 33ème minute, on voit Lemoine qui décroche, aspirant avec lui un milieu central, créant ainsi l'espace pour Tannane - la sentinelle étant prise avec Cohade:

Le ballon tarde à arriver à Tannane et, quand il finit par le recevoir, le temps qu'il se tourne, le couloir (qui avait était bien pris par KTC) et de nouveau bloqué par un adversaire...

Dans un autre exemple à la 28ème minute, on voit bien Cohade sur la même ligne que Roux - il occupe ainsi le défenseur droit adverse, laissant beaucoup d'espace à BAE et KMP:
Le jeu est sur la gauche de notre attaque, évidemment, mais la passe de Perrin n'est pas assez précise et elle est interceptée...

Voilà quelques exemples types d'une bonne mise en situation par nos joueurs, malheureusement pas bien exploitée jusqu'au bout suite à des erreurs techniques.

C'est grave, docteur?


Non, ce n'est pas grave. On a une équipe qui sait jouer ces matchs, sait comment s'y prendre, comment essayer de se créer des occasions sans se mettre trop en danger. Il suffit de travailler un peu plus l'avant-dernier geste, la dernière passe, et ça débloquera pas mal de situations. Mais c'est Galtier qui résume le mieux la situation, en conférence de presse après le match: "Je trouve que mes joueurs ont fait beaucoup de courses vers l’avant, malheureusement avec des erreurs techniques. Il faudra mettre toujours autant d’intensité, mais y ajouter plus de justesse". Ce n'est pas le manque d'implication des joueurs qui a fait défaut, c'est leur justesse technique dans certaines situations clés. Et ça se gomme facilement, la confiance emmagasinée après les dernières victoires aidera aussi...

lundi 11 avril 2016

ASSE vs Bastia, pre-match (16/04)

Bastia, le prochain adversaire des Verts, est une des meilleures équipes (4ème) à domicile de la Ligue 1. A Furiani, ils ont battu les vilains, mais ils ont perdu contre Nice, Rennes, Monaco et il y a deux semaines contre Lille. Ils ne sont donc pas invincibles et avec le maintien déjà acquis (43 points), ils ne seront probablement pas morts de faim.

Ils jouent d'habitude en 4-2-3-1, l'absence de Cahuzac dans l'entre-jeu leur sera préjudiciable. Il ne faut pas s'attendre à des corses qui vont mettre le feu ou qui vont imposer un rythme de folie: ils ne gardent pas souvent le ballon et ils ratent beaucoup de leurs passes. Par contre, la statistique la plus étonnante en ce qui les concerne, c'est les tirs.

Bastia est l'équipe qui tire le moins souvent dans notre championnat, avec une moyenne de 8,3 tirs (dont 2,7 cadrés) par match. Les Verts, eux, sont à 12 tirs/match (3,7 cadrés). Ils en compensent en étant plutôt efficaces à domicile, où ils ont marqué 22 de leurs 31 buts cette saison. Ce qui fait que, chez eux, les corses marquent un but tous les 6,8 tirs. A titre de comparaison, l'ASSE a besoin en moyenne de 10 tirs pour marquer un but...

Bref, vu le style de jeu, les enjeux et les derniers matchs disputés, je crois que ça ne sera toujours pas un très joli match. Une bataille sourde au milieu du terrain, beaucoup de déchet technique, des longs ballons et peu d'occasions franches. Si une équipe ouvre le score, l'adversaire aura du mal à revenir. Il faut donc espérer à un manque de réalisme côté bastiais - pour ne pas perdre - et un brin de réussite pour nous sur un malentendu ou sur un coup de pied arrêté - pour gagner.

Personnellement, je crois qu'on est capables de ramener au moins un point de ce déplacement. Les trois points, ça sera génial, mais un seul peut nous suffire.

vendredi 8 avril 2016

ASSE vs Gazelec, 2-0 (Roux, KTC)

Ou l'importance des phases de transition, le passage entre avoir et ne pas avoir le ballon. Pour l'ASSE, 55% des buts marqués dans le jeu sont issus d'une phase de transition, donc après avoir récupéré le ballon de l'adversaire et avant que celui-ci ait eu le temps de reformer son bloc défensif. Comme le décrit Olaf sur le site des Poteaux Carrés, les Verts ont vendangé plusieurs occasions issues de ces phases de transition - mais ils ont le mérite de se les être procurées, un peu comme si leur tactique avait été basée dessus.

Le premier but, marqué par Roux, est un exemple parfait de comment pousser l'adversaire à la faute pour récupérer le ballon, comment se projeter vite vers l'avant et profiter du fait que le bloc défensif n'existe pas. Analysons donc cette action en détail.

Le latéral gauche du Gazelec a le ballon, KMP va a son encontre. Roux couvre les deux défenseurs centraux, et Lemoine le milieu central, le pressing stéphanois est en place:

Il faut remarquer le positionnement des épaules de KMP, il invite le défenseur de jouer sur le côté, là où le piège du pressing est en place, où Malcuit se prépare de mettre la pression sur le milieu corse. Sous la pression, celui-ci fait un mauvait contrôle et le ballon est récupéré par KMP. A ce moment, on compte 4 joueurs du Gazelec pour 3 stéphanois: KMP, Malcuit (M) et Roux (R). Il n'y a pas de surnombre offensif, mais le bloc défensif n'est bien sur pas en place:

L'appel en profondeur de Roux force les défenseurs à reculer - et c'est toujours plus difficile de défendre en reculant. Et comme le milieux défensifs corses ne sont pas placés, Malcuit - qui a récupéré le ballon de KMP - a tout le champ nécessaire pour avancer avec le ballon:

Les milieux du Gazelec reviennent, mais trop tard, Malcuit a pris le devant et ils ne peuvent plus intervenir sans faire faute. Ceci oblige donc les défenseurs à monter pour contrer Malcuit - il faut noter que le défenseur qui reste avec Roux est toujours en train de reculer tout en regardant derrière lui pour observer la course de Roux et le ballon:

Et ceci lui est fatal, la passe de Malcuit pour Roux est parfaitement effectuée dans le dos du défenseur qui ne peux plus se retourner, laissant ainsi Roux entrer dans la surface avec le ballon:

Comme il n'y avait pas de coéquipier démarqué dans la surface, Roux prend sa chance, tire et ouvre le score.

Tout est donc parti d'un pressing intelligent, qui a obligé les Corses à jouer là où les Verts pouvaient récupérer le ballon. Et une fois celui-ci récupéré, la combinaison d'un appel pour faire reculer la défense et l'absence du bloc défensif a été suffisante pour créer une situation dangereuse. Le savoir-faire de Malcuit (bonne conduite du ballon, belle passe dans la course de Roux et dans le dos du défenseur) et celui de Roux (appel parfait, sang froid, précision du tir) ont complété le reste de l'action.

Certes, les Verts ratent des occasions de contre - mais il en jouent aussi quelques-unes à merveille et il faut le souligner quand c'est le cas.

mercredi 6 avril 2016

RCT vs Clermont, 18-19

Après le match au Racing, un deuxième adversaire de taille pour le RCT, Clermont, leader du Top 14. Un match sans réel enjeu comptable, les deux équipes étant quasi assurées de participer aux phases finales. Côté toulonnais, l'enjeu était plutôt de voir à l’œuvre l'équipe type avant le quart de finale contre le Racing.

Et ce fut plutôt un flop de ce point de vue. Non seulement le RCT a perdu d'un point, en fin de match - pour compenser le résultat de la semaine précédente? - mais il y a aussi eu plein des blessés... Quant au match même, la tactique clermontoise à été très simple, taper des chandelles (15% des ballons joués!). Et le RCT a essayé de faire le jeu, avec des statistiques correctes, rien ne sort en évidence si ce n'est le très faible nombre de plaquages effectués (55), mais aussi leur réussite (seulement 80% des plaquages réussis, trop peu).

Les deux équipes ont été très pénalisées, donc ça a été un duel de buteurs et finalement la différence a été faite par une erreur de Bastareaud et un coup de pied dévissé... Il n'y a pas des grandes leçons à tirer de ce match, sauf peut-être la remarque que dans des matchs entre des équipes si fortes, c'est la défense qui l'emporte (la semaine dernière le RCT au Racing, cette semaine Clermont au RCT). Et aussi que le résultat est tellement serré (1 point d'écart), que c'est impossible de deviner le vainqueur d'une future confrontation entre ces équipes-là.

Le quart de finale de Champions Cup, la semaine prochaine, sera donc indécis, disputé et l'équipe qui fera le moins d'erreurs l'emportera...

Idées de mercato

Dans la tête de Galtier, l'été 2015


Bon, une nouvelle saison commence. Pour le système de jeu, je ne vais pas trop innover, j'aime bien jouer avec trois milieux centraux. Voyons voir de quel effectif j'ai besoin, il faut au minimum doubler les postes si on joue de nouveau une cinquantaine des matchs...

Pour le gardien, c'est bon, Ruffier assure, Moulin se contente de la deuxième place, on est bons.

Pour le latéral droit, KTC m'a convaincu, on lève son option d'achat, il sera le titulaire. Clerc se fait vieux, il nous faut la relève, on va recruter un jeune avec du potentiel, Malcuit, pour être sereins.

Pour la défense centrale, j'ai Perrin, Sall et Pogba, à eux trois ça devrait aller, on peut laisser partir Baysse. En plus KTC peut dépanner, les jeunes Karamoko et Dekoké ont fait quelques apparitions, ça ira.

Pour le latéral gauche, vu qu'on doit vendre Tabanou, j'ai besoin d'un titulaire expérimenté, on prend Assou-Ekotto. Comme Brison se fait vieux, il nous faut la relève, Polomat a convaincu pendant son prêt, ça sera lui le deuxième à gauche.

Pour les milieux plutôt défensifs, on a Clément, Lemoine et Diomandé, il me faudra un quatrième pour doubler les postes, on prend Pajot. Avec des jeunes comme Suljic et Pinheiro que je vois souvent à l'entraînement, ça ira.

Pour les milieux plus offensifs, Corgnet est inconstant et assez fragile et Cohade il n'est pas encore revenu de sa longue blessure - en plus il n'est pas trop à l'aise dans un rôle de "10". Il me faut donc un autre joueur, on prend Eysseric en prêt.

Pour les ailiers, Gradel veut retourner en Angleterre, Mollo veut chercher du temps de jeu, il me reste seulement Hamouma et KMP. Il y a le jeune Bamba qui mûrit, on prend en prêt Bahebeck, il y a aussi le jeune Saint-Louis, ça devrait aller.
  
Pour les avant-centres, je suis pas satisfait du rendement d'Erding, Ricky ou Saint-Maximin, on les vend tous. On prend Roux comme titulaire et Maupay comme doublure. Mais ce dernier est encore très jeune, si on se qualifie en poules de la Ligue Europa, il nous faut un autre avant-centre expérimenté, on prendra Beric.

Ce qui fait donc:
Equipe A: Ruffier - KTC, Perrin, Sall, BAE - Clément, Lemoine - Hamouma, Eysseric, Bahebeck - Beric
Equipe B: Moulin - Malcuit, KTC, Pogba, Polomat - Diomandé, Pajot - Bamba, Corgnet, KMP - Roux
Extras: Clerc, Brison, Cohade, Maupay et des jeunes


Il y a du mouvement, mais Roro devrait être d'accord, ça s'équilibre. On achète un peu (KTC, Roux, Beric, Malcuit, Maupay), on prend des joueurs libres (BAE, Pajot) ou en prêt (Bahebeck, Eysseric), mais on vend aussi (Tabanou, Erding, Gradel, Saint-Maximin) et on allège la masse salariale avec des départs (Baysse, Mollo, Ricky).

Dans la tête de Galtier, janvier 2016


Bon, cette première partie de saison a été assez difficile. Les longues blessures de Beric et de KTC (heureusement qu'il revient en janvier!) n'ont pas aidé, c'est sur. Il faudra revoir un peu l'effectif pour la deuxième partie de la saison.
Pour le latéral droit, quand KTC a été absent, Clerc l'a remplacé, même s'il n'a pas été toujours au niveau - en plus il est blessé lui aussi maintenant. Malcuit ne m'a pas convaincu, heureusement que le jeune RPG n'est pas si mauvais. Mais bon, avec le retour de KTC et les deux jeunes, on est bons pour le reste de la saison.

Pour la défense centrale, les trois titulaires ont assuré, Polomat a du dépanner seulement deux fois. Perrin vient de se blesser, mais il reviendra et puis KTC peut aussi dépanner. 

Pour le latéral gauche, Brison se fait vraiment vieux et les deux récrues, BAE et Polomat, ne m'ont vraiment pas convaincu. Il me faut un renfort jusqu'à juin, prenons Tabanou en prêt.

Pour les milieux plutôt défensifs, Diomandé m'a déçu, on va le prêter. Il me faut un autre jeune avec un fort potentiel, on prend Selnaes - s'il fait son adaptation sur les matchs retours, il sera bien intégré pour la saison prochaine.

Pour les milieux plus offensifs, les deux "10", Corgnet et Eysseric, ont des problèmes de constance. Le retour de Cohade de blessure nous fait du bien, en plus je préfère passer dans un 4-3-3 pour plus de sécurité défensive, donc un système encore plus adapté pour lui.

Pour les ailiers, Bahebeck n'a pas réussi à remplacer Gradel, en plus il a eu ses soucis de santé. Heureusement que Hamouma et KMP ont tenu la baraque, avec 25 matchs (sur 29 possibles) joués par chacun d'entre eux. Bamba aussi a fait quelques bonnes entrées, mais il demande de pouvoir aller ailleurs avoir un peu plus de temps de jeu, Saint-Louis aussi. On va les prêter (sans option d'achat) et on recrute Tannane pour avoir quand-même quatre ailiers: il peut y avoir des blessures et comme ça,  au retour des prêts dans 4 mois, on pourra s'en séparer de ceux qu'on ne veut plus sans recruter de nouveau.

Pour les avant-centres, je ne suis pas très satisfait du rendement de Roux et Maupay à ce poste, ils arrivent pas à combler l'absence de Beric. Il nous faut un avant-centre avec de l'expérience, on prend Söderlund.

Ce qui fait donc:
Equipe A: Ruffier - KTC, Perrin, Sall, Tabanou - Clément, Lemoine, Cohade - Tannane, Söderlund, KMP
Equipe B: Moulin - RPG, KTC, Pogba, BAE - Selnaes, Pajot, Eysseric - Hamouma, Maupay, Roux
Extras: Maisonnial, Clerc, Malcuit, Polomat, Brison, Corgnet et des jeunes


Pas mal de mouvement pour un mercato d'hiver, mais Roro n'a pas le choix si il veut qu'on soit de nouveau européen en fin de saison. On achète trois joueurs (Söderlund, Selnaes et Tannane), mais ils sont des investissements pour le futur et on n'aura pas à les acheter l'été prochain. On prend un joueur en prêt (Tabanou), mais on prête 3 autres (Diomandé, Bamba, Saint-Louis), ça devrait aller pour la masse salariale. J'aurai de nouveau deux équipes complètes, si les nouveaux s'intègrent rapidement, ça peut le faire. Pourvu que j'ai pas des cadres qui se blessent...

Dans la tête de Galtier, l'été 2016


Bon, on en a investi pas mal au mercato 2015 et en janvier dernier, cet été on ne fera pas des folies. On recrutera pour combler des éventuels trous, c'est tout. Après, si des éléments de base de l'effectif voudront partir, on devra les remplacer, mais je ne peut pas le savoir pour l'instant...

Pour les gardiens, c'est bon, pas besoin de changement.

Pour le latéral droit, Clerc part en fin de contrat, KTC sera le titulaire, Malcuit et RPG en 2ème et 3ème position, on est bons.

Pour la défense centrale, j'ai toujours Perrin, Sall et Pogba avec KTC qui peut dépanner, ça devrait aller. L'option d'achat de Baysse sera levée automatiquement par Nice, les jeunes Karamoko et Dekoké sont toujours là, mais ils ont du mal à s'imposer. Par contre, la défense commence à se faire un peu vieillotte, ça serait pas mal de remplacer un qui veut partir par un jeune avec du potentiel - il faut qu'on trouve le profil qui nous faut, mais seulement en cas de départ...

Pour le latéral gauche, Brison et Assou-Ekotto sont en fin de contrat, Tabanou en fin de prêt. Il reste Polomat, à qui je ne fais pas trop confiance, mais qui sera utile en tant que 2ème ou 3ème latéral, si la situation lui convient. Il faut donc absolument recruter un autre latéral. Si on prolonge Assou-Ekotto, ça peut être un jeune avec du potentiel, sinon ça doit être un titulaire expérimenté...
Pour les milieux plutôt défensifs, on a Clément, Lemoine, Pajot et Selnaes - même si les deux premiers commencent à se faire vieux, les postes sont doublés, en plus des jeunes comme Suljic, Souici et Pinheiro peuvent dépanner, ça devrait aller. Si l'option d'achat de Diomandé n'est pas levée par Caen, on essayera de le vendre, il ne fait pas partie de mes plans.

Pour les milieux plus offensifs, Cohade est très important dans l'effectif - son contrat expire dans un an, on devrait le prolonger. Corgnet est inconstant, fragile et n'entre plus dans mes plans - son contrat expire dans un an, c'est le moment de le vendre. J'aime bien essayer de jouer avec un vrai "10", donc soit on lève l'option d'achat d'Eysseric, soit on recrute un autre. Mais si c'est trop cher, on peut rester dans un bon 4-3-3 et dans ce cas il faut recruter un jeune pour être la doublure et la relève de Cohade.

Pour les ailiers, on a Hamouma, Tannane et KMP, on a Bamba et Saint-Louis de retour de leurs prêts. Comme je ne peux garantir du temps de jeu que pour un des jeunes, probablement l'autre voudra partir. Si l'option d'achat de Mollo n'est pas levée par les russes, on essayera de le vendre, il ne fait pas partie de mes plans. Si Paris veut nous brader Bahebeck, ça serait sympa de le garder, je crois dans son potentiel - mais seulement en cas de départ et si c'est pas trop cher.
  
Pour les avant-centres, après le retour de blessure de Beric on aura presque trop, avec Roux, Söderlund et Maupay. Si Roux jouera sur les côtés, ça peut aller, sinon il faudra en prêter un d'entre eux, probablement le plus jeune.

Ce qui fait donc:
EquipeA: Ruffier - KTC, Perrin, Sall, X - Selnaes, Lemoine, Cohade - Hamouma, Beric, Tannane
EquipeB: Moulin - Malcuit, KTC, Pogba, Polomat - Clément, Pajot, Y - Roux, Söderlund, KMP 
Extras: Maisonnial, RPG, Bamba, Maupay et des jeunes

X = latéral gauche expérimenté. Si c'est BAE, alors un jeune en tant que sa doublure
Y = milieu central offensif/technique. Ça peut être Eysseric ou un jeune en tant que doublure de Cohade

Roro devrait être content, avec les ventes de Baysse, Mollo, Diomandé, Corgnet et peut-être Saint-Louis on aura de quoi combler le déficit et recruter X et Y, surtout si un d'entre eux sera gratuit (BAE?). Après si d'autres partent, il faut les remplacer, mais avec l'argent de la vente, donc ça ira.

Dans la tête de l'entraîneur de l'ASSE, l'été 2016


Et si quelque chose d'autre que l'effectif changeait l'été prochain ? Par exemple, Galtier se remet en question, analyse le jeu de son équipe, son effectif, et décide de changer de système de jeu. Ou il se remet trop en question et quitte le club - le nouveau entraîneur est peut-être habitué à jouer dans un autre système. Bref, et si à partir de l'été 2016 on passait en 4-4-2 ?

Le 4-4-2 en losange (ou le 4-1-2-1-2) nécessite des profils particuliers, notamment un bon "10" et les ailiers ne sont pas très utiles. Vu qu'on ne se permet pas des folies pour ce mercato, le "nouvel entraîneur des Verts" devra donc utiliser un 4-4-2 standard, à plat. Voilà son hypothétique revue d'effectif dans ce cas:

Pour les gardiens et la défense, le système ne change rien, les mêmes considérations que dans l'épisode précédent restent valables.


Pour les milieux centraux, on a Cohade, Clément, Lemoine, Pajot et Selnaes, ce qui est largement suffisant. Comme il y a des trentenaires, des jeunes comme Suljic, Souici et Pinheiro pourront être intégrés progressivement et après une saison on partira sur un nouveau cycle au milieu. Les départs de Diomandé, Corgnet et Eysseric restent valables, il ne me sont pas nécessaires dans ce système.

Pour les ailiers / milieux latéraux, on a Hamouma, Tannane et KMP, en plus de Bamba de retour de prêt. Les départs de Mollo et Bahebeck restent valables. On est bons.
  
Pour les avant-centres, on aura Beric, Roux, Söderlund et Maupay, voir même Saint-Louis de retour de prêt. Des profils complémentaires qui peuvent bien tourner dans un système à deux pointes, on est bons.

Ce qui fait donc:
Equipe A: Ruffier - KTC, Perrin, Sall, X - Hamouma, Selnaes, Lemoine, Tannane - Beric, Söderlund
Equipe B: Moulin - Malcuit, KTC, Pogba, Polomat - Bamba, Pajot, Cohade, KMP - Roux, Maupay
Extras: Maisonnial, RPG, Clément, Saint-Louis et des jeunes

X = latéral gauche expérimenté. Si c'est BAE, alors un jeune en tant que sa doublure

Roro devrait être content, avec les ventes de Baysse, Mollo, Diomandé et Corgnet on aura de quoi combler le déficit et recruter X, surtout si il sera gratuit (BAE). Moi, je ne veux pas me séparer des autres, mais s'il y en a qui veulent partir, on verra qu'est-ce qu'on peut faire. Si c'est un élément "B" ou "extra" en quête de temps de jeu, comme Polomat ou Maupay, peut-être on n'aura pas besoin de le remplacer. Mais si c'est un élément important, il faudra le faire et avec l'argent de la vente, sans d'autres investissements.

Bon, maintenant au boulot, ça va bosser tactique à la reprise!



Dans la tête de Galtier, un triste été 2016



Pour la première fois en quatre ans, les Verts ne joueront pas en Europe, en ayant raté une place qualificative de justesse. Pas beaucoup des matchs en semaine, l'effectif est trop étoffé et sans les entrées de la UEFA, il va falloir faire des économies. Il faut dégraisser, tout en sachant que certains joueurs voudront partir. Je vais profiter pour continuer à rajeunir le groupe...

Pour les gardiens, j'espère vraiment que Ruffier voudra rester. S'il part, il faut le remplacer avec l'argent de la vente, pas plus cher.

Pour le latéral droit, Clerc part en fin de contrat, j'aimerais faire de Malcuit le titulaire du poste, il va apprendre de plus en plus, RPG sera son remplaçant et je repositionne KTC dans l'axe.

Pour la défense centrale, Sall voudra partir, ça sera une bonne idée de vendre Pogba si on y arrive. J'espère vraiment que Perrin voudra rester, s'il part on est vraiment mal. Si la charnière titulaire sera KTC - Perrin, il faut recruter un troisième, plus jeune, profil à la Perrin, qui sera sa doublure et sa relève.
Pour le latéral gauche, Brison et Assou-Ekotto sont en fin de contrat, Tabanou en fin de prêt. Il me reste donc Polomat - je ne suis pas convaincu par lui, mais dans tous les cas, il me faut un 2ème. Sans la Coupe d'Europe je ne crois pas qu'on puisse prolonger Assou-Ekotto, même si ça serait pas mal, donc il faudra recruter.
Pour les milieux, on en a trop. Corgnet est inconstant, fragile et n'entre plus dans mes plans - son contrat expire dans un an, c'est le moment de le vendre. L'option d'achat d'Eysseric, est trop importante et il m'a pas donné entière satisfaction, on ne la lève pas. Si l'option d'achat de Diomandé n'est pas levée par Caen, on essayera de le vendre, il ne fait pas partie de mes plans. On reste donc avec Cohade, Clément, Lemoine, Pajot et Selnaes en plus des jeunes comme Suljic, Souici et Pinheiro que je vais intégrer de plus en plus pour qu'on puisse se séparer de Clément et Cohade dans un an.

Pour les ailiers, si l'option d'achat de Mollo n'est pas levée par les russes, on essayera de le vendre, il ne fait pas partie de mes plans. On laisse Bahebeck retourner à Paris. Il faut essayer de vendre Hamouma - c'est un de seuls éléments banquable de l'effectif. Il nous reste donc Tannane, KMP et Roux positionné en ailier, avec aussi Bamba et Saint-Louis de retour de leurs prêts. Comme je ne peux garantir du temps de jeu que pour un des jeunes, probablement l'autre voudra partir. 
  
Pour les avant-centres, après le retour de blessure de Beric, il sera le titulaire et Söderlund son remplaçant. S'il veut du temps de jeu, Maupay devrait accepter d'aller en prêt dans un autre club - avec moins de matchs à jouer, il n'aura pas souvent sa chance.

Ce qui fait donc:
Equipe A: Ruffier - Malcuit, KTC, Perrin, X - Selnaes, Lemoine, Cohade - Roux, Beric, Tannane
Remplaçants: Moulin - RPG, Y, Polomat - Clément, Pajot - KMP, Bamba, Söderlund et des jeunes

X = latéral gauche avec un peu d'expérience
Y = défenseur central jeune, mais avec un peu d'expérience

Beaucoup de départs qui vont rapporter de l'argent (Baysse, Sall, Pogba, Corgnet, Diomandé, Mollo, Hamouma, Saint-Louis) et d'autres qui vont alléger la masse salariale (Clerc, Brison, Assou-Ekotto, Tabanou, Eysseric, Bahebeck). Pour seulement deux recrues en défense centrale et à gauche. D'un point de vue financier, ça ira. D'un point de vue performances, ça ira aussi, l'équipe première est pas mal du tout. Et on renouvelle peu à peu l'effectif, tout en donnant la chance aux jeunes.

Ça va le faire... mais comme ça m'énerve de ne pas jouer l'Europe cette saison! 

samedi 2 avril 2016

RCT vs Racing (Top14), 21-20

Déplacement chez le Racing 92, un des principaux candidats aux titres cette saison... mais pas le déplacement qui compte, pas le match à élimination directe. Dans un Top 14 où les 6 premiers sont connus, ce match, avant la réception de Clermont et surtout avant le quart de finale de Champions Cup, n'est pas si important d'un point de vue comptable.

Alors le RCT a aligné des joueurs en manque de temps de jeu, prêts à s'illustrer. Et le résultat à surpris tout le monde, la victoire, avec une pénalité à la sirène, étant vraiment pas prévue par grande monde. Quant à la manière, c'est exactement à quoi on pouvait s'attendre, avec une grosse domination du Racing - mais une domination bien stérile:
  • 66% de possession et 60% d'occupation pour le Racing, le RCT n'a jamais été si dominé pendant un match!
  • Les toulonnais ont du effectuer 156 plaquages (leur moyenne est sous la centaine) - mais des plaquages réussis à 84%, tout à fait raisonnable et dans leur moyenne habituelle. Ils ont donc choisi de défendre, mais ils l'ont bien fait, même si le combat au sol a été perdu: 14% de leur rucks perdus (trois fois de plus que leur moyenne), 5% des rucks adverses gagnés (deux fois de moins que leur moyenne)
  • Et quand ils récupéraient le ballon, ils le dégageaient au pied bien deux fois plus souvent que d'habitude (13,8% des ballons)
Dans ces conditions, comment ils ont fait pour gagner? Tout simplement, en jouant les contres à fond, en serrant les dents et, même s'ils ont craqué physiquement après la 70ème minute, ils ne l'ont pas fait mentalement, en allant chercher cette pénalité de la gagne à la dernière minute...

Et si on veut regarder de plus près une des contres toulonnaise, le deuxième essai, celui de Belan, illustre parfaitement le manque d'idée en attaque pour le Racing, la bonne défense du RCT et l'envie de s'illustrer de nos minots. Attaque placée du Racing, sur la ligne médiane:

Bloc défensif en place pour le RCT, le 9 sort le ballon pour Carter (jouant en 12 mais souvent placé en demi d'ouverture) qui saute le premier bloc d'avants pour jouer avec les 3/4 sur l'extérieur. La défense de Toulon glisse, le 15 du Racing passe toujours vers l'extérieur et son "centre" (le 10 dans ce cas):



Et là, tout bascule. Au lieu de jouer vers l'extérieur ou de défier la deuxième ligne toulonnaise, celui-ci redonne le ballon au 15, qui se trouve bien pris par la troisième ligne du RCT, ainsi que le pilier Boughanni (3), qui a eu des stats dignes d'un 3ème ligne international dans ce match. La pression de la défense sur le ruck qui se forme est tellement forte que le ballon sort sur le côté, où il est ramassé par le 8 toulonnais, Ollivon:

Ollivon n'a pas peur de s'engouffrer dans la défense, il élimine deux joueurs et passe dans la course de Belan (12) qui n'est pas du tout embêté, vu que la défense de Racing n'est pas en place, il n'y a ni de rideau défensif, ni de couverture (le 15 étant dans le ruck). 

Une phase d'attaque mal préparée par le Racing, une transition attaque-défense mal négociée et un opportunisme parfait des toulonnais, voilà comment on peut résumer le dernier match des rouges et noirs. A répéter en Champions Cup!