dimanche 5 mai 2024

Guingamp - ASSE, 2-2 (Moueffek, Cafaro)

Les tacleurs


Si le scénario du match - mener 2-0 à la pause - peut rendre le nul obtenu à Guingamp frustrant, ce point permet néanmoins aux Verts de rester maitres de leur destin dans la course pour la deuxième place...

Privé de ses deux avant-centres, Sissoko et Wadji, Olivier Dall'Oglio a fait le choix d'aligner Mbuku à la pointe de l'attaque, excentrant Cardona à droite, à la place qui lui convient le mieux :


Et ce positionnement a été maintenu jusqu'à la fin - quand Rivera a remplacé Mbuku pour les dernières minutes, c'est lui qui a pris la place d'avant-centre. Mais cette analyse ne détaillera pas les appels en partant de la droite de Cardona ou le jeu d'avant-centre de Mbuku - plutôt, on regardera un geste technique longuement discuté sur le forum : le tacle. En voici quelques exemples.

Le premier commence avec une touche offensive jouée par Petrot...


... en arrière, pour Nadé. Un contrôle difficile, une hésitation, le défenseur central stéphanois se met en difficulté et sous la pression de deux adversaires...


... il perd le ballon. Si tous les adversaires étaient dans leur moitié de terrain, la perte est dangereuse car il n'y a que Briançon derrière. Le capitaine stéphanois surgit pour intercepter le ballon :


Et comme il est plus loin que l'adversaire, il tacle :


Un tacle vers l'avant, réussi, dans le sens qu'il tape dans le ballon. Mais le rebond est favorable à l'attaquant, qui élimine ainsi le dernier défenseur et continue au long de la ligne de touche. Heureusement, Tardieu sprinte et arrive à bien couvrir, arrêtant ainsi ce contre :



Un autre exemple après la demi-heure de jeu, commence avec un centre guingampais de la droite :


Les Stéphanois sont en place dans la surface, Chambost intercepte facilement le ballon et, sans paniquer, monte balle au pied...


... avant de servir Mbuku, démarqué devant la défense. Dès que l'avant-centre stéphanois reçoit le ballon, un défenseur sprinte vers lui...


... et tacle vers l'avant. Réussi, il pousse le ballon dans les pieds d'un coéquipier. Les adversaires ont récupéré la possession et peuvent attaquer à nouveau :


Ils font plusieurs passes à droite, avant que l'ancien stéphanois Lobry propose un une-deux dans le couloir avec l'ailier :


Si c'était du trois-contre-trois, Petrot laisse son adversaire direct pour couvrir dans le dos de Chambost, suivant ainsi la course de Lobry :


Il n'est ni en retard, ni en avance par rapport à son ancien coéquipier, ils arrivent en même temps au ballon. Il aurait pu pousser son adversaire, ou le contenir au long de la ligne de touche, où il n'avait pas d'autres solutions. Mais il choisit de tacler :


Un tacle contrôlé, en latéral, une option comme un autre pour dégager le ballon en touche.

Quelques minutes plus tard, les Verts démarrent une attaque et Larsonneur joue avec Nadé :


Les Guingampais sont très haut, pas moins de 7 joueurs de champ dans la moitié adverse, autant que des Stéphanois. Mais la sortie de balle des protégés d'ODO est magnifique, avec des petits appels pour ouvrir l'angle et des passes en première intention...


... sauf la dernière, de Moueffek, qui tarde un peu avant de lancer Cardona dans son couloir. N'empêche, l'ailier stéphanois est lancé et peut adresser un centre dans la surface :


Il cherche Mbuku et son appel au premier poteau, mais le ballon est intercepté par un défenseur. Les adversaires peuvent partir en contre :


Les milieux stéphanois sont haut, Moueffek se fait aspirer et facilement éliminé, il reste que Chambost "en sentinelle". Cardona fait le repli défensif, mais son retour est évité - la défense n'est pas pour autant en difficulté :


Briançon, Nadé et Petrot s'occupent des deux avant-centres adverses. Mais ces derniers font des appels coordonnés, un arrête sa course, ce qui fixe les deux centraux stéphanois, pendant que l'autre plonge dans leur dos. Heureusement, il avait était suivi par Petrot :


Le latéral gauche n'est ni en avance, ni en retard, il accompagne la course de l'attaquant adverse en s'approchant de lui et en lui fermant l'angle de tir. Et, en voyant une opportunité, il décide de tacler - en latéral, de la même hauteur, il pousse le ballon vers la touche :


Le dernier exemple de la 1MT commence à la fin du temps réglementaire, quand un dégagement adverse n'est récupéré ni par l'avant-centre, ni par Moueffek et Tardieu, au duel avec lui :


C'est Cafaro qui sprinte pour récupéré ce ballon au centre du terrain, il s'oriente vers le but adverse...


... et décide d'y aller, balle au pied. Profitant des appels de ses coéquipiers, il fixe son ancien coéquipier Lobry et le contourne tout simplement :


Lobry n'est pas en retard, sur l'image ci-dessus il est même un peu devant Cafaro. Mais l'accélération de l'ailier est terrible et quelques mètres plus loin, il avait déjà passé les bras devant le milieu guingampais, qui se rend compte qu'il ne peut plus empêcher la progression du stéphanois :


Ce qui n'était pas grave pour les Bretons, car un défenseur central coupait la course de Cafaro. Sauf que Lobry essaie un tacle - en se lançant de derrière l'attaquant il touche ses jambes, pas le ballon. Penalty pour les Verts, qui creusent leur écart au score et croient ainsi avoir fait le plus dur, juste avant la pause.

Pour un dernier exemple, 20 minutes dans deuxième période, un coup-franc adverse est envoyé dans la surface, d'où Moueffek dévie de la tête vers l'arrière, au deuxième poteau :


Maçon sprinte pour récupérer le ballon dans sa surface...


... et décide de monter balle au pied, en essayant de contourner l'ailier adverse. Sauf qu'il n'y arrive pas et les Verts perdent très vite la possession. Ce n'est pas tout :


Enervé par cette perte, Maçon continue sa course et se lance dans un pressing haut qui ne sert à rien - Cardona y était déjà - sauf à délaisser complètement son côté :


Le ballon est bien sûr envoyé dans ce couloir, que seulement Moueffek défend, compensant pour Maçon, qui revient en trottinant : 


L'ailier gauche adverse repique vers l'axe, il combine avec un milieu, qui lance le latéral gauche, pris par Moueffek. Après lui avoir donné le ballon, le milieu guingampais y va aussi pour l'aider, suivi par Tardieu, pendant que Maçon revient doucement :


Il n'y a pas de déséquilibre, les deux milieux stéphanois ont bien compensé l'absence de Maçon et Cardon de leur couloir, les deux avant-centres adverses sont bien pris par trois défenseurs. Et même si le milieu guingampais essaie de passer entre plusieurs Verts...


... le capitaine Briançon est prêt à lui bloquer l'angle de tir. Bref, il n'y avait aucune raison pour Maçon, un mètre derrière le porteur du ballon, de se jeter pour essayer un tacle désespéré. Qui bien sûr, en partant de derrière, ne touche pas le ballon, mais les pieds de l'attaquant. Penalty contre les Verts, Guingamp réduit le score et peut de nouveau y croire, prenant le dessus sur les protégés d'ODO.

Pour ne pas trop surchargé cette analyse, on n'a pas illustré une action dans le temps additionnel, quand Briançon se lance pour faire un tacle vers l'avant et couper ainsi la course d'un attaquant. Il se rate et comme conséquence, Petrot se retrouve à l'opposé en un-contre-un avec un adversaire - à la même hauteur, il le dépossède grâce à un tacle en latéral. Un geste technique qu'il maîtrise, une arme comme une autre pour le défenseur, mais qui n'est pas à la portée de tous, surtout en se lançant de derrière l'attaquant...

Conclusions


Les Verts ont toujours leur destin entre leurs mains, ils sont toujours devant Angers au classement avant les deux dernières journées du championnat. Ils avaient un petit joker, ils l'ont utilisé, ils n'ont plus le droit à l'erreur. La montée directe sera donc pour les plus forts mentalement, pour ceux qui ne craqueront pas dans la toute dernière ligne droite. Ce qui n'est pas forcément reconfortant quand on voit comment les Stéphanois se sont écroulés lors de la dernière demi-heure, sous la pression adverse. Surtout, ne pas finir deuxièmes sera vécu comme un terrible échec - quelques mois plus tôt on aurait tous signer pour finir barragiste. Et même si une troisième place offre encore un possibilité de remonter, la désillusion d'avoir fini "seulement troisième" fera trop mal à la tête pour s'en remettre pour les barrages...

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